[Test] Mandragora, chemin de traverse

1-4 joueursBruno Cathala, Florian Siriex
8 ansPiero
20 minutesStudio H
collectionMagie, Médiéval fantastique
14€90 chez et dans
Mandragora

Encore un jeu de Bruno Cathala ? Le gars il ne dort jamais ! Mais chacun de ses jeux sont attendus, et quand il s’allie à Florian Siriex, ça promet ! Si en plus le jeu est illustré par le très talentueux Pierô, il fallait que je le teste !

La jaquette fait indubitablement penser à Harry Potter et quand on lit le petit texte d’introduction, on est directement plongé dans cet univers légèrement parodié.

Dans Mandragora, c’est l’heure du Black Magic Friday, et les boutiques de sorcellerie font des soldes monstres. Le joueurs envoient leur Harry Potter apprenti avec une liste de course longue comme le bras faire des emplettes.

Mais vous n’êtes pas le seul, à l’image des soldes chez les moldus, il faudra jouer des coudes pour récupérer les meilleurs articles.

Etes vous prêts à arpenter le chemin de traverse et vider votre compte en Banque de chez Gringotts ?

Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?

  • 10 tuiles échoppe
  • 24 cartes sortilège
  • 82 cartes Article Magique
  • 1 figurine assistant
  • 1 marqueur Malédiction
  • 1 marqueur fin de partie
  • 1 feuillet de règle

Comment on joue à Mandragora ?

La mise en place

On mélange les 10 tuiles échoppe et on les dispose en cercle aléatoirement.

On mélange les cartes sortilèges par valeur. On les dispose en pioche face visible à portée des joueurs.

On place la figurine assistant sur la tuile échoppe de départ (celle qui a un coin arrondi). On dispose les marqueurs malédiction et fin de partie non loin.

On distribue une carte mandragore à chaque joueur, on mélange toutes les autres cartes articles magiques qu’on dispose en pioche face cachée.

On pioche une carte face visible pour chaque échoppe de jour et une carte face cachée pour chaque échoppe de nuit.

Le tour de jeu

A son tour de jeu, chaque joueur doit soit lancer un sortilège, soit envoyer l’assistant chercher des articles magiques.

  • Envoyer l’assistant : Le joueur déplace l’assistant dans le sens horaire d’un maximum de trois échoppe. Le joueur récupère la ou les cartes présentes (il est obligé de tout prendre, même si ça n’arrange pas le joueur). Il place une carte (face visible sur les échoppes diurnes, face cachée sur les nocturnes) sur chaque échoppe survolée. Si un parchemin maudit est pioché, et que le joueur a le plus de malédictions autour de la table, il prend le marqueur malédiction qui enlèvera des points de victoire en fin de partie.
  • Lancer un sortilège : Le joueur choisit de sa main un grimoire et l’associe avec un nombre de son choix d’ingrédients de la même couleur. Il place ces cartes devant lui et prend le premier sortilège du niveau égal au nombre d’ingrédients utilisés. Il applique l’effet immédiatement, à la fin de la partie ou tout au long du reste de la partie.
La fin de partie

Lorsque la pioche d’articles est vide, on joue trois derniers tours et la partie prend fin.

On compte alors les points :

  • On additionne la valeur de chaque sortilège ainsi que du grimoire qui a permis de le lancer
  • On retranche 1 point par couleur de cartes qu’il reste en main
  • On retranche 2 points au joueur qui a le marqueur malédiction

Le joueur qui a le plus de points gagne la partie.

Est-ce que c’est bien ?

Ce que j’ai ❤️

  • Les illustrations de Pierô !!
  • Une mécanique simple et accessible
  • Des prises de risque
  • Pas mal d’interaction entre les joueurs
  • Des parties rapides, des tours qui s’enchaînent vite

Ce que j’ai 💔

  • Des fois, il y a des tours à vide sur les 3 derniers tours
  • On a un peu de mal a distinguer les échoppes diurnes des échoppes nocturnes
  • La boite tiroir
  • J’aurais aimé plus de cartes sortilège
ze meeple

Design

J’adore le design de Mandragora ! Les illustrations magnifiques de Pierô y font beaucoup ! Que cet artiste est talentueux ! La couverture du titre donne immédiatement le ton.

Les dessins sur les cartes sont toutes très belles et on se surprend à les admirer dans notre main, on regarde tous les petits détails. Toutes les cartes ingrédients ont une illustration unique, c’est hyper agréable.

Mandragora est un jeu très coloré, avec des couleurs bien tranchées. Il est daltonnien friendly grâce à des symboles sur les coins des cartes.

Dans l’ensemble le jeu est très beau, et on a envie d’y jouer en le regardant.

Qualité du matériel

Le matériel de Mandragora est de bonne qualité compte tenu du prix du jeu.

Les cartes sont d’une épaisseur standard mais ont le linen finish. Elles sont donc un peu plus rigides et résistantes que des cartes standards.

Les éléments en carton ont la bonne épaisseur et ne semblent pas fragiles.

La figurine en carton tient bien sur son socle et ce dernier ne l’abîme pas.

Mandragora renvoie une impression de qualité et de durabilité.

Thème

Mandragora s’inspire largement de la célèbre saga Harry Potter, et c’est sans doute assumé de la part des auteurs. L’univers est adapté avec humour et dérision et faisant référence au Black Friday cher à nos amis transatlantiques et qui arrive en France depuis quelques années.

Ces soldes dingues, initiées en France par Amazon servent de prétexte à la mécanique de Mandragora, mais cet univers rendu léger par les auteurs sied bien à cette mécanique.

On revoit dans sa tête avec plaisir l’arrivée du sorcier célèbre dans le chemin de traverse au moment où il fait les boutiques pour s’équiper avant sa première année d’école. On revoit aussi les images d’émeutes à l’ouvertures des soldes, et on y est !

L’univers n’est pas violent, ne fait pas peur, prête au sourire, c’est très agréable et fun.

Il n’y a pas d’incohérence entre le thème et la mécanique et les deux s’imbriquent bien.

ze meeple

Mécanique

On pourrait se croire dans un jeu d’Uwe Rosenberg avec Mandragora. Ce système de déplacement en cercle cher à cet auteur est parfaitement remis au goût du jour par Bruno Cathala et Florian Siriex.

Ce qui est très fort, c’est que la répartition des ingrédients n’est pas la même selon la couleur. En effet, les parchemins rouges, par exemple, qui rapportent beaucoup de points, n’ont que 3 ingrédients dans la pioche. Ils ne pourront donc servir à lancer que des sortilèges niveau 3 maximum. Lancer un sortilège de niveau 3 avec un parchemin rouge sera donc très difficile, mais rapportera beaucoup de points (3+3=6).

Les autres sortilèges seront plus facile à lancer, ils comportent plus d’ingrédients mais pourront rapporter moins de points (5 au max pour les bleus, et les violets, 7 au max pour les verts).

Les sortilèges verts de niveau 5 sont particulièrement difficiles à lancer car seuls 6 ingrédients sont présents dans la pioche, il faudra quasiment tous les prendre pour le lancer, mais 7 points sont à la clef.

L’autre points intéressant de la mécanique, c’est de devoir prendre toutes les cartes d’une échoppe, même s’il y a une malédiction, et même s’il y a des ingrédients que vous ne voulez pas. Etes vous prêts à vous maudire pour prendre un tas qui comporte de très bonnes cartes ? Êtes vous prêts à pourrir votre main avec des ingrédients peu intéressants pour rendre ces deux cartes rouges qui vous font de l’œil ? A vous de voir !

Alors bien sûr, une échoppe qui comporte une carte ingrédient et une malédiction ne sera pas intéressante, mais celle qui comporte une malédiction et 4 ou 5 cartes ingrédients dont des rouges et/ou des vertes, elle devient rentable à prendre et sera sans doute très convoitée.

Les échoppes nocturnes proposent une prise de risque tout à fait plaisante, car pourquoi prendre des cartes face visibles quand le plaisir de découvrir 2 malédictions dans une échoppe face cachée vous tend les bras ? Le côté positif est que les autres joueurs ne voient pas ce que vous prenez et donc sont incapables d’anticiper votre stratégie, bien vu, hein ?

On commence à effleurer le sel de ce jeu : l’interaction entre les joueurs. Elle est bel et bien là et on s’aperçois qu’on regarde constamment ce que font les autres pour éviter qu’ils prennent les cartes qu’ils veulent, mais surtout pour éviter qu’ils prennent les cartes que VOUS voulez ! A vous de déplacer judicieusement l’assistant (commun à tout le monde, pauvre Harry ! ) pour qu’à votre tour, il puisse s’arrêter sur la pile que vous convoitez tant !

Comme toujours avec Cathala, Mandragora propose une mécanique très simple, mais avec pas mal de réflexion et de profondeur stratégique, on aime, on adore !

ze meeple

Simplicité des règles

Les règles de Mandragora sont très simples et s’expliquent en quelques minutes. Le feuillet de règles est bien faite avec des exemples illustrés et un tableau de répartition des cartes, qu’il faudra bien expliquer aux joueurs.

Mandragora est accessible à un public familial et les 8 ans indiqués sur la boite me paraissent justes.

Mise en place / Rangement

Aucun problème de ce côté là, Mandragora s’installe vite et se range tout aussi vite. Il ne prend pas trop de place une fois installé, une table moyenne suffit largement.

Par contre la boite tiroir, c’est le mal ! Une fois sur deux, on l’ouvre à l’envers et son contenu se répand par terre. S’il vous plait, arrêtez avec les boites tiroir, mon aspirateur ne vous remercie pas !

Conclusion

Encore un chouette jeu qu’est Mandragora. Cathala et Siriex nous servent un jeu de collection à la mécanique simple, mais efficace et parfaitement huilée. Si vous aimez l’univers d’Harry Potter, les jeux de collection et que vous voulez jouer avec toute votre famille, ce jeu est fait pour vous ! On a plaisir à faire tourner ce pauvre assistant et la course à celui qui prendra la plus belle pile se vie intensément et quelques sueurs sont à prévoir !

Arnaud

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