[Test] Cartaventura, l’aventure en boite

1-6 joueursArnaud LadagnousThomas Dupont
10 ansJeanne LandartGuillaume Bernon
60 minutesBlam !
Aventure, Cartes, CoopératifBlackrock Games
23/07/21 Multivers
12€ chez et dans
Cartaventura

La promesse de Cartaventura est alléchante : « l’aventure est en dessous des cartes ». Proposer un jeu d’aventure constitué que de cartes, dans une toute petite boite, à découvrir en solo ou en coopération, avec des règles à découvrir en jouant, c’est un sacré pari !

Deux boites sont sorties pour l’instant (une troisième est en préparation pour le mois d’octobre). Un mini scénario de démonstration dans lequel on suit les traces d’Arthur Pendragon est également disponible.

La couverture de la boite donne tout de suite le ton : le jeu sera beau avec de chouette paysages ! Sur la boite de Lhassa, on u voit un Sherpa observant un monastère tibétain devant lequel s’étend une mer de nuages. Sur la boite Vinland, une toute autre ambiance : Un Drakkar parcourt les Fiords éclairés d’aurores boréales.

Ce qui fait tout de suite plaisir en ouvrant pour la première fois la boite c’est le petit livret historique joint aux cartes qui explique le contexte du jeu et donne un peu plus d’informations. Les scenarios promettent d’être historiquement fidèles et ça c’est très alléchant !

Dans Cartaventura, le joueurs partent en aventure en coopération ou en solo pour suivre les traces d’un personnage connu. Dans Lhassa, il s’agit d’Alexandra David-Neel, première femme européenne à se rendre dans la cité interdite de Lhassa au Tibet. Dans Vinland, il s’agit d’Erik le Rouge, célèbre Viking islandais qui a été le premier à s’installer au Groenland.

Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?

  • 70 cartes
  • 1 livret historique

Comment on joue à Cartaventura ?

La mise en place

On commence par lire le livret historique (facultatif mais très intéressant).

On sort toutes les cartes de la boite sans les mélanger.

Le tour de jeu

Il suffit de lire les instructions sur chacune des cartes. Les 2 premières cartes sont un tutoriel qui vous explique les règles. Il est possible de sauter le tutoriel si vous êtes familiers des règles.

La fin de partie

La partie se termine avec l’une des 5 fins possibles. La dernière carte permet de noter le numéro de la fin pour ensuite retenter la partie et découvrir une autre fin.

Est-ce que c’est bien ?

Ce que j’ai ❤️

  • Les illustrations !!!!!
  • Pas de règles, il suffit de lire les instructions sur les cartes
  • 2 aventures intéressantes
  • Plein de choix possibles
  • 5 fins différentes
  • La petite histoire qui colle avec la grande
  • Le système de rangement et d’évolution du jeu

Ce que j’ai 💔

  • Rien
ze meeple

Design

Wouah ! Que Cartaventura est beau !!! Guillaume Bernon et Jeanne Landart se sont surpassés pour nous proposer des illustrations magnifiques !

Les paysages sont à couper le souffle, les personnages très bien réalisés, les cartes sont également manifiques.

Le personnage principal dans Vinland ressemble étrangement Ragnar Lothbrok, héro de la série Vinkings.

Le personnage de Lhassa n’est pas illustré, ce qui est dommage, mais c’est un détail.

Les illustrations nous plongent immédiatement dans l’univers du jeu et tout est fait pour qu’on en sorte pas

L’iconographie est claire et discrète, elle ne nuit pas à l’immersion mais reste bien visible et explicite

Dans l’ensemble, Cartaventura est un vrai régal pour les yeux, on prend plaisir à observer les cartes, a scruter les détails, c’est de l’excellent boulot !

Qualité du matériel

Le matériel de Cartaventura est plutôt bon pour un jeu dans cette gamme de prix

Les cartes sont d’une épaisseur standard et n’ont pas le linen finish, mais comme on ne les mélange pas, ce n’est pas un problème

ze meeple

Thème

Les deux premières boites ont chacune un thème bien différent de l’autre L’une se déroule pendant la grand guerre, en 1916, au Tibet et en Inde. L’autre se déroule en Islande et au Groenland en 985 pendant l’évangélisation de Scandinavie.

Ce qui est génial avec Cartaventura, c’est le petit livret historique joint au jeu, rédigé en collaboration avec une institution. Celui de Vinland a été rédigé en collaboration avec le parc historique Ornavik (des Vikings aux Normands) situé à Hérouville Saint Clair.

Le livret historique de Lhassa a été fait en partenariat avec la maison Alexandre David-Neel à Dignes les bains.

Les personnages rencontrés et les situations sont réels et on prend plaisir à se dire qu’on fait un peu partie de l’Histoire en jouant.

Le nom d’Alexandra David-Neel (1868-1969) est indissociable de l’exploration du Tibet. Pourtant, ce n’est qu’à l’âge de 43 ans qu’elle s’embarque sous le nom de David-Neel pour son grand voyage de plus de quatorze années.

La longue période de sa vie précédant la célébrité conquise dans le monde des lettres et de l’orientalisme constitue autant la source que le fondement déterminant d’un parcours si extraordinaire pour une femme de son époque. Riche d’une immense diversité de rencontres et d’enseignements, sa vie fut construite autour d’engagements sociaux et politiques. D’une part, avec ses positions féministes et anarchistes, d’autre part, philosophiques avec la franc-maçonnerie. Enfin, elle connut également une vie artistique accomplie lors de son passage par l’art lyrique.

L’irrésistible attrait pour l’Asie et la spiritualité orientale fut toutefois le plus fort : après son mariage en 1904 en Tunisie avec Philippe Neel qui restera un indéfectible soutien, elle consacre un livre au bouddhisme en 1910 et part pour Ceylan en 1911.

Bien qu’Alexandra David-Neel ait passé 25 ans de sa vie en Asie, et qu’elle fut la première femme européenne à se rendre dans la cité interdite de Lhassa, ses voyages ne font pas d’elle « qu’une » exploratrice. Ils nourrissent une œuvre d’une densité et d’une force considérables, ils ouvrent à la pensée occidentale du début du XXe siècle des perspectives totalement novatrices, et nous constatons aujourd’hui à quel point elles sont en prise avec un besoin de spiritualité croissant et l’émergence continue des philosophies bouddhiques.

L’impact de cette vie exceptionnelle est encore très présent aujourd’hui, aussi bien dans les milieux artistiques (un opéra a été créé et une chorégraphie est en cours d’écriture, ses écrits inspirent des artistes visuels, des auteurs de bandes dessinées, des photographes marchant sur ses traces, des réalisateurs de documentaire, des expositions, etc.) que philosophiques, comme en atteste la vivacité des nombreuses recherches sur ses textes et ses explorations.

Erik le Rouge (en norrois Eiríkr Rauði, francisé en Eirik Raudé (circum 950 à 1003 ou circum 940 à 1010) est un explorateur norvégien. Son nom est Eirikr Thorvaldson (Eiríkr Þorvaldsson), mais ses contemporains le surnomment « le Rouge » en raison de la couleur rousse de ses cheveux et de sa barbe. Banni d’Islande pour meurtre, il est resté dans l’histoire pour avoir fondé la première colonie européenne au Groenland, qui fut narré plus tard dans la Saga d’Erik le Rouge. Il revient au Groenland avec 500 colons pour fonder Qassiarsuk où Thjodhild, son épouse, bâtit une église. Le sanctuaire, ainsi qu’une maison scandinave, ont été reconstruits en bordure du fjord de Tunulliarfik, au cœur du Groenland. Son fils, Leif Erikson découvrit et installa très provisoirement une colonie sur les terres encore plus à l’ouest du Vinland, que l’on pense être située sur l’actuelle Terre-Neuve.

Mécanique

La mécanique de Cartaventura est on ne peut plus simple, puisqu’il suffit de lire les cartes et de suivre les instructions indiquées dessus. Elles sont claires, précises et ne permettent pas de se tromper.

Selon la boite, de petites mécaniques changent mais globalement, elles fonctionnent de la même façon.

Ce qui est vraiment cool, c’est que le jeu propose 5 fins différentes. Le jeu évolue également un peu. Le système d’évolution est très bien pensé : Certaines cartes ne se rangent pas sur la même face et du coup, quand on les tire, elles sont un peu différentes, proposant des options qu’on avait pas lors de la partie précédente.

Il y a donc une grande re jouabilité. On peu refaire les parties en faisant des choix différents et ne tentant de trouver toutes les fins.

Lors de la première partie de Lhassa, nous avons été coincé à un moment, tandis que pour Vinland, cette situation ne s’est pas présentée.

Les choix sont souvent libres, mais d’autres nécessitent telle ou telle carte dans votre « inventaire ». Bien sûr chaque choix a des conséquences drastiques sur la suite de votre aventure, il faudra donc les prendre après une bonne réflection.

Certains choix rendent indisponibles des cartes déjà tirées, aussi l’ordre dans lequel vous les faites peut avoir une importance non négligeable si vous voulez explorer toutes les cartes.

Sur ces deux premières boites, il n’est pas nécessaire de prendre des notes, et il n’y a pas d’éléments cachés dans les illustrations des cartes. Par contre, lire et interpréter les textes vous donneront beaucoup d’indices sur ce qui pourrait se passer à la suite de vos choix.

Les scenarios proposés sont très intéressants. Vinland est un peu plus dynamique, avec des combats, des meurtres, des beuveries, tandis que Lhassa est plus zen, spirituel et tourne autour de la survie en milieu hostile.

La boite indique 1-6 joueurs, mais il est meilleur en solo ou à deux.

A mi chemin entre un livre dont vous êtes le héro et un jeu d’aventure, Cartaventura procure beaucoup de plaisir à jouer, on est plongé dans l’aventure et on ne voit pas passer l’heure de jeu.

ze meeple

Simplicité des règles

Les règles de Cartaventura sont tellement simples, qu’il n’y a pas de livret de règles dans la boite. Elles sont expliquées sur les deux premières cartes. Si des éléments nouveaux apparaissent au cours de l’aventure, ils seront expliqués en temps voulu.

Cartaventura est donc accessible à tout public.

Mise en place / Rangement

La mise en place est on ne peut plus simple : on sort le paquet de cartes (attention à ne pas les mélanger) et on lit les cartes dans l’ordre demandé par le jeu.

Le rangement se fait aussi facilement pourvu que vous suiviez bien les instructions. Attention, vous devrez retourner la plupart des cartes, mais certaines ne devront pas être retournées. C’est ce qui fait l’évolution du jeu.

Conclusion

coup de coeur

Cartaventura est un excellent jeu d’aventure en coopération ou en solo. Avec une mécanique d’une simplicité déconcertante, on prend énormément de plaisir à vivre les aventures des personnages. Le jeu propose 5 fins différentes, aussi on fait, refait l’histoire dans l’espoir de les vivre toutes. Des heures de jeux en perspective en compagnie de ce magnifique titre qu’est Cartaventura ! Si vous aimez les jeux d’aventure, si en plus l’Histoire vous intéresse, vous adorerez rencontrer des personnages qui ont réellement existé et vous aurez l’impression d’en faire partie ! Un jeu à adopter d’urgence !

Arnaud

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Sources :

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