[Test] Eternitium – un joyaux à convoiter
 | 1 à 5 joueurs |  | Thomas Carlier |
 | 10 ans et + |  | Baptiste Perez |
 | 30 min |  | Haumea Games |
 | Deckbuilding, course |  | |
 | 19 avril 2024 |  | voyage temporel |
 | PVC : 23,90€ | dans  |
Me revoilà pour tester Eternitium, après quelques mois d’absence et un déménagement dans le Nord. Bon OK, pas tout à fait le Nord, mais pour un Drômois, le Nord commence avec la ville de Valence. Bref, me voici arrivé à Troyes dans l’Aube.
Et le premier test que j’ai l’opportunité de réaliser concerne Eternitium de Haumea Games. Jb le Meeple Reporter avait pu rédiger une preview pour Undécent en 2023 à l’occasion de la campagne Gamefound. Le lien est ici.
Faisons un tour d’horizon de ce deckbuilding et de ces atouts pour conquérir vos soirées entre amis ou en famille. Vous allez devoir chercher la pierre d’éternité (à ne pas confondre avec les pierres d’infinité de Thanos et des Avengers, ne vous y trompez pas), nous allons embarquer pour un voyage dans le temps.
Dans Eternitium, les joueurs incarnent des mages à la recherche de la pierre d’éternité qui promet la vie éternelle. Ils vont parcourir les époques en traversant des portails. Le premier joueur à parcourir tous ces portails trouve la pierre d’éternité et accède au potentiel infini de l’immortalité.
Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?
- 5 plateaux Joueur
- 60 cartes Epoque
- 60 cartes Portail
- 29 cartes Technologie de Base
- 16 cartes Technologie Avancé
Comment on joue à Eternitium ?
Chaque joueur récupère son plateau personnel et son deck individuel, puis les différentes rivières de cartes sont installées au centre de la table.
Il y aura la rivière de cartes Portail, les rivières de cartes Technologie de base et avancée et enfin la dernière rivière sera constituée de cartes Époque.
À tour de rôle, les joueurs complètent leur deck avec une carte Technologie de base gratuite, puis tous mélangent leur deck et piochent leur main de départ qui sera constituée de 5 cartes.
Enfin, on constitue les decks d’Époque de chaque joueur en fonction du nombre de joueurs. Par exemple, dix cartes pour 1, 2 ou 3 joueurs.
La partie est prête à commencer.
Le tour de jeu
Les tours de jeu s’enchainent dans le sens horaire jusqu’à ce qu’un joueur ait réussi à se défausser de tout son paquet de cartes Epoque.
À son tour chaque joueur réalise les actions suivantes :
- il choisit une carte Portail à ajouter à sa main.
- Il joue une ou plusieurs cartes Action de sa main. S’il défausse une carte Technologie, il applique l’effet de sa carte. S’il défausse une carte Portail correspondant à sa 1ère carte Époque, il défausse cette carte. Si la 1ère carte Époque est face cachée, le joueur la dévoile quand il joue sa carte action : si les symboles correspondent, il peut défausser la carte Époque et continue son tour ; sinon son tour prend fin et il mélange face cachée toutes ses cartes Époque. À tout moment, le joueur peut passer.
- il défausse ces cartes restantes.
- Il peut acquérir une carte Technologie de base ou avancée des marchés. Dans ce cas, il choisit 1 carte (pour une technologie de base) ou 2 cartes Époque (pour une technologie avancée) de la réserve qu’il place face visible sur sa pile de cartes Époque.
- Il reconstitue sa main en piochant 5 cartes de sa pioche.
La fin de partie
La fin de partie se déclenche lorsqu’un joueur parvient à se défausser de la totalité de ses cartes Époques. Le tour de jeu se termine normalement donc plusieurs joueurs peuvent prétendre à la victoire. En cas d’égalité les joueurs sont départagés par le nombre de cartes Technologie acquises durant la partie.
Design
La première chose qu’il faut noter quand on parle d’Eternitium, c’est la direction artistique épurée. Il n’y a aucun texte sur les cartes. Seulement une iconographie et des numéros pour les cartes personnelles des joueurs qui ne servent qu’à identifier les cartes lors de la mise en place et le rangement.
Cette simplicité permet d’apprécier au mieux la mécanique de jeu. L’iconographie nécessite plusieurs parties avant d’être totalement maitrisée par les joueurs.
Il faut noter également que le jeu est beau ! Les illustrations sont réussies.
Enfin, le petit plus que l’ont apprécie c’est que même avec des difficultés à différencier les couleurs vous pourrez apprécier ce titre.
Qualité du matériel
Le matériel fourni dans la boite est plutôt de bonne facture. La boite est presque remplie, peut-être pour une extension ? Si ce n’est pas le cas, les joueurs pourront fabriquer de petits paquets en origami pour faciliter le rangement et la mise en place.
Thème
Pour moi le thème est complètement plaqué. Le jeu aurait pu être embarqué dans une autre direction. Les joueurs auraient pu être des cuisiniers ou des barmen lors d’un concours. Dans cet exemple, les cartes époques auraient été représentées par les plats/cocktails et les cartes portail seraient remplacées par des ingrédients. Enfin, les technologies seraient des épices. Bref, l’univers de science et de magie fonctionne bien, mais il est accessoire.
Mécanique
Il est bon de souligner qu’Eternitium est une très bonne entrée en matière dans l’apprentissage du deckbuilding. Il y a une bonne courbe d’apprentissage et la montée en puissance des decks est rapide durant les parties.
Les premières parties seront surtout conditionnées par la chance. Mais on comprend rapidement que l’achat de cartes Technologie est une condition de réussite. En effet, ces cartes aux capacités variables permettent une grande flexibilité et une adaptabilité à de nombreuses circonstances.
Par exemple, vous pouvez retourner face visible des cartes Epoque de votre tas ou échanger la première carte de votre tas contre celle d’un adversaire. Une carte vous permet même d’aller voler une carte de la défausse d’un adversaire. Certaines permettent de défausser la prochaine carte Epoque.
Mais ces cartes ont un prix. Pour faire l’acquisition d’une carte, il faut rajouter des cartes Epoques à son paquet. Une carte pour une carte Technologie de base et deux cartes pour des Technologies avancées.
Ceci est le seul aspect de gestion de ressources du jeu. Il vous faudra donc faire attention au nombre de cartes que vous achetez pour ne pas prendre de retard par rapport à vos adversaires. Cet aspect fait la différence et l’originalité du jeu.
Le nombre de carte Technologie étant relativement limité, vous en aurez rapidement fait le tour dans les parties à 5 joueurs et la mise en place peut en être ralentie, car deux cartes ne peuvent être identiques dans un même marché sauf s’il n’ y pas d’autres choix possibles.
Les tours s’enchainent vite et nécessitent un peu d’investissement, car l’enchainement des phases n’est pas des plus simples pour les novices. En effet, certaines phases sont optionnelles, ce qui peut troubler les premières cessions de jeu.
Il est temps de parler de l’interaction entre les joueurs. Dans les parties à deux joueurs je n’ai pas trouvé beaucoup d’interaction mais par contre la sensation de course ce fait sentir. Pour apprécier toutes les interactions des cartes Technologie, il faut jouer à 3, 4 ou 5 joueurs. Les différents effets deviennent vraiment intéressants et le nombre de twist augmente considérablement.
Simplicité des règles
Ne pensez pas maitriser le jeu dès la première partie. Il y a une courbe d’apprentissage progressive et dès lors que l’on connait l’intégralité des cartes Technologies, le jeu prend toute son ampleur.
Retrouvez les règles du jeu : https://undecent.fr/banque-de-livrets-de-regles/
Mise en place / Rangement
La mise en place est simple, il faut commencer par trier les cartes par catégories puis former les différents marchés.
Les decks personnels des joueurs sont identifiés par un numéro dans le coin. Du numéro 1 au numéro 5. Lors des premières mises en place, il faut différencier les cartes Portail et les cartes Epoques.
Cela prend un peu de place sur table car il y a plusieurs marchés. Le plateau personnel est la touche finale qu’ on apprécie.
Pour simplifier la mise en place, vous pouvez fabriquer des étuis en origami. Vous trouverez le tuto pour les réaliser ici.
Verdict ?
Ce que j’ai ❤️
- le design épuré
- la courbe d’apprentissage
- les interactions entre les joueurs
Ce que j’ai 💔
- le thème plaqué
- une diversité de carte limitée
Conclusion
Vous l’aurez compris, Eternitium a des atouts de qualité pour séduire les joueurs et joueuses en quête d’un deckbuilding qui se joue rapidement. On retrouve certaines sensations de jeu plus nerveux avec beaucoup d’interactions (Munchkin, Gang of four, sea, salt and paper etc.)
La direction artistique épurée laisse les joueurs apprécier les magnifiques illustrations. Le gameplay est agréable une fois que l’on a intégré l’iconographie.
Lors de sa campagne de financement fin 2023, le jeu a trouvé son public et la campagne fut un succès.
Serez vous le plus rapide à remporter cette course et à obtenir le cristal d’éternité ?
Si c’est la cas, après une première année dans vos boutiques, Eternitium va également prendre place sur le site Board Game Arena pour le plaisir des joueurs. Pour ceux qui veulent y faire un tour : le lien.
Dans cette article, le mot joueur renvoie à toute personne sans distinction de genre.
Le jeu présenté ici nous été gracieusement envoyé par l’éditeur. Mais comme aucun dessous de table n’a été observé, cet article sera aussi bien baigné d’une objective bienveillance comme il pourra se révéler plus acerbe.
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