[Test] Kompromat, Koi?
2 joueurs | Adam Porter, Rob Fisher | ||
8 ans | Felix Kindelam | ||
30 minutes | Helvetiq | ||
blackjack, cartes, stop ou encore | Espionnage | ||
15€ chez Helvetiq, 14€90 chez | et dans votre boutique de jeux favorite ! |
Quand on voit la boîte, avec son titre plein de K et de R à l’envers, on se dit « tiens ! un jeu russe! ». Da i Niet ! En effet, il s’agit là d’un jeu d’espionnage à la mode guerre froide, mais rien n’identifie la nationalité des protagonistes, même si on peut aisément les imaginer. On n’en dira pas plus, je sais que le Kremlin lit ces lignes…
Quand la rumeur d’une information compromettante sur une personnalité publique circule (ça commence à être croustillant), deux espions incarnés par les joueurs vont s’affronter pour faire disparaître l’information ou au contraire la faire se diffuser.
Grâce à une mécanique qui rénove le blackjack, les espions joueurs vont réaliser des missions. Celui qui en réalise le plus Kompromettra son adversaire et gagnera le droit de disposer de l’information compromettante.
Alors serez vous Mata Hari ou OSS117, embarquez dans ce duel d’espions!
Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?
- 28 cartes équipement (deux paquets contenant 14 cartes numérotées de 0.5 à 10, 1/11)
- 29 cartes missions
- 18 jetons notoriété
Comment on joue à ?
La mise en place :
Chaque joueur choisit un paquet de la couleur qu’il arrive à regarder (orange rayé, la femme, ou bleu rayé, l’homme), le mélange et le place devant lui.
On mélange le paquet des cartes missions on le place au centre de la table et on en révèle 4. On place les jetons notoriété au centre de la table.
Vous êtes prêts à partir en mission.
But du jeu :
Le but du jeu est de remporter des missions au détriment de son adversaire en y attribuant des cartes équipement de manière à ce que le score cumulé des cartes attribuées dépasse celui de son adversaire sans jamais dépasser 21 (en plus vous vous entraînerez pour aller au casino). Ça à l’air simple comme ça, attention à ne pas être trop gourmand(e) !
Le tour de jeu :
A son tour, chaque joueur choisit une des cartes Mission. Une à une, il va piocher une carte et l’attribuer à une mission. Le joueur peut décider d’arrêter de piocher à tout moment et de passer la main à son adversaire qui fera la même chose. On ne peut pas revenir à une mission déjà faite, on ne peut plus consulter les cartes d’une mission précédente. Le twist c’est que la première carte de chaque mission est toujours attribuée face visible, tandis que les autres sont attribuées face cachées de sorte que l’adversaire ne connais que le nombre de cartes attribuées. Bien sûr le joueur regarde les cartes qu’il pioche.
Une fois que les deux joueurs ont attribué des cartes équipement sur les 4 missions, on les résout :
- Tout joueur qui dépasse 21 prend un jeton notoriété
- Le joueur le plus proche de 21 sans dépasser remporte la mission
Certaines missions donnent un pouvoir au joueur qu’il pourra utiliser pendant son tour. Les cartes Contre-espionnage présentes dans le paquet de cartes missions infligent des jetons notoriété supplémentaires à celui qui remporte la mission.
La fin de partie :
La partie s’arrête dès qu’un joueur possède 9 jetons notoriété ou que le paquet de cartes missions est vide. Dans ce second cas, chaque joueur additionne les points sur les cartes missions, chaque jeton notoriété rajoute 1 point de victoire. Tout est affaire de non-dépassement dans ce jeu : Ne dépassez pas 21, ne dépassez pas 9 jetons de notoriété, la gourmandise est un péché mortel dans le monde de l’espionnage!
Est-ce que c’est bien ?
Ce que j’ai ❤️
- Une revisite du BlackJack
- Une bonne dose de stop ou encore
- Les parties courtes
- Le bluff
- Rapide à installer
Ce que j’ai 💔
- Le design qui fait mal aux yeux
- Les couleurs qui font penser à un vieux livre de latin
Design
J’aime vraiment pas le design général du titre. Je peux même dire qu’il fait mal aux yeux! Quand j’ai ouvert la boite et que j’ai sorti les cartes, il m’a fallu quelques secondes pour les regarder. Les motifs rayés font penser aux illusions d’optiques qui donnent mal au crâne:
J’imagine que l’illustrateur a tenté de s’inspirer des églises orthodoxes russes pour le design des cartes qui sont rayées également, mais vraiment, ne faites pas ça, c’est très joli sur des dômes d’églises, sur des cartes c’est raté.
Déjà j’ai du mal avec les motifs répétés sur quoi que ce soit, ça a tendance à m’hypnotiser, mais si en plus ils sont tellement proches que mon cerveau a du mal à interpréter ce qu’il voit, ça me fait un mal de chien aux yeux. Je passe donc mes parties à éviter de regarder les cartes en me concentrant sur le rare texte et le chiffre.
Bon après quelques minutes, le malaise disparaît un peu, mais le design reste désagréable tout au long de la partie. Ne vous fiez pas au photos en haut de l’article, le filtre atténue le contraste et les couleurs. D’ailleurs pourquoi avoir choisi ce orange et ce bleu qui fait inévitablement penser aux vieux livres de latin qui ont traumatisé bon nombre d’élèves? J’imagine que c’est encore une référence à ces églises orthodoxe russe, mais moi ça me rappelle le latin.
Heureusement l’iconographie est bien faite et le texte succin des cartes est clair et explicite.
Qualité du matériel
Pour un jeu de cette gamme de prix, la qualité du matériel est ce qu’on peut en attendre. Même si les cartes n’ont pas le linen finish elles ont une bonne épaisseur et les jetons notoriété sont d’une épaisseur acceptable.
Thème
J’aime bien le thème de l’espionnage, j’ai adoré Fugitive, alors quand j’ai vu que c’était un jeu d’espionnage, j’étais très enthousiaste ! Et c’est vrai que l’aspect duel est bien rendu. Les cartes missions sans pouvoir montrent bien des missions d’espionnage comme l’interrogatoire, l’aéroport, les documents ou les codes. Les autres montrent des équipements vraisemblablement glanées au cours de missions non identifiées, dommage qu’elles n’aient pas explicité ces missions.
Les cartes équipement propres aux joueurs montrent des objets liés à l’espionnage, mais aucun lien avec leurs numéros. Globalement, le thème est assez léger et on oublie vite qu’on est dans un duel d’espions pour se retrouver à jouer des numéros plutôt que des objets. C’est dommage que le designer n’ait pas poussé un peu plus loin la thématisation du jeu, il ne manque pas grand chose pour un avoir un jeu bien thématisé.
Encore une fois, le thème est desservi par le design du titre qui nous empêche de vraiment nous plonger dans son univers.
Gameplay
J’adore le Black Jack, à fois que je vais au casino je passe ma soirée à jouer à ce jeu, et sans me vanter, je ressort souvent avec un solde positif. Savez vous que le Black Jack est le seul jeu qui est déficitaire dans un casino? J’aime le black Jack pour ce côté stop ou encore, ce bluff possible qui met la pression au croupier et qui peut le pousser à la faute. J’aime le Black Jack parce qu’en analysant bien le jeu du croupier, on peut gagner, on peut deviner son jeu. On peut savoir s’il a tendance à pousser quitte à dépasser 21 ou s’il a tendance à la jouer safe et à arrêter avec un petit score. C’est pour ça que le croupier change régulièrement, pour éviter que les clients fasse comme moi. Généralement, je quitte la table à ce moment là.
On retrouve les même sensations dans Kompromat, sans la pression de l’argent. Le Stop en Encore est présent non seulement dans la réussite des missions, mais également dans les jetons notoriété, et ça c’est très malin: Chaque jeton rapporte 1 point en fin de partie, mais si vous dépassez 9, vous perdez immédiatement. Vous aurez alors tendance à vouloir dépasser volontairement pour en gagner, vouloir réussir des missions de contre-espionnage (qui rapportent des jetons notoriété) ou alors volontairement les perdre pour que votre adversaire dépasse son quota.
Pour être efficace, il va falloir compter les cartes. Heureusement, vous n’en avez que 14, tandis qu’au casino vous en avez beaucoup, beaucoup plus. Je vous conseille de regarder le nombre de cartes de chaque numéro dans votre paquet avant de commencer. Vous tirez les cartes une à une, mais si vous vous souvenez de ce que vous avez sorti précédemment , vous pourrez anticiper le tirage et mettre les bonnes cartes devant les bonnes missions. Vous devrez également compter les cartes de votre adversaire et analyser son comportement : tiens il a mis une carte 1/11 et une autre cachée, il a certainement mis une carte forte avec ; tiens il a commencé avec un 9, il y a 5 cartes dans la colonne, il est possible qu’il ait dépassé ; tiens il a 7 jetons, il y a une carte contre-espionnage à 3 jetons, il a dû mettre une faible valeur pour ne pas gagner la mission. Vous voyez que toutes les sensations du Black Jack se retrouvent dans les parties de Kompromat, la ruine en moins. Je pense même utiliser le jeu pour élever mon niveau et être encore meilleur à ma prochaine visite de casino (il faut bien l’avouer, jouer au BJ en dehors d’un casino n’a pas beaucoup d’intérêt).
Les cartes missions qui ont des pouvoirs, mais qui rapportent peu de points, apportent un peu de chaos dans les parties et ajoutent un petit twist intéressant. On peut par exemple ajouter 3 à une colonne d’un adversaire (et potentiellement le faire dépasser 21) ou ajuster son total d’une de ses colonne de +1/-1, ou encore révéler les cartes de l’adversaire pour une des missions. Ces cartes peuvent vraiment faire basculer une mission en votre faveur si elle est correctement jouée.
Dans l’ensemble j’aime beaucoup jouer à Kompromat. J’y retrouve les sensations du Black Jack avec quelques petits trucs en plus. J’adore pouvoir compter les cartes, analyser les comportement de mon adversaire, ou utiliser un pouvoir de mission pour mettre le bazar dans le jeu de mon adversaire!
Simplicité des règles
Les règles sont très simples, d’expliquent en quelques secondes, et aucun retour à la règle n’est nécessaire. Le jeu peut s’adresser à des non-joueurs, ou à un cercle familial. Les règles sont bien expliquées dans le feuillet de règles qui reprend malheureusement le design et les couleurs des cartes.
Mise en place / Rangement
Compte tenu de peu de matériel présent dans cette petite boîte, on peut s’attendre à une mise en place rapide et c’est le cas. 2 minutes suffisent à le mettre en place et à le ranger. Sa boîte compacte nous permettra de le transporter partout, le je jeu tient sur un espace réduit comme une tablette de train ou d’avion. C’est donc le parfait jeu de voyage.
Conclusion
Si vous arrivez à passer outre le design du jeu, vous aurez un bon jeu qui reprend la mécanique de stop ou encore du Black Jack. Sa compacité vous permettra de l’emporter dans tous vos déplacements. L’aspect duel du jeu est bien représenté, c’est assez agréable. Il se passe autant de chose entre les deux joueurs que sur la table et vous allez bluffer, mettre la pression avec le regard, ou encore tenter le poker face quand vous dépassez 21. Si vous aimez le Black Jack, vous aimerez Kompromat comme moi.
Testeurs : Arnaud, Carole
Le jeu a l’air sympa mais le design refroidit un peu.
Petit info sur le black jack, tu peux rester à la table quand le dealer change, ce n’est pas lui qui choisit quand il tire une carte, il doit le faire tant qu’il n’a pas 17 points. À 17 points ou plus il arrête de tirer. Bonne chance au casino.
Salut, merci pour ton commentaire ! Je sais que je peux rester c’est moi qui choisit de partir. Par contre je ne savais pas pour la règle des 17 points! Ça veux dire que le croupier a toujours au moins 17?
En dessous de 17 le croupier est dans l’obligation de tirer une carte, le croupier ne peut avoir un score moins de 17 car il est obligé de tirer une carte, à 16 il tire à 17 il reste.
merci !