[Test] Zenith, un jeu interplanétaire !

	2 ou 4 joueurs		Mathieu Roussel, Grégory GRARD
	10 ans et +		Naïade
	30 minutes		Playpunk
	Majorité, Contrôle de territoire, Pouvoirs		Asmodée
	Mars 2025		Science Fiction
	PVC : 30€		et dans

Dans Zenith, ce qui nous a tout de suite attrapés, c’est cette sensation d’être constamment en orbite instable, suspendu dans un équilibre où chaque action, chaque influence, chaque disque déplacé peut faire basculer la partie.

Zenith est un jeu de tension constante, d’une lisibilité limpide, et qui s’avère être vraiment prenant. C’est un jeu qui tend la corde jusqu’à la rompre, où chaque influence gagnée ou perdue déclenche une mini-déflagration stratégique.

Il ne nous a pas fallu plus de quelques tours pour ressentir une tension gravitationnelle dans notre duel. Dès la première partie, nous avons été tout de suite conquis. Il faut dire qu’après Captain Flip, le label PlayPunk inspire confiance, et que les illustrations signées Naïade, déjà très présentes dans notre ludothèque, nous promettaient un voyage ludique dépaysant.

Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?

Pour ce voyage interplanétaire, Zenith propose sous son couvercle sobrement galactique :

• 1 plateau Planètes (avec ses cinq pistes d’influence : Mercure, Vénus, Terre, Mars, Jupiter)
• 1 plateau Diplomatie double face (2 ou 4 joueurs)
• 1 plateau Technologie modulaire
• 20 disques d’influence colorés
• 90 cartes Agent réparties en trois peuples : Animods, Robots, Humains
• 16 jetons Zenithium (ressource principale du jeu)
• 30 jetons Crédits (monnaie d’action)
• 6 marqueurs Technos (blancs et noirs)
• 16 jetons Bonus
• 1 badge Leader (face Argent et face Or)
• 2 aides de jeu, 1 lexique d’icônes clair.

Comment on joue à Zenith ?

Dans Zenith, les joueurs (ou équipes) s’affrontent pour prendre le contrôle du Sénat interplanétaire en essayant de fédérer les planètes du système solaire en gagnant de l’influence sur chacune d’entre elles, symbolisées par des disques que l’on attire progressivement vers sa zone de contrôle.

Ainsi, les joueurs jouent à tour de rôle une carte de leur main. Chaque action pouvant provoquer une suite de combo dévastatrice (surtout en fin de partie), pour tenter d’attirer davantage une planète, de reprendre le leadership ou encore d’améliorer leur piste de technologie.

Plus un joueur joue une carte sur une planète spécifique, et plus il est capable de l’influencer. Ceci est représenté par une réduction du coût des prochaines cartes jouées sur cette même planète. Cette mécanique de réduction du coût des cartes selon le nombre déjà présentes sur une piste est d’une efficacité exemplaire. Elle pousse à la spécialisation sans brider la flexibilité des possibilités.

Les développements technologiques (pistes d’évolutions), ajoutent quant à eux un petit moteur progressif, léger mais impactant, qui vient nourrir les stratégies à long terme pour faire détonner les fins de partie.

Le badge Leader, enfin, joue un rôle clé dans la gestion de la main, offrant une forme de tempo et d’initiative qu’il faut maîtriser au bon moment. Il crée de vraies inflexions de rythme, notamment dans les parties tendues.

Le tour de jeu

À chaque tour de Zenith, un joueur joue une carte Agent de sa main, pour effectuer une action parmi trois :

• Recruter un Agent : on joue la carte dans la colonne de sa planète, on paie son coût en crédits (réduit selon le nombre de cartes déjà présentes), on applique ses effets, et on gagne évidemment une influence sur la planète concernée (en la tirant vers nous).
• Développer une Technologie : on défausse une carte et paie des Zenithiums pour monter sur l’une des trois pistes techno (Humain, Robot, Animod). On applique tous les effets de haut en bas des niveaux atteints précédemment.
• Prendre le Leadership : on défausse une carte pour prendre le badge Leader, et obtenir un effet bonus selon le peuple de la carte (gagner des ressources, mobiliser des cartes…) et surtout on augmente notre nombre maximal de cartes en main.

Ainsi tous les tours sont des micro-dilemmes à travers des options contextuelles : certaines cartes auront des effets puissants selon l’état du plateau, du moment où elles sont jouées, des bonus encore présents.

Le cœur de Zenith réside dans ce tir à la corde permanent, où chaque influence gagnée déplace un disque planétaire d’un cran vers sa zone.

Lorsqu’un disque atteint la bordure, il est remporté. Et c’est là que la partie peut se jouer…

La fin de partie

La partie de Zenith s’arrête immédiatement dès qu’un joueur ou une équipe atteint l’une de ces trois conditions de victoire :

1. Victoire absolue : 3 disques d’influence sur une même planète.
2. Victoire démocratique : 4 disques sur 4 planètes différentes.
3. Victoire populaire : 5 disques, quelle que soit leur planète.

Pas de décompte final : Zenith se joue à la lame, sur une victoire nette. Cela crée une tension constante, chaque tour pouvant être le dernier si on relâche trop la pression.

Les illustrations de Naïade dans Zenith confirment tout son talent de caméléon artistique. On le connaissait déjà pour Looot, Sobek, Tokaido, Seasons.. mais ici, il nous offre une vision de l’espace à la fois lumineuse, stylisée et cartoonesque.

Les planètes ont chacune une personnalité visuelle claire, les cartes Agent sont lisibles tout en gardant un trait distinctif et l’ensemble offre une cohérence sobre et amusante fortement appréciée !

L’iconographie dans Zenith est merveilleusement bien pensée, bien intégrée aux cartes sans les encombrer. Et heureusement d’ailleurs, parce qu’il y en a beaucoup de différentes ! Sans vouloir faire peur, les aides de jeux iconographiques représentent littéralement une page recto-verso dense de chaque côté. Mais après quelques parties, plus besoin (ou presque) de revenir dessus !

Le plateau central et les pistes sont clairs, très bien structurés, et rendent la situation immédiatement lisible pour tous les joueurs. Une ergonomie absolument exemplaire !

Pour le prix du jeu, Zenith impressionne.

Tout est épais, soigné et surtout agréable à manipuler.

Les disques planète sont gravés avec un motif propre pour chaque planète, les cartes sont épaisses et ont une bonne finition, le plateau technologie modulaire s’ajuste bien et tient bien en place, les jetons Zenithium sont eux aussi imprimés en 3d, ça les rend tout de suite plus importants dans une partie (on peine presque plus à s’en séparer en payant le coût technologie) et les Crédits sont facilement identifiables et comptables, imprimés dans un carton relativement épais.

En bref le matériel donne de super sensations de jeu et contribue à faire de Playpunk une maison d’édition remarquable qu’il faut continuer à suivre de prêt !

C’est ici que Zenith, pour nous, montre sa seule légère faille : le thème est purement fonctionnel.

Le système solaire, les peuples futuristes et le Zenithium n’apportent pas de véritable immersion. Cela pourrait être un affrontement tribal, politique ou faire pousser des champignons dans la prairie, le jeu fonctionnerait tout aussi bien. Cela dit, le thème reste élégant et fonctionnel, et contribue à donner une identité esthétique forte au jeu

Cette petite faille (qui plus est, est purement subjective) ne nuit en rien à l’expérience de jeu.

Pour ce qui est du lore du jeu, il n’y en a pas réellement, même si les supers illustrations de Naïade donnent envie de rencontrer certains personnages, ou d’en savoir plus sur d’autres !

Pour le coup c’est ici la véritable force gravitationnelle de Zenith. C’est grâce à l’association de ses mécaniques que Zenith nous appelle à faire de nouvelles parties !

Zenith c’est une synthèse brillante entre :

• Gestion de main (avec des cartes à effet et à timing)
• Développement (sur les pistes technologique)
• Contrôle de territoire (façon jeu de tir à la corde sur les différentes planète)

Chaque action est simple, mais l’effet combiné produit une richesse décisionnelle impressionnante pour une partie de 30-40 minutes. Le tout avec zéro temps mort, et une montée en tension graduelle et explosive en fin de partie.

Zenith se joue aussi bien à 2 qu’à 4 (en équipe 2vs2), même si nous avons nettement préféré la configuration en duel, plus tendue, plus lisible, plus… spatiale.

Et côté rejouabilité ?! Elle est excellente grâce aux cartes variées, aux effets contextuels et aux pistes technonologie recto-verso qui changent la dynamique à chaque partie. Et puis avant d’avoir fait le tour des 90 cartes agents… vous avez quelques années lumières !

Le livret de règle de Zenith est très agréable à lire car il est bien écrit et merveilleusement illustré. Il contient tous les exemples nécessaires pour comprendre le jeu rapidement et facilement.

L’iconographie, une fois apprivoisée, devient fluide, surtout grâce aux aides de jeu très bien conçues. Malgré la profondeur du jeu, les règles sont assimilables rapidement, et une seule partie peut suffire pour comprendre la dynamique général.

Enfin à expliquer à de nouveaux joueurs, Zenith demande un peu de concentration au départ, mais après les premières manches, tout se clarifie, tout devient fluide voire presque évident. Zenith est finalement un jeu qui s’apprend par l’action, et qui devient intuitif en moins de 10 minutes.

Retrouvez les règles du jeu : https://undecent.fr/banque-de-livrets-de-regles/

Zenith s’installe assez vite, et se range facilement avec les pochons mis à disposition.

Ceci étant dit, il y a quand même beaucoup de matériel à sortir puis à ranger. Le nombre élevé de pochons permet tout de même de bien compartimenté le matériel et les plateaux sont clairs. Enfin il n’y a aucune installation vraiment pénible à faire (comme il peut y avoir dans Clank par exemple).

C’est typiquement le jeu qu’on sort « juste pour une partie ».

Verdict ?

Ce que j’ai ❤️

• La mécanique de tir à la corde innovante
• La tension croissante (du début à la fin de partie)
• Le rapport qualité/prix remarquable

Ce que j’ai 💔

• Un thème peu immersif (subjectivement)
• Une forte frustration à la défaite

Conclusion

Le jeu présenté ici a été acheté par nos soins.

D’autres avis sur Zenith :

Le Dépuncheur