[Test] Les Apaches de Paris. Devenez le Boss des « caille-ra » parisiennes d’antan

2-4 joueursAlain Ollier
8 ans et +Tony Rochon
45 minutesLes Tontons Joueurs
Bluff, placement, déplacement,
déduction
Paris, gangs, policier
32,50 € chez et dans

Tout début du 20ème siècle… Issus des faubourgs de Paris, dans un contexte économique et social catastrophique, sans éducation et livrés à eux-mêmes, des jeunes liés par leur quartier d’origine se regroupent pour créer les gangs de Ménilmontant, de Montmartre ou d’ailleurs… Ils sont appelés « Les Apaches de Paris » en référence aux Apaches de Geronimo.

C’est dans cet univers un peu secret, en plein cœur du vieux Paris de 1907 que nous plonge l’éditeur auvergnat Les Tontons Joueurs (si vous voulez en savoir plus sur eux, voici l’article sur Undécent). Après avoir signé le jeu de cartes The Boss en 2010, Alain Ollier et Tony Rochon reviennent avec une version jeu de plateau rethémisé, refondu, pour sublimer une belle expérience de jeu basée sur le bluff, et là la stratégie de placement et la majorité.

Serez-vous tacticien, bluffeur, intuitif, prudent, courageux ou tout cela en même temps ?

Dans les Apaches de Paris, on nous propose de nous glisser, le temps d’une partie de 45 minutes environ dans la peau d’un chef de gang « d’Apaches » et devenir maître de quartiers de Paris pour vous enrichir. A votre tour de jeu placez ou déplacez vos Apaches et, malgré vos incertitudes, développez votre stratégie grâce aux informations dévoilées progressivement par chaque joueur. Votre objectif : trouvez les « planques » restantes les plus lucratives. Mais attention aux pièges, aux bandes rivales et aux sergents de ville ! Allez, astiquez vos chaussures – car la Apaches ne manquaient pas de le faire – et en avant pour les menus larcins.

Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?

Apaches de Paris
  • 1 Plateau de jeu puzzle en 4 parties représentant 9 quartiers plus d’autres lieux de Paris
  • 45 Pions «apaches» de 4 couleurs différentes en médium teinté
  • 4 jetons «bourgeois»
  • 31 Tuiles «planques» de 7 couleurs différentes
  • 60 Billets de banque de 5, 100 et 500 francs
  • 4 Porte-feuilles
  • 4 jetons «sens interdit»
  • 1 Règle de jeu

Comment on joue à Les Apaches de Paris ?

Mise en place

On assemble les 4 pièces du plateau.

On configure le jeu en fonction du nombre de joueurs en se référant au tableau de mise en place. A 4 joueurs on utilisera tous les quartiers, à 3 joueurs on placera des jetons d’interdiction sur 2 quartiers, à 2 joueurs on en placera sur 3 quartiers. A noter que pour les configurations à 2 et 3 joueurs, des configurations alternatives sont proposées pour plus de variabilité. C’est bien pensé.

Chaque joueur prend son matériel à sa couleur : 7 meneurs, 3 novices, son portefeuille sous lequel il place 500 francs. 5 recrues de couleur noire sont placées à proximité du plateau (ce sont les renforts). On détermine un premier joueur qui reçoit le jeton éponyme. Il changera au début de chaque manche dans le sens horaire.


On classe les tuiles planque par couleur. On les place en tas, toiture visible sur les quartiers de leur couleur et on en retire une par quartier que l’on met de côté pour toute la partie. On place face cachée les jetons bourgeois sur la quartier 8 (il n’y a pas de planques).

Chacun prend chacun son tour une planque de son choix prise depuis un des quartiers jusqu’à épuisement des planques. On les garde devant soi face cachée (toit visible) bien entendu.

Précision : La partie est composée de 3 manches composées chacune de 6 tours.

Tour de jeu

C’est simplissime, à tour de rôle dans le sens horaire, on réalise de 1 ou 2 actions :

1 action facultative parmi 2 possibles :
– Placer autant d’Apaches de sa réserve dans un seul quartier à condition de ne pas créer d’égalité avec les autres gangs présents.
– Déplacer 1 ou 2 Apaches d’un quartier à un autre à condition de ne pas créer d’égalité ni en arrivant ni en partant (on peut laisser un quartier vide).

1 action obligatoire :

On choisit une des planques qui est devant soi (celle de son choix), on la montre aux autres joueurs et on la pose à l’emplacement correspondant du plateau. Cela fait une planque recouverte et donc inaccessible aux gains de fin de manche.

Précision : les 3 novices de sa réserve ont la même valeur que les meneurs une fois posés mais on les joue une fois par partie, et ils doivent être toujours accompagné d’un meneur de sa couleur ; ils ne seront jamais tués, blessés ou emprisonnés – ce sont des sacrés filous …-, ils peuvent se déplacer mais uniquement pour rejoindre un quartier avec un meneur de sa couleur.

Fin de manche

Quand toutes les planques sont posées, la manche se termine. Il y a donc 6 tours de jeux puisqu’on a 6 planques chacun à poser. Lors de ce dernier tour de manche, l’ordre de pose peut changer et c’est bien pensé car ça apporte un peu de tension : on joue du premier au dernier dans l’ordre décroissant du nombre d’Apaches restant devant eux (en cas d’égalité, l’ordre est fixé par le sens horaire à partir du 1er joueur). Cela apporte un rééquilibrage et une dimension de bluff plus intéressante.

On passe alors aux gains et aux pertes de fin de manche : le joueur qui est majoritaire dans un quartier avec ses meneurs, ses novices et ses renforts s’il y en a, applique l’action déterminée par la planque non recouverte. C’est évidement ce sur quoi chacun s’était focalisé durant toute la manche : être majoritaire sur quelque chose qui nous est positif.

  • Les gains : ce peut être gagner de l’argent, cambrioler des objets de valeur – donc vendus (là on jubile de faire entrer de l’argent dans son portefeuille), voler les autres gangs présents (là les autres sont vénères) ou récupère 2 renforts qu’on est obligé d’utiliser lors de la manche suivante (il s’utilise comme un novice).
  • Les pertes : cela ne concerne que les meneurs (donc ni novice, ni renfort ). S’il est blessé, il va à l’hôpital pour une manche ; s’il est tué il va au cimetière .. définitivement ; s’il est placé en prison il y va pour la manche suivante mais peut être libéré plus tôt contre une caution de 150 francs à la fin d’un de ses tours de jeux (c’est bien pensé).

Il y a 2 quartiers sans planques qui apportent un peu de variabilité et ajoutent une dose d’incertitude :

  • Le quartier des bourgeois. Les « gonciers » s’y font détrousser … Problème, un des bourgeois est un agent de ville. Le joueur majoritaire choisit un bourgeois à dépouiller, regarde secrètement son « identité » : s’il n’est pas agent de ville c’est à la fin de la partie 200 francs de gain, sinon c’est moins 200 francs et un de ses meneurs part en prison … là ça fait mal).
  • Le quartier du receleur. Si vous êtes majoritaire dans ce quartier c’est 250 francs par cambriolage réussi lors de la manche et un renfort à utiliser lors de la manche suivante.

Puis on récupère ses meneurs et on défaussent les novices et les renforts utilisés. C’est important de ne pas tous les utiliser pendant le jeux car il y a un bonus de fin de partie à ce sujet.

Le pion 1er joueur passe à gauche et on remet les planques sur les quartiers comme pour la mise en place. La nouvelle manche commence.

Fin de partie

A l’issue de la 3ème manche, en plus de la résolution classique des gains et des pertes, chaque joueur reçoit 50 francs par Apache dans sa réserve (d’où l’intérêt de bien peser le pour ou le contre de les poser sur un quartier) ; cela peut concerner les Apaches qui sortent de prison ou de l’hôpital à l’issue de la 3ème manche. On n’oublie pas de comptabiliser ce qu’il y a sous notre jeton bourgeois. Celui qui a le plus d’argent gagne la partie. En cas d’égalité, celui qui a le plus d’Apaches l’emporte. Sinon, la victoire est partagée.

Voilà, pas mal non ?

Est-ce que c’est bien ?

Ce que j’ai ❤️

  • Des actions simplissimes à son tour de jeu : 0 ou 1 action facultative (placer, déplacer) puis une action obligatoire (révéler une planque pour la recouvrir et la rendre inaccessible pour les gains ou perte de fin de manche).
  • L’ajout durant la partie d’Apaches novices qui vous servent le temps d’une manche.
  • La durée de jeu bien optimisée. Le jeu n’est pas trop long, le temps passe vite et tout s’accélère sur la fin des manches.
  • La règle des placements et déplacements basée sur l’interdiction des égalités : ne pas créer d’égalité où l’on va et d’où l’on part et où l’on pose.
  • La règle de majorité pour gagner les butins, ou au contraire prendre le malus en fonction du dernier éléments restant du quartier.
  • Le thème de l’affrontement des Apaches de Paris, ces gangs de « caille-ra » du début du XXème qui faisait la une des journaux de l’époque.
  • Les illustrations (fiches personnages portefeuilles, couverture du livret, couverture de la boîte) et la direction artistique.
  • L’iconographie très claire des jetons.
  • Un jeu où il y a du bluff et qui pourtant plait aux joueurs qui n’aiment pas bluffer.
  • Le plateau puzzle qui, une fois assemblé, est très plat. Cela change des plateaux pliants certes plus épais mais qui remontent souvent. Moi j’aime bien.
  • Les quartiers de Paris très colorés qui rendent bien et qui donnent un air très frais à ce jeu pourtant très sérieux où on a le rôle des méchants dans un Paris désœuvré.
  • A 2 et 3 joueurs, des variantes de configurations de quartiers interdits différentes d’une partie à l’autre si on le souhaite.
  • La répercussion du type de gain à la fin de manche qui peut par exemple permettre de voler les autres gangs présents sur votre quartier s’ils sont minoritaires.
  • Un jeu créé, fabriqué et distribué en France : le label FEF (fabriqué en France).

Ce que j’ai 💔

  • Pas grand chose en fait.
  • Petit bémol. A 2 joueurs le jeu est moins tendu. On joue avec 3 quartiers de moins (certains sont interdits de jeu, on y place un jeton interdiction), donc moins de planques, moins de placements et déplacements. Mais c’est tout de même plaisant. Le jeu s’appréciera très bien à 3 (même s’il y a aussi 2 quartiers de moins) et se révèlera excellent, passionnant, à 4 joueurs.
  • Un jeu de bluff à 8 ans ce n’est pas forcément si évident. Je ne sais pas si leur capacité de déduction face à un adulte permettra, sans une dose de chance, de s’en sortir face à eux.

Design

Les illustrations, un peu caricaturales, sont une véritable ode aux portraits que l’on peut découvrir sur la butte Montmartre. Tony Rochon a véritablement croqué ces Apaches et m’a vraiment tapé dans l’œil ! Un exercice de style dans lequel il est passé maître. Les personnages ont de le « gueule » sur notre portefeuilles personnage. J’adore l’illustration de la couverture de la boîte, et de l’intérieur ; les illustrations en général et la couverture de la règle, beau clin d’œil au Petit journal, le quotidien le plus lu en France au début du XXème. D’une manière générale, la direction artistique est de très bonne qualité.

ze meeple

Qualité du matériel

Le matériel est excellent. Du fabriqué en France, testé en France, assemblé en France, mis en boîte en France. La totale. De toute façon, c’est un des crédos des Tontons Joueurs : En dehors du fait en France, point de Salut ! Des meeples en médium teinté de différentes couleurs, bien découpés … et qu’il a fallu trier avec leurs petites mimines ; une boîte à ouverture charnière qu’il a fallu surement assembler à une cadence effrénée, un assez grand plateau puzzle en 4 parties qui ne gondole pas, qui ne remonte pas et qui au verso laisse entrevoir – derrière le plan de Paris – le beau logo du jeu. Des billets oldschool en francs bien sûr – dommage qu’ils n’est juste pas la testure de vrais billets, c’eut été top ! Des cartes personnages prote-feuilles bien épaisses et des jetons carton de très bonne facture. Du très bon FEF : Fait En France (c’est écrit sur la boîte en bleu blanc rouge). Création, fabrication, distribution. Bravo, une réussite pour les Tontons Joueurs.

meeple vert

Thème

Sachez que les Apaches de Paris est un remake total du jeu de cartes The Boss par le même auteur Alain Ollier et le même illustrateur Tony Rochon. Un jeu sorti il y a plus de 10 ans. D’un jeu de cartes on est passé à un jeu de plateau plus profond et stratégique avec une refonte complète du matériel bien sûr, des mécaniques et du thème puisque The Boss mettait en scène les caïds de la pègre américaine. Du déjà vu alors que le thème des Apaches de Paris apporte quelque chose de neuf.

L’immersion est totale grace aux illustrations, au livret de règle et à la mécanique de jeu lié au bluff, au placement et dans votre quête des gains que vous souhaitez amasser. Ce gang de voyous parisiens a bel et bien existé. A la Belle Epoque, il menait la vie dure aux policiers. Il était alors considéré comme “la plaie de Paris” selon Le Petit Journal du 20 octobre 1907 (c’est cette référence au Petit journal que l’on trouve sur la couverture du livret de règle).

Le nom d’Apaches provient de la célèbre tribu indienne de Geronimo, connue pour son courage, mais aussi pour sa violence. On ne sait pas vraiment si ce nom est revendiqué par les jeunes hommes eux-mêmes ou s’il sont ainsi baptisés par la presse parisienne. Une chose est sûre cependant, au début du 20ème siècle, lorsque l’on parle des caïds parisiens, on n’a plus que ce nom à la bouche.

Vols, prostitution, meurtres, petits délits, bagarres entre bandes et bien sûr fêtes dans les bals musette : c’est ce à quoi ressemble leur quotidien. Fort heureusement, dans le jeu les Apaches de Paris, on s’en tiendra aux éléments les plus respectacles des actes de ces voyous de quartiers : la quête des plus gros butins. Ils vivent en périphérie, ne sont jamais chez eux, toujours fourrés dehors. Le soir, ils sortent en plein cœur de Paris pour commettre leurs méfaits. Leurs pires ennemis ? Le Bourgeois, le flic et le travail.

Après les travaux de Haussmann au 19ème, le coeur de Paris s’est gentrifié. Issus d’un milieu défavorisé, les Apaches sont originaires des portes de Paris. Ménilmuche (Ménilmontant), Villetouse (la Villette), Belleville ou la Butte Montmartre… Les différentes bandes dépendent donc des quartiers d’origine. C’est dans les “Fortifs”, entre la ville et la banlieue, que les Apaches se cachent et se retrouvent pour des règlements de compte ou des rendez-vous clandestins.

C’est pourquoi, chaque gang avait son surnom selon les coins de Paris : “Les Monte-en-l’air des Batignolles”, “les loups de la Butte”, les gars de Charonne”… Les bandes se battent d’ailleurs souvent entre elles et sont représentées par un chef toujours très charismatique, très soucieux de son honneur et de sa réputation, et souvent « vétéran » de tôle : car un passage en prison constitue un véritable titre de noblesse. Justement dans le jeu, vous pouvez risquez de passer par la case prison … attention aux sergents de ville. En signe de reconnaissance entre eux ils portent tous des inscriptions tatouées sur leur peau : “Vive l’anarchie”, “Mort aux vaches”, “Né sous une mauvaise étoile”…

A une certaine époque la presse a beaucoup parlé des exploits des Apaches alors que la Police était pratiquement impuissante face à ces voyous. D’ailleurs dans le jeu, la rivalité sera plus avec les autres gangs et vous n’aurez pas vraiement peur de la police. L’Apache n’a pas une mauvaise réputation auprès de tous : le petit peuple le soutient et admire les différentes bandes.

L’apacherie devient un véritable mode de vie et d’éducation. l’Apache est un escroc, un rôdeur, un cambrioleur… Il vit en marge de la société et a fui dès son plus jeune âge les bancs de l’école.

L’Apache est donc un adepte de la fête et n’hésite pas à venir s’encanailler dans les bals musette. C’est dans le centre, dans les quartiers de la “Bastoche” (Bastille) ou de la “Mouff” (rue Mouffetard) qu’il passe ses nuits. Il fréquente les quartiers “qui bougent”. “Sébasto” (Boulevard Sébastopol), est son QG. Il ré-investit les quartiers qui ont vu grandir ses parents et d’où ils ont été chassés. Dans le jeu on reconnaîtra aisément les différents quartiers du centre du Paris du début XXème.

Les « Loups de la Butte » (Montmartre)

l’Apache aime s’en prendre aux bourgeois. Il leur pique “leur oseille” ou “leur pognon”. Ils forment une mini-société dans Paris : au-delà de leur façon de s’habiller, de leurs quartiers, ils ont leur organisation et leur langage. Ainsi par exemple, pour communiquer facilement, sans éveiller les soupçons lorsqu’ils passent à l’action, les apaches apprennent à parler l’argot. Leur quotidien ? dévaliser les magasins, cambrioler une bijouterie, surprendre les promeneurs attardés et les alléger de leur bourse…et jusqu’au meurtre parfois s’ils y sont obligés.

Source : Parizigzag.fr

meeple vert

Mécanique

Les Apaches de Paris est un jeu de conquête de territoire. Il va falloir étendre son influence en plaçant ses meneurs pour s’assurer le contrôle des meilleurs quartiers de Paris. Pas un simple jeu de placement car on y ajoute une dimension liée au bluff jusqu’à la dernière pose des planques, on n’est pas sûr d’obtenir ce que l’on souhaite mais on peut limiter les dégâts. Il faudra donc rivaliser de fourberie, de stratégie et par dessus tout de bluff pour aiguiller ses concurrents sur de mauvaises pistes et s’assurer de récupérer les lieux les plus lucratifs…

Mais en ce qui fait des Apaches de Paris un jeu à la mécanique implacable c’est sa simplicité d’action : on peut placer et déplacer en respectant une règle simple, celle de ne pas laisser d’égalité, puis on révèle aux autres joueurs une planque de son choix qui jusque là était restée secrète et que l’on va recouvrir et qui ne sera donc plus accessible. Progressivement, on on va se placer sur certains quartiers, en délaisser d’autres délaisser, ou on contraire sentir qu’ils vont être lucratifs jusqu’au calcul de fin de manche basé sur la règle des majorités.

Des petits détails de jeux sont plutôt sympas : Les meneurs peuvent passer par la prison, être blessés, être tués et placés au cimetière, gagner plus d’argent grâce au receleur si l’on a réussi à voler des bijoux, voler les autres gangs, récupérer des renforts, détrousser les bourgeois, se faire attraper par l’agent de ville etc …

On retiendra donc que le jeu se déroule en deux phases : une première phase de déploiement de ses Apaches de manière à s’octroyer les majorités dans les quartiers suivie d’une phase d’influence où les joueurs dévoilent la valeur de l’une de leurs planques pour y attirer les chefs de Gangs adverses. Vient ensuite le moment de l’évaluation des gains et des pertes, c’est à dire que chaque planque sera analysée de manière à déterminer quel Apache en raflera le magot. Oui oui, c’est le doux moment de la distribution de l’argent de poche

Mise en place / Rangement

Une règle qui s’explique très facilement. Elle est excellemment bien présentée. Tout est clair et sans aucune ambiguïté. Pas de retour à la règle une fois que tout est bien compris. La mise en place est facile, le rangement rapide dans une assez grande boîte qui accueille tout convenablement.

Conclusion

Un univers bien marqué, une mécanique de jeu qui fait la part belle à la prise de risques, du matériel de belle qualité fait en France, des illustrations que j’adore. Après une première partie, on a vraiment envie de rejouer aux Apaches de Paris, et ça c’est tout de suite très bon signe. Le jeu fait certes la part belle au bluff, et je n’en suis pas un fan absolu, loin de là, mais la stratégie et les fourberies viennent s’emmêler pour notre plus grand plaisir. Qu’il est bon de jouer les caïds, d’imposer sa loi sans pour autant se prendre au sérieux.

La mécanique de jeu est très accessible puisqu’il n’y a que très peu d’actions à réaliser à votre tour de jeu (de 1 à 3 actions). Tout se jouera sur le placement et les déplacements dans les différents quartiers de Paris en respectant une règle simple du : « je ne laisse pas ou je ne crée pas d’égalité », puis sur les planques qui vont se recouvrir tout après tour jusqu’à la révélation finale de la planque non recouverte et le partage des larcins conditionné par une règle de majorité. C’est simple, c’est assez léger, c’est frais et en même temps stratégique. Et cerise sur le gâteau, un jeu FEF : fabriqué en France.

Le Paris de 1907 n’a donc qu’à bien se tenir, les “Monte-en-l’air des Batignolles”, les “loups de la Butte”, ou les « gars de Charonne” ne sont pas prêts de ranger leurs couteaux ; ils vont encore en faire voir aux « gonciers » (les bourgeois) comme ils les appelle. Je vous sens prêt à en découdre dans les rues de ce Paris de 1900. Foncez, vous passerez de très bon moment entre bluff, déduction et stratégie de placement.

Testeurs : Laurent, Sandrine

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