[Test] Near and Far, Aventuriers de la Dernière Ruine

2-4 joueursRyan Laukat
12 ansRyan Laukat
1 à 2 heuresLucky Duck Games
aventureMédiéval fantastique
53€95 chez , 53€90 chez mille et un jeux,
56€50 chez magic bazard
et dans votre boutique de jeux favorite !
Near and Far

Depuis que Near and Far a été financé sur Kickstarter en 2017, ce jeu me fait de l’œil. Il avait à l’époque réunit 520 000 $ pour 7 200 contributeurs. J’ai bien failli pledger à l’époque mais faute de finances et pour un jeu narratif, l’anglais était un soucis. Alors j’ai passé mon tour à l’époque. Alors quelle ne fût pas ma surprise, 3 ans plus tard de le voir débarquer en français chez nos amis canards chanceux.

Ce qui m’avait séduit à l’époque, c’est ce livre atlas. Je trouve ce concept vraiment excellent, et les jeux qui l’utilisent comme Histoire de Peluches ou Aftermath m’attirent tout particulièrement. C’est aussi les magnifiques illustrations de Ryan Laukat qui m’avaient séduit, ce style si particulier et ses couleurs tout en camaïeu de bruns, de verts et de bleus.

Pour la petite histoire, Near and Far est la suite de Above and Below, kickstarté en 2015 et localisé en français par Lucky Duck également et sorti dans nos crèmeries fin 2020. Les deux jeux se déroulent dans le même univers, même s’il a été plus développé dans Near and Far. Above and Below est un jeu de construction narratif tandis que Near and Far est bien plus un jeu d’aventure. Notez que les compagnons dans Near and Far sont compatibles pour le jeu Above and Below.

Un peu à la manière d’Indiana Jones, dans Near and Far, les joueurs incarnent donc des aventuriers qui partent à la recherche de la Dernière Ruine. En mode campagne, c’est au bout de 10 ou 11 scenarii que les joueurs atteignent leur destination en passant pas autant de paysages différents allant de collines verdoyantes aux marécages sordides ou aux bords de mer. Les joueurs vont donc combattre des bandits, installer des campements, creuser une mine, construire des artefacts, installer des routes commerciales, le tout pour gagner des points de voyage et gagner la partie, voire la campagne.

Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?

• 4 dés
• 4 cartes de chef
• 1 plateau ville recto verso
• 4 plateaux individuels
• 4 animaux de compagnie
• 18 jetons de quête
• 21 jetons de nourriture
• 32 jetons de faction
• 40 cartes du mode arcade
• 12 jetons d’oiseaux
• 20 pièces de camp en bois
• 8 marqueurs de réputation
• 1 pion premier joueur
• 31 cartes du monde
• 4 marqueurs de cœur en bois
• 8 personnages
• 55 cartes artefact
• 24 cartes personnages
• 36 cartes de trésors
• 12 carte de menace
• 1 atlas avec 11 régions
• 1 livre des histoires
• 1 bloc de feuilles personnages
• 1 livret de règles

Comment on joue à Near and Far ?

Avant de mettre en place la partie, il convient de choisir le mode de jeu :

  • Mode Arcade pour des parties indépendantes les unes des autres
  • Mode Campagne pour une aventure complète et des parties liées entre elles
  • Mode personnage où l’on va suivre les 8 personnages inclus dans le jeu
La mise en place

Pour mettre en place Near and Far, on commence par placer le plateau ville et l’atlas à la page choisie pour la partie au centre de la table.

On place toutes les ressources et les jetons faction à portée des joueurs. Chacun choisit un personnage qu’il placera sur le plateau ville. On place les tuiles oiseaux sur l’emplacement dédié et on pioche au hasard 5 tuiles compagnons du sac qu’on dispose sur les emplacements dédiés du plateau ville.

On trie les cartes menaces et on les place sur l’emplacement dédié de l’atlas. On met de côté les cartes chef et les cartes boss.

Chaque joueur prend les marqueurs campements de la couleur choisie, la tuile animal de compagnie, 3 pièces d’or et le marqueur cœur et les place sur son plateau individuel. On distribue 5 cartes artefacts au tout le monde, puis on draftera ces cartes. On donne 2 cartes artefacts avancés. Les joueurs peuvent défausser autant de cartes artefacts qu’ils le souhaitent.

Le tour de jeu

A son tour, chaque joueur peut :

Visiter la ville, il place alors son personnage sur :

  • L’hôtel de ville : Permet d’échanger des ressources, de défausser des cartes artefacts ou faire progresser sa réputation en échange d’or ou de gemmes
  • Le Saloon : Permet de recruter des compagnons en échange d’or. Les compagnons permettent d’apporter leurs compétences au groupe (combat, habileté, etc…)
  • Les écurie : Permet d’acheter un oiseau porteur en échange d’une ration. Ils permettent de voyager plus loin sur l’atlas et de porter des trésors.
  • Le magasin général : Le joueur gagne une pièce ou pioche 4 cartes artefacts, puis en défausse le nombre qu’il souhaite (de 0 à 4).
  • La ferme : Le joueur gagne 1 ration par symbole « main » présent dans son équipe active.
  • La hutte du mystique : Permet de piocher une carte trésor si le joueur possède un oiseau porteur.
  • La mine : Le joueur va miner et installer des campements dans la mine pour gagner de l’or et des gemmes.

Un lieu ne peut accueillir qu’un joueur à la fois. Un duel sera déclenché et cas de cohabitation, ce qui permet de gagner ou de perdre de la réputation. Celle ci permet de gagner des points de voyage si elle est positive. En cas de réputation négative, pas de malus, mais elle permet de construire certains artefacts.

Partir à l’aventure, il place alors son personnage sur la ville de Thorne et compte le nombre de cœurs présent sur sa fiche et sur son équipe. Il peut alors :

  • Se déplacer : d’un nombre de cases égale au nombre de flèches sur sa fiche et son équipe plus 2. A chaque fois que le joueur quitte une case dépourvue de campement, il doit dépenser un cœur.
  • Combattre une menace : si le joueur se déplace au dessus d’un symbole menace, il doit la combattre. Il compte alors le nombre de symboles épées, additionne le résultat d’un dé lancé. La somme doit égaler le chiffre de la carte menace. Il existe des moyens de contourner une carte menace.
  • Collecter un trésor : A chaque fois qu’un personnage se déplace au dessus d’un symbole de trésor, s’il a un oiseau porteur, il peut piocher une carte trésor.
  • Accomplir une quête : Si le joueur arrive sur un espace contenant une quête, il peut tenter de la résoudre. Un autre joueur lit alors la quête indiquée sur le plateau qui présente 2 choix. Le joueur choisit l’une des possibilités et tente de réussir le défi en lançant un dé et en ajoutant les icônes compétences requises.
  • Construire un campement : au prix de 3 cœurs.
  • Etablir une route commerciale : S’il y a un campement sur chacun des espaces d’une route commerciale, elle est établie. Le ou les joueurs qui l’ont établie gagnent des points de voyage.

A tout moment, un joueur peut construire un artefact en défaussant les ressources demandées. Ils apportent des symboles compétences ou des pouvoirs spéciaux et rapportent des points de voyage.

La fin de partie :

La partie se termine quand un joueur a posé tous ses campements. On termine le tour de table et on compte les points de voyage gagnés avec :

  • Les campements placés
  • Les routes commerciales
  • Les artefacts
  • Les menaces
  • Les autres bonus de cartes
  • Les pièces/gemmes/jetons faction/chefs
  • La réputation
  • Les bonus plateau joueur

On soustrait 1 point de voyage par artefact dans sa main qui n’est pas construit.

La fin de la campagne

A la fin de tous les scenarii, le joueur qui a le plus de points de voyage cumulés gagne la campagne.

Est-ce que c’est bien ?

Ce que j’ai ❤️

  • Il y a tellement de choses à faire dans Near and Far
  • Le style particulier mais sympa des illustrations
  • La qualité du matériel
  • On est happé par l’aventure
  • 3 modes de jeux, de quoi bien renouveler l’expérience
  • Toutes les actions sont intéressantes et permettent de gagner des points de voyage
  • Les quêtes…

Ce que j’ai 💔

  • … Qui peuvent se répéter si on joue plusieurs fois le scenario
  • Les pions campement qui se baladent sur la fiche perso
ze meeple

Design

J’adore le design de Near and Far ! Même si je suis conscient que tout le monde n’aimera pas les illustrations des personnages, je les trouve particulièrement réussies. J’aime aussi beaucoup le parti pris de la teinte générale du titre : Marron/beige et bleu, avec des touches de vert. C’est zen, ça n’agresse pas les yeux et ça donne une unité générale au jeu qui est très plaisant.

Il y a peu de texte sur les cartes et l’iconographie est claire et explicite, c’est bien ! Je pense que le jeu est Daltonien Friendly et les divers éléments sur le matériel sont suffisamment gros et différents entre eux pour que les personnes déficientes visuellement puisse profiter du titre.

J’aime beaucoup le fait que chaque personnage a un design différent et le choix des différentes races et original, ça change du nain, de l’elfe et de l’orc. Dans l’ensemble, le choix des différents éléments graphiques est original et particulièrement bien trouvé, avec une pointe d’humour et de références (l’oiseau qui fait furieusement penser à Final Fantasy) comme l’animal de compagnie Ornithorynque.

Dans l’ensemble, le jeu est très agréable à regarder, et donne vraiment envie de l’acheter. La couverture de la boite intrigue suffisamment pour qu’on s’y intéresse sur l’étal du magasin. Near and Far dans mon Top 10 des jeux les plus beaux.

ze meeple

Qualité du matériel

La qualité du matériel est juste dingue ! On sent bien que le jeu a été Kickstarté. Je le dis souvent, mais force est de constater qu’un jeu qui passe par une plateforme de financement participatif est souvent de meilleur qualité que les autres (pas toujours, hein, mais souvent). En tout cas c’est la cas ici.

Les cartes sont de la bonne épaisseur et nous avons le fameux linen finish, cher à mon cœur. D’ailleurs, et c’est la première fois que je vois ça, tout le matériel a le linen finish, même les jetons en carton. Ca donne une impression de qualité exceptionnelle.

Les jetons campements en bois sont standard ainsi que les dés (qui ont le coin arrondi, comme je les aime). Les gemmes en plastique sont de bonne qualité et constituent un ajout sympa (notez qu’une version des gemmes en carton est présent dans la boite pour ceux qui préfèrent).

J’ai rarement été aussi impressionné par la qualité d’un jeu que pour Near and Far ! Bravo !

Thème

J’aime bien le thème de Near and Far. On est dans du médiéval fantastique sans trop de magie. On retrouve des peuples anthropomorphiques et l’auteur/designer s’affranchit de tous les classiques du genre pour notre plus grand bonheur. Ici, point de nains, d’elfes ou d’orcs mais plutôt des hommes lézards, hommes sanglier, hommes ce-que-vous-voulez. C’est vraiment bien de se départir des trop classiques éléments de la fantasy.

Near and Far me fait penser à un mélange d’Indiana Jones et du Seigneur des Anneaux. On a vraiment l’impression de partir à l’aventure à la recherche d’artefacts. On revient souvent en ville pour faire le plein mais à un moment, il faut voyager et changer de pays entre deux parties, ce qui donne cette impression de voyage.

L’univers de Near and Far et Above and Below est un peu plus fouillé avec cet opus, on a même droit au nom du monde en question : Arzium. Ca fait plaisir d’en découvrir un peu plus sur cet univers qui pourrait être vraiment très riche s’il était un peu plus développé au fil des jeux et des extensions. En tout cas, cet univers donne envie d’en savoir plus et de s’y plonger. Le lore, les légendes, les factions d’Arzium sont introduits dans cet opus et ça c’est vraiment bien !

ze meeple

Mécanique

J’adore jouer à Near and Far ! C’est le genre de jeu où on est un peu perdu au début, il y a tellement de choses à faire qu’on ne sait pas par quoi commencer ou quels objectifs on se fixe. Puis au bout de quelques tours, on comprend vite ce qu’il faut faire et pas quoi commencer pour s’assurer des voyages longs et rentables ou une production de ressources qui permet de construire des artefacts. Le jeu me fait penser à de l’Open World, où le joueurs est libre de faire ce qu’il veut, dans l’ordre qu’il veut. Il y a même des quêtes secondaires qui se substituent à la principale le temps de l’accomplir.

Un peu à la manière d’explorateurs ou d’alpinistes, on va préparer notre voyage dans la ville pour recruter des sherpas compagnons qui nous aiderons à vaincre des bandits ou à effectuer accomplir des quêtes. On va aussi collecter des ressources, de l’or et des gemmes. N’hésitez pas à passer plusieurs tours à vous préparer en ville avant de partir, sinon votre voyage risque d’être de courte durée. Recruter les bons compagnons vont vous faciliter l’exploration et celle ci est essentielle pour d’une part mettre fin à la partie, mais aussi pour accumuler beaucoup de points de voyage.

Car c’est bien la substantifique moelle de Near and Far : voyage et disperser ses campements sur la carte. Mais attention vos campements serviront aussi aux adversaires, alors disposez les avec stratégie.

Vous le comprenez, il y a une multitude de choses à faire dans Near and Far et vous ne pourrez pas tout faire. Vous vous retrouverez régulièrement en fin de partie à vous dire « mince, j’ai pas eu le temps de faire telle ou telle chose » ou encore « la prochaine fois j’essaierais de faire ça ». Et c’est là que le jeu parvient à vous ferrer et vous aurez envie de refaire une partie pour explorer un autre aspect du jeu, puis une autre pour découvrir une autre carte.

Quand on parle d’une série, on dit qu’il faut 3 épisodes pour être accroc, dans Near and Far un seul suffit. Ce qui rend accroc très vite, c’est le système de quêtes avec une histoire intéressante et des quêtes liées aux endroits où elles se déroulent. On a très vite envie de toutes les faire et on recommencera une partie pour compléter notre collection des quêtes accomplies. En effet, on ne fera pas toutes les aventures d’une page en une seule partie.

Gardez à l’esprit que Near and Far est un jeu compétitif. Même s’il ressemble à un jeu coopératif, il n’en est rien. C’est bien le joueur ayant le plus de points de voyage en fin de partie et en fin de campagne qui gagnera in fine. Vous ne pourrez donc pas lambiner au risque de vous faire voler la victoire. Il vous faudra donc être efficace sur toutes vos actions et surveiller étroitement l’avancée de la partie avec le déploiement des campements.

Near and Far est donc un jeu avec une belle mécanique, narratif et compétitif, un vrai régal avec un goût de reviens-y fort agréable.

Simplicité des règles

Les règles de Near and Far sont relativement simples prises une à une, mais il y en a beaucoup et elles s’imbriquent toutes les unes dans les autres. Aussi le jeu est plutôt à proposer à un public expert. Heureusement le livret de règles, s’il contient pas mal de pages, est bien fait avec des exemples illustrés. Il est assez digeste et se lit facilement.

Après quelques tours de jeux, les règles ne sont plus un problème et aucun retour à la règle n’est nécessaire.

Mise en place / Rangement

Il y a beaucoup de matériel à installer dans Near and Far, alors fatalement la mise en place est assez longue, mais elle se fait de manière fluide et logique. Je vous conseille vivement d’ensacheter les éléments ou de faire des boites en origami pour organiser le jeu et l’installer plus rapidement. Un insert est disponible pour tout organiser, il accueille aussi l’extension les Mines D’ambre d’après les photos.

Conclusion

coup de coeur

Near and Far est un excellent jeu d’aventure, de collecte et de gestion de ressources. Narratif et compétitif, votre personnage va vivre de chouettes aventures à la recherche de la dernière ruine. Dans un univers bien à lui et servi par une direction artistique superbe (de mon point de vue), Near and Far vous demandera de faire plein de choses pendant la partie, et vous ne réussirez pas à tout faire. 3 modes de jeux sont proposés pour s’adapter à toutes vos envies. Si vous cherchez un jeu d’aventure riche mais pas trop complexe, compétitif avec des parties qui ne durent pas 3 heures, jetez un œil sur Near and Far, vous ne le regretterez pas !

Notez que ce jeu était présent dans la box Le coffre des joueurs n°16

Testeurs : Arnaud, Carole

Arnaud

D’autres avis sur Near and Far :

Vous aimerez aussi...

4 réponses

  1. Juju dit :

    Enfin Ryan Laukat voit ses jeux traduits en français. Il est passé bien trop longtemps inaperçu chez nous: above and below, city of iron, islebound, lost world…c’est déjà « vieux » tout ça mais son univers est vraiment excellent. Il est designer et dessinateur! TOP

    • Arnaud dit :

      Merci du commentaire ! Oui en effet, ses jeux sont top et j’ai hâte qu’il développe un peu plus l’univers qui peut être riche 😊

Laisser un commentaire