[Test] Le grand voyage migration d’automne,

	2 – 8 joueurs		Charlec Couronnaud
	8 ans et +		Guillaume Tavernier, Maud Briand
	20 à 30 minutes		Betula
	Course, déplacement		–
	Février 2023		Oiseau, migration, course, ressources et biodiversité
	PVC : 30€		et dans

Une découverte inattendue, pour un jeu qui au départ n’a pas retenu mon attention pour ma classe et qui finalement…fonctionne à merveille avec les élèves !

Dans Le grand voyage, chaque joueur incarne une espèce d’oiseau qui part vers le sud pour l’hiver et doit donc mener son oiseau à destination, en lui trouvant la meilleure trajectoire possible pour pouvoir passer l’hiver au chaud.

Dis comme cela, la course ne semble pas aussi fun qu’un Mario Kart ou même un Jamaïca et pourtant, on le verra plus bas, la mécanique prend plutôt bien et fonctionne très bien, avec la gestion des ressources et des compétences inhérentes à chaque espèce.

Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?

• 1 plateau de jeu
• 55 cartes « vol »
• 8 pions « Espèce » de 8 couleurs différentes
• 8 plateaux individuels « éclaireurs »
• 8 pions « éclaireurs »
• 8 jetons « énergie »
• 44 cubes

Comment on joue au jeu Le grand voyage ?

Une fois que le plateau principal de jeu (planisphère) est en place, chaque joueur choisit son espèce d’oiseau. Attention, comme dans notre mère nature, chaque espèce n’a pas les mêmes compétences ni les mêmes destinations à atteindre.

Il y a donc des oiseaux avec peu de ressources qui ne peuvent pas faire de long vol, mais qui doivent donc aller moins loin en Afrique pour arriver à destination. C’est pour cela, que très rapidement, avec les élèves, nous avons fait le choix de tirer au sort les espèces d’oiseaux.

L’objectif pour le joueur sera donc bien d’assurer la migration de son espèce et de permettre à celle-ci d’atteindre sa destination en premier, en trouvant un vol sûr, en évitant les obstacles qui pour la plupart sont dus à l’espèce humaine…

Nous nous sommes donc bien sur une course entre espèces et sur une sensibilisation à la biodiversité!

Le tour de jeu

Nous en reparlerons plus bas, mais l’un des gros points fort de ce jeu est qu’il n’y a pas de tour de jeu à proprement parlé. En effet, les joueurs jouent simultanément pour faire faire le meilleur vol à leur oiseau.

Il faut donc choisir, de manière simultanée, sur la dernière carte vol retournée à quelle hauteur (raz-terre, mi-hauteur, plein ciel) nous allons voler pour pouvoir poursuivre son vol.

Attention, à chaque étape de notre vol, nous nous confrontons à des obstacles (usine, chasse, collision, vent, fatigue ou prédateur), qui en fonction de l’espèce d’oiseau choisie va « épuisée » les ressources de notre espèce et l’empêcher d’avancer dans sa migration.

Il faut donc bien gérer la gestion des ressources de son espèce, pour lui permettre d’avancer et de se poser sereinement au sol, pour valider son vol, sans être trop gourmand car cela risque de ne pas convenir à notre espèce et ainsi elle ne pourra pas avancer dans sa migration.

Lorsque l’on a réussi à valider son vol, c’est à dire à se poser sur le sol, on peut avancer sur le plateau principal de jeu (le planisphère) en fonction du vol qu’on a réussi à effectuer.

Lorsque tous les joueurs ont fini leur vol, soit parce-qu’ils l’ont réussi soit parce-qu’ils l’ont raté, on peut recommencer un nouveau vol, pour continuer sa migration.

La fin de partie

La ou le joueur qui atteint sa destination finale de migration, sur le planisphère, en premier remporte la partie !

C’est aussi simple que cela.

C’est l’un des gros points fort de ce jeu. Que l’on aime ou non le thème et la mécanique, le design réaliste, coloré et « dessiné » plaît beaucoup. La réaction des élèves a tout de suite été positive : « c’est trop beau », « les oiseaux sont super bien faits »… Chaque accessoire respecte la même charte graphique et s’inscrit dans le thème, il n’y a rien à redire.

Le matériel semble de très bonne qualité et cela laisse penser que le jeu aura une très bonne durée de vie au fil des parties. Il s’inspire de certains jeux comme « Dice Forge » pour les petits cubes ressources et les plateaux individuels avec les ressources des espèces.

Les pièces en cartons son épaisses, solides, tout comme les pièces en bois.

Un seul petit bémol : la taille des pions oiseaux que l’on déplace sur les cartes vol sont presque un peu trop gros pour la taille des cartes si l’on joue à plus de 5 joueurs.

En toute honnêteté, je trouve que vouloir créer un jeu ludique, dynamique, intéressant ainsi qu’un jeu à vocation éducative et de sensibilisation est quelque chose de très très délicat !

Alors oui, le thème est parfaitement respecté : on comprend du début à la fin de la partie que l’on est responsable d’une espèce d’oiseau et l’on veut à tout prix réussir à l’amener à destination.

Toutefois, le thème passe assez rapidement au second plan car ce qui compte finalement c’est la course : être le 1er à arriver à bon port.

Les informations éducatives sur les espèces inscrites sur les plateaux individuels sont presque anecdotiques malheureusement. Nous avons pourtant pris le temps d’expliquer, de discuter mais rien à faire : les élèves et les adultes aussi, sont pris par la course et peu par le côté « alerte biodiversité ».

Cela n’empêche que le thème plaît aux enfants : on est dans la nature et ça marche !

Comme nous avons pu le dire, la mécanique de course fonctionne bien ! Les élèves aiment ce jeu et en redemande, ce qui est bon signe.

En effet, c’est un jeu finalement simple qui offre une course assez originale.

Le fait de jouer de manière simultanée permet un jeu assez dynamique finalement où même si l’on a finit son vol, on se plaît à suivre celui des autres.

La stratégie semble assez limitée au premier regard mais finalement, au fil des parties, on commence à intégrer certaines subtilités qui donnent du contenu au jeu.

Attention tout de même, une partie dure au minimum 30 à 50 min…cela prend du temps, si l’on veut expliciter/expliquer les choix, les obstacles rencontrés, les différentes espèces ou encore la géographie du plateau planisphère.

La première fois que l’on a sorti le livret de règles en classe…il a fallu s’y reprendre, dire aux élèves d’aller faire d’autres jeux pour que je puisse, seul, les intégrer et ensuite leur expliquer. En effet, le livre de règle mériterait d’être épuré et clarifié…car au final : les règles sont très simples !

Les élèves aiment jouer car c’est simple sans être simpliste, c’est complet sans être compliqué, c’est joli sans être enfantin.

Même s’il y a de nombreuses pièces à installer, le jeu se met très vite en place et se range très vite car on évite de nombreux compartiments dans la boîte ! C’est parfait.

Verdict ?

Ce que j’ai ❤️

• Faire une course originale, avec un thème sympa
• La possibilité de jouer à 8
• La mise en place et le rangement simple et rapide
• Un tour de jeu en simultané, plutôt que les uns après les autres

Ce que j’ai 💔

• Un livret de règle un peu dur au 1er abord
• Un thème qui s’efface un peu au profit de la course
• La durée d’une partie bien supérieur aux 20 minutes annoncées

Conclusion

Pour conclure, Le Grand Voyage est finalement un vrai jeu de course contre les autres avec une thématique très originale et une mécanique qui fonctionne très bien, plutôt qu’un jeu éducatif. On peut essayer d’utiliser le matériel pour faire de la sensibilisation à l’activité humaine et son impact sur le monde qui l’entoure ou bien essayer de parler de la biodiversité, mais finalement, c’est bien la course qui intéresse et qui plaît aux élèves !

Les élèves y sont presque accros, ce qui est, finalement, LE signe que le jeu fonctionne et trouve son public.

Il ne lui reste plus qu’à migrer dans nos ludothèques pour que ce jeu original prenne son envol et se fasse connaître.