[Preview KS] Yucatan – Affrontements et sacrifices dans les cités de la jungle mexicaine

2-4 joueursGuillaume Montiage
14 ans et + (jouable dès 12 ans)Karl Fitzgerald
60 à 90 minutesMatagot
affrontement, invocation, bluff, combat, gestion de ressourcesSurfin Meeple
début de campagne : 11/01/22
Fin de campagne : 01/02/2022
Jungle, Maya, affrontement
70 € avec tous les stretchs goals débloqués sur Kickstarter
85 € avec TVA et livraison en boutique partenaire
99 € TTC et livré
Yucatan

Yucatan : une campagne Kickstarter qui commence bien ! Un jeu financé en moins de 2 heures

Yucatan est un jeu d’affrontement, avec des figurines, fluide, riche et nerveux, de l’auteur Guillaume Montiage (Kemet, Suspect, Rapa Nui), illustré par Karl Fitzgerald, pour 2 à 4 joueurs de 14 ans et + (mais accessible dès 12 ans) pour des parties de 60 à 90 minutes. Un eurotrash comme aime le dire l’auteur : un mélange d’eurogame (jeu de plateau à l’européenne) et d’améritrash (jeu de figurines à l’américaine). Pour ceux qui connaissent, il pourrait faire penser à Kemet : Blood and Sand du même auteur mais … ce n’est pas Kemet, loin de là finalement. Vous savez c’est comme le veille pub de la boisson Canada Dry. Ça à la couleur de …, ça ressemble à … mais ce n’est pas … Et vous allez vite vous en rendre compte !

La campagne a été lancée mardi 11 janvier à 17h.

Le lien est là => https://www.kickstarter.com/projects/matagot/yucatan

https://www.kickstarter.com/projects/matagot/yucatan

A 19h, 2 heures plus tard, les 50 000 € demandés pour le financement de base étaient largement dépassés. A l’heure où nous publions cet article, de très nombreux stretchs goals ont déjà été débloqués et on se rapproche tout doucement des 150 000 €. Au final, avec les frais de port et la TVA, c’est un jeu que vous pourrez acquérir à 99 €, et 12 euros de moins si vous passez par une boutique partenaire de Matagot. Mais vous voulez en savoir plus ? D’autant plus que sur la page Kickstarter, tout est en anglais. Il vous faudra aller sur le site CWOWD pour avoir au fur et à mesure les principales traductions : C’est là => https://forum.cwowd.com/t/yucatan-par-matagot-fin-le-1er-fevrier/21102

Raconte-moi, c’est quoi Yucatan, ce jeu d’affrontement Maya ?

Sur la peninsula de Yucatán, vous êtes le chef d’une des nombreuses cités-Etats Maya. Cette contrée du Sud-Est du Mexique au bord de la mer des Caraïbes est votre terrain de jeu. Vous avez promis à votre peuple de gagner les faveurs des dieux, et son destin est entre vos mains.

Comment ?

  • En envoyant vos deux chefs de guerre capturer vos ennemis lors de combats acharnés dans une des trois cités perdues au milieu de cette jungle tropicale …
  • En augmentant votre puissance à chacune des 4 saisons du calendrier sacré …
  • En sacrifiant vos prisonniers aux dieux mayas Kukulkan, Itzamna ou autres Yum Kaax pour assurer votre domination et gagner en réputation.

La gestion du jade – cette pierre précieuse aux teintes vert clair pistache du Mexique Préhispanique – ainsi que de l’incontournable maïs sera au cœur de votre stratégie. Attention à les utiliser à bon escient.

Vos seigneurs de guerre deviendront de plus en plus redoutables, votre cité de plus en plus glorieuse, et vous pourrez aux yeux de tous gravir les étages du temple sacrificiel de Chichen Itza. Mais vos adversaires font de même, alors demander l’aide des créatures et héros mythologiques tels le père des Géants Vucub Caquix ou l’incarnation de Kukulkan sera nécessaire pour tenter de restaurer, par le sang, l’énergie de vos dieux.  Surtout que les dieux sont exigeants : Chacun de vos sacrifices doit être plus glorieux que le précédent. Ce ne sera donc pas une mince affaire …

Nous avons joué à Yucatan avec Guillaume Montiage, l’auteur de Kemet. Et c’est vraiment bien !

Guillaume Montiage n’est pas un petit nouveau dans le monde du jeu. On lui doit des titres comme Nefertiti, Suspect (Suspect 2 à venir en avril), Rapa Nui ou Kemet. Je vous laisse jeter un œil sur un entretien qu’il a bien voulu donner il y a quelques jours pour undecent.fr.

Nous avons eu la chance, la veille du lancement de la campagne Kickstarter de Yucatan de rencontrer Guillaume Montiage et de jouer avec lui à Yucatan. Il a déballé son proto avec ces boîtes remplies de tuiles découpées dans des calendriers épais, puis ses photocopies couleur assemblées du plateau circulaire principal et celles des plateaux perso. Puis il a réparti à chacun des 4 joueurs autour de la table les figurines récupérées dans un autre jeu. Eh oui c’est un proto, vrai de vrai. Puis c’est parti pour des explications de la règle de jeu. Ce fut court, le temps de se familiariser avec le tour de jeu où les choix sont simples mais souvent cornéliens, on a tous vite compris et on était prêt à arpenter la jungle du Yucatan à la recherche du prestige des dieux Maya.

Un jeu d’affrontement pour habitués et pour les allergiques du jeu d’affrontement !

Cela fait quelques années que ce jeu est en développement interne. Il est né d’une réflexion simple à la suite d’une partie de Scythe faite par Guillaume Montiage : « Je voulais faire un jeu d’affrontement où est supprimée la « frustration d’être attaqué ». Le thème, les sensations, les mécas… tout découle de là. Ce n’est pas un jeu où vous entendrez les phrases : « Pourquoi tu m’attaques ? Qu’est-ce que je t’ai fait ? Je ne suis même pas en tête au niveau du score !! » mais plutôt : « « Allez vas-y : attaque-moi ! ». »

Eh oui car lors de la résolution des combats, on ne se sentira jamais trop frustré d’avoir perdu un combat. Guillaume espère donc que le jeu rassemblera les fans du genre et les joueurs « allergiques » aux jeux d’affrontement.

Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?

Le matériel de base

Yucatan

Les premiers stretchs goals (à la date de rédaction de l’article)

Comment on joue à Yucatan ?

Nous allons aborder les grandes lignes de la règle du jeu et de ses mécaniques. Certains détails seront laissés de côté, le tout étant de vous faire une idée précise sans sombrer dans l’exhaustivité. C’est parti.

Mise en place

Chaque joueur incarne un chef Maya. On jouera sur un grand plateau circulaire avec 3 cités au cœur de la jungle (dans la version finale, elles ont chacun un support 3D permettant d’y lire ce que l’on rapporte à l’issue d’une victoire, dans le proto, c’était en 2D).

Chacun a à sa couleur un plateau individuel, de nombreuses tuiles liées aux activations de capacité et constructions de bâtiments, des figurines du chef, de 2 généraux et 3 guerriers. On a quelques ressources de départ et on choisira une construction de niveau 1 (sur 3) ainsi qu’une capacité liée à son chef à placer gratuitement sur son plateau joueur. On se creuse déjà les méninges, et on prie que les choix soient cohérents sur ce que l’on voudra faire. Pour une première partie, on part un peu à l’inconnue.

Sur le plateau perso, on y trouvera une zone de construction, une zone d’activation de nos 2 généraux et de notre chef, une zone de capacités et une dernière zone de stockage de nos ressources (jade et maïs).

On reçoit 5 cartes Combat identiques de valeur 0 à 3 avec pour certaines des capacités particulières.

On monte le grand temple 3D sur lequel on place chacun, à la base, notre chef.

Tour de jeu

Il y aura 4 saisons se jouant en 3 phases chacune : actions, sacrifices, résolutions de fin du tour

La phase d’action

Elle se compose de 3 tours. Pour résumer, dans ses trois tours, on fait les actions des 3 leaders (le chef et les 2 généraux) dans l’ordre que l’on veut. Ces actions peuvent aboutir sur un combat. Avant ou après chaque action leader, on fera une action liée à un bâtiment (plusieurs fois le même bâtiment si on le souhaite).

  • Les actions bâtiments : il y a sur votre plateau joueur un site de construction, un site militaire, un baraquement, un temple et un grenier. Chaque bâtiment (sauf le grenier) a jusqu’à 3 niveaux d’amélioration. En début de partie on choisit gratuitement un bâtiment à améliorer en le recouvrant d’une tuile correspondante de niveau 1. Pour construire un niveau de bâtiment supérieur, il y a un système essentiel de table d’évolution (un petit plateau à part avec 3 pistes et des jetons aux couleurs des joueurs) qui sera utilisé à la fin de chaque saison et où les joueurs partiront sur telle ou telle amélioration (et souvent différente des autres). Plus un bâtiment sera de niveau élevé, moins il coutera cher à activer et au niveau 3 il apportera même une capacité supplémentaire.

Exemple : Activer le site de construction de niveau 0 coute 2 jades. Au niveau 1 il coûte 1 jade et 1 maïs et ainsi de suite, au niveau 2, 1 jade, au niveau 3, 1 jade + 1 capacité bonus.

Pour activer un bâtiment, il faudra donc en payer le coût en jade et/ou en maïs.

Activer le site de construction permet d’ajouter une tuile de niveau supérieur (si on peut le faire selon la table d’évolution) sur un bâtiment choisi (site militaire, baraquement, temple).

Tiré de la version prototype jouée

Activer le site militaire permet d’acquérir une capacité supplémentaire que l’on va attribuer à un de ses généraux. Il s’agit de conseillers qui viennent compléter la ligne.

Engranger maïs ou jade supplémentaire si on active les effets de cité après un combat, réduire le coût de déplacement, faire un prisonnier de plus en échange d’1 jade et d’1 maïs

Activer le baraquement permet par exemple de renforcer ses troupes, de faire plus de prisonniers, de pousser son ennemi dans la jungle après une attaque (même perdue) … (toujours en lien avec la table d’évolution).

Tiré de la version prototype jouée

Activer le temple permet d’invoquer une créature du niveau autorisé. On placera le jeton correspondant sur la ligne de son général. Il l’accompagnera sur le plateau principal (avec la magnifique figurine correspondante de 70 mm comme ci-dessous ; bon, nous, nous avions des standies faits maison mais ça le faisait déjà) pour un tour de jeu sauf si l’on paye des jades supplémentaires pour la garder sur plus d’un tour.

Jetons des créatures de niveau 1

Activer le grenier ne coûte rien. Il rapporte 3 maïs.

  • Action utiliser un Leader : on parle ici du chef et des 2 généraux.

Si on place son jeton chef sur son plateau perso, on récupère certaines ressources et on active une habileté qu’on aura choisi au moment de la mise en place.

Si on place un de ses jetons général d’armée, on déplace son général avec ses troupes (3 de base) de la jungle à une des 3 cités en s’acquittant d’un coût de 2 maïs. S’il n’y a personne dans la cité (mais ce sera rare surtout à 4 joueurs !), on déclenche une capacité de la cité au choix selon à quel tour de jeu on se situe. Plus on va avancer dans les tours de jeu, plus on aura des choix intéressants. Au premier tour, on n’aura donc que le choix 1 possible (récolter 4 maïs ou 2 jades ou construire un bâtiment en payant 2 jades par exemple).

En revanche si on y rencontre une armée ennemie, c’est le combat, et c’est ce qui fera le cœur de Yucatan. On ne peut pas jouer à Yucatan en fuyant, sans combattre. Ce n’est pas un jeu d’occupation de territoire, c’est un jeu d’affrontement. Pour ceux qui connaissent Kemet, c’est la grosse différence ; dans Kemet on s’y affronte mais il y a tout de même du déplacement sur des zones différentes du plateau. Dans Yucatan c’est simple, on est soit au milieu dans la jungle, soit dans une cité, et dans une cité, il y a le plus souvent une armée ennemie.

L’affrontement se résout d’une manière ultra simple qui rappellera un peu le principe de Kemet avec quelques différences. Au départ, chacun a 5 cartes de valeur 0 à 3. Et certaines ont une capacité supplémentaire à leur valeur de combat.

Les deux armées qui s’affrontent choisissent secrètement 1 carte qui est révélée en simultanée. On compare leur valeur à laquelle on ajoutera :

  • 1 point par troupe (le général compte aussi pour 1),
  • la valeur de combat de la créature qui peut vous accompagner si elle en a une (la veuve noire a par exemple une valeur de 1).

Il peut y avoir une capacité sur une des cartes jouées. Par exemple celle de faire un prisonnier même si on perd le combat, de repousser l’adversaire en dehors de la cité même si on a perdu. Et c’est cela qui est génial car même si on se fait attaquer on peut y gagner quelque chose. Et attention, toute carte jouée est définitivement perdue. Heureusement, il y aura la possibilité d’en acquérir des nouvelles qui pourront être plus puissantes. Vous voyez venir la course au deck favorable … et au bluff !

Au final, le but sera de faire le plus de prisonniers possible car ce sont eux qui vous rapporteront des points de victoire. On fait donc la différence de valeur finale et on capture le nombre de prisonniers correspondant que l’on place devant son plateau perso. Ce sont ces prisonniers que l’on pourra sacrifier (attention pourra pas devra … une subtilité de plus à intégrer vous le verrez). Celui qui est vainqueur et qui reste dans la cité choisira les ressources ou capacités proposées par le niveau de la cité en fonction du tour de jeu (ressources, capacités, invocation …). Au tour 4 on a le choix du roi … C’est open bar !

Une fois que l’on a joué son bâtiment et son leader, c’est au joueur suivant de jouer et ainsi de suite jusqu’à avoir utilisé ses 3 leaders et activé 3 bâtiments.

Tiré de la version prototype jouée

C’est ensuite la phase de sacrifice

On prend dans sa main secrètement le nombre de prisonniers que l’on souhaite sacrifier. C’est une phase de pari. Et pour ne pas avoir rien à sacrifier – on ne sait jamais vous êtes peut-être archi nul en combat sur ce tour là – on en reçoit un gratuitement au début de la partie (on a dû le croiser dans la jungle. Il était au mauvais endroit, au mauvais moment). Et ce qui est malin c’est que la valeur du prisonnier sacrifié va aller en diminuant au fur et à mesure des saisons. Saison 1 : 4 points. Saison 2 : 3 points. Saison 3 : 2 points. Saison 4 : seulement 1 point. Et il faudra faire toujours mieux à chaque saison ! On pourra compenser ce différentiel en dépensant une ressource stockée pour obtenir 1 point de plus.

Ensuite, celui qui a le plus de points de sacrifice et qui en a plus que le tour précédent fera progresser d’un étage son chef sur le temple. Il pourra avoir alors accès aux capacités de son chef du niveau supérieur et des points de victoire de plus.

Tiré de la version prototype jouée

C’est idée d’avoir toujours plus à sacrifier avec une valeur de prisonnier qui diminue est très bien trouvée. Au premier tour, il va falloir parier suffisamment pour être devant les autres, mais pas trop pour ne pas rendre impossible le pari sur la fin de saison suivante. Donc parier plus, mais pas trop …

Tous ceux qui ont réussi à respecter la consigne – j’ai plus de points que le tour précédent – pourront progresser sur la table d’évolution. Mais on ne pourra pas y progresser partout. Il faudra faire des choix. Et chacun ne fera sûrement pas les mêmes. C’est là aussi bien pensé. On y progresse dans l’évolution des niveaux, on peut avoir des capacités supplémentaires et si on arrive au dernier niveau, des points de victoire supplémentaires.

On fera progresser le jeton de sa couleur sur la piste de score qui est tout autour du plateau de jeu. Une vraie course au score saison après saison.

On passe enfin à la phase de fin de saison : on retire les créatures qui ne peuvent plus accompagner un général, on fait progresser la roue du temple qui précise par exemple la diminution des points de sacrifices.

La vidéo de présentation sur la chaine YouTube du Meeple Reporter

Donc au final : Une belle surprise !

  • Un jeu rythmé, en 4 saisons. Un temps de jeu bien calculé. On ne s’ennuie pas, ça va plutôt vite, il n’y a pas de temps morts. Le jeu peut tenir en 1h-1h15 si on maîtrise les règles.
  • Un jeu que j’ai vraiment apprécié. Les amateurs de Kemet s’y retrouveront, ceux qui veulent quelque chose de différents aussi.
  • Des combats rapides et faciles à réaliser. Un peu de bluff. Des cartes qui disparaissent au fur et à mesure du jeu. Et même si on perd, on peut y gagner quelque chose !
  • Une phase de sacrifices (de pari) essentielle puisqu’elle conditionne nos points de victoire. C’est très très bien trouvé.
  • Invoquer les créatures, j’adore. Avec donc une asymétrie temporaire très forte. C’est un peu comme dans Kemet, on fait la course aux créatures pour voir ce qu’elles nous octroient. Et tout le monde peut le faire !
  • Un jeu accessible. Je pense qu’il est jouable pour du 12 ans et plus (il est annoncé à 14 et +).
  • Un matériel très prometteur déjà pour le jeu de base. Avec en plus des plateaux et du temple 3D de magnifiques figurines.
  • Des améliorations de matériel dans la campagne KS qui sont très intéressantes déjà en début de campagne (cartes en linen finish, cartes supplémentaires, ressources améliorées, figurines supplémentaires, boîtes de rangement…).
  • Comptez 100€ TTC, livré avec pas mal de Stretchs goals – je suppose vue l’avancée de la campagne – au final. En boutique lorsqu’il sortira, le matériel sera surement moins conséquent.

Testeurs : Laurent, Pierre, Fab et Sandrine avec la présence et les explications éclairées de l’auteur Guillaume Montiage qu’Undécent remercie.

Lien vers la campagne => https://www.kickstarter.com/projects/matagot/yucatan

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire