[Independence Day] Oka Luda, l’éditeur 100% karma

Oka Luda

Dans la série [Independence Day] qui est une présentation non exhaustive des éditeurs francophones le plus souvent à taille humaine, nous avons le plaisir de recevoir Miguel qui vient nous présenter Oka Luda petite entreprise qui s’est prise au jeu de l’édition après la sortie de l’excellent Samsara. Mais vous connaissez peut-être Phare Andole, Kami, Doudou, Poule-Poule ou Chaudron Party. C’est eux ! D’autres projets vont suivre. Tachons d’en savoir un peu plus sur le genèse, l’évolution et la démarche d’édition de cet éditeur 100% karma !

Oka Luda
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Tentons de percer à jour Oka Luda ? Car tout a un début, peux-tu me parler de la genèse de Oka Luda ?

Oka Luda a été officiellement créé à l’automne 2017 afin de nous permettre d’accéder aux différentes plateformes de financement participatif que nous souhaitions utiliser au printemps 2018 pour le lancement de notre premier projet.

Quelles sont les raisons, motivations ou opportunités de création de cette maison d’édition 100% périgourdine ?

La raison est simple, Samsara, le jeu de notre ami et auteur Sylas (Sylvain Lasjuilliarias).

Samsara

Nous avions eu l’occasion de béta-tester ce proto lors de ses différentes sorties dans les associations ou club de jeu de la Dordogne (car Sylas est un auteur Périgourdin).

Le prototype de Samsara lors de l’édition de Ludix 2016

Nous avons naturellement suivi les pérégrinations du projet dont le point d’orgue fut le gain du concours « Ludix » en 2016, qui a eu pour conséquence directe l’approche de plusieurs éditeurs.

Deux années se sont écoulées et aucune avancée sérieuse ne se présentait pour Samsara et lors d’un apéritif associatif ludique, Chris décida donc que si personne ne voulait éditer le jeu, on le ferait nous-même… L’aventure venait de commencer.

Comment a été choisi le nom Oka Luda ?

Pas aussi simplement qui n’y paraît…A l’origine, nous avions choisi un autre nom mais la veille de l’envoi de notre page de financement pour validation par la plateforme de financement, nous nous sommes aperçus qu’il existait déjà un éditeur avec un nom très proche. Dans l’urgence, nous avons dû trouver autre chose, tout en vérifiant les noms déposés, et en jouant du google translate.

Au final, Oka Luda est le fruit d’un mélange d’occitan et de croate…

On me parle de 3 fondateurs, Christophe, Mimi et toi Miguel. Tu peux nous en dire un peu plus sur toute cette équipe ? Et par rapport à votre parcours personnel, pourquoi avoir choisi de travailler dans l’édition de jeux de société ?

Effectivement, il y a bien 3 fondateurs. Initialement, c’est donc Chris qui a initié le projet lors de ce fameux apéro, Sylas auteur du jeu que nous souhaitions éditer, et votre serviteur qui avait quelques entrées dans le monde ludique et qui aime bien relever les défis.

Très rapidement, pour ne pas dire tout de suite, Mimi est venue nous aider  sauver avec ses compétences de graphiste. Comme Sylas désirait retourner à des occupations plus artistiques, Mimi l’a remplacé au pied levé.

Nous avons tous un parcours personnel très différent.

Phrase fétiche : « Soyez vous-même, les autres sont déjà pris », Oscar Wilde

Chris est un ancien chef d’entreprise. Passionné, il a du mal à rester dans les cases et aime confronter ses idées avec autrui.

Phrase fétiche : « Le bonheur c’est lorsque vos actes sont en accord avec vos paroles. », Gandhi

Mimi est enseignante Montessori. Elle a la tête dans les nuages et une grande soif de liberté. Avec elle, le fou rire n’est jamais très loin !

Phrase fétiche : « On verra ça lundi. »

De mon côté (donc Miguel), je suis logisticien dans le transport. Un peu sauvage et borné j’ai pourtant toujours gravité dans l’univers ludique.

Pour conclure, nous n’avons pas réellement choisi de travailler dans le monde de l’édition car notre projet premier était uniquement de pouvoir réussir à éditer Samsara.

Puis nous nous sommes pris au jeu et avons décidé de continuer un petit peu… Actuellement nous avons tous des boulots / activités, et Oka Luda est notre passion commune. Certains vont occuper leur temps libres à faire du sport ou à regarder des séries, nous on essaye d’éditer des jeux.

Bien entendu, nous avons comme objectif de rendre pérenne cet investissement chronophage mais pour cela nous devons encore progresser et travailler.

Où et comment travaille l’équipe de Oka Luda ?

Le siège d’Oka Luda est à Clermont d’Excideuil, chez Chris et Mimi en pleine campagne périgourdine. Il y a deux pièces qui sont dédiées aux différentes activités d’édition. De mon côté, j’ai également une zone réservée à mon domicile. Nous sommes très indépendants dans le travail et comme nous avons des heures de prédilections différentes pour bosser et que chacun sait ce qu’il a à faire, ce système nous convient bien.

Bien entendu, nous nous réunissons tout de même pour tester des protos ou pour finaliser des projets.

Quelles sont ou ont été les principales difficultés rencontrées par Oka Luda ?

Nous sommes vraiment fidèles à notre slogan « 100% Bon Karma ». Nous l’avons choisi autour du thème de Samsara, le jeu qui nous a réunis, et il faut dire que le bon karma a été avec nous pendant toute cette merveilleuse aventure! Nous continuons donc à surfer sur cette belle vague en gardant une attitude positive et humaine à travers toutes nos pratiques et nos échanges. Quand une difficulté nous bloque la route, nous prenons un autre chemin pour un meilleur résultat.

Quelle est la démarche d’édition choisie par Oka Luda ? Quelles sont les options choisies, abandonnées ou jamais envisagées ? : le financement participatif avec KS (pour Samsara par exemple) et ensuite ? La coédition ? l’édition classique ? la localisation ? le PNP ?

Nous ne fermons vraiment aucune option.

  • Le financement participatif, effectivement nous avons commencé par ce biais et il est probable que nous utiliserons de nouveau cet outil pour des projets qui le justifient. Je pense notamment à des titres comme « Ctrl Global », « L’Art de la Guerre », « Escape the Mountain », voire « Aurignac ». Il s’agit de jeux gourmands en matériel et nous avons encore besoin d’un soutien financier pour ne pas mettre à mal notre trésorerie.
  • La coédition, nous l’avons déjà fait avec Kami et nous avons un autre projet en cours, Bravo Bravo, avec nos partenaires Canadiens Randolph.
  • L’édition classique est bien entendu favorisée pour la plupart de notre gamme. Notre format « petites boites » en est le plus bel exemple.
  • La localisation, nous en discutons. En effet, comme nous réalisons un travail de traduction et de modification des visuels pour nos jeux qui partent à l’export, nous pourrions évidemment effectuer ce travail dans l’autre sens. Pour le moment, nous ne nous sommes pas réellement lancés sur les traces de la pépite ludique étrangère. Il y a déjà beaucoup de monde sur ce créneau, ce qui est compréhensible car cela déleste du plus gros travail de l’éditeur qu’est le développement.  
  • Le print&play, là encore nous avons abordé cette piste car nous recevons beaucoup de proposition qui pourraient correspondre à ce format là.  Malheureusement, cela demande tout de même du temps si l’on souhaite un rendu correct, et nous n’avons pas réussi à en dégager pour le moment.

Quels sont les choix de fabrication, les impératifs, les impondérables, les contraintes de fabrication à respecter (matériaux, lieux de fabrication, packaging, contraintes du marché ..) ?

Pour Samsara, au-delà des considérations idéologiques de la thématique, nous souhaitions une fabrication locale. Ce n’était pas possible en France du fait de certains accessoires, nous avons donc choisi l’Europe et cela a été également le cas pour tous nos jeux suivants.

La question d’une fabrication en Asie doit pourtant réellement se poser. Tout d’abord car certaines pièces sont uniquement manufacturées là-bas ; nous y sommes confrontés sur notre projet Boussanga, et ensuite car la crise sanitaire a complètement redistribué les cartes du transport international. Pour faire simple, les gros éditeurs qui fabriquaient en Asie ont déplacé leurs productions en Europe. Nous sommes sur des volumes énormes et les usines sont débordées, de fait les délais ont explosé et il est très difficile d’avoir une visibilité sur le lancement de la fabrication de son projet.

Prototype de Boussanga dans sa version minimaliste

Boussanga est un jeu de stratégie combinatoire dans lequel chaque joueur doit placer des pions selon le schéma d’une carte et tenter d’aligner au moins 4 pions d’une même couleur pour marquer des points, le premier joueur cumulant 16 points gagne la partie. 

Par ricochet, les usines en Asie sont vides de commande et les politiques écologiques ont réellement progressé ces 6 dernières années. Nous sommes donc dans une situation où les différences financières, temporelles et écologiques ne sont pratiquement plus visibles selon le continent choisi.

Comment Oka Luda s’intègre-t-il à la démarche d’écoresponsabilité ?

C’est un sujet qui nous tient tous personnellement à cœur et il était donc évident qu’au niveau d’Oka Luda nous allions mettre en œuvre des solutions pour limiter notre impact industriel. C’est ce que nous avons fait en créant un partenariat avec l’association à but non lucratif Planète Urgence qui replante des arbres dans les zones sujettes à la déforestation. Sur chaque boite vendue nous prélevons sur notre marge éditeur un pourcentage qui lui est reversé.

Depuis peu, nous avons également établi un partenariat avec notre principal manufacturier afin de produire nos jeux sous le label Eco-Friendly. Il s’agit de fabriquer nos titres dans une usine éco-responsable qui suit un cahier des charges strict, de l’impact industriel sur l’environnement naturel, la maîtrise de l’énergie et l’utilisation de matériaux éco-gérés ou recyclables.

Pour en savoir plus Oka luda nous explique tout ici.

Actuellement Doudou et Graal ont reçu ce label mais nous allons rapidement appliquer ce processus sur l’ensemble de nos « petites boites ». Là encore, le surcoût est directement prélevé sur la marge éditeur et cela n’a donc aucun impact financier pour le joueur.

Comment Oka Luda tente-t-il de se faire le mieux connaître ?  Y a -t-il des pistes de plus en plus abandonnées pour un éditeur comme Oka Luda et d’autres qui sont de plus en plus envisagées ?

Nous ne pouvons évidemment pas inonder le marché ludique de publicité ! 😀 De plus, cela ne correspond pas vraiment à notre nature. Nous avons une démarche plus humaine qui favorise l’échange, le dialogue et le partage. Cela se caractérise par une forte présence sur les festivals, du moins quand ils peuvent avoir lieu…. Vous pouvez compter sur notre présence dès que cela sera possible !!

Bien entendu, nous utilisons également les médias sociaux pour communiquer régulièrement avec les joueurs et avons un site internet assez complet. De plus, et c’est très important pour nous, 3 à 4 fois par an nous adressons un petit mail en direction des boutiques qui nous font le plaisir de proposer nos jeux. Il nous parait essentiel de créer un lien entre éditeur et revendeur, du moins nous le pensons.

Au niveau distribution, comment cela se passe pour Oka Luda ?

Nous avons eu la chance de trouver très rapidement un distributeur, à savoir Pixie Games. Cela se passe très bien. Là encore les rapports humains sont très importants. Nous sommes exigeants, ils sont à l’écoute ; et nous avons plus des relations de collaborateurs que de simples interactions éditeur / distributeur.

Comment se font, se sont faits ou se feront les choix des jeux, des auteurs et illustrateurs ?

  • Pour les jeux, nous réalisons deux ou trois fois par an des sessions test après que Chris ait présélectionné des projets. Il faut savoir que nous recevons actuellement en moyenne deux propositions par semaine et que bien entendu nous ne pouvons pas tout éditer puisque nous avons un rythme de 3 à 4 sorties par an. Après avoir testé ces prototypes en interne, nous définissons une short-list d’environ 10 titres qui sera ensuite proposée à l’ensemble de nos partenaires bêta-testeur. Après quelques mois, et en prenant compte des retours, nous réalisons de nouveau une session en interne pour sélectionner 3 ou 4 titres qui auront vocation à être édité.
  • Au niveau des auteur(e)s, il n’y a donc pas un choix à proprement parler, c’est plus le concept en lui-même qui est déterminant. Bien entendu, notre méthode de travail concernant le développement du jeu fait qu’il est nécessaire que le courant passe entre nous et l’auteur(e). Mais ce qui est déterminant, c’est que le jeu doit nous plaire et que l’on ait envie d’y jouer souvent.
  • Concernant le travail d’illustration, je présélectionne 4 ou 5 illustrateurs / illustratrices dont l’univers graphique et le style me paraissent en adéquation avec ma vision du jeu. Je propose ensuite cette liste à Chris et Mimi dont l’opinion déterminera l’artiste retenu(e).

Comment l’éditeur s’intègre-t-il dans la conception des jeux qu’il édite ?

Je pense que nous nous sommes placés comme éditeur « à l’ancienne », c’est-à-dire celui qui va complètement s’intégrer au projet. J’ai tendance à faire une comparaison avec un joailler qui, d’une pierre brute, va essayer d’en tirer le plus magnifique des bijoux.

Après les différentes périodes de test, et une fois que le jeu est choisi, nous travaillons de concert (éditeur / auteur(e) / illustrateur-trice) vers le même objectif, donner le meilleur. Chaque partie à un rôle à jouer et cette collaboration est pour nous primordiale. Un projet finalisé avec une équipe motivée, sera forcément bien né.

Mais notre rôle ne s’arrête pas quand le jeu se retrouve en boutique. Nous ne vendons pas des boites de petit pois et nous ne concevons pas qu’un jeu puisse aller au placard quelques semaines après sa sortie. C’est un enfant que nous avons accompagné pendant très longtemps pour nous résoudre à le voir s’enfoncer dans les ténèbres des jeux qui ne trouvent pas leur place. De fait, nous réalisons un important travail de communication et de diffusion sur la durée mais également un travail de distribution pour essayer de lui donner également une vie à l’international. En bref, l’édition selon Oka Luda, c’est une implication totale avant, pendant et après la mise en rayon du jeu en boutique.

Quel est ton rôle personnellement dans ce processus ?

C’est avant tout l’ensemble de nos compétences qui nous permet de faire notre petit bonhomme de chemin. Nous sommes trois, avec des rôles précis, qui peuvent se croiser selon les besoins et les envies. En amont, je suis peu dans la détection des projets (même si j’ai eu la chance de croiser Kami et Graal sur des festivals). Je vais cependant naturellement orienter la direction artistique du projet. A la lecture des règles certains voient des stratégies et des mécaniques, moi c’est plutôt des images ! 😀

Je vais bien entendu m’impliquer dans le développement car même si nous déterminons des responsables de projet pour travailler conjointement sur plusieurs titres, toute l’équipe se rassemble lors de la dernière ligne droite. Je m’occupe également des différents réseaux sociaux et de toute la partie logistique (gestion de stock, expédition, SAV, …)

Et bien entendu, même si c’est calme pour le moment, je suis présent sur les différents festivals pour animer. Et bien entendu, tout cela après mon travail de tous les jours. 😀

Combien de temps prend en moyenne l’édition d’un jeu ?

Entre le moment où nous avons un prototype en main et celui où le jeu sera en boutique, il se passe entre 12 et 40 mois. Tu comprends mieux pourquoi nous ne souhaitons pas le voir disparaitre au bout de 3 semaines… 😉

Parlons des jeux édités.

Petite présentation du premier jeu édité. Comment Oka Luda est arrivé à en faire l’édition ? Quelles sont les évolutions qu’il a pu connaitre dans sa conception et quel a été (ou est) son parcours.

Il s’agit donc de Samsara, un jeu de Sylas que nous avons décidé d’éditer, d’où la création d’Oka Luda, via un financement participatif. Nous partions de nul part mais nous savions vers quoi nous souhaitions aller.

L’idée était simple, conserver tout ce que nous aimions quand nous ouvrions une boite et enlever tout ce que nous détestions. Après, c’était l’inconnu et nous avons tout découvert du monde de l’édition semaines après semaines. Pour la petite histoire, Nicolas Sauge, l’illustrateur, a été contacté suite à un appel sur mon mur facebook. Il y avait un réel amateurisme combiné à une volonté de bien faire. Entre le prototype et la boite finale il y a eu beaucoup d’évolution. Nous avons, tous ensemble, créé un univers là où il n’y avait qu’un thème, travaillé à rendre le jeu plus dense en ajoutant des règles et des personnages qui provoquent des interactions entre les joueurs (disponible sous forme d’extension). Bref, ce fut une période intense (c’est exigeant une campagne de financement) mais prolifique en terme d’expérience.

Nous avons lancé le KS en avril 2018, le jeu est arrivé chez les souscripteurs début décembre de la même année et les boutiques y ont eu accès en début d’année 2019. Aujourd’hui, il attire toujours pour son thème et son graphisme et continue son petit bonhomme de chemin.

Samsara est un jeu de deck-building et de déplacement de pion dont le but est d’atteindre le Nirvana en collectant les mythiques Amulettes d’Éternité avant les autres joueurs! Sur la roue de la vie, à vous de gérer l’équilibre entre bon et mauvais karma, au cours de vos multiples réincarnations ! Cinq amulettes seront nécessaires pour ouvrir les portes du Nirvana. Si en récupérer une peut être aisé, la seconde nécessite une pointe de chance. Pour les deux suivantes, de la patience et de la ténacité vous seront nécessaires, jeune incarné! Mais, la cinquième… Vous devrez être au delà de tout soupçon, irréprochable, sans tache sur votre Karma ! Toute la profondeur du jeu tiendra à un savant mélange d’opportunisme et de raison, de passion et de réflexion. Chaque personnage aura bien sûr des avantages différents, des pouvoirs personnels qui lui permettront de se jouer des situations difficiles. Mais le chemin n’en reste pas moins tortueux sur la roue du samsara, une roue de la vie, ou votre personnage vivra différentes expériences, à son rythme. Le rythme des uns ne sera pas le rythme des autres, chaque joueur devra faire des choix. Prendre possession d’une amulette en salissant son karma, ou bien attendre une meilleure opportunité et en profiter pour améliorer son jeu. Quand avec la première option, on risque d’avoir une fin de partie difficile, avec la deuxième, on risque de voir disparaître l’amulette au profit d’un autre joueur !

Vous pouvez vous en faire une belle idée avec l’article qui lui est consacré sur Undécent.fr

Qu’en est-il des autres jeux édités. Leurs points forts ? Leurs évolutions dans la conception, les choix de direction artistiques, les mécaniques de jeux, l’illustration etc. ?

Tous les autres jeux ont été édités de façon classiques mais ont chacun leur histoire.

  • Kami sur lequel j’ai flashé en regardant le portfolio de Pauline Berdal lors du Flip de Parthenay. Ce jeu de carte traditionnel surprend par la simplicité de ses règles mais par sa profondeur stratégique. Il a une longue courbe d’apprentissage mais quand on a réussi à débloquer les différents paliers de compréhension, ce n’est que du bonheur. Il est disponible sur BGA, n’hésitez pas à venir l’essayer.

Dans Kami, vous allez devoir gagner une succession de batailles pour remporter la victoire. Avec un allié, seul contre deux adversaires, ou en face à face avec une armée de mercenaires qui influera sur l’issue du combat, vous devrez utiliser toutes vos troupes pour sortir vainqueur. Du simple Soldat à l’intervention des Dragons, tous auront un rôle à jouer. Le principe de Kami est simple. Huit cartes en main, seule la dernière, si elle est posée, vous accordera des points.

  • Poule Poule dont le succès nous a ouvert les portes de l’export qui, pour un éditeur, est vital pour pouvoir sereinement envisager l’avenir. Ce jeu de Charles Bossart, complètement loufoque, ne laisse pas indifférent et amuse les joueurs qui ne vont jamais vers le Party Game. Nous avons sorties deux extensions et une troisième est au programme. A noter que c’est également Pauline Berdal qui est à l’illustration.

C’est le Festival de Cannes et l’avant-première du film Poule Poule est en train de virer au drame. En effet, un peu moins d’une heure avant la projection, ce maladroit de Waf a mélangé l’ensemble des pellicules !
Pour aider Cocotte, qui n’a pas une minute à perdre, et pour éviter que Crack ne craque pour de bon, il faut reconstituer le film au plus vite ! Et n’oubliez pas, l’histoire prend fin au cinquième œuf !

Vous pouvez vous en faire une belle idée vous pouvez consulter l’article sur Undécent.fr.

  • Puis nous sommes allé du côté du jeu en bois avec Phare Andole, jeu originellement auto-édité par Fred Langlois, qui lui aussi dormait chez un éditeur. Nous avons repris le projet, donné un coup de jeune aux illustrations par l’intermédiaire de Christopher Matt et il fait maintenant le bonheur des ludothèques car sa réédition était très attendu.

Architectes chevronnés, retroussez vos manches et défiez les lois de l’équilibre et du temps dans Phare Andole ! Lancez-vous dans la construction de phares plus beaux et colorés les uns que les autres. Alliez rapidité et dextérité pour remporter les premières manches. Allez plus loin et mettez votre mémoire à l’épreuve dans les manches suivantes. Se joue seul, à deux. A 3 ou 4 joueurs, vous devrez jouer en équipe et faire preuve de coordination et de rigueur !

  • Au dernier trimestre 2020 est sorti Chaudron Party un jeu de Gregory Germain et illustré par Cyril Bouquet. C’est un jeu très familial basé sur une mécanique de memory mais avec une savante dose de « stop ou encore » qui lui donne du piment et renouvelle un peu le genre.

Chaudron Party est un jeu familial dans lequel les joueurs parcourent la forêt (le memory) et essayent d’y retrouver les ingrédients pour concocter des potions et ainsi marquer des points. Attention, ça va bouillir dans les marmites !

  • Enfin Doudou le jeu coopératif de Xavier Violeau pour les tous petits, où parents et enfants vont devoir trouver quel doudou s’est caché avant l’heure du couché. C’est rapide, malin et mignon, et il a reçu un très bon accueil des professionnels du secteur. C’est de nouveau Pauline Berdal qui est derrière les illustrations.

Doudou ravira les plus petits. Doudou est un jeu coopératif et d’enquête dès 3 ans. Afin de retrouver le doudou farceur qui s’est caché dans la chambre, les détectives vont devoir collaborer pour mener l’enquête…Est-ce le doudou grenouille ? L’ours ? Le lion ? Le lapin ? Ou bien la mignonne girafe ? Et où s’est-il donc caché ? Avec un nombre limité de tentatives proposées par les 7 tuiles enquête, nul ne connaît la solution à l’intrigue au départ. Ensemble, parents et enfants tenteront de faire les choix les plus judicieux pour résoudre l’énigme. Et si par malheur l’enquête n’a pas abouti, alors il nous restera le coup de chance !

On nous demande souvent si nous avons une ligne éditoriale, force est de constater que non, nous travaillons vraiment à éditer des projets qui nous touchent.

Quels sont projets qui sont devraient voir le jour à plus ou moins long terme ?

Je peux parler de Graal par Aurélien Filippi et Joan Bacheré, qui devrait sortir au mois de mai. Nous incarnons un héros du cycle Arthurien et nous devons trouver le Graal avant les autres joueurs. C’est accessible, rapide et addictif et pour ne rien gâcher les illustrations d’Aurélien Filippi sont justes magnifiques.

Dans Graal, incarnez un héros légendaire du cycle arthurien et affrontez vos  adversaires pour réaliser les quêtes qui vous mèneront au tournoi final désignant le grand vainqueur… à moins que vous ne soyez le plus chanceux et trouviez le Graal avant tous les autres… Graal est un jeu de défausse qui se joue en quatre manches.

LES TROIS PREMIÈRES MANCHES : LES QUÊTES

Dans les trois premières manches, les joueurs tentent de remporter des quêtes en jouant une à une les cartes de leur main et en utilisant les pouvoirs de leur carte Légende. Pour pouvoir jouer une carte, il faut que celle-ci corresponde, en couleur ou en symbole, avec la carte en jeu. Certaines cartes permettent de rejouer, de faire piocher ou bien de bloquer un joueur etc. Le premier joueur qui arrive à se débarrasser de toutes ses cartes en main gagne la manche et remporte la quête en jeu.

À tout moment dans la partie, si un joueur possède la carte Graal, il peut remporter la partie instantanément, s’il arrive à la jouer en dernière carte.

LA QUATRIÈME MANCHE : LE TOURNOI

Si l’on atteint la quatrième manche, le Tournoi, alors les joueurs s’affrontent jusqu’au dernier survivant : celui qui n’a plus de cartes en main choisit le joueur à éliminer et prend ses cartes, jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un seul.

Concernant les autres concepts sur lesquels nous travaillons, il va falloir patienter un peu car la visibilité, en cette période de crise sanitaire, est limitée. Je ne peux que conseiller de nous suivre sur nos différents réseaux sociaux où nous diffusons les informations presque en temps réel.

Quel impact a (ou a eu) la crise liée au Covid sur un éditeur comme Oka Luda ?

Il y a eu effectivement des effets Covid et ils vont être encore visible pendant un long moment. Tout d’abord, et je place cela en tête de liste, les confinements et le couvre-feu qui ont durement touché les boutiques. Elles ont toutes su s’adapter pour continuer à assurer une logistique ludique auprès des joueurs qui de leurs côtés ont été très solidaires. Je tiens à remercier ici l’ensemble du secteur ludique pour tenir face à une situation très inégalitaire. Il ne faut pas oublier que pour un éditeur indépendant, si les boutiques ne peuvent vendre ses jeux, il n’y a aucune entrée d’argent.

Ensuite, bien entendu les festivals qui sont pour Oka Luda les lieux privilégiés pour présenter nos différents titres, échanger avec nos partenaires et nouer de nouveaux contacts. Nous qui privilégions les rapports humains, cette absence de rencontre nous manque.

Puis il y a toute la partie organisationnelle et industrielle que j’ai évoqué à plusieurs reprises. Nos manufacturiers sont débordés, les délais de fabrication ont explosé, il est évident que nous allons devoir nous adapter pour ne pas subir cette nouvelle situation qui risque de s’inscrire dans la durée.

Comment vois-tu l’évolution du marché de l’édition du jeu ? Et de Oka Luda ?

Ce serait présomptueux de se prononcer sur l’évolution du marché de l’édition car finalement nous sommes dans le game que depuis 2019 !

Il est évident que le monde ludique est en perpétuel mouvement. Il est comme un adolescent plein de vie qui s’interroge sur son avenir. Les épisodes réguliers d’achat par les deux entités Hachette et Asmodée prouve, si besoin, que le secteur est bien vivant !

Modestement, du côté Oka Luda nous allons nous employer à continuer d’éditer quelques jeux. Cela pourra, nous l’espérons, et c’est un objectif à défaut d’une obligation, nous permettre de commencer à dégager des salaires afin de pouvoir progressivement travailler à temps complet pour la maison d’édition.

Pour conclure, qu’est-ce qui selon toi fait l’originalité d’un éditeur comme Oka Luda ?

Peut-être le fait que nous n’avions aucune vocation à être éditeur !:D

Propos recueillis par Laurent.

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