[Test] Turing Machine – Le futur As d’Or Initié 2023 décrypté ?

	1-4 joueurs		Yoann Levet, Fabien Gridel
	14 ans et +		Sébastien Bizos
	20 minutes		Le Scorpion Masqué
	Déduction, logique		Blackrock Games
	Octobre 2022		Décodage
	33€90 chez		et dans

Fascinant le monde ludique. Surprenant. Varié. Foisonnant aussi. Dans le tumulte des sorties, certains titres marquent par leur originalité, saisissent votre attention. Ce ne sont pas forcément ceux en qui tout le monde croyait. Turing Machine est de ceux-ci.

Alan Turing aurait pu dire : « Turing Machine est un entier naturel non nul, de valeur 1 car c’est un jeu … mais pas n’importe lequel ».

« Un jeu de niche pour matheux !» devait-on s’entendre dire quand Yoann Levet et Fabien Gridel ont amené leur projet. Trouver un code à grands renforts de déductions tout en interrogeant une machine centrale est autant un pitch prometteur qu’un terrain vraiment casse-gueule Le Scorpion masqué a cru en eux, bien leur a pris ! Depuis, un certain engouement grisant et bienveillant (à l’image de ses auteurs) semble submerger le développement de Turing Machine, qui fut vite en rupture lors de sa première sortie en octobre 2022. En novembre, en obtenir un exemplaire relevait du défi. Et, cela tombe bien, Turing Machine est un jeu de défis de déduction logique.

Lorsque j’étais à Essen en octobre, les tables ne désemplissaient pas pour le tester dans hall 1. Le jeu était même proposé en « hocquet Sold Out », entendez par là qu’une centaine de copies étaient remises en vente chaque jour pour les premiers acheteurs afin d’éviter la déception de ceux qui n’étaient pas venus avant le Week-end.

Turing Machine fera d’ailleurs des aller-retour à la première place du classement Fair Play ( ? : après avoir joué à un jeu à Essen, vous pouvez le noter et une liste des 10 jeux les mieux notés est mise à jour en temps réel), signe que les gens sont conquis.

Quelques mois après notamment le Tric Trac d’Argent Initié 2022 décerné par la communauté de joueurs, c’est à l’As d’Or Initié 2023 que Turing Machine s’attaque, malgré lui.

Turing Machine étant un jeu de déduction, nous ne pourrons pas faire de … prédiction. Bonne chance à lui, car il le mérite, surtout pour la catégorie de joueurs qui est adepte de ce type de jeu.

Les codes sont un puzzle. Un jeu, comme n’importe quel autre jeu.

Alan Turing dans le film The Imitation Game

L’esprit d’Alan Turing en jeu de plateau

Mort en 1954 dans des circonstances douteuse, Alan Turing est connu pour avoir apporté des contributions majeures aux mathématiques, à la cryptanalyse, à la logique et aux nouveaux domaines nommés plus tard ‘informatique’ et ‘intelligence artificielle’. Et quand on voit l’ampleur qu’a pu prendre l’informatique moderne, la cryptographie et les IA actuellement (Midjourney, ChatGPT …), on peut dire que le monde tel qu’on le vit aujourd’hui c’est un peu lui.

IA, Enigma et Tunny

Alan Turing a introduit après la Seconde Guerre mondiale un concept visant à mieux définir ce qu’est une machine intelligente avec comme cheval de bataille de savoir si les machines pourraient un jour penser. La complexité de cette approche l’a orienté vers l’invention d’expérimentations concrètes comme en 1947 une expérience de partie d’échecs où une machine aurait pour tâche de tromper son adversaire en parvenant à se faire passer pour un humain.

Mais avant cela Alan Turing a été connu pendant la 2^ème Guerre mondiale comme étant dans l’équipe des cryptanalyses de Bletchley Park qu’il avait rejoint en 1938 et fit partie de l’opération dite « Ultra » pour décrypter les messages d’Enigma, la principale machine de chiffrement utilisée par l’armée allemande pour chiffrer les communications radio. Ces travaux, inspirés des recherches d’une équipe polonaise dirigée par Marian Rejewski, étaient menés par une équipe de sept mille personnes, où Alan Turing se distingua en élaborant ce qu’il appellera la Bombe. Cette équipe arrivait à décoder plusieurs dizaines de milliers de messages interceptés par mois, de jour comme de nuit.

Puis il conçoit en 1942 la première méthode systématique pour casser les messages chiffrés par la machine de chiffrement allemande sophistiquée que les Britanniques appelaient « Tunny » (Machine de Lorenz) qui était destinée aux communications de haut niveau entre le quartier-général situé à Berlin et les quartiers-généraux des différents corps d’armées.

En quête de déduction : Révélez le Turing qui est en vous

Dans Turing Machine, Fabien Gridel (Rest in Peace) et Yoann Levet (Myrmes, Logic Birds, Logic Hotel, La cigale et la Fourmi) vous proposent d’utiliser un proto-ordinateur fonctionnant sans électricité ni électronique dont les composants sont constitués de cartes perforées.

Le but ? Trouver le(s) code(s) avant les autres joueurs en interrogeant astucieusement la machine. Et il n’y a pas que 20 petites combinaisons qui s’offrent à vous dans la boîte de jeu … mais plus de 7 millions grâce à l’appli à télécharger … De quoi vous assurer quelques dizaines d’année de jeu … non stop.

Alors, prêt à affronter la tempête qui va agiter votre cerveau et découvrir l’alchimie parfaite entre algorithme et jeu de plateau ? C’est parti, place aux défis.

Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?

• 1 tuile centrale
• 1 support à cartes perforées (à assembler)
• 45 cartes perforées (3 sets de 15 cartes numérotées de 1 à 5 en 3 couleurs)
• 48 cartes Critères
• 95 cartes Vérification
• 50 feuilles de note
• 4 paravents
• 1 feutre

Comment on joue à Turing Machine ?

En fonction de l’énigme codée choisie parmi celles du livret de règle (20 en tout) ou surtout avec celles de l’appli en ligne, de 4 à 6 cartes rectangulaires Critères sont placées au centre de la table, en cercle, autour de la Machine.

Chaque Critère répond à une série de tests particuliers et est toujours associé à une carte Vérificateur qui est placée dans le prolongement de la carte Critère.

Vous choisissez si vous souhaitez jouer en coop’ ou en compétitif. C’est souvent mieux de faire du coop’ au départ pour ensuite se lancer dans le compétitif, mais Turing Machine est accessible directement en mode compétitif.

Tour de jeu

Au début de chaque tour, chaque joueur choisit trois cartes perforées réalisant un code qu’il veut tester dans 3 couleurs différentes. Exemple : 1 jaune, 2 bleu, 3 violet …. Les cartes sont chacune au nombre de 15, numérotées de 1 à 5 et chacune de 3 couleurs différentes doublées des symboles triangle, carré et rond pour représenter les couleurs sur tous les éléments de jeu.

Phase du test de la Machine : On superpose les 3 cartes perforées choisies de telle sorte que l’ensemble laisse entrevoir un trou visible. On choisit le vérificateur correspondant au test que l’on veut faire. On le place derrière les 3 cartes. 

Si le code répond positivement à l’une des suppositions de la carte Critère testée, une coche verte apparaît, sinon c’est une croix rouge.

On note les résultats sur la feuille de score très complète pour cela. C’est essentiel.

Attention : Il y a au minimum 4 Vérificateurs disponibles (davantage dans les défis plus relevés) mais on ne peut en interroger que 3 maximum. Et si un seul suffit, il ne faut pas tester les autres… Cela influencera le scoring.

Mais même si le résultat est positif, reste à savoir laquelle des suppositions de la carte Critère est juste ; c’est alors tout un travail de déduction qui commence pour éliminer au moins une possibilité, avant d’enchaîner avec les autres vérifications et de tester d’autres codes les tours suivants.

Fin de partie

Pas de course de vitesse ici. On joue tous en même temps et à la fin d’une manche on indique simultanément (pouce vers le haut ou pouce vers le bas) si on pense avoir trouvé le code mais attention, si en vérifiant ce n’est pas le cas, on risque d’être éliminé illico. Si plusieurs joueurs ont trouver dans le même tour, est vainqueur celui qui a utiliser le moins de vérificateurs sur toute la partie.

Le design très « informatique » sied parfaitement à l’ensemble, en plus d’être très lisible.

Le vert, le blanc associé au 3 couleurs des numéros, cette sobriété, le choix d’une apparence à l’ancienne.

Tout coïncide pour un faire un jeu agréable à voir avant d’y jouer, même s’il ne laisse pas transparaitre une grande chaleur en terme de température des couleurs.

L’ergonomie générale est quasi-irréprochable avec une empreinte « informatique » sur le titre qui s’avère propre et moderne, avec un beau clin d’œil à l’analogique (les cartons de contrôle ajourés) et avec la fermeture de la boîte qui reprend le concept du jeu pour valider ou pas le bon sens du couvercle. A ce sujet, la vidéo du Scorpion masqué est par ici 😉 https://fb.watch/inSHAssX1P/

Le matériel est de bonne qualité. Les cartes sont d’épaisseur standard, la machine centrale est en carton épais comme le support des cartes perforées – à assembler -, le bloc de notes est assez épais en recto-verso, un feutre qui fonctionne bien.

Chefs de projet, graphiste, maquettiste et j’en passe ont fait du bon travail. Bravo.

Un conseil : photocopiez, imprimez, plastifiez les feuilles du bloc fourni car vous en viendrez vite à bout.

Pas de vraiment de (ma)thématique.

Un code à trouver avec une machine analogique, voilà le thème. On la pratique, on est dedans, nous sommes la machine…

On est dans l’algorithme et ce jeu rend en plus hommage à Alan Turing qui en est un peu (euphémisme) à l’origine de son développement et de son application dans le monde de ce qui sera l’informatique.

Un article sur le sujet par ici => https://itinnovdesign.com/les-algorithmes-et-le-debut-de-linvention-de-la-machine-la-machine-de-turing

Car dans Turing Machine, on a bien sûr utilisé un algorithme pour créer les multiple codes et leurs vérificateurs (eux contrôlés, validés, créés par les humains).

On connait peut-être mieux Turing pour le lien qu’il avait avec le décryptage des messages de la machine Enigma et par l’élaboration de ce que l’on appellera le Test de Turing.

Le test de Turing est un test permettant de vérifier la capacité d’une machine à faire preuve de signes d’intelligence humaine.

Il ne faut pas croire que l’on passe ici le test de Turing. Pas d’intelligence artificielle à l’horizon. Dans Turing Machine, je dirais plutôt l’inverse à savoir que ce jeu est un test permettant de vérifier la capacité à un joueur à faire preuve de signe d’intelligence qu’une machine peut vérifier, valider 😉

Enigma est une machine électromécanique portative servant au chiffrement et au déchiffrement de l’information. Elle fut inventée par l’Allemand Arthur Scherbius et fut utilisée principalement par l’Allemagne nazie (Die Chiffriermaschine Enigma) pendant la Seconde Guerre mondiale. Le terme « Enigma » désigne en fait toute une famille de machines, car il en a existé de nombreuses et subtiles variantes, commercialisées en Europe et dans le reste du monde à partir de 1923. Elle fut aussi adoptée par les services militaires et diplomatiques de nombreuses nations. La machine était réputée inviolable selon ses concepteurs.

D’après Wikipedia

Et il y a bien concordance entre le thème et la mécanique de jeu. Et il faut dire que Yoann Levet est un adepte des jeux de déduction : jetez un œil à la gamme Logic de Bankiiiz avec Logic Birds (déduction de placement sur un ligne) et Logic Hotel (déduction de placement à un étage) et dans la série d’autres vont suivre comme Logic Jungle qui joue sur la déduction en 3 dimensions. Et du côté de Fabien Gridel, informaticien, les algorithmes, il a du en manger quelque peu me semble-t-il pour élaborer celui de Turing Machine.

C’est en jouant à Cryptide plus particulièrement que l’idée est venue aux auteurs d’essayer de réaliser un jeu de déduction plus juste dans les chances de victoire de chacun, un jeu où la mécanique permet la mise en œuvre du plaisir de la déduction, de la pertinence des choix qui doit être récompensée, avec un défi intellectuel que le jeu doit représenter.

Un Mastermind XXL

Tout part d’un algorithme qui permet de trouver des ensembles de lois qui permettait de trouver des codes. Avec comme base un code à 3 chiffres à trouver, des chiffres de 1 à 5, de 3 couleurs différentes, des « critères » à vérifier et des « Vérificateurs ».

On pose l’hexagone représentant la machine au centre de la table et on sélectionne une énigme dans le livret de règles ou sur le site web. On prend les cartes rectangulaires demandées par l’énigme (les critères) et on les pose aux emplacements A à D ou jusqu’à F, pour les énigmes les plus difficiles. On prend les cartes carrées indiquées (les vérificateurs) qui vous permettront de vérifier vos propositions.

La mécanique est simple sur le papier : on lit attentivement ce qui est écrit sur les cartes Critères. Il est même fortement conseillé de se les expliquer mutuellement pour éviter toute incompréhension. Certaines d’entre elles méritent qu’on s’y arrête un petit temps.

On écrit sur sa feuille de déduction une proposition de 3 chiffres de 3 couleurs différentes sur sa feuille et on prend les 3 cartons perforés correspondant aux chiffres. Lors d’un tour, on peut « poser » jusqu’à 3 questions mais bien sûr avec le même set de cartes perforées juxtaposé.

Pour vérifier, il s’agit de positionner la carte Vérification de chaque critère de vérification derrière les trois cartes perforées choisies. Il y a des petits symboles détrompeurs qui nous aident à mettre tout dans le bon sens. Le vérificateur indique alors dans un petit carré soit que le test réussit (coche verte), soit que le test échoue (croix rouge).

On note les réponses obtenues sur sa feuille. Votre tour est joué. Il y a 3 emplacement différents pour y noter les résultats : le vérificateur utilisé, les valeurs que l’on peut barrées, le cheminement de nos déductions.

L’élément clé : Bien comprendre ce qu’une réponse vous donne comme information et ce qu’elle ne vous donne pas

Exemple : je fais une proposition pour la combinaison : 543 => 5 (triangle) bleu – 4 (carré) jaune – 3 (rond) violet et je vais le soumettre à la machine selon les critères qu’elle me propose dans la mise en place choisie.

Par exemple : Le 1er chiffre est pair ou impair : si je lui propose 543, elle va me répondre vrai ou faux selon ma proposition. Elle ne me donne pas de quel chiffre il s’agit. Si elle me répond vrai, j’en déduis simplement que le 1er chiffre est bien impair mais je ne connais pas la valeur de ce chiffre. Donc 1, 3 ou 5.

Ensuite je peux interroger un 2ème vérificateur avec le même proposition. Si un autre vérificateur compare la valeur jaune à 4, c’est de savoir si le carré jaune est inférieur, égal ou supérieur à 4. Là en me répondant faux avec un 4 jaune, je sais que le jaune vaut 1, 2, 3 ou 5.

Je pourrais m’arrêter là mais je peux si je le souhaite utiliser 3 vérificateur sur les 4 de ce niveau de codage.

Je continue avec le vérificateur qui demande le nombre de 4 qu’il y a dans le code. Il me répond vrai. Donc ça me dit qu’il y a bien 1 de 4 dans ma proposition.

J’en déduis l’éléments suivants : comme je sais que mon premier chiffre vaut 1, 2, 3 ou 5 (1er Vérificateur) et que mon jaune ne vaut pas 4 (2ème Vérificateur), il me reste que le 3ème chiffre qui ne peut valoir que 4 puisqu’il m’est précisé qu’il y a de toute façon un 4 dans le code.

Au deuxième tour, je proposerai une autre combinaison incluant déjà forcément un 4 violet (rond). Et pour les 2 autres chiffres, le 4ème vérificateur (celui qui n’a pas été utilisé) sera surement intéressant à tester.

La force de Turing Machine, c’est que chaque critère est forcément utile pour connaitre la valeur du code. Mais quand l’utiliser, comment bien l’utiliser, il vous faudra quelques essais pour bien comprendre la subtilité des choix cruciaux. Et comme il y a 7 millions de combinaisons à jouer dans des modes allant jusqu’au mode enfer et cauchemar (que je n’ai pas encore testé), vous avez de quoi progresser. Mais je ne vous conseille pas de tenter ces deux derniers modes car ils comportent volontairement des cartes parasites vous empêchant de progresser facilement.

Le paradoxe du faux

Et attention au paradoxe du faux, c’est à dire une fausse interprétation d’une réponse en éliminant des chiffres ou des critères qu’il n’aurait pas fallu éliminer. Sur le site du Scorpion masqué il y a une belle fiche expliquant cela.

C’est par ici =>

Il faut comprendre que la machine répond toujours par rapport à la proposition que vous faites et uniquement pour une couleur précise (même si vous ne savez pas laquelle) et non pour toutes les couleurs.

Noter, tout noter

Dernier point crucial : La prise de note est essentielle par rapport à chaque critère interrogé. Si one remplit pas correctement la feuille, on ne peut pas facilement gagner. On pourra réussir en mode coopératif, mais en compétitif, quelqu’un de plus rigoureux que vous aura toute les chances de vous doubler. Si vous oubliez d’éliminer les numéros lors d’une vérification, vous perdrez forcément au moins un tour.

LA règles est hyper simple mais c’est sa compréhension/interprétation qui peut porter à confusion. Il faut bien intégrer la mécanique de déduction qui suppose qu’on interroge la faisabilité d’une situation par rapport à une proposition. C’est beaucoup plus pêchu qu’un Mastermind !

La mise en place est rapide si le rangement a été correctement fait lors de la partie précédente. En effet, il est impératif de bien remettre dans l’ordre les cartes Critères (il y en a 48) mais surtout les vérificateurs (il y en a 95).

Des cales ou inserts cartonnés permettent de tout faire tenir sans que cela bouge de trop dans le boîte.

Verdict ?

Ce que j’ai ❤️

• La logique de conception incroyable derrière le gameplay.
• De la déduction qui peut vous pousser dans vos retranchements. On essaie, on déduit, on retente autrement, on redéduit et finalement, non sans fierté, on annonce avoir réussi à craquer le code !
• Un jeu sans réel thème mais qui a « de la gueule » sur la table.
• En coopératif, c’est du 120% interactif.
• Le choix d’édition analogique avec ses cartons perforés qui colle parfaitement au sujet et au fonctionnement global du jeu. 
• Un esprit jeu de course qui sait générer une vraie émulation à table malgré l’introspection obligatoire qu’impose le jeu.
• Du presque 100% analogique à part l’utilisation du téléphone pour générer et vérifier les autres codes à cracker (mais le téléphone ne sert qu’à ça, un peu comme dans unlock).
• Casser les codes, résoudre des énigmes logiques, passer 20 minutes totalement concentré sur une feuille de notes pour relier des indices entre eux.
• Une expérience aussi éprouvante que jouissive, doublé par une rejouabilité dingue avec les multiples moyens de configurer ses parties.
• Un jeu qui brille par son originalité. Aucun jeu ne ressemble à Turing Machine. Et on se rend vite compte du travail titanesque qu’il y a derrière.

Ce que j’ai 💔

Je dirais … des détails :

• Si vous avez horreur des chiffres, de devoir faire des déductions basées sur des opérations mathématiques (mêmes simples) ou si vous n’avez tout simplement pas la fibre « cartésienne », vous ne prendrez aucun plaisir à jouer.
• Certaines cartes avancées qui manquent un peu d’explications. Si les premiers casse-têtes peuvent se résoudre en deux tours de jeu, les Vérificateurs au chiffre « élevés » peuvent vite devenir – trop – retors pour certains.
• Jeu accessible mais un apprentissage qui peut prend un peu de temps. Des règles qui tiennent sur 3 lignes mais un concept pas simple à expliquer, et surtout un jeu qui demande une concentration à toute épreuve.
• Allergiques à la déduction ou aux jeux sans réel thème, passez votre chemin.
• Les solutions des 20 codes dans la boîte sont données directement à la différence de l’appli qui ne donne pas la réponse mais qui dit seulement si la proposition est vraie ou fausse.

Conclusion

Alors oui, éditer jeu où vous devez trouver un code à grands renforts de déductions tout en interrogeant une machine centrale, ce n’était pas joué d’avance ; mais Yoann Levet, Fabien Gridel et l’équipe du Scopion Masqué y ont cru et ils ont eu raison.

Alors oui, les allergiques à la logique, aux casse-têtes et aux jeux de déduction sous toutes leurs formes ne s’y retrouveront pas mais ils seront tout de même admiratifs du travail d’édition fait autour de ce jeu aux 7 millions de défis.

Alors oui, la première approche de déduction peut être déroutante mais à force de persévérance, l’illumination vient et le plaisir de jeu n’en sera que décuplé.

Alors oui, Turing Machine est l’expression du génie de la création ludique par des game designers de génie. Aucun jeu ne lui ressemble. J’en déduis qu’il a bien sa place pour obtenir l’As d’Or Initié 2023.