[Test] La course vers El Dorado, rien ne sert de courir, il faut construire son deck correctement !
2 – 4 joueurs | Reiner Knizia | ||
10 ans et + | Vincent Dutrait | ||
45 à 60 minutes | Ravensburger | ||
Course Deckbuilding | Iello | ||
Mars 2023 | Exploration de l’El dorado | ||
PVC : 40€ | et dans |
L’un des petits plaisirs d’Antoine, est d’accompagner son café par la lecture de règles de jeux. Cet après-midi-ci, les règles en question étaient celles de La Course vers El Dorado !
Nous ne connaissions vraiment rien de ce jeu, et n’en avions que très brièvement entendu parler.. Entre deux gorgées de café Margaux entendit Antoine lui dire : “Essayons ce jeu maintenant, il a l’air vraiment excellent !”
Bon alors c’est vrai, la mécanique du “deck-building” nous plait beaucoup, cependant tous les jeux empruntant cette mécanique ne nous ont clairement pas autant conquis que cet El Dorado !
NDLR : La course vers El Dorado est la réédition quasi à l’identique du jeu éponyme datant de 2017. Le jeu n’a quasiment pas bougé à part les illustration de Vincent Dutrait, d’où le feeling « un peu d’époque » que vous retrouverez dans l’article plus loin.
Dans La Course vers El Dorado, nous sommes au cœur de la dense forêt sud-américaine à la recherche de la mythique terre dorée : l’El Dorado !
Nous incarnons de courageux chefs d’expéditions en quête de la cité d’or ! Le premier joueur à y parvenir remporte la partie !
Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?
En ouvrant les grandes portes de cette majestueuse cité d’or, ce merveilleux royaume perdu regorgeant de trésors, nous avons trouvé …. heu non pardon nous nous sommes emportés… en ouvrant la boite de La Course vers El Dorado, nous avons trouvé :
- 7 plateaux Terrain
- 2 bandes de terrain
- 1 plaque d’arrivée
- 6 barrières
- 8 pions
- 4 tableaux d’expédition
- 1 chapeau de Premier joueur
- 1 planche Marché
- 86 cartes Expédition
- 36 tuiles Grotte
- Un livret de règles
Comment on joue à La course vers El dorado ?
Avant de commencer La Course vers El Dorado, les joueurs se mettent d’accord sur un parcours pour la partie. Soit à partir de l’un des 7 modèles du livret de règles, soit en en créant un ( en suivant quelques conseils et astuces dans l’éditeur de parcours.
Une fois le parcours construit en combinant les plateaux terrains, les joueurs installent le marché de cartes Expédition en suivant une mise en place très simple, puis chacun prend son paquet de départ composé de 8 cartes et un pion qu’il place sur la case de départ.
Nous sommes prêts à commencer l’expédition vers El Dorado !
Chaque chef d’expédition (joueur) réalisera son tour de jeu dans le sens horaire jusqu’à ce que l’un d’eux parvienne aux portes de la cité d’or ! La fin de partie sera alors déclenchée.
Nous pouvons noter qu’à deux joueurs, la mise en place et strictement identique, seulement chaque joueur prendra deux pions plutôt qu’un seul. Pour gagner, le chef d’expédition devra atteindre l’El Dorado avec ses deux pions.
Le tour de jeu
Un tour de jeu de La Course vers El Dorado est divisé en 3 phases simples :
1) Jouer des cartes
Au début de notre tour de jeu nous avons 4 cartes en main. Nous pouvons les jouer soit pour se déplacer sur le plateau, soit pour acheter de nouvelles cartes au marché.
2) Défausser ses cartes jouées
Après avoir joué nos cartes, nous les défaussons simplement. Les cartes que nous avons préféré ne pas jouer ce tour peuvent rester en main ou peuvent aussi être défaussées.
3) Piocher des cartes
Il ne nous reste plus qu’à piocher pour avoir de nouveau 4 cartes en main.
Facile non ? Les règles de déplacements et les achats au marché ne sont pas plus compliqués !
Expliquons très succinctement les déplacements dans La Course vers El Dorado : Si nous voulons nous déplacer sur une case verte avec une force de 2 machettes, nous devons jouer une carte verte avec une force supérieure ou égale à 2 machettes.
Si nous voulons nous déplacer sur une case bleue avec une force de 3 pagaies, nous devons jouer une carte bleue avec une force supérieure ou égale à 3 pagaies.
Attention cependant si nous voulons nous déplacer sur une case éboulis ou campement, nous devons défausser voire retirer définitivement le nombre de cartes indiqué sur la case en question.
Pour ce qui est du marché, nos cartes jaunes représentent autant de pièces que la valeur de la carte. Toutes nos autres cartes valent 1/2 pièce.
Ainsi pour acheter une nouvelle carte, il faut simplement défausser un nombre de pièces égal au coût indiqué en bas de la carte souhaitée.
Rien de nouveau ici, cependant le twist réside dans le fait que les 18 types de cartes Expédition du marché ne sont pas tous disponibles au même moment et ne sont chacun qu’en trois exemplaires… !
La fin de partie
La fin de partie est marqués par la découverte de l’El Dorado.
Ainsi le premier joueur atteignant l’une des trois cases d’arrivée déclenche le dernier tour. Les joueurs terminent donc le tour en cours afin que tous aient joué le même nombre de coups.
Si plusieurs joueurs atteignent l’El Dorado au dernier tour, le vainqueur est celui d’entre eux qui a récupéré le plus de barrières sur son trajet !
Design
Il est vrai que la couverture de La course vers El Dorado n’est pas spécialement tape à l’oeil, et peut même paraître un peu vieux jeu (sans mauvais jeux de mots).
De la même manière, les illustrations sur les plateaux de jeu et les cartes sont presque trop simples voire ternes, cela nous change en tout cas fortement de ce qui nous est proposé majoritairement aujourd’hui.
Mais c’est là pour nous l’identité et la beauté de La Course vers El Dorado. En effet, ce jeu nous démontre à la fois que les meilleurs jeux ne sont pas nécessairement les plus compliqués, mais aussi que les bons jeux ne sont pas nécessairement les très beaux jeux.
C’est ainsi sous son design très épuré voire simpliste qu’El Dorado nous dévoile son trésor de lisibilité et de jouabilité.
Il est vrai que le plateau de jeu ne regorge pas d’illustrations splendides et grandiloquentes. En revanche, il suffit d’un coup d’oeil pour savoir ce qui nous attend dans ce périlleux périple au coeur de la dense forêt sud-américaine qui prend vie dans nos esprits plutôt que sous des coups de crayons.
Pour ce qui est des cartes, elles aussi sont axées sur la lisibilité ( que vous soyez droitier ou gaucher !), pour autant nous leur trouvons un charme tout particulier dans leur sobriété et leur imaginaire…
Qualité du matériel
En ce qui concerne la qualité du matériel, il n’y a absolument rien à redire.
Le jeu est édité chez Ravensburger qui n’a plus rien à prouver dans ce domaine… Les pions joueurs sont en bois, les cartes et les tuiles sont de super bonne qualité et donnent envie d’être jouées.
Nous ne saurions comment l’expliquer mais il y a un effet de “jeu d’époque” (au sens mélioratif) dans La Course vers El Dorado qui se ressent jusqu’en dans le matériel de jeu…
Il reste un tout petit peu trop cher pour nous, une très bonne qualité de matériel certes, mais cela reste des tuiles et des cartes, et un prix de vente un petit peu plus bas aurait été appréciable.
Thème
À l’image du design, le thème non plus ne prétend pas réinventer quoi que ce soit dans La course vers El Dorado.
Nous sommes des explorateurs qui souhaitent trouver les mystérieuses cités d’or point. Et alors ? Pourquoi devrions faire plus compliqué ? Cela fonctionne ! Cette simplicité thématique rejoint à merveille la lisibilité mécanique du jeu :
Pour me frayer un chemin dans les forêts j’aurais besoin de machettes, pour traverser les rivières, de pagaies et enfin pour m’affranchir des villages, d’or…
Ici encore, le thème est sans prétention et ça fait du bien ! Nous adorons les gros jeux thématiques à la Nemesis Lockdown bien-sûr !
Mais heureusement nous ne jouons pas qu’à ça… C’est tout aussi bon de simplement traverser la jungle pour trouver les cité d’or !
Mécanique
La mécanique principale de La course vers l’El Dorado est évidemment le deck building. Cela consiste à construire intelligemment son propre paquet de cartes afin de parvenir à ses fins.
Ainsi si nous construisons un mauvais paquet de cartes nous risquons de “Rester bloqué 2-3 tours devant des cases parce qu’on n’a pas pioché les bonnes cartes”…
Reiner Knizia ne prétend rien réinventer au deck building avec La course vers l’El Dorado. Pour autant le jeu fonctionne parfaitement mécaniquement et est un exemple en terme d’équilibrage.
La sensation de course se fait inévitablement sentir, surtout dans nos choix de chemin !
En effet, il est tout aussi possible de faire tout le tour d’un obstacle (telle une grande rivière ou une forêt trop épaisse) ou bien de tenter de le traverser frontalement en achetant des plus grosses cartes à effet unique (qui ne retourneront pas dans notre pioche).
C’est en ça que La course vers l’El Dorado est un bon deck building, il laisse réellement le choix aux joueurs dans leurs stratégies, et fait naitre un réel sentiment de liberté et de libre arbitre dans l’exploration du parcours.
En ce qui concerne le nombre de joueurs, La Course vers El Dorado fonctionne dans toutes les configurations ! Attention cependant, comme dans beaucoup de jeux en tour par tour, être 4 autour de la table peut provoquer des petites longueurs.
Nous avons beaucoup aimé l’adaptation des règles à deux joueurs, jouer avec deux pions simultanément rajoute un brin de stratégie et de rebondissements !
Simplicité des règles
Avons nous réellement besoin de repasser une énième couche sur la simplicité des règles de La course vers l’El Dorado ? C’est effectivement le gros gros point fort du jeu !
Au delà de l’exemplaire rédaction du livret de règles, El Dorado est explicable à tous types de joueur en 5min boussole en main ! C’est un fait dont peu de jeux de cette envergure peuvent se vanter.
Les règles de La course vers l’El Dorado sont tout bonnement : simples, rapides, efficaces.
Mise en place / Rangement
La mise en place peut prendre un peu de temps les premières fois, dans le sens où il faut créer le parcours à l’aide des différents plateaux terrains. Cependant, cela n’est pas désagréable, il s’agit ni plus ni moins de réaliser une sorte de puzzle après tout !
Il est à noter que le jeu prend de la place ! Certains parcours comme “la dernière ligne droite” ou encore “le terrain marécageux” serons très imposants sur une table de jeu.
Sans oublier que le marché est plus que nécessaire pour notre exploration, et que lui aussi prend de l’espace..
Si le jeu prend de la place sur la table, il rentre parfaitement et sans difficulté dans sa boite ! Le rangement est très rapide à l’aide des petits pochons : un pour les cartes, un pour chaque couleur de joueur, et pour les petites tuiles grottes !
Encore une fois, nul besoin d’inventer : si ça fonctionne, pourquoi changer ? 🙂
Verdict ?
Ce que j’ai ❤️
- L’accessibilité des règles du jeu
- La lisibilité des éléments de jeu
- Sentiment de liberté dans nos stratégies
Ce que j’ai 💔
- Un prix de vente un tout petit peu trop élevé selon nous…
Conclusion
Pour conclure, La Course vers El Dorado ne prétend rien réinventer, Reiner Knizia utilise ici des mécaniques bien connues des joueurs pour les insérer dans un esprit d’accessibilité et de simplicité.
La Course vers El Dorado est à sortir en famille ou entre amis pour jouer à un jeu sans prétention, sans prise de tête à sortir pour simplement jouer en revenant à l’essentiel.
Evidement le jeu à ses défauts, il peut paraitre répétitif, mais quel jeu ne l’est pas ? Après tout jouer à un jeu de société revient à répéter un protocole prédéfinit en boucle jusqu’à sa résolution.
Celui ci n’arrive peut être pas avec un vent nouveau, mais il a le mérite de nous faire passer un moment rafraichissant et enivrant de simplicité.
La Course vers El Dorado est un simple retour à l’essentiel du jeu de société, et rien que pour cela il nous a entièrement séduits.
Le jeu présenté ici nous été gracieusement envoyé par l’éditeur. Mais comme aucun dessous de table n’a été observé, cet article sera aussi bien baigné d’une objective bienveillance comme il pourra se révéler plus acerbe.
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