[Test] The Specialist$, nagez dans un Océan d’argent

Les visuels sont ceux du prototype, ils peuvent être sujets à modification lors de la campagne Kickstarter.

1-4 joueursStéphania Niccolini, Marco Canetta, Anne-Cat Perrier, Dimitri Perrier
14 ans Christine Alcouffe
60 minutesExplor8
collection, draft de déBraquages
55€ sur Kickstarter à partir du 17 novembre, 16h
The Specialist$

J’ai toujours rêvé de participer à un grand braquage comme Dany Ocean ou le Professeur, pas vous ? Les voleurs au grands cœurs ont toujours été populaires dans la pop culture et on s’identifie assez facilement à ces anti-héros. Alors quand Explor8 a annoncé un jeu dans cet univers ce fut la hype immédiate ! Quand j’ai vu que c’était illustré par la très talentueuse Christine Alcouffe, je me suis dit que l’univers serait terriblement bien retranscrit.

Dans The Specialists, les joueurs vont recruter les meilleurs spécialistes pour réussir le plus de braquage tout autour du globe et finir riches à millions. Pour pouvoir braquer des casinos, des banques ou des bijouteries, collectionnez des spécialistes qui vous apporteront des compétences, du matériel, des pouvoirs, ou des récompenses. Le joueur le plus riche à la fin de la partie gagne ! De Macao à Paris en passant par Las Vegas, serez-vous à la hauteur de Dany Ocean, du Professeur, de M. White ou de Franky ? Pour le savoir, suivez le guide !

Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?

  • 3 plateaux continents recto-verso
  • 1 plateau Las Vegas recto-verso
  • 2 plateaux Recrutement
  • 4 plateaux individuels
  • 1 jeton 1er joueur
  • 8 cartes aides de jeu
  • 21 dés (rouges dans la version retail)
  • 28 jetons signature de gang
  • 66 jetons billets
  • 72 cartes spécialiste
  • 4 marqueurs équipement
  • 4 paravents
  • 12 cartes indic
  • 6 cartes starters spécialistes et 6 jetons compétence starter
  • 12 tuiles expertise
  • 3 jetons prime équipe idéale
  • 3 jetons prime expertise
  • 4 jetons prime bijouterie
  • 4 jetons prime banque
  • 20 jetons prime first recto-verso
  • 8 tuiles starter asymétrique
  • 6 jetons compétences
  • 3 jetons compétence joker
  • 5 jetons dés joker
  • 12 cartes corruption (solo)
  • 3 jetons solo

Comment on joue à ?

La mise en place :

1er constat en ouvrant la boite : il y a du matos, à croire que Dimitri a braqué une usine de cartonnage ! Plein de gros dés, plein de jetons et 72 cartes de petite taille! Cette profusion de matériel me perd un peu au début, mais le livret prend le joueur par la main avec un schéma double page particulièrement bien fait. Allé, on y va :

On place les 4 plateaux sur la table de manière à ce que tous les joueurs puissent les voir facilement et que tous les joueurs aient de la place pour mettre son matériel. Prévoir pas mal de place et une grande table. On place 4 jetons Prime First sur chacun des plateaux. Notez que ceux ci sont reco-verso, choisissez la face que vous voulez de manière à ce que les plateaux puissent être alignés dans l’ordre : A, B, C et D.

A côté des plateaux, on place les 12 tuiles expertises triées par type. On place les 2 plateaux recrutement. On mélange les cartes spécialistes pour former une pioche qui sera placée sur un des plateaux recrutement. On révèle un certain nombre de cartes dépendant du nombre de joueurs. On place les jetons Prime par catégories et dans l’ordre sur les emplacements prévus et on mélange les 12 cartes indic, puis on en révèle une.

On lance un certain nombre de dés selon le nombre de joueurs qu’on place sur la case désignée, les autres seront placés sur une autre case.

Chaque joueur choisit une couleur (ceux qui aiment le jaune, passez votre chemin), et prend un plateau individuel, les 7 jetons signature de gang et un marqueur de compétence. Puis chaque joueur reçoit 2 dés qu’il lance et qu’il glisse de gauche à droite sur les cases dédiés du plateau individuel. On conserve bien sûr la face des dés. On attribue un premier joueur (j’avais peur que ce soit celui qui a braqué une banque en dernier, mais c’est celui qui a fait le plus grand lancé de dé).

On aligne les 6 cartes starter, on leur attribue aléatoirement un jeton équipement starter et chaque joueur, dans le sens inverse du tour, va choisir un couple carte/jeton. Il place la carte dans sa zone de jeu, et le jeton sur son plateau individuel.

Vous êtes prêts ? Allons braquer un casino !

Le tour de jeu :

Le jeu se déroule en manches. Une manche se termine quand tous les joueurs ont effectué leur tour (duh!). On commence la manche par lancer le nombre requis de dés, on révèle 6 nouvelles cartes spécialistes et une carte indic.

A son tour chaque joueur choisit un dé qu’il glisse sur son plateau individuel dans le sens de la flèche.

Puis, il peut soit:

  • Utiliser une carte : Il recrute un spécialiste du marché en défaussant un dé correspondant au dé blanc sur la carte visée, la carte est disposée dans sa zone de jeu (en colonne de cartes de même couleur, en laissant la partie pouvoir visible) puis elle peut être activée en défaussant un dé correspondant au dé noir de la carte. Au lieu de faire cela, le joueur peut activer directement un spécialiste du marché en défaussant un dé correspondant au dé noir de la carte visée, mais le spécialiste est ensuite défaussé à la fin du tour.
  • Etre indic : Le joueur gagne le bénéfice de la carte indic.

Quand on utilise le pouvoir d’un personnage on peut soit utiliser le pouvoir de la carte et de toutes celles de la même couleur déjà en possession ou utiliser autant de fois son pouvoir que de cartes de sa couleur déjà en sa possession.

Puis le joueur peut effectuer un casse : il choisit une ville, défausse le nombre d’équipements nécessaires, vérifie qu’il a les bons spécialistes et choisit soit le casino, soit une banque, soit une bijouterie. Le casse réussit automatiquement (c’est pas beau la vie ?) et le joueur gagne l’argent indiqué. Si c’est le premier à effectuer un casse dans cette ville, il prend un jeton prime first, si c’est sa première banque, il prend un jeton first banque, pareil pour la bijouterie. On ne peut faire qu’un seul casse par ville, l’équipe étant grillée après le braquage.

Une fois que tous les joueurs ont joué, on termine la manche en défaussant les cartes spécialistes restants, la carte indiquée et les dés non choisis.

La fin du jeu :

Le jeu se termine quand un joueur à réussi son 7ième casse ou quand le tour de la 12ième carte indic se termine.

Est-ce que c’est bien ?

Ce que j’ai ❤️

  • Les illustrations
  • L’ambiance braqueurs de banque du jeu
  • Le choix des villes
  • Le jeu renouvelle bien cette mécanique de collection et de draft de dés
  • Il se passe plein de choses dans le tour
  • Les tours fluides et rapides
  • On peut gagner pas mal de dollars sans faire de braquage…

Ce que j’ai 💔

  • ….. dont le premier peut être un peu long à mettre en place
ze meeple

Design

J’adore le design général du titre. Il est servi par de superbes illustrations de Christine Alcouffe, illustratrice de talent (Paper Tales, Pharaon, Tiny Reef, Shy Monster, Yokai …) ! Elles ont un petit côté rétro qui met le joueur tout de suite dans l’ambiance. Les couleurs sont vives et bien tranchées. Le jeu est daltonien friendly grâce à l’iconographie qui est par ailleurs claire et explicite.

Les plateaux ont des couleurs franches et bien distinctes, les illustrations des bâtiments sont claires et reconnaissables. Tout ce qu’on a besoin de savoir y est inscrit sans nuire à l’immersion et à la visibilité. Ils ressemblent à des tableaux en liège sur lesquels on aurait punaisé les différentes cibles, c’est bien cool !

Les dés transparents (qui seront rouges dans la version finale du jeu) sont du plus bel effet et les jetons gang ressemblent à des jetons de poker (j’espère qu’un des stretch goal permettra de les transformer en véritables jetons de poker)

Du jeu se dégage un ensemble cohérent et agréable à l’œil qui donne envie d’y jouer.

Qualité du matériel

La version reçue étant un prototype, je ne saurais parler de la qualité du produit final. Ce que je peux en dire c’est que si elle est aussi bonne que celle du proto, ce sera de la très bonne came ! J’ai eu l’impression de jouer avec le jeu final !

ze meeple

Thème

Le nombre de films et de séries de braquages démontre que ce thème plait au public et qu’on s’identifie facilement à ces anti-héros qui ont souvent de grands cœurs finalement. Prenez Dany Ocean des films Ocean’s (dont le jeu s’inspire indubitablement). Ce braqueur de génie, antipathique mais finalement terriblement attachant. Il monte des coups capillotractés qui fonctionnent on ne sait comment et on est tellement soulagé à la fin quand il arrive à s’échapper.

Prenez encore le Professeur, leader du gang de braqueurs de l’excellente série espagnole Casa del Papel. Tous les personnages de cette série sont attachants bien que ce soient de vils braqueurs. On ne compte plus le nombre d’épisodes où on est stressé à l’idée qu’ils se fassent prendre.

Si la bienséance morale voudrait que de tels personnages soient détestés parce qu’ils enfreignent la loi – parfois même avec de la violence et des meurtres – il faut bien avouer que, parfois, on aimerait bien être à leur place. Monter des coups, ressentir cette adrénaline amorale et égoïste, c’est finalement suffisant pour nous faire aimer ces personnages de fiction. Car ne l’oublions pas, ce ne sont que des personnages de fiction, et la plupart du temps, dans la vraie vie, ça se termine par de la prison ou par un décès.

Il est arrivé que de vrais braqueurs suscitent la même fascination de la part du public (même si le happy ending hollywoodien n’est pas survenu). Prenez Jacques Mesrine, surnommé le robin des bois français, par exemple. Malgré ses braquages d’une rare violence, il était finalement assez apprécié du public. Il en va de même de Bonny and Clyde dont le nombre de films et documentaires retracent leur vie.

Bref, le thème de ce jeu c’est tout cela réuni, et il permet de se mettre dans la peau d’une de ces équipes de fripouille le temps d’une partie (c’est ça la magie des jeux de société). Il est servi par une direction artistique au poil et on est tout de suite dans l’ambiance.

On peut retrouver pas mal de références de la culture pop dans le jeu comme les noms des spécialistes qui portent des pseudo de couleurs, à la manière de Reservoir Dogs (un des plus grand films de Tarantino) ou l’échelle des scores du mode solo sur laquelle on retrouve en bas de l’échelle Joe Dalton pour arriver au célèbre Danny Ocean.

Bref, le thème est terriblement bien rendu, il ne paraît pas plaqué et il n’y a pas d’incohérence. On ne finit pas par l’oublier et collectionner des cartes de couleurs différentes. On va véritablement braquer la casino de las Vega ou la banque de Paris. C’est du très bon, bravo!

ze meeple

Mécanique

Si la mécanique reprend deux classiques, la collection de cartes et le draft de dés, les deux assemblées donnent un résultat très bon ! J’aime beaucoup jouer à The Specialists !

Il peut se passer beaucoup de choses dans un tour. On prend un dé, puis on recrute un spécialiste et on peut utiliser son pouvoir qui sera ou non augmenté par les autres cartes de la même couleur déjà en sa possession, puis on fait un braquage qui peut déclencher une succession d’évènements : le résultats du braquage, le gain des éventuels jetons prime, ou le gain de dés ou d’argent supplémentaire.

Une idée très maline a été trouvée par les auteurs : le fait de déclencher le pouvoir d’un spécialiste plus tous ceux des autres de la même couleur ou plusieurs fois le pouvoir du spécialiste recruté, c’est très malin ! Cela incite le joueur à collectionner plusieurs spécialistes de la même spécialité. La diversité est aussi récompensée par des jetons bonus et pas la possibilité de braquer de grosses villes.

Vous serez donc constamment tiraillé entre vous spécialiser sur une collection pour en tirer un maximum de gains ou vous diversifier pour obtenir d’autres bonus et braquer plus facilement des villes qui rapportent beaucoup. J’ai trouvé que le jeu récompensait beaucoup jusqu’à 3 spécialistes pour une compétence et qu’au delà cela devient beaucoup moins rentable de les accumuler. En effet, à 3 spécialistes vous avez débloqué la tuile expertise, et aucune ville ne demande plus de 3 spécialistes d’un type.

J’ai trouvé malgré toutes ces qualités que le début de partie peut être un peu poussif si vous n’arrivez pas avoir du matériel de braquage, indispensable pour réaliser un casse. Dommage, surtout quand le tirage des cartes ne vous permet pas de glaner les (trop) rares cartes qui permettent de gagner du matériel.

Dans l’ensemble, on s’amuse beaucoup dans The Spécialists, on veut y retourner et on veut mater les films Oceans’s après ! Bien joué les gars et les filles!

Simplicité des règles

Les règles sont relativement simples, s’expliquent en quelques minutes et ne nécessitent pas de retour à la règle. Le livret est clair et bien fait. La profondeur de jeu ne convient sans doute pas à un public familial, mais plutôt familial +. Les règles sont logiques et s’apprennent bien, il n’y a pas d’exceptions et la mécanique de les tord pas. C’est claire, fluide, c’est bien.

Mise en place / Rangement

Il y a beaucoup de petites pièces à trier et à disposer, mais le tout s’effectue plutôt facilement et rapidement. Messieurs, j’espère que vous mettrez un thermoformage dans la boite via un stretch goal, le jeu en a besoin. Dans l’ensemble tout se passe bien dans la mise en place et dans le rangement malgré tout.

Conclusion

The Specialists est un excellent jeu de collection et de draft de dés dans un univers bien marqué, avec une identité bien à lui. En Kickstarter à partir du 17 Novembre, n’hésitez pas à y faire un tour, et donnez une chance à ce super jeu ! Explor8 monte en gamme et en puissance avec ce titre, c’est cool, on en veut encore des comme ça ! Si vous aimez les films de Tarantino, les films Ocean’s ou Casa del papel, vous adorerez ce jeu qui vous met dans la peau d’une équipe de braqueurs. Ne passez pas à côté du coup de votre vie!

Testeurs : Arnaud, Carole, Mathieu.

Je remercie particulièrement Mathieu et Elodie, gérants du bar ludique le Fou de le Dame situé à Roman sur Isère (Drôme) d’être passés à la maison pour tester ce jeu !

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire