[Test] Into the blue, oh la belle bleue !

2-5 joueursReiner Knizia
8 ansAlain Boyer
20 minutesFunnyfox
Stop ou Encore, MajoritéGigamic
octobre 2021 Plongée sous-marine
19€50 chez et dans
Into the blue

Reiner Knizia est un auteur très prolifique ! C’est un peu le Cathala allemand. Si vous suivez un peu le blog, ce nom vous dit forcément quelque chose : Battle Line, Schotten Totten 1&2, Visite Royale, Dragon Master, mais aussi Lost Cities, Amun Re, Medici, et j’en passe, la liste est bien trop longue.

En plus, il fait des jeux très différents, alors on a bien du mal a s’attendre à quoi que ce soit en jouant à l’un de ses jeux. Mais j’ai apprécier jouer à tous ceux auquel j’ai eu accès, et quand j’ai su que Funnyfox sortait un jeu de stop ou encore réalisé par Knizia, j’ai eu envie de l’essayer d’autant que la direction artistique et le matériel m’on plu quand j’ai vu le jeu à Vichy.

Le stop ou encore, c’est cette mécanique où l’on peut faire beaucoup d’action, mais où l’on doit s’arrêter au bon moment si on ne veut pas tout perdre. On retrouve cette mécanique dans Dali Renard, Escargot Sprint, Ike No Koï, ou encore Living Forest.

Into the Blue c’est du Yam’s thématisé et simplifié dans lequel il ne faudra pas être trop gourmand faute de quoi vous risquerez de ne pas marquer beaucoup de points. Mais c’est aussi un jeu de majorité dans lequel il faudra être le plus malin et le plus opportuniste pour gratter le plus de points.

Dans Into the Blue, les joueurs incarnent des plongeurs qui vont tenter d’aller le plus profond possible dans une fosse sous-marine pour trouver les trésors les plus luxueux. Mais attention à ne pas rater votre plongée et rester en surface. Les joueurs marquent leur présence dans les différents paliers plongée afin de revendiquer les trésors les plus reluisants. Celui qui en a les plus beaux trésors remportera la partie !

Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?

  • 1 plateau de jeu
  • 15 jetons Trésor
  • 60 pions Coquillage
  • 5 jetons Coffre
  • 6 dés
  • 1 livret de règles

Comment on joue à Into the Blue ?

La mise en place

On place le plateau au centre de la table et on place tous les trésors face visibles dans leurs logements respectifs. (A moins de 2 ou 3, on enlève certains trésors). On mélange les jetons coffre et on les place face caché aléatoirement dans les emplacement coffre.

Chaque joueur prend tous les pions coquillage de la couleur de son choix.

On place les dés dans le couvercle de la boite qui servira de piste à dés.

On détermine le premier joueur.

Le tour de jeu

A son tour, chaque joueur peut lancer 3 fois maximum les dés. A chaque lancer, il peut réserver des dés et relancer les autres. Les dés réservés peuvent être relancés dans un lancer suivant.

Le but étant d’obtenir une suite de chiffres directement croissants commençant par 1 jusqu’à 6 maximum (le 6 est représenté par un trésor).

A la fin du 3ième lancer ou avant si le joueur décide d’arrêter avant, deux situations peuvent se produire :

  • Le joueur obtient au moins un 1 : il regarde sa suite ininterrompue qui part du 1. Il choisit un chiffre de cette suite et place sur le palier correspondant autant de coquillages qu’il a de dés de ce chiffre.
  • Le joueur n’obtient pas de 1 : le tour du joueur s’arrête, il ne place pas de coquillage.
  • Le joueur obtient une suite parfaite allant du 1 jusqu’au 6 : il peut prendre un coffre de son choix.
La fin de partie

Une partie d’Into the Blue se termine quand un joueur n’a plus de coquillages. Tous les autres joueurs effectuent un dernier tour et on compte les points.

Pour chaque palier, on regarde qui a le plus de coquillage. Il prend le trésor principal, celui de gauche. Le deuxième et le troisième empochent les deux trésors secondaires, ceux de droite et les autres n’ont rien.

Une fois qu’on a fait ça pour tous les paliers, chaque joueur compte les points de ces trésors, ajoute ses coffre et celui qui a le plus de points gagne la partie.

Est-ce que c’est bien ?

Ce que j’ai ❤️

  • Into the blue est très joli, avec ses coquillages translucides
  • Des parties rapides qui appellent immédiatement à une revanche
  • Un mélange de stop ou encore et de majorité
  • Les gros dés agréables à manipuler
  • Le plateau double couche dans lequel on place les trésors
  • Une mécanique très accessible pour un jeu très familial…

Ce que j’ai 💔

  • … un peu légère pour des joueurs confirmés
  • Le rangement des coquillages vraiment pénible
  • Comme tous les jeux de dés il y a une présence non négligeable du hasard, il faut le savoir

Design

J’aime bien le design d’Into the Blue. Les illustrations d’Alain Boyer sont plutôt réussies et bien dans le thème.

Une fois installés dans leurs logements, les pions trésors se fondent bien dans le décors et ne gênent pas l’immersion.

Les gros dés sont très jolis avec un effet translucides et satinés du plus bel effet.

Les jetons coquillages sont également très beaux, ils sont en plastique translucides et leurs couleurs tranchent bien avec le plateau et les autres coquillages, si bien qu’on les repère au premier coup d’œil. Ils ne semblent pas daltonniens friendly en revanche.

Je trouve juste que les jetons trésors avec leur côté qui rebique sont un peu en dessous et cette partie qui ressort du plateau, s’il rend la préhension du jeton plus facile, il le rend moins joli. On aurait pu se contenter de jetons comme les jetons trésors qui sont quand même très facile à prendre sans cet appendice disgracieux.

Dans l’ensemble, Into the Blue est plutôt agréable à regarder, le plateau est bien conçu et on distingue bien les différentes éléments de jeu grâce à des couleurs bien tranchées.

Qualité du matériel

Into the Blue propose un matériel de bonne qualité pour le prix demandé.

Les coquillages sont de bonne qualité, ils sont bien rigides et ne semblent pas fragiles au niveau des arrêtes.

Les gros dés sont de très bonne qualité avec des faces gravées ce qui les rend durables. Ils ont les coins arrondis ce qui leur garantie des lancers agréables.

La plateau double couche est de très bonne qualité, il est très épais et résistera bien aux parties. Les jetons trésor et coffres sont du même acabit.

Globalement, Into the Blue renvoie une impression de qualité et de durabilité grâce à ses éléments jolis et bien conçus.

Thème

Le thème de la plongée sous-marine est bien adaptée pour un jeu de stop ou encore, un peu moins pour la majorité telle qu’elle est fait dans la mécanique.

D’autres jeux utilisent ce thème et le stop ou encore comme Dive ou Deep Sea Adventure et à chaque fois c’est une réussite car les deux vont très bien ensemble !

Alors si on ne comprend pas très bien pourquoi on place des coquillages dans la mer pour marquer sa position, Into the Blue est bien dans son thème avec la mécanique de Yahtzee.

On a bien l’impression de faire des plongées successives pour tenter de revendiquer les trésors les plus profonds et donc les plus beaux.

La mer a toujours été une source précieuse pour l’Homme, de nourriture bien sûr mais aussi de matériaux et d’objets précieux comme les perles. La volonté d’y plonger plus profond et plus longtemps a donc sans doute toujours habité de nombreux peuples côtiers, à tel point que certains comme les Bajau d’Indonésie ont développé des adaptations physiologiques et génétiques accroissant leurs performances en apnée.

L’idée d’objets voire de machines permettant des séjours prolongés sous l’eau est ancienne. On fait remonter au règne d’Alexandre le Grand la conception d’une « cloche de plongée » imaginée par le philosophe Aristote, vers 322 av. J.-C. Des objets similaires ont été reproduits à la Renaissance (14e siècle) par des inventeurs comme Guglielmo de Lorena puis Franz Kessler. La cloche de plongée est perfectionnée en 1690 par le physicien Edmond Halley, qui produit les premiers modèles à utilisation régulière. Cette invention permettra d’effectuer des travaux sous-marins jusqu’à près de 20 m de profondeur, avant d’être rendue obsolète par l’invention du scaphandre.

Les premières esquisses d’un équipement mobile et autonome datent de la fin du 14e siècle, avec Konrad Kyeser qui imagine une « robe de plongée », sorte de gros tonneau équipé d’un hublot et de bras, qu’il ne réalisera cependant jamais : il faudra attendre le 18e siècle pour que son idée soit reprise et testée par John Lethbridge, sur la base d’innovations de Denis Papin. Léonard de Vinci avait lui aussi réfléchi à des systèmes similaires, mais jamais rien expérimenté.

Le premier prototype de scaphandre est inventé en 1824 par Charles et John Deane : il s’agit d’un gros casque hermétique alimenté en air sous pression par un tuyau relié à un compresseur mécanique en surface. Plusieurs systèmes similaires à casque dur et équipement mou (généralement en cuir, puis en caoutchouc) se sont succédé, mais avaient en commun d’être limités en profondeur et surtout en fiabilité.

Il faut attendre 1865 pour que Lodner D. Phillips invente le premier scaphandre intégral, sorte d’armure médiévale étanche : il ne réalisa probablement jamais son prototype, mais fut une source d’inspiration majeure pour les frères Carmagnolle, inventeurs du premier scaphandre étanche fonctionnel en 1882. Ce genre d’équipement commence à être produit et utilisé en grande quantité, même si le risque est encore grand. Joseph Peress invente en 1930 le Tritonia Diving Suit, modèle très populaire bien qu’encore extrêmement lourd et rigide ; dès les années 1930 les progrès de la chimie permettent à certains scaphandres de se dispenser d’un tuyau grâce à un système de recycleur d’air. Toutes ces inventions serviront de base pour l’élaboration, dans les années 1960, du scaphandre spatial. Des scaphandres plus performants verront ensuite le jour en 1969 (« JIM Suit » de Mike Humphrey et Mike Borrow) puis en 1987 (« Newtsuit » de Phil Nuytten), permettant de descendre à 300 m de profondeur en relative sécurité.

Mais c’est évidemment l’invention du scaphandre autonome qui va révolutionner l’histoire de l’exploration marine. Dès 1864, les scaphandres Rouquayrol-Denayrouze sont équipés de détendeurs alimentés par une réserve d’air comprimé : on peut donc déjà parler de « scaphandre autonome », mais ils demeurent des équipements lourds et encombrants, destinés à marcher lentement au fond de l’eau plutôt qu’à nager (comme le scaphandre à recycleur allemand Draeger DM40).

Le principe de fonctionnement du scaphandre autonome est théorisé par Manuel Théodore Guillaumet en 1838, mais ne sera mis en application que dans les années 1860 par Benoît Rouquayrol et Auguste Denayrouze (leur prototype est utilisé par Jules Verne dans son célèbre roman Vingt mille lieues sous les mers). La forme actuelle de l’équipement de plongée autonome est élaborée par Maurice Fernez puis Yves Le Prieur pendant l’entre-deux-guerres (le scaphandre autonome Fernez-Le Prieur est breveté en 1926), et perfectionné par Émile Gagnan et Jacques-Yves Cousteau en 1943 : l’invention capitale pour la plongée autonome (sans aucun tube relié à la surface), est le détendeur automatique, dit aussi « de débit à la demande ». C’est ce système qui demeure le plus utilisé au 21e siècle, avec toutes sortes de perfectionnements et d’équipements complémentaires.

Mécanique

Into the Blue est très accessible est vise un public familial. D4ailleurs les enfants peuvent très bien y jouer à partir de 6-7 s’ils sont habitués aux jeux de société, sinon, 8 ans c’est bien.

On lance les dés jusqu’à trois fois en réservant ou non des dés entre chaque lancer, le but étant d’avoir une suite de chiffres à partir du 1. Les joueurs de Yahtzee ne seront pas dépaysés.

Le truc, c’est qu’il y a exactement autant de paliers que se faces de dés. Du coup, plus on veut aller profond, plus on prend de risques parce que de moins en moins de dés peuvent avoir la face souhaitée au fur et à mesure qu’on descend. Alors bien sûr avoir la suite parfaite relève plus de la chance qu’autre chose.

S’il est assez aisé de descendre jusqu’au niveau 3, à partir du 4, il faudra prendre des risques et déshabiller les niveaux supérieurs de dés pour pouvoir obtenir la suite voulue.

Il existe plusieurs stratégie viables dans Into the Blue : on peut toujours chercher à aller le plus profondément possible au risque de perdre des tours ou alors on peut jouer petit bras et blinder les niveaux supérieurs pour s’assurer de quelques points.

En fait, pour gagner, il faudra faire les deux et avoir une présence, même secondaire sur tous les paliers. Et ne vous estimez pas en sécurité avec deux coquillages au niveau 5, on pourra venir vous y embêter. Si vus en mettez tris, vous devriez être plutôt tranquille.

Alors vous devrez faire preuve d’adaptation car si on vient vous embêter sur un niveau, vous devrez réagir vite au risque de perdre de précieux points.

Dans Into the Blue, il y a du hasard comme dans tous les jeux de dés. On peut néanmoins faire preuve de stratégies pour le manipuler un peu et finalement, les tours ou l’on ne dépend que de lui ne sont pas si fréquents que cela. Mais les allergiques au hasard devront passer leur chemin, ils n’y trouveront pas leur compte.

Pour les autres, le lancer de dés représente la tension et le chaos dans la partie et les plus casse-cous seront ceux qui serrons le plus de tours qui seront également ceux qui amasseront les trésors les plus beaux et donc qui rapportent le plus de points.

Les parties se révèlent assez serrées finalement les écarts de points sont assez petits.

Il faudra faire preuve de stratégie et d’opportunisme pour gratter de précieux points et plus on est nombreux autour de la table, plus les occasions se présenteront. Ils sera souvent possible de placer un coquillage au dernier moment pour volet un trésor à un autre joueur ou de placer un coquillage sur un niveau au dessus d’une égalité pour faire pencher la balance en sa faveur.

Vous devrez donc bien regarder l’état du plateau avant de lancer les dés pour savoir si vous devrez prendre des risques ou non.

Réussir la suite parfaite est très rentable car elle permet non seulement de prendre un trésor qui vaut entre 5 et 8 points mais elle permet de rejouer. Les joueurs auront tendance à vouloir aller chercher cette suite qui apportera un nombre significatif de points de victoire.

Into the Blue est donc un jeu très accessible, jouable par à peu près tout le monde grâce à un thème non clivant mais qui propose quand même un peu de stratégie et d’opportunisme à mettre en place. Les joueurs experts le trouveront un peu léger mais ils pourront se servir du jeu pour introduire les nouveaux joueurs aux jeux de société modernes.

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Simplicité des règles

Les règles d’Into the Blue sont très simples et accessibles et le livret est plutôt bien fait avec beaucoup d’illustrations et d’exemples. Aucun retour à la règle n’est nécessaire et l’explication ne dure que quelques minutes.

Into the Blue est un jeu très familial qui pourra réunir tous types de joueurs et tous types de niveau de jeu.

Mise en place / Rangement

Into the Blue se met en place très vite et de manière fluide.

Le gros point noir, c’est le rangement et la récupération des coquillages dans le thermoformage de la boite. C’est vraiment pénible de les manipuler et on fini souvent par les mettre en vrac dans la grande case de la boite.

Il faut remettre les coquillages un par un dans leur emplacement dans le bon sens et en veillant à ce qu’ils ne tombent pas, un vrai numéro d’équilibriste qui en plus prend une plombe à effectuer.

Quand on les saisit pour les installer, bien souvent on en met partout et ils tombent, c’est vraiment pas pratique, c’est très dommage car une fois bien rangés, les coquillages restent bien en place et son joliment disposés.

J’ai pas mal de temps à comprendre comment il fallait les disposer pour qu’ils rentrent bien dans la boite, et c’est expliqué nul part.

Conclusion

Into the Blue est un chouette jeu mélangeant le stop ou encore, le Yahtzee et le contrôle par la majorité. Avec une mécanique hyper simple et accessible, tout le monde peut jouer à Into the Blue et le jeu pourra réunir toute la famille autour de la table, enfants compris. Un peu de stratégie, un peu d’opportunisme, et un peu de risques seront les piliers pour une partie réussie et la tension des jets de dés pourront vous frustrer comme vous faire de belles surprises.

Avec un peu de hasard, les allergiques aux dés devront passer leur chemin, mais pour les autres, la manipulation de ces hexaèdres réguliers se révèlera très plaisante. Servi par une direction artistique soignée, Into the Blue est le parfait jeu familial qu’on sort avec plaisir avec les enfants et les grands parents, ou avec des joueurs néophytes.

Hello asso

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Arnaud

D’autres avis sur Into the Blue :

Source : Wikipédia

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