[Test] Rapa Nui, venez ériger les Moaï de l’Ile de Pâques

2-4 chefs de clanFabrice Besson et Guillaume Montiage
10 ans et +Miguel Coimbra et Sabrina Tobal
45 à 60 minMatagot
Plateau, collecte de ressources, placement, déplacement,Histoire, culture, île de Pâques, Polynésie
40€90 chez Tsuro et dans

Le mystère Rapa Nui

Dressés là, immobiles, depuis des centaines d’années, les Moaï sont devenus un symbole de Rapa Nui, plus connu sous le nom d’île de Pâques. Mais pourquoi et comment ces énigmatiques monolithes sculptés ont-ils été érigés ? Si les spécialistes s’accordent à dire que les statues témoignent d’une certaine ingéniosité humaine, le mystère est loin d’être résolu…

Entre le XIIIe et le XVIIe siècle, plus de 900 statues monumentales, les moaï, furent érigées sur l’île polynésienne de Rapa Nui. Disposés le long des côtes, le regard tourné vers les terres, se tenant sur d’immenses terrasses en pierre appelées ahu, les moaï étaient souvent dotés de coiffes de pierre rouge, les pukao.

De Giants à Rapa Nui

A l’origine, Rapa Nui c’est Giants – de l’île de Pâques, le jeu de Fabrice Besson réalisé en 2008 mais profondément refondu en Rapa Nui, cette fois avec l’aide de Guillaume Montiage (Kemet), magnifiquement illustré par Miguel Coimbra (7 Wonders, Small World, Imhotep, Les Montagnes hallucinées, Allégeance, Cléopâtre et la Société des Architectes) et Sabrina Tobal (Captain Sonar, Meeple Circus) le tout avec un thème très attirant : l’érection des mystérieux moaï sur l’île de Pâques (Rapa Nui en polynésien). Une vraie production Matagot !

Chef de clan, ça vous dit ?

Eh bien nous avons donc une partie de la réponse à la mystérieuse question car dans Rapa Nui, incarnez Le chef d’un clan Rapa Nui et guidez vos ouvriers dans une grande aventure des bâtisseurs de Moaï. Dans Rapa Nui les joueurs devront sculpter, transporter, ériger des Moaï et enfin les coiffer de Pukao afin d’obtenir des ressources et des offrandes pour remporter la partie. Il s’agit d’un jeu requérant de la stratégie et de l’anticipation pour venir à bout de ses adversaires. Parcourez l’Ile de Rapanui et devenez le plus grand clan de bâtisseurs de l’île de Pâques ! Un excellent jeu familial, avec un petit aspect semi-coopératif, avec une indéniable profondeur de jeu.

Allons à l’abordage de cette île mystérieuse.

Qu’est ce qu’on trouve dans la boite de Rapa Nui ?

Rapa Nui
  • 1 plateau recto-verso
  • 21 figurines Moaï de 3 tailles différentes (6 grands, 7 moyens et 8 petits)
  • 20 coiffes Pukao
  • 2 figurines Villageois grises
  • 27 tuiles Offrande et 7 tuiles Offrande exceptionnelle
  • 29 tuiles Ahu
  • 2 aides de jeu Tuiles Ahu et Amélioration
  • 1 jeton Maître tailleur
  • 28 figurines de couleurs différentes ( 20 villageois, 4 sorciers et 4 Chef)
  • 4 plateaux individuels
  • 20 tuiles améliorations
  • 4 tuile Tablette rongo
  • 16 cubes Ressource
  • 4 jetons Animal totem

Comment on joue à Rapa Nui ?

Mise en place :

Placez le plateau du coté dédié au nombre de joueurs présents (2 ou 3-4 joueurs), et distribuez à chaque joueur, un plateau individuel, 7 figurines à sa couleur, 4 cubes, le jeton Animal totem, 4 tuiles Amélioration et une tuile Tablette Rongo, le tout à sa couleur. Trier les figurines Moaï par taille et placez-les dans la réserve à coté du plateau de jeu avec les coiffes Pukao. Les tuiles offrande sont également à trier et placées sur le bord haut droit du plateau. Placez alétoirement les tuiles Ahu sur les emplacements du plateau face cachée, rangez les tuiles non-utilisées dans la boite puis révélez celles qui sont en jeu. Chaque joueur dispose d’un plateau individuel qui représente sa possesion en ressources et les compétences que son clan à développé ; en début de partie chacun place un cube ressources sur les 4 différente ligne de ressources (Joncs, Oeufs, Bois, Perles). Ils possèdent donc chacun une ressource de chaque type. Les tuiles Amélioration, qui représentent les compétence de vos villageois, sont placées pour le moment sur le coté des plateaux individuels de chaque joueur, elles serviront plus tard au cours de la partie. Pour finir les joueurs placent deux de leurs figurines (un Chef et un villageois) sur le village et les figurines neutres sont placées sur le Cratère et sur la Carrière de Pukao. Un joueur prend possession du jeton maitre tailleur, ce qui le charge d’annoncer les tours de jeu et l’ordre des joueurs.

Rapa Nui

Tour de jeu

Les tours se déroulent en trois phases : La pose des figurines, le changement d’ordre de tour et la sculpture de Moaï et enfin Le transport des Moaï et des Pukao.

  • Phase de Pose :

Avant de débuter les joueurs placent leur jetons Totem sur la piste d’ordre de jeu en bas à gauche du plateau, l’ordre importe peu en début de partie. Chacun son tour les joueurs vont placer une figurine de sa réserve, soit un Villageois qui selon s’il est placé sur la carrière ou sur une case du plateau deviendra un Sculpteur ou un Transporteur, soit le Sorcier qui se place au dessus de la piste Ordre du tour pour désigner l’ordre de jeu à la Phase 2.(le premier joueur ne peut pas poser son Sorcier sur la première place pour sa première action). La figurine du chef entre en action une fois celle-ci récupérée par l’obtention de la Tuile Amélioration correspondante. Cette figurine est placée sur la Carrière en même temps que l’on pose le Sorcier ou un Villageois.

Un Villageois ayant été placé sur la Carrière devient Sculpteur, il se place sur un emplacement libre de la Carrière qui se divise en trois zones, les petits, moyens et grands Moaï. Pour pouvoir bâtir un Moaï de taille moyenne il faut au préalable avoir placé un Sculpteur dans un emplacement petit Moaï , il faut donc deux sculpteurs pour constuire un Moaï moyen, le même principe s’applique pour un grand Moaï, sauf que celui-ci nécéssitera trois Sculpteurs, un par zone. Un même sculpteur ne peut être employé qu’une seule fois, par exemple si un Sculpteur dans la zone de petit Moaï sert à former un Moaï moyen il ne pourra pas fabriquer un petit Moaï et vice versa.

Au contraire un Villageois placé sur une case du plateau devient un Transporteur, il a pour tache d’acheminer un Moaï nouvellement sculpté vers un emplacement contenant une Tuile Ahu. Pour ce faire, les Transporteurs (les figurines neutre placées sur le plateau sont par défaut des Transporteurs) vont devoir former une chaîne pour emporter les Moaï de la Carrière au lieu souhaité. Il ne peut y avoir que des Transporteurs d’une même couleur par case, ce qui implique que les joueurs vont devoir s’entraider pour le transport. Recruter un transporteur adverse est possible mais pour cela, il vous faudra le payer en ressources, le joueur dont le Transporteur est utilisé par un autre, obtient une ressource au choix présent sur la case.

  • Phase de changement d’ordre et sculpture des Moaï :

Une fois toutes les figurines posées, la deuxième phase débute en désignant le nouvel Ordre de jeu en fonction de la place occupée par les Sorciers de chaque clan. Ensuite en respectant ce nouvel ordre, les joueurs vont sculpter leurs Moaï selon les emplacements controlés de la Carrière. Si un joueur controle deux emplacements dans la première zone il peut bâtir deux petits Moaï, s’il contrôle deux emplacements dans la première et la deuxième zone il peut construire soit deux petits Moaï, soit un petit et un moyen Moaï soit deux Moaï moyens.

  • Phase de transport des Pukao et des Moaï :

La dernière phase est le transport des sculptures vers leur destination. En suivant l’ordre de tour les joueurs vont diriger un Moaï sur une case Ahu contenant une de leurs figurines. Le Transporteur devient aussitôt fatigué, sa figurine est couchée, il peut encore transporter des Moaï mais ne peut plus en ériger durant ce tour. Une fois la statue dressée le joueur obtient la tuile Ahu de la case, qui est un bonus d’action immédiate et peut être jouer immédiatement après son obtention ou garder pour plus tard ; il reçoit également un nombre de ressources dépendant de la taille du Moaï (1 pour un petit, 3 pour un moyen, 5 pour un grand). Les joueurs peuvent également transporter des Pukao depuis la Carrière de Pukao jusqu’au Moaï déjà placé. Comme pour ceux ci, il faut qu’une chaîne relie la statue à la Carrière. C’est là qu’apparait l’aspect semi-coopératif. Si on réquisitionne les figurines des adversaires pour le transport, celles-ci gagnent une ressource Jonc au lieu de celle indiquée sur la case. Ensuite le Transporteur sur la case d’arrivée peut coiffer le Moaï d’un Pukao s’il n’est pas fatigué, le joueur peut donc échanger 4 ressources pour une offrande. Ces offrandes représentent les points amassés par un clan. Quand tout le monde a achevé cette phase le tour est à présent terminé. Les joueurs récupèrent leurs figurines, les Moaï non érigés retournent dans la réserve et on entame un nouveau tour.

Précisions de taille :

Les joueurs peuvent tout à fait placer deux figurines sur un même emplacement de construction. Cela permet d’ériger le moaï puis potentiellement de le coiffer (un des villageois est fatigué, l’autre de l’est pas).

Lors de la phase de transport, il est tout à fait possible d’utiliser les figurines neutres (grises) afin de passer par les cratères pour transporter les Moaï ou les Pukao.

Durant leurs tours les joueurs peuvent développer des compétences via les tuiles Amélioration qui sont aux nombres de 4, pour ce faire, le joueur actif dépense les ressources indiquées sur la tuile et la place dans un des crans sur le haut de son plateau individuel.

La tablette Rongo quant à elle permet de copier le pouvoir de n’importe quelle tuile Ahu en la défaussant cependant elle rapporte 3 points au décompte final si elle est conservée.

Fin de Partie :

Quand à la fin d’un tour il reste autant ou moins de cases Ahu inoccupées par un Moaï qu’il n’y a de joueurs la partie s’achève. On compte alors les ressources accumulées qui valent 1 point, les valeurs des offrandes obtenues, 3 points pour la tablette Rongo et 3 points encore pour celui qui possède la tuile Ahu Faveur. Bien évidemment le joueurs ayant le plus de points remporte la partie, en cas d’égalité les joueurs se partagent la victoire.

Est-ce que c’est bien ?

Oui j’aime bien Rapa Nui, même très bien.

Ce que j’ai ❤️:

  • Une mécanique de jeu très bien huilée, plaisante et accessible. Une belle osmose entre le thème et la mécanique.
  • Un jeu familial qui peut se jouer avec des experts. Il ne faut pas se fier au 10 ans et + pour rebuter les férus de jeux complexes. Il trouve sa profondeur de jeu en fonction de son public.
  • Le principe d’un jeu de placement et de déplacement de nos meeples sur un large plateau selon des règles familiales mais très tactiques et dénuées de tout hasard (hormis la disposition initiale et aléatoire des tuiles qui assure une bonne rejouabilité).
  • Un très beau et grand plateau, bien épais double face (face 2 joueurs et face 3-4 joueurs).
  • Des tensions à plusieurs niveaux. Et des dilemmes. Par exemple les ressources de la valeur la plus élevée… sont aussi les plus éloignées de la carrière, cernées par les joncs. Ainsi, vite réserver une case avec des perles peut être malin pour forcer nos adversaires à y passer par la suite, mais cela ne nous sera utile que très tard, quand il peut également être opportun de se focaliser sur les ressources et les tuiles ahu plus faciles… Mais aussi le choix cornélien de savoir s’il faut être premier joueur puisque c’est intéressant pour vite occuper les bons emplacements de moaï, d’ahu ou de ressources mais pas au moment des transports, puisque plus tard on joue, plus on peut gagner de ressources en transportant moaï et pukao adverses.
  • Les parties dynamisées par la course aux améliorations, avec la contrainte de ne pas pouvoir en posséder plus de 3, et donc le renoncement à l’un des pouvoirs, pourtant tous très intéressants.
  • Des illustrations sont vraiment très belles et attrayantes nous implicant dans l’histoire de l’île de Pâques. Un jeu qui aurait pu être abstrait mais qui justement prend vie grâce au thème et aux illustrations avec par exemple la production des moaïs et des pukao dans les cratères et la disposition des statues regardant le centre de l’île une fois érigées.
  • Une belle interaction jamais agressive qui crée aussi bien de possibilités que de limites, tant il faut savoir équilibrer audace et prudence.
  • La petite ligne de règle sur le placement des statues en direction du centre de l’île est très plaisant, on y voit l’implication des auteurs pour respecter la culture polynésienne.
  • Un immense plateau qui regorge de détails assez discrets qui rende le jeu assez vivant et juste de quoi ne pas perturber la lisibilité des icônes mais suffisamment présents pour y jeter un coup d’œil de temps en temps.
  • L’accentuation des reliefs entourant l’île donne l’impression de profondeur très plaisant.
  • Les plateaux personnels double couche afin que les marqueurs ne sortent pas des pistes de ressources.
  • La tactique et la stratégie sont mise à rude épreuve, la victoire ne dépend pas que de ses actions mais aussi de celles des autres joueurs et de la capacité a anticiper les manœuvres des adversaires.
  • Les figurines sont des répliques miniatures des véritables statues, la texture rêche donne un rendu plutôt convaincant de la roche volcanique. Elles sont en plastique denses et agréables à manipuler.
  • Un insert permettant de tout bien ranger.

Ce que j’ai 💔:

  • Le placement des pukao (chapeaux) sur les moaï (statues) est un chouia contraignant, prendre en main la figurine déjà posée sur le plateau est quasiment inévitable et la manipulation, sans être extrêmement complexe peut s’avérer délicate pour les plus maladroits.
  • Le jeton Maître tailleur devient vite inutile, une fois la mécanique acquise l’ordre de jeu s’impose de lui même.
  • La différence entre les offrandes et les offrandes exceptionnelles ne sont expliqués que dans la fiche de description des tuiles Ahu, ce qui peut fausser une partie si comme la plupart des gens on ne lit pas en avance la fiche d’aide. Ce genre de fiche est plutot consultée au fur et à mesures des besoins d’une partie. Bon mea culpa, il faut lire jusqu’au bout la règle (d’ailleurs la variante deux joueurs est sur la dernière page du livret).
  • Des jetons et des tuiles plutôt petits sur lesquels il faudra bien scruter pour en voir les détails.
  • Le nom des illustrateurs qui n’est pas présent sur la couverture de la boîte.
  • La notion d’offrande est un peu curieuse. En observant le dessin se trouvant sous les tuiles Offrande (symbole invisible pendant l’essentiel de la partie), on se rend compte qu’il s’agit plutôt d’une construction permise par l’accumulation d’objets : navire pour le bois, cabane pour les joncs, collier de perles pour les perles, poule pour les œufs, hache avec une ressource de chaque. On fait prospérer notre clan plutôt que de recevoir une ressource divine. Il aurait été plus simple de supprimer ces symboles pour ne garder que ceux des ressources : avoir quatre joncs rapporterait une tuile Jonc rappelant l’offrande que l’on a faite aux dieux.

Design

L’aspect du jeu est magnifique, tant par les couleurs vives et attirantes employés dans les illustrations que par la qualité des figurines. Les illustrations du plateau de jeu, le rendu primitif des tuiles ressortent très bien avec le thème, les symboles claniques et les signes tribaux aux bas des plateaux individuels sont clairs. Miguel Coïmbra et Sabrina Tobal, ont fait du beau travail. Et l’espèce de rendu 3D de l’île de Pâques fait son effet.

ze meeple

Qualité du matériel

Le plateau est gigantesque. Les tuiles et le plateau sont en carton rigide et de bonne facture. Les moaï (figurines) sont des répliques miniatures des véritables statues, la texture rêche donne un rendu plutôt convaincant de la roche volcanique. Dommage qu’elles ne soient pas d’une différence de taille plus prononcée. Elles sont en plastique dense et agréables à manipuler. Les Pukao (coiffes) sont taillés pour être placés au sommet des Moaï mais l’orifice est prévue pile à la circonférence des têtes des Moaï ce qui rend la tache assez ardue et frustrante. Les plateaux personnels double couches permettent le très bon ajustement des ressources sur leur piste de progression.

Thème

On sent une réelle implication des auteurs Fabrice Besson et Guillaume Montiage pour nous imprégner de la culture de l’île polynésienne. Le thème culturel y est très bien représenté tant par les illustrations que par le matériel. La règle stipule que les Moaï sont à placer avec le regard en direction du centre de l’île, afin de respecter les oeuvres originelles, ce qui est certe un détail mais plaisant. Un petit résumé d’Histoire est inscrit au début du livre de règle pour donner aux joueurs le contexte du jeu. Et le thème colle excellement avec la mécanique de jeu.

Vous voulez en savoir plus ?

Plusieurs théories ont été avancées pour justifier la construction des quelque 1.000 Moaï par les Rapanuis. L’une d’elles, publiée début 2019 dans la revue PLoS One, suggère que l’emplacement des colosses auraient servi à indiquer les précieuses sources d’eau de l’île. Aujourd’hui, c’est pourtant une toute autre hypothèse que des chercheurs avancent dans la revue Journal of Archaeological Science.

Selon leur étude, l’exploitation de la roche et la construction des géants visaient en réalité à favoriser la fertilité des sols, l’agriculture, et donc la production de nourriture sur ces terres isolées à quelque 3.500 kilomètres des côtes du Chili. […] Les colosses auraient été érigés entre 1510 et 1645 tandis que les activités de la carrière auraient démarré autour de 1455. […] La carrière n’aurait donc pas simplement servi à extraire de la roche et sculpter les Moaï mais également à faire pousser des cultures essentielles pour la survie des habitants. Deux activités qui seraient étroitement liées.

Le peuple de Rapa Nui aurait eu la bonne intuition de planter diverses cultures au même endroit, ce qui aurait permis d’encourager encore davantage la fertilité des sols. Les Moaï étaient au centre de l’idée de fertilité et, dans la croyance rapanui, leur présence ici stimulait la production agricole alimentaire.

Geo.fr, Les statues de l’île de Pâques ont-elles enfin révélé leur secret ?, 19-10-2020.
ze meeple

Mécanique

Le processus du jeu nécessite une certaine concentration, avancer sans faire attention peut vous être fatal. Il vous faudra faire preuve d’un esprit tactique pour vous servir avantageusement de vos adversaires sans que cela ne les avantage eux-mêmes. Contairement à un jeu classique de collecte de ressources qui requiert habituellement un juste équilibre entre collecte et création, le juste milieu à trouver est dans le placement de vos villageois en tant que Sculpteurs ou Transporteurs. Le principe d’un jeu de placement et de déplacement assure des tensions à plusieurs niveaux et de nombreux dilemmes : course aux améliorations ? Positionnement en premier joueur ? Quête d’une tuile ahu proche ou plus lointaine, course aux ressources ?

Simplicité des règles

La lecture des règles donne un apercu lourd du contenu de règle, beaucoup de détails sont mentionnés mais une fois la mécanique acquise le jeu se déroule de manière assez fluide. Le jeu propose une mise en place pour une première partie afin de ne pas perdre de temps et ne pas trop compliquer la partie ; cela permet aux joueurs d’assimiler plus facilement les règles de base quitte a devoir faire une deuxième partie avec une mise en place classique. Un petit résumé des phases d’un tour  est également présent dans le coin supérieur gauche du plateau pour éviter aux participants de feuilleter le livret de règles a chaque phase. Le livret contient deux fiches d’aide sur les effets des tuiles Ahu.

D’ailleurs Fabrice Besson disait il y a plus de 10 ans de cela pour la sortie de Giants – Lîle de Pâques : La rédaction des règles est un exercice compliqué, exigent, difficile, et captivant. On doit faire face à des contraintes opposées : être concis, clair, et aussi être exhaustif et ne rien oublier, surtout ce qui peut paraître évident. Cette partie du développement a été très longue et elle pourrait sans doute faire l’objet d’un vrai métier, rédacteur de règles de jeu. Cyberfab.fr

Mise en place / Rangement

Comme la plupart des jeux de plateau la boite contient tout ce qu’il faut pour le rangement des éléments du jeu. Des petits sachets en plastiques permettent une séparation efficace des figurines et des tuiles. Et le thermoformage est bien conçu. Il rappelle celui de Cairn ou de Dongeon Academy.

Conclusion

Rapa Nui est un splendide jeu de plateau, une des réussites éditoriales de Matagot de ce début de printemps. Fabrice Besson et Guillaume Montiage nous livrent un jeu de grande qualité tant du côté du matériel (qualité, taille, les visuels de Miguel Coimbra et Sabrina Tobal) que du côté de l’expérience de jeu tendue et plaisante. Un jeu de placement, de ressources et de déplacement à la mécanique efficace qu’on assimile assez vite, même si celle-ci est relativement inédite dans le genre avec certes des dilemmes, mais surtout une course à la construction puis à l’érection et la coiffe des Moaï qui s’appuie dans l’acheminement sur une dose de semi-coopératif – malgré nous.

Sur le plan d’une belle soirée jeu, Rapa Nui occupera tantôt la place de l’entrée, ni trop gros ni trop petit pour les férus de jeu mais il pourra surtout trôner dans le séjour ou le salon pour jouer en famille et passer un très agréable moment que l’on voudra prolonger par une autre partie, avec la variante de mise en place proposée encore plus ajustée.

Testeur : Pierre, Alan, Milène, Laurent, Sandrine

Laurent
sandrine
Rapa Nui

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