[Test] Libertalia : les vents de Galecrest – Du bluff pour des pirates malins à la conquête des butins des îles aux trésors

1-6 joueursPaolo Mori
14 ans et +Lamano Smith
45-60 minutesMatagot, Stonemaier Games
Plannification de cartes, bluff, combinaisonPiraterie
49,50 € chez et dans
Libertalia, les vents de Galecrest

Libertalia – nouvelle version – est-il le jeu qu’on attendait pour ce printemps ?

Pas vraiment puisqu’il est déjà sorti dans une première version un peu différente il y a …. 10 ans ! Il a fait sont petit bonhomme de chemin et s’est taillé une belle réputation dans la gamme des jeux fourbes liés au thème de la piraterie.

Dans « Libertalia, le monde de Galecrest« , tu incarnes l’amiral d’un navire, qui part en voyage avec ces moussaillons. Dans ce jeu, tu n’abordes pas les navires de tes adversaires. Mais, le temps d’une journée pleine de rebondissements, tu envoies tes membres d’équipages sur les îles rencontrées afin de ramener le butin le plus avantageux tout en optimisant au mieux les capacités particulières de chacun. Mais attention ! Tes adversaires naviguent avec le même type d’équipage et se retrouvent au même moment sur les îles. Tous les malfrats présents sur le morceau de terre vont alors batailler pour avoir les meilleurs emplacements de l’île, ceux qui permettent de prendre l’ascendant sur leurs ennemis.

Le meilleur tacticien est celui qui pose judicieusement ces personnages suivant leur capacités, au moment opportun et sans que les adversaires anticipent ses choix sinon les actions des moussaillons risquent bien d’être entravés par celles des personnages adverses lorsqu’ils seront envoyé sur l’île. C’est donc l’amiral le plus malin rapportera certainement le plus de doublons (monnaie du jeu) et sera déclarer le vainqueur de Libertalia.

Libertalia : ni Jamaïca, ni l’Ile au Trésor

Concrètement, Libertalia n’est pas un jeu à la Jamaïca, ni à lIle au Trésor : pas de course autour d’une île ni de carte au trésor mais un jeu de … cartes personnages. Les joueurs démarrent la partie avec six personnages identiques en main tirés au sort, chacun en choisit un et le pose face caché devant lui. On le dévoile simultanément pour les hiérarchiser ensuite en fonction de leur valeur de carte, sur la file des emplacements de « l’ île » du plateau. Et c’est la jauge réputation du moment qui décide du placement en cas d’égalité.

Ensuite, les  capacités nommées « jour » de chaque personnage sont d’abord activées (si le personnage en possède) dans l’ordre croissant (de la gauche vers la droite), puis les effets « crépuscule » sont résolus dans l’ordre décroissant (de la droite vers la gauche) avec en plus, l’obligation de choisir un des butins correspondant à la journée en cours (ces derniers détiennent également des effets très variés qui peuvent parfois avoir des conséquences néfastes …).

 Après avoir ramené le butin dans la cale de son bateau, le personnage rejoint le reste de l’équipage qui a déjà œuvré sur les précédentes îles et, tous, activent leur compétence « nuit » s’ils en possèdent.

À la fin du Voyage (composé de plusieurs journées), on applique les effets Ancre des Personnages et de certains jetons butins.

Chacun défausse ensuite les Personnages mis en jeu dans leur cimetière. Des doublons seront encore distribués aux pirates ayant la plus mauvaise réputation, avant de débuter le voyage suivant.

Mais alors pourquoi un nouveau Libertalia ?

Car Stonemeier avait envie de nous concocter un jeu aux petits oignons, top qualité, avec des rééquilibrages, un mode solo, un mode 2 joueurs optimisé et une complète refonte graphique – que d’aucuns trouvent discutable pour ceux qui ont déjà la première version, mais ça se discute justement ! -. Un jeu qui pourra devenir indispensable pour celui qui n’a pas déjà Libertalia.

Libertalia se jouera de 1 à 6 joueurs (eh oui !) de 14 ans et +, pour des parties de 45 minutes à 1 heure. Un jeu où tu dois donc gérer un set de 6 cartes à chaque voyage (issu de ton deck de 40 cartes) afin les mettre en jeu suivant leur nombreux effets, de façon à en tirer le plus grand profit, tout en faisant attention à ne pas être délogé par un personnage adverse qui viendrait prendre ta place sur un des emplacements de l’île que tu convoites.

Assez proche d’Oriflamme, les effets des personnages de Libertalia semblent moins complexes mais plus nombreux à gérer dans un tour. Ils seront différents à chaque partie. Aucune carte n’est cachée sauf lors du choix son personnage. Libertalia possède donc une dimension stratégique importante, un peu plus conséquente que dans Oriflamme où la part très agréable de bluff tient une place fondamentale.

Libertalia

Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?

Contenu de la boîte :

2 plateaux de jeu,
1 sac en tissu,
48 jetons butin,
7 tuiles butin,
1 tuile aspirant de marine (mode deux joueurs)
54 doublons,
6 paquet de 40 cartes personnage,
6 marqueurs de score sous forme de trésor,
6 jetons réputation,
6 tuiles cimetière,
4 tuiles butin automa,
39 cartes solo automa,
1 aide de jeu automa,
1 règle du jeu de 2 à 6 joueurs
1 règle pour des parties en solo

Comment on joue à Libertalia ?

Mise en place

En début de partie, on place le plateau soit sur sa face calme soit la face « orage » (certains effets du jeu y sont différents, plus chaotiques), on peut même jouer avec une des deux faces du plateau et recouvrir aléatoirement les emplacements « butin » par les « tuiles Butin » supplémentaires, ce qui revient en quelques sortes à mixer les effets des deux faces.

Chaque joueur reçoit ensuite les cartes suivantes :

  • un deck de 40 cartes
  • une carte cimetière de la couleur de son deck
  • un coffre que l’on peut numéroter de 1 à 99.

Enfin, on tire aléatoirement des jetons « butin » (ceux multicolores dans le sac en tissu) que l’on placera sur les emplacements dédiés à chaque journée. Le nombre de jeton « butin » disposé sur chaque case est égal au nombre de joueurs (sauf à 2 joueurs où on posera 3 jetons).

A deux joueurs, on placera également la tuile aspirant de marine sur la 2ème et 3ème case de l’île.

La réputation des pirates a une grande importance en cas d’égalité au cours de la partie, elle est tirée au hasard en début de partie en plaçant aléatoirement les 6 pions de couleur sur la piste réputation (les 6 pions sont placés même avec un nombre de joueur inférieur à 6), ce placement variera au cours des 3 manches grâce aux effets de certaines cartes. Il y aura un dilemme à gérer pendant la partie : gagner en réputation permet de départager les égalités mais fait gagner moins dfe pièces en début de voyages.

Déroulement du jeu

En début de chaque manche ou voyage :

  • chaque pirate prend une main de 6 cartes identiques à celles des autres pirates. Pour ce faire, on tire d’abord 6 cartes aléatoirement dans le deck d’un des joueurs, chacun prend ensuite les mêmes cartes que celles tirées au sort dans son propre deck (c’est assez rapide car les cartes sont numérotées). Lors des manches 2 et 3, ces cartes sont associées à celles qu’il te reste du voyage précédent.
  • Chaque pirate reçoit une somme d’argent (avec des « doublons ») qui dépend de sa réputation (7 à 12 pièces), et comme un pirate se doit être fourbe, plus sa réputation est mauvaise et plus la somme récoltée est conséquente  (nous verrons qu’il est aussi intéressant d’avoir une bonne réputation pour choisir son butin pendant les sorties en mer).

Déroulement d’un tour ou d’une journée

Chacun choisit une carte de sa main puis la pose face cachée devant lui. Toutes les cartes sont dévoilées simultanément. On pose ensuite ces cartes sur les emplacements de « l’île » situés sur le plateau de jeu, de gauche à droite dans l’ordre croissant (les numéros sont inscrits en haut à gauche de chaque carte dévoilée). En cas d’égalité, la carte du pirate avec le plus de réputation (voir la jauge réputation) sera considérée comme immédiatement supérieure.

Phase jour

Dans l’ordre croissant des valeurs des cartes, on résout les effets avec le symbole d’un soleil. Il s’agit là des effets  « jour » (Précisons : certaines cartes n’ont pas d’effet « jour »).

Phase crépuscule

Les pirates vont rentrer dans leur navire avec un butin (si ton pirate a été éliminé précédemment par un effet de carte ou de butin, tu ne feras pas cette phase).

Contrairement à la phase jour, c’est dans l’ordre décroissant des valeurs des cartes que chaque pirate va effectuer les opérations suivantes:

  1. choisir un des 4 jetons butin de la première journée. C’est intéressant d’avoir une valeur élevée sur sa carte pour choisir en premier le butin le plus intéressant. Lorsqu’on a la carte avec le numéro le plus petit, on est obligé de prendre le seul butin restant et il faut savoir que certains butins peuvent par exemple te faire perdre de l’argent.

2. appliquer les effets « crépuscule » des cartes si ton personnage en possède Il s’agit des effets à coté desquels est dessiné un symbole représentant un coucher de soleil

3. retirer son personnage de l’île pour le poser devant soi, il s’agit en quelque sorte de le recruter dans son navire.

Voici les effets des différents butins de la face calme :

Phase nuit :

Lorsque tous les personnages sont rentrés dans leur navire, on applique les effets (précédé du symbole « lune ») des personnages du bateau qui sont placés depuis le début du voyage.

Jours suivants et fin du voyage

On place à nouveau une carte devant soi que l’on retournera simultanément avec les autres joueurs etc..et on poursuit l’aventure sur l’île comme auparavant à chaque jour du voyage.

A la fin du voyage (composé de 4 jours pour le premier, 5 pour le deuxième et 6 pour le dernier) certains effets « ancre » s’appliquent ; on les retrouve surtout sur les butins que l’on récupère lors des phases « crépuscule » de chaque jour, et sur certaines cartes « personnage » posées devant nous, ou autrement dans notre bateau.

Chaque pirate peut enfin mettre en sécurité l’argent ramassé pendant son voyage en tournant les molettes de son coffre fort.

Nouveaux voyages

Lors du deuxième voyage, chaque pirate reçoit à nouveau un butin en fonction de sa position sur la jauge de réputation qui aura certainement changer avec les effets des cartes personnages.

On tire au sort de nouveaux jetons butin, pour les placer sur les cases « jours » concernées par le prochain voyage. Sache que le premier voyage est composé de 4 jours, le deuxième de 5 jours et le dernier de 6 jours (il y a donc de plus en plus de butins à ramasser au fil des voyages).

On tire 6 nouvelles cartes de son deck pour les associer à celles qui nous restent et c’est reparti pour la première journée de ce deuxième voyage. Les cartes précédemment placées dans le bateau (devant nous) seront défaussées sur ta tuile cimetière et ne seront plus utilisées.

La partie prend fin lorsque 3 voyages ont été réalisés. Le joueur avec le plus d’argent à la fin de ces 3 périples gagne la partie.

Mode solo

Libertalia s’est enrichit également d’un mode solo appelé Automa. Parfaitement bien orchestré, on y on retrouve les mécaniques du jeu de base. Un deck spécial lui est consacré afin que Andrew – ton adversaire virtuel – puisse venir te défier sur les îles que tu rencontres lors de tes voyages.

La vidéo règle de Libertalia par Yahndrev :

Explication de la règle par Lore & Rules

Est-ce que c’est bien ?

Ce que j’ai ❤️

  • Le dynamisme des tours qui alterne séquences de réflexion en simultané et choix individuel des jetons butin.
  • Les effets très sympas des cartes personnage et des butins.
  • Une énorme rejouabilité avec des effets de cartes très variés, deux plateaux de jeu possible. Beaucoup d’éléments sont tirés au sort parmi un large panel et sont communs à tous les joueurs ce qui rend chaque partie différente les unes des autres ; on est tous logé à une même enseigne tirée au hasard.
  • Le bluff mélangé à une importante dimension stratégique très subtile qui ne laissera que très peu de place au hasard pour la victoire.
  • Les nombreuses mécaniques de jeux simple et si bien agencées. Le jeu est extrêmement fluide une fois compris le fonctionnement (on tâtonne pour le premier voyage de la première partie).
  • Le fait de pouvoir attaquer un personnage adverse dans certains cas, en renonçant à un avantage pour soi-même. Cela permet de gérer subtilement l’interaction sans que ça devienne trop bourrin entre les adversaires.
  • Les parties assez tendues car on visualise l’évolution des scores des autres en permanence.
  • Du très bon matériel, dans une boite bien agencée (avec rangement comme pour beaucoup de jeu estampillés Stonemeier).
  • Le thème très bien exploité.
  • Toujours vouloir y rejouer avec nos meilleurs ennemis, ceux qui apprécient fourberies et coup bas et mauvaise réputation.
  • A deux ou plus, c’est toujours génial (petit bémol à 6 ou le jeu deviendra certainement un peu plus aléatoire).

Ce que j’ai 💔

  • Le temps de lecture de chaque effet des cartes que l’on tire au sort au début de chaque voyage (mais c’est ce qui fait que chaque partie est différente l’une de l’autre). Avec un peu d’analyse paralysis au moment du choix de la carte.

Design

Le jeu est embelli par des illustrations très colorées style BD. Sur les cartes, chaque personnage est représenté par un animal « habillé en pirate » sur un fond de ciel nuageux identique à toutes les cartes. Dommage qu’il n’y ait pas de variété dans ce décors de fond de carte.

Et pourquoi des animaux ? Je ne sais pas.

Certains personnages pourront paraitre un peu éloigné du thème de la piraterie.

Comparé à la première version, l’immersion semble moins réussie dans le monde la piraterie, en revanche on gagne en lisibilité de cartes (effets, picto) et du plateau de jeu.

Libertalia 2012 VS Libertalia 2022

Libertalia version 2012
Libertalia version 2022
ze meeple

Qualité du matériel

L’ensemble du matériel est de très bonne qualité (plateau très épais, cartes toilées avec donc linen finish, tuiles épaisses, jetons butin en bakélite, jetons de réputation en bois).
Un petit sac en tuile facilite grandement le tirage au sort des jetons butins.

Le jeu est très agréable à manipuler. L’espace de la boite est bien exploité. Une séparation en plastique transparent et le rangement des pièces dans une boîte en plastique thermoformé semble toutefois superflus et surtout pas très écolo (mais c’est la « Stonemeier touch ».

Libertalia 2012 VS Libertalia 2022

Libertalia version 2012
Libertalia version 2022

Attention : le plateau présente 2 erreurs au niveau d’une icone. 2 autocollants correctifs sont normalement fournis (les soleils entourés en rouge sur les deux faces du plateau à remplacer par des lunes).

Une partie du plateau de Libertalia version 2022 avec la mention de l’erreur visible en rond rouge
meeple vert

Thème

Le thème est bien exploité avec un grand souci du détail. Le thème de la  « piraterie » ou en tout cas de la navigation en mer se retrouve en effet à travers :

  • les deux choix de plateau proposés : mer calme ou tempête.
  • le retour de ses matelots après les avoir envoyé œuvrer sur une ile.
  • ramener un butin en fin de journée.
  • mettre l’argent acquis au fil des journées dans un coffre.
  • le niveau de sa réputation, qui intervient souvent dans les différents phases de jeu et qui peut être parfois déterminant pour agir sur l’île.
  • les coups tordus que l’on peut faire à ses adversaires.

On se sent vraiment immergé dans le thème, seulement avec un simple set de carte en main, des pions butins et une jauge réputation. On ne peut que féliciter l’auteur et l’illustrateur pour l’excellent travail réalisé.

En revanche, il est clair que la première version de Libertalia nous immerge davantage dans cette thématique de piraterie mais d’une manière très traditionnelle.

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ze meeple

Mécanique

Toute la saveur de Libertalia va résider dans les effets des différentes cartes des personnages qui peuvent se combiner et que l’on devra placer au bon moment et bon endroit sur l’île pour que leurs effets soient optimisés.

Rappelons que tout le monde a les mêmes cartes de départ ce qui permet d’anticiper un peu le choix des cartes personnages choisies par les autres joueurs.

Voici les principales mécaniques qui font fonctionner ce petit jeu très immersif :

Planification les effets de ses personnages

Il est déjà intéressant de planifier approximativement l’ordre dans lequel tu joues tes cartes personnages, sachant que certains événements liés aux adversaires viendront chambouler tes plans sournois.

Ainsi, tu peux décider de l’ordre dans lequel tu vas les mettre en jeu en prenant en compte soit leurs effets ou soit leur valeur ; l’idéal étant de réussir à combiner ces deux aspects pour en tirer un maximum de bénéfices.

Certains effets méritent par exemple d’être déclenchés lors de la première journée d’un voyage car ils permettent de capitaliser de l’argent lors de chaque journée d’un voyage ; le problème est que si un autre pirate utilise ce même effet, les deux s’annulent.

Alors peut-être faut-il attendre le deuxième voyage pour le mettre en jeu car rappelons qu’il est possible de conserver des cartes en main du premier voyage (normalement deux) pour l’utiliser dans le deuxième. Ce n’est qu’un exemple parmi les nombreux effets subtiles de Libertalia.

Il te faudra d’autre part gérer l’ordre de pose des cartes en prenant en compte la force des personnages (donnée par leur numéro). Si le chiffre de ta carte est plus élevé que les autres joueurs, elle te permettra d’être le plus à droite sur l’île et donc d’être prioritaire lors de la phase crépuscule.

Rappelons que cette phase se joue dans l’ordre décroissant des cartes, c’est donc intéressant d’avoir une grande valeur pour choisir un butin en premier ou pour éviter certains butins du jour qui peuvent parfois être catastrophiques.

Si tu as la plus petite valeur de carte, tu ramasses donc ce que les autres ont bien voulu te laisser. Au final, il faudra peut-être garder les bonnes cartes pour les jouer au moment opportuns…

Il faut également faire attention à sa réputation car en cas d’égalité avec un autre joueur, c’est la réputation qui définit celui qui joue en priorité.

L’interaction

Dans Libertalia, cette dimension intervient surtout au niveau de la bataille pour placer son personnage sur le meilleur emplacement de l’île.
Certains jetons butin tiennent également une place importante à ce niveau. Certains d’entre eux permettent en effet, d’éliminer un personnage encore présent sur l’île. Dans ce cas, le joueur ciblé ne peut plus ramasser de butin et va directement dans son cimetière. Cet effet est intéressant à jouer envers un joueurs qui a un peu d’avance sur toi….mais attention à sa vengeance….plus tard car lui, n’oubliera pas….

La réputation

Avoir une bonne réputation est intéressant en début de voyage pour être supérieur à un adversaire avec la même valeur de carte. Cela permet de choisir en premier un des 4 butins journalier. Toutefois, il faudra quand même veiller à salir sa réputation pour terminer à un niveau bas sur la jauge car c’est ce niveau qui te permettra d’amasser plus d’argent au début de la manche suivante.

Certaines cartes ont des effets qui permettent de faire varier cette réputation. A vous de les jouer au bon moment, il en va de même pour les butins….

Le bluff

En plus de tout cela, il faut éviter de te faire contrer lamentablement par un de tes ennemis de jeu qui a anticipé ton action – mûrement réfléchie je suppose – et qui sort la carte qui fout en l’air toute ta stratégie – en jubilant pendant que tu as les boulllllles…! -.

Garder des personnages pour le deuxième ou troisième voyage, jouer à « l‘envers » peut certainement s’avérer être efficace à long terme. A vous de surprendre, bluffer et vous faire oublier pour surgir au bon moment.

Libertalia 2012 VS Libertalia 2022. Quelles changements entre les deux versions hormis le design ?

  • Libertalia propose 40 personnages au lieu de 30. Donc des cartes qui vont de 1 à 40 et plus de 1 à 30.
  • Chaque jeton Butin possède désormais des compétences simples et gentilles d’un côté du plateau ou orageuses, plus complexes et sournoises de l’autre côté du plateau.
  • On commence la partie avec 6 cartes personnages (et non 9) et on n’en joue que 4 lors du premier voyage. Lors du deuxième voyage on obtient 6 cartes supplémentaires auquel on ajoute les 2 cartes du précédent voyage et on en joue 5 et ainsi de suite. Dans la première version on joue à chaque fois 6 sur les 9.
  • Pas de piste score commune mais un coffre individuel avec un compteur au lieu d’une piste de score commune à tous les joueurs. La richesse de chacun est un peu moins visible.
  • Le système de placement sur l’échelle de réputation remplace les précédentes règles de départage des égalités qui se trouvaient sur les cartes. Ce système de réputation apporte un dilemme qui n’existait pas dans la première version et une asymétrie de distribution de doublons au début de chaque voyage puisqu’en fonction de son emplacement sur cette échelle de réputation on reçoit de 7 à 12 doublons.
  • Les tuiles Butin ont deux faces et sont désormais impossible à cacher. Elles sont des informations ouvertes à tout moment.
  • Les parties à deux joueurs ressemblent à des parties à 3 joueurs grâce à la tuile Aspirant de marine qui ajoute un choix supplémentaire pour l’un des joueurs.
  • Un mode premier joueur met à l’honneur un mode solo bien optimisé pour l’avoir un peu pratiqué.
meeple vert

Simplicité des règles

Les règles sont assez simples à comprendre. Toute la saveur du jeu réside dans les effets des différentes cartes des personnages pour lesquels on devra prendre le temps de bien les comprendre au début de chaque voyage. Aucun retour à la règle puisque tout est sur les cartes.

Mise en place / Rangement

La mise en place est plutôt rapide si les cartes sont bien triées. Compter de 3 à 5 mn suivant le nombre de joueurs. Pensez à les remettre dans l’ordre avant de les ranger. Tout est bien optimisé pour tout ranger dans la boîte.

Conclusion

coup de coeur

Un énième jeu avec pour thème des pirates ? Oui, mais pas n’importe lequel. Amateur de ce thème, vous ne serez pas déçus. Ceux qui ne connaissent pas Libertalia devront se pencher sur ce coup de cœur que l’on doit à Paolo Mori avec une patte Stonemeier au combien appréciable. Ceux qui ont déjà joué à sa version 2012 devraient y jeter un gros coup d’œil avant de persifler en ne tenant compte que des illustrations qui, il est clair, sont très différentes et moins « tradi » dans la version 2012 que dans la version originelle.

Pas de course au programme mais une quête aux butins les plus lucratifs avec un système de gestion de main très astucieux. Dans libertalia, tu disposes d’un set de cartes de départ identiques à tous les joueurs et tiré au sort dans un large panel de personnages munis d’effets subtils, ingénieux et très diversifiés.

Et c’est dans un engrenage de multiples mécaniques simples et très bien agencées qu’il te faudra optimiser les effets et la force de tes moussaillons. La diversité des nombreux personnages assurera une rejouabilité énorme et une immersion bien réussie dans un thème indémodable : la piraterie.

La grande particularité de Libertalia est que les personnages choisis simultanément par chaque joueur sont placés sur le plateau de jeu en fonction de leur valeur (déterminée par un numéro de 1 à 40). C’est d’abord dans l’ordre croissant que l’on va résoudre les effets « jours » de chaque personnage, puis c’est dans l’ordre décroissant que, d’une part, les effets « crépuscules » vont avoir lieu (si les cartes en disposent) et que d’autre part, chaque pirate va choisir un des jetons « butin ». Des jetons qui proposent des avantages, des récompenses ou des pénalités….en bref, un ensemble subtilement dosé pour te rendre dingue au moment de tes choix. « Je veux un coffre rempli d’or, pas un crochet pour me faire tomber à l’eau ! »

Même si la main de cartes est tirée au sort au début de chaque manche, la part de hasard reste anecdotique, et c’est en trouvant l’équilibre idéal entre stratégie, bluff et opportunisme qu’il faudra ramener plus de doublons que tes ennemis jurés ; cela au terme de trois voyages en mer composés de 4 à 6 jours.

Voici donc un jeu de deck très réussi et immersif avec du matériel de très bonne qualité dans lequel tu incarnes un pirate sans scrupule qui doit placer judicieusement ses membres d’équipage sur une île – au milieu de ceux de ses adversaires – afin de ramasser le maximum d’or, tout en faisant attention à ne pas te faire bousculer, voire éliminer par un adversaire que tu aurais auparavant titillé.

Les Anglais (et joueurs de Libertalia) sont un peuple de pirates qui, après avoir pillé le monde ont commencé à s’ennuyer…..

Emil Cioran (Philosophe)

(ça ne m’étonne pas).

Alors prépare-toi, Pirate de Libertalia, à devenir accro au « vent de Galecrest »

Fabrice Wenzel

Fabrice

Autre Article:

le Labo des Jeux

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1 réponse

  1. luc dit :

    « A deux ou plus, c’est toujours génial (petit bémol à 6 ou le jeu deviendra certainement un peu plus aléatoire).  » Ben non, c est le genre de jeu qui fait que plus on est (d’accord 6 c est trop) plus la surprise peut apparaître. A 2 autant jouer a la bataille

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