[Test] Kingdomino Origins, RRRrrrr!!!
2-4 joueurs | Bruno Cathala | ||
8 ans | Cyril Bouquet | ||
25 minutes | Blue Orange | ||
Pose de tuiles, gestion de ressources | Blackrock Games | ||
08/10/21 | Préhistoire | ||
25€50 chez | et dans |
Ah la série Kingdomino ou comment rendre sexy les dominos. Kingdomino premier du nom, sorti en 2016 a gagné le prestigieux Spiel de Jahres en 2017 a eu un énorme succès. Pas étonnant qu’on voit débarquer l’année d’après Queendomino, bien plus gamer, une extension compatible avec les deux : L’âge des géants en 2018, en 2019 la version duel en roll&write et enfin en 2020 la version enfant : Dragomino, l’as d’or enfants 2021 ainsi que le kinderspiel de Jahres 2021.
On a donc 3 prestigieuses récompenses pour la gamme Kingdomino, Bruno Cathala a joué un coup de maître avec sn système, adaptable et modulable à l’envie.
Pour la petite histoire, Kingdomino a été le premier jeu auquel j’ai pu joué en associations aussi, il occupe une place particulière dans mon cœur. Queendomino a été le premier jeu acheté en festival, alors la franchise a quelque chose de particulier pour moi.
Alors quand Blue Orange a annoncé Origins, j’ai eu une sorte de déclic, il fallait que je l’essaie.
Dans Kingdomino Origins, les joueurs incarnent une tribu d’hommes des cavernes qui vont tenter de s’installer dans la plus belle et fertile vallée. Pour cela, il faudra apporter le feu et utiliser les projections de lave pour façonner le meilleur terrain afin de récolter des ressources naturelles : du poisson, des mammouths, des silex, des champignons et des poissons.
Avec trois modes de jeux, du plus simple au moins simple, Kingdomino pourra s’adapter au niveau des joueurs et conviendra donc à tout le monde.
Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?
- 4 tuiles de départ
- 4 huttes en 3D (1 rose, 1 noir, 1 verte, 1 bleue)
- 8 chefs de tribu en bois (2 roses, 2 noirs, 2 verts, 2 bleus)
- 48 dominos
- 1 plateau grotte
- 22 tuiles cro-magnons
- 4 tuiles totem (1 mammouth, 1 poisson, 1 champignon, 1 silex)
- 49 ressources en bois (16 mammouths, 13 poissons, 11 champignons, 9 silex)
- 10 jetons feu (répartis en 5 jetons avec 1 feu, 4 jetons avec 2 feux et 1 jeton avec 3 feux)
- 1 carnet de score
Comment on joue à Kingdomino Origins ?
La mise en place
Mode découverte
Chaque joueur choisit une couleur et prend une tuile central, une caverne de sa couleur qu’il pose sur la tuile et un chef de tribu de sa couleur.
On mélange toutes les tuiles face cachée et on les remet dans la boite pour pouvoir les prendre plus facilement. On pioche les 4 premières tuiles qu’on pose face visible après les avoir classé en ordre croissant par numéro.
On pose les jetons feu, triés par nombre de feux près de la boite.
On tire au hasard un chef de tribu, son joueur choisit un domino. On on tire un autre qui sera ensuite placé etc… On tire ensuite 4 nouvelles tuiles, on les classe et on les retourne.
Mode totem
On rajoute les ressources sur les dominos qui affichent un symbole de ressource (les poissons sur l’eau, les mammouths sur l’herbe, les silex sur la montagne, les champignons sur les forêts)
On sort de la boite les 4 tuiles totem qu’on place à proximité des joueurs
Mode Tribu
On ne sort pas les tuiles totems, à la place, on place le plateau grotte au dessus de la ligne des dominos. On mélange les tuiles cro-magnons, puis on forme une pioche qu’on place sur l’emplacement réservé du plateau grotte. On pioche les 4 premières tuiles qu’on place sur les 4 cases du plateau.
Le tour de jeu
Mode découverte
L’ordre du tour est toujours déterminé par la position des pions chefs de tribu. Le joueur ayant posé son pion sur la tuile du haut (celle qui a le plus petit numéro) commencera toujours à jouer.
Pour cela, il prend un domino et le place dans sa vallée. Un domino doit toujours partager un paysage avec un autre adjacent (la tuile grotte compte comme pour tous les paysages)
Un domino doit également entrer dans un carré de 5×5 cases.
Si une tuile comporte un volcan, on regarde le nombre de cratères et on prend un jeton avec le même nombre de flammes. On déplace le jeton d’une, deux ou trois cases et on l
e pose sur une case ne contenant pas déjà une flamme. Cette case est désormais considérée comme ayant ce nombre de flammes pour le scoring de fin de partie.
Mode totem
Après avoir posé un domino, le joueur compte combien il a de ressources de chaque type. S’il est majoritaire sur une ressource, il prend la tuile totem qui rapporte des points de victoire en fin de partie.
Attention une projection de lave détruit la ressource de la case sur laquelle atterrit le jeton lave.
Après avoir posé son domino, le joueur positionne son chef de tribu sur un nouveau domino libre.
Mode Tribu
Les joueurs ont une action supplémentaire possible qu’ils peuvent effectué après avoir sélectionné le nouveau domino. On peut désormais recruter un cro-magnon sur le plateau grotte pour deux ressources du type indiqué en dessous de la tuile ou 4 ressource pour choisir la tuile que l’on veux dans la pioche de tuiles cro-magnons.
On pose les personnages sur une case libre de flammes ou de ressources. Ils ont divers pouvoirs qui rapportent des points de victoire en fonction des ressources (ou d’autres personnages) qui les entourent.
La fin de partie
Mode découverte
La partie se termine quand on a pioché et posé toutes les tuiles. Pour chaque domaine (ensemble de cases de même paysage adjacents) les joueurs multiplient le nombre de cases par le nombre de flammes présentes dans le domaine.
Mode totem
On rajoute 1 point par ressource encore présente sur les tuiles et on ajoute les points de la tuiles totem.
Mode Tribu
On score les personnages. Les ressources encore présentes ne rapportent rien.
Option : On peut rajouter 5 points aux joueurs ayant un carré parfait sans trous de 5×5 et 10 points aux joueurs ayant leur tuile grotte au centre.
Une mise en place spéciale existe pour le mode 2 joueurs.
Est-ce que c’est bien ?
Ce que j’ai ❤️
- Les illustrations très jolies
- Le système de ressources
- Le système de personnages
- Une belle accessibilité même en mode Tribu
- On retrouve les sensations de Kingdomino
- Le système de volcans
- Les jetons ressources trop mignons
- 3 Modes de jeux pour varier la difficulté…
Ce que j’ai 💔
- … avec un mode totem peu intéressant
- Les grottes en 3D qui gêne la visibilité des grottes des copains
Design
J’adore le design de Kingdomino Origins, certainement le meilleur des quatre. On voit bien le progrès de Cyril Bouquet qui conserve son pinceau léger avec e mignons petits détails sur les tuiles. On prend plaisir a toutes les observer et voir les scènes de vie préhistorique dessus.
Les pions ressources sont mignons tout plein avec un surimpression discrète mais qui fait toute la différence. L’iconographie sur les tuiles est très discrète et échappera peut-être aux joueurs la première partie. En revanche, elle ne nuit pas à l’immersion du coup. L’iconographie sur les tuiles cro-magnon est claire en explicite par contre et on comprend bien la façon de les scorer et donc de les positionner.
Les pions chef de tribu sont plus quelconques mais sympa quand même avec une peau de loup, qui ressemble à un loup (ce qui n’est pas fait exprès à mon avis)
Le pion grotte, s’il met parfaitement l’accent sur la tuile centrale est très dispensable, d’autant qu’elle gêne la visibilité sur le terrain de jeu des adversaires, dommage. Vous pourrez l’enlever sans soucis, la tuile de départ reste clairement identifiable.
Les paysages sur les tuiles sont clairement identifiables, sont plutôt jolis et colorés. Les volcans se reconnaissent bien avec le nombre de leurs cratères et on sait combien il en reste dans la pioche en comptant les pions lave qu’il reste, bien vu !
Dans l’ensemble, Kingdomino Origins est vraiment très agréable à regarder, il donne envie d’y jouer et je trouve que c’est le plus beau de la gamme.
Qualité du matériel
On reste dans le même ordre de qualité que pour les autres jeux Kingdomino. Les tuiles sont très épaisses avec un effet brillant sur le dessus (qui peut gêner suivant la luminosité).
Les pions ressources et les pions chef de tribu en bois sont de bonne facture avec une surimpression qui a l’air de vouloir tenir. Les pions lave et les tuiles cro-magnon en carton sont d’une épaisseur standard.
Dans l’ensemble, on se retrouve avec un jeu de très bonne facture compte tenu du prix affiché et il semble robuste et durable.
Thème
J’aime bien les jeux sur la préhistoire, c’est sans doute un retour en enfance avec les dinosaures et la famille pierre-à-feu (yabadabadou ! ). Finalement, assez peu de jeux ont ce thème, et c’est assez agréable d’en voir.
La domestication du feu est une étape majeure de l’évolution humaine. Elle a permis aux humains en premier lieu de faire cuire leur nourriture et ainsi d’augmenter la valeur énergétique des aliments, en réduisant la consommation d’énergie nécessaire à la digestion. La cuisson a pour avantages supplémentaires d’éliminer la plupart des parasites et agents pathogènes, et parfois les toxines qu’on trouve dans certains végétaux crus. La domestication du feu est attestée à partir d’environ 400 000 ans dans plusieurs régions du monde1. Les espèces humaines du Pléistocène moyen ont ainsi pu soutenir la dernière étape de la croissance de leur cerveau, l’organe corporel le plus gourmand en énergie.
En septembre 2021, des traces de feu vieilles de 560 000 ans ont été découvertes dans la grotte de Tautavel.
Les premiers hommes ont peut-être observé que les feux naturels allumés dans la brousse ou la forêt par la foudre ou les volcans faisaient fuir les animaux et qu’ils pouvaient récolter sur le sol des branches mortes enflammées après le passage d’un incendie. Ils ont également probablement observé des feux issus de la combustion spontanée de méthane (marais) et de phosphine (feu follet) à l’air libre. En ramenant ces brandons sur leurs lieux de vie, ils auraient commencé à apprivoiser le feu.
La domestication du feu a avant tout permis de cuire la nourriture, puis de conserver la viande fumée, faisant ainsi reculer les parasitoses, favorisant la digestion des aliments et augmentant ainsi leur rendement métabolique, ce qui a ouvert la voie à l’augmentation du volume cérébral.
La cuisson augmente la valeur énergétique des aliments, et les rend plus faciles à assimiler (elle augmente la digestibilité de l’amidon de 12 à 35 % ; celle des protéines, de 45 à 78 %). Selon le paléoanthopologue Richard Wrangham, le traitement des aliments par la chaleur est un élément clé de l’évolution humaine. La cuisson joue en effet un rôle déterminant dans l’accroissement du cerveau. Elle assure les besoins accrus de la masse cérébrale qui consomme près de 20 % du métabolisme basal alors qu’elle ne représente que 2 % du poids du corps humain. Elle permet la réduction de l’appareil masticateur (dents et maxillaire) et du tube digestif, rendue possible par une amélioration de la digestibilité. De plus, la cuisson détoxifie certains aliments et favorise le sevrage précoce des nourrissons, ce qui permet aux mères d’avoir plus d’enfants.
Par ailleurs, le feu fournit une protection contre les prédateurs autour des campements au sol. Il éclaire, permettant aux humains de pénétrer dans les cavernes.
Sur le plan technique, le feu améliore la qualité des armes au Paléolithique moyen en permettant de durcir au feu la pointe des épieux, puis celle des outils en échauffant les matériaux lithiques (notamment le silex) pour faciliter leur débitage. En 2009, des chercheurs ont montré que le feu était utilisé pour fabriquer des outils de pierre il y a 72 000 ans en Afrique du Sud, dans le cadre de la culture lithique Stillbay. Le feu permettait en effet d’améliorer la fabrication des outils, car le traitement thermique des pierres avant leur taille permet d’en relâcher les contraintes internes.
Le feu prolonge le jour aux dépens de la nuit, ce qui permet l’extension de l’activité humaine durant le soir. Il est un facteur de convivialité et de socialisation le soir autour du foyer. L’anthropologue Polly Wiessner a évalué l’activité nocturne et diurne des Khoïsan du Kalahari et estimé que la majorité des conversations le jour portent sur des questions économiques (stratégies de chasse et de cueillette, fabrication d’outils), des critiques, des plaisanteries et des commérages (6 % du temps étant seulement consacré à raconter des histoires), alors que la nuit autour du feu, plus de 80 % des conversations sont des contes, souvent au sujet de personnes distantes ou du monde des esprits. Selon Wiessner, la domestication du feu par les chasseurs-cueilleurs a permis l’allongement du temps de veille, la vie nocturne centrée sur la réunion autour du foyer favorisant les interactions sociales et l’émergence des premières cultures humaines, par le chant, la danse, ou le fait de raconter des histoires et légendes.
Mécanique
Quel plaisir de retrouver la mécanique de Kingdomino ! Le mode découverte reprend les bases de l’illustre ainé, et les joueurs aguerris sauteront directement au mode Tribu (en sautant le mode Totem anecdotique ).
Le premier mode permet d’apprendre les bases aux nouveaux joueurs ou aux plus jeunes, et c’est très bien. Il est aussi simple que le Kingdomino premier du nom avec l’ajout très sympa des volcans qui rajoute une petite couche de profondeur stratégique sans alourdir la mécanique.
Une fois les bases acquises, on peut passer au mode Totem sur lequel on passera rapidement pour arriver au mode le plus intéressant : le mode Tribu.
L’ajout de la gestion de ressources avec la possibilité d’acheter des personnages rend le scoring final est le positionnement à la fois des dits personnages mais aussi des domino très stratégiques et il va falloir bien anticiper pour tirer le maximum des deux mécaniques.
Prendre une tuile volcan devra être considérée avec précaution car le jeton détruira une ressource sur la case, ce qui rendra plus difficile l’achat d’un personnage et pourra le rendre moins rentable si la ressource servait à scorer le personnage.
Le dilemme du choix de la tuile reste inchangé. Vous serez tenté de choisir toujours les meilleures tuiles, mais celles ci vont feront jouer après les autres et ne vous permettront pas de contrôler votre partie, élément essentiel, surtout en fin de partie où vous pourriez être bloqué s’il ne vous reste qu’une tuile que vous ne pouvez pas placer. Aussi jongler entre des tuiles intéressantes et d’autres moins mais qui vos feront jouer en premier est un des éléments de base de la stratégique Kingdominesque.
Pour en acheter un, il faudra défausser des ressources présentes sur le plateau, alors attention à celles que vous défausserez, il ne faudrait pas qu’un autre personnage se retrouve sans ressource autour de lui.
Une bonne anticipation sera donc de rigueur et il faudra bien jauger la limite entre ne pas avoir assez de cro-magnons et en avoir trop. Il vaut mieux en effet avoir peu de personnages qui scorent beaucoup de points que beaucoup de personnages qui scorent peu de points.
La difficulté stratégique n’est pas non plus un casse tête et celle de Kingdomino Origins se situe, selon moi, entre Kingdomino et Queendomino.
J’adore cet opus, c’est pour moi le meilleur de la gamme, je ne jouerais plus qu’à celui là, les ajouts sont tous d’un grand intérêt sans alourdir la mécanique. On retrouve l’essence de la gamme avec des twists bienvenus.
Simplicité des règles
Les règles de base de Kingdomino Origins sont très simples, presqu’aussi simples que le premier du nom. Une fois arrivé au mode Totem, le jeu reste assez simple d’accès et reste dans le domaine du jeu familial. Pour des joueurs habitués mais n’ayant pas joué à Kingdomino (si si, ça existe), on peut tout à fait passer directement au mode Tribu.
Dans l’ensemble, le jeu est hyper simple à expliquer grâce à un livret bien fait, les règles se retiennent facilement.
Mise en place / Rangement
Kingdomino Origins s’installe très rapidement et de manière fluide. Grâce à un thermoformage efficace, il se range tout aussi rapidement.
Conclusion
Kingdomino Origins est mon préféré de la série et de loin ! Un chouia plus simple que Queendomino, un poil plus complexe qu’un Kingdomino, il est à la fois beau, tactique, et simple d’accès ! Le parfait combo pour un jeu familial qui saura redonner ses lettres de noblesse aux dominos et aux jeux de pose de tuile. Un ajout indispensable à votre ludothèque, même si vous possédez déjà les autres jeux de la gamme. Un petit bijou comme Cathala sait les faire, richement illustré par Cyril Bouquet.
D’autres avis sur Kingdomino Origins :
Source : Wikipédia