[Test] Zerzura, oasis des mille et une nuits

  • Zerzura

2-5 joueursRomaric Galonnier
8 ansSébastien Caiveau
20 minutesBragelonne
collectionContes des mille et une nuits
21€90 chez , mille et un jeux 22€ chez magic bazard et dans
Zerzura

Zerzura, l’oasis des merveilles, tout un programme. Romaric Gallonier nous sert un jeu de collection abordable et familial mais assez casse tête, magnifiquement illustré par Sébastien Caiveau. Quand on voit l’illustration de couverture on sait tout de suite où l’on va. On y voit une magnifique oasis, les fameux oiseux sacrés (on s’est mis d’accord sur des hérons), un marchand au premier plan, il ne manque plus que Shéhérazade comme conteuse et on est bon !

Dans Zerzura, les joueurs jouent le rôle de marchands qui se rendent dans une mystérieuse oasis pour commercer et récupérer de précieuses marchandises, quelquefois squattées par les hérons sacrés de l’oasis. Dans ce jeu de collection, chaque jouer va récupérer des objets, mais attention, si certains rapportent des points de manière linéaire (plus on en a, plus ils rapportent de points) la plupart de ces objets n’ont pas une courbe de points linéaires. Il est existe même un qui rapporte beaucoup de points quand on en a peu, et des points négatifs quand on en a beaucoup : Les piments maléfiques.

Des personnages viendront aider les joueurs et accorderont des points en fonction de la présence d’objets dans l’étal du marchand visité. Etes-vous prêts à collectionner les bagues magiques, les turbans de djinn et autres kanoun alchimiques ? Suivez le guide !

Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?

  • 5 silhouettes Oiseau
  • 5 plateaux recto/verso
  • 1 tuile dromadaire
  • 50 cartes marchandises
  • 9 tuiles commande
  • 10 cartes personnages
  • 1 bloc de score
  • 5×5 cubes de couleur
  • 2 livrets de règles (anglais/français)

Comment on joue à Zerzura ?

La mise en place

Chaque joueur prend un oiseau et le plateau de la couleur associée qu’on place sur la face souhaitée (facile : avec les cubes de couleur ou expert : sans les cubes de couleur).

On mélange toutes les cartes marchandises avec les cartes personnages et selon le nombre de joueurs, on en retire un certain nombre. On pose le tas à portée de tous les joueurs pour former une pioche et on révèle 4 tuiles commandes qu’on place visibles de tous les joueurs.

On tire et on révèle autant de cartes que de joueurs pour former un marché. A deux, 4 cartes sont tirées.

Le tour de jeu

A sont tour, chaque joueur doit effectuer une action parmi trois :

  • Prendre une carte du marché : Le joueur la place face visible entre son plateau et le marché puis y pose son oiseau.
  • Echanger une carte visible : Le joueur échange une de ses cartes visibles contre une autre visible de son choix chez un adversaire. La carte ciblée ne doit pas avoir un oiseau dessus. Le joueur actif pose son oiseau sur la carte nouvellement récupérée.
  • Mettre en réserve : Le joueur prend jusqu’à 2 de ses cartes visibles et les retourne face cachée. Il les positionne en bas de son plateau joueur. Ces marchandises ne pourront plus être volées. Il pose ensuite son oiseau sur la tuile chameau, il sera le premier joueur lors de la manche suivante.

A la fin de chaque tour de table, Les cartes restées sur la marché sont défaussées. On réalimente le marché et un nouveau tour de table peut commencer.

Dès qu’un joueur a rempli les conditions d’une carte commande, il la récupère. Si à un moment donné de la partie, les conditions de cette tuile n’est plus remplie, le joueur conserve tout de même la tuile.

La fin de partie

La partie s’arrête quand il n’y a plus de cartes dans la pioche. On compte les points, on applique l’effet des peronnages. Celui qui a le plus de points gagne la partie.

Est-ce que c’est bien ?

Ce que j’ai ❤️

  • Les illustrations magnifiques
  • Un jeu de collection abordable et familial
  • Assez casse tête finalement
  • Les parties courtes…

Ce que j’ai 💔

  • … on a parfois envie que la partie se prolonge un peu
  • La règle ne dit pas si on doit inclure les personnages avant d’écarter les cartes lors de la mise en place
  • Les cubes un peu petits pour de gros doigts

Design

J’aime beaucoup de design de Zerzura ! Les illustrations de Sébastien Caiveau sont de toutes beauté ! On se retrouve instantanément dans les contes des mille et une nuit. Les marchandises sont superbement illustrées et on les reconnaît bien. Le jeu est très coloré et il donne envie de jouer.

Je mettrais un tout petit bémol au niveau des couleurs des plateaux et des oiseaux qu’on a du mal à reconnaître et à associer.

Globalement, Zerzura est un très beau jeu, l’iconographie est bien pensée, elle est claire et explicite, et les tableaux de joueurs sont très bien faits, on sait tout de suite combien vont nous rapporter les marchandises.

Thème

Qu’il est plaisant d’avoir un thème dans cet univers. Même si le thème n’est qu’un habillage de la mécanique, il s’agit d’un habillage tout en soie brodé d’or. Il est bien retranscrit et il n’y pas d’incohérence entre la mécanique et le thème.

Zerzura est une ville ou oasis mythique. Selon la rumeur, Zerzura a existé dans le désert à l’ouest du Nil en Égypte ou Libye. Dans Kitab al Kanuz, un manuscrit arabe datant du 13ième siècle ou du 15ième siècle, les auteurs inconnus décrivent une cité qu’ils nomment L’oasis des petits oiseaux. Un roi et une reine endormis auprès d’un trésor sont gardés par des géants noirs qui empêchent quiconque d’entrer ou de sortir du site. Il convient de tenir compte de la part de légendes répandues par des tribus noires Tebu qui nomadisent dans le Tchad et en Libye et dont les ancêtres effectuaient des razzias dans les oasis du Sahara.

Plus récemment, des explorations européennes ont recherché Zerzura dans le désert, mais sans aucun succès. Le britannique Ralph Bagnold et le hongrois László Almásy ont conduit une expédition en 1929-1930 dans une Ford T. En 1932, Almásy et Patrick Clayton découvrirent au cours d’une reconnaissance aérienne deux vallées dans le Gilf al-Kabir. L’année suivante, Almásy, encore lui, trouva un troisième oued et se considérait proche de sa quête. De son côté, Bagnold admettait qu’il s’agissait d’une simple légende.

En 1930, un club Zerzura fut créé regroupant les explorateurs. Ils devinrent amis et plusieurs d’entre eux servirent comme officiers dans l’armée britannique au cours de la Seconde Guerre mondiale.

La part de légende autour de Zerzura est bien retranscrite avec les oiseaux sacrées, et les marchandises magiques. On se retrouve bien à « acheter des marchandises » à en échanger d’autres avec les concurrents (on ne comprend pas bien pourquoi l’autre ne peut pas refuser, mais c’est un détail). J’ai juste trouvé dommage que la courbe de points de chaque objet ne soit pas expliqué thématiquement.

Mécanique

J’ai beaucoup aimé jouer à Zerzura. C’est un jeu de collection très abordable, simple mais pas simpliste. A chaque tour on doit faire une action parmi 3 et c’est tout. Les tours de jeu sont fluides et rapides, on passe pas une heure à réfléchir (même si le jeu est assez réflexif).

Le système de scoring est vraiment original et force les joueurs à faire des choix et à prendre des risques. Seule une marchandise a un scoring linéaire (plus on en a, plus on gagne de points). Les autres ont un scoring qui change beaucoup en fonction du nombre d’objets. Je m’explique : Les piments par exemple, rapportent de moins en moins de jusqu’à enlever des points. D’autres rapportent peu de points au début, puis beaucoup, puis de nouveau peu etc…

C’est là que les échanges de marchandises deviennent précieuses : refiler une marchandise à un joueur pour le faire entrer dans une zone qui rapporte peu de points est sans doute la clef de la victoire. Savoir prendre des risques l’est aussi : Allez-vous prendre ce piment qui vous tend les bras au risque d’en avoir d’autres et de pourrir votre score ?

L’ajout des personnages est également très intéressants puisqu’ils modifient votre score en fin de partie. Ils vous permettront de booster ou de limiter les dégâts sur une marchandise sur laquelle vous aurez peu de points. Certains peuvent vous rajouter ou vous enlever un type de marchandise et peuvent vous faire revenir dans le money time.

Zerzura, derrière une mécanique fort simple cache une certaine profondeur de jeu et une stratégie à ne pas négliger. Il y a pas mal d’interaction entre les joueurs et vous serez constamment en train de regarder ce qu’ils font. Dans l’ensemble, on passe un bon moment à jouer à Zerzura et une partie en appelle souvent une autre.

ze meeple

Simplicité des règles

Les règles de Zerzura sont très simples, et conviennent parfaitement à un public familial. Le livret de règles est assez bien fait et sa lecture est facile. Il y a juste un zone d’ombre : il faut retirer un certain nombre de cartes dépendant du nombre de joueurs en début de partie. Faut il retirer les cartes avant ou après avoir ajouté les personnages ? cette partie est assez floue, et je ne suis pas parvenu à trouver la réponse dans le livret.

En dehors de ça, les règles sont vite expliquées et vite intégrées par les joueurs.

Mise en place / Rangement

Zerzura s’installe rapidement et de manière fluide et se range également rapidement, pas de problème de ce côté là.

Conclusion

Zerzura est un excellent je de collection accessible mais assez casse-tête néanmoins. Servi par de magnifiques illustrations, Zerzura projettera les joueurs dans un conte des mille et une nuits. Si vous aimez les jeux de collection, simples et rapides, ce jeu conviendra parfaitement. Une excellente pioche que ce nouveau titre de chez Bragelonne !

Arnaud

D’autres avis sur Zerzura :

Vous aimerez aussi...

3 réponses

  1. Romaric dit :

    Je précise le point de règle : on mélange toutes les cartes Marchandise et Personnage ensemble. Puis si on est 2 joueurs on en écarte 20 au hasard, si on est 3 joueurs on en écarte 15 au hasard. Tout simplement 🙂

Laisser un commentaire