[Test] Bristol 1350, si vous êtes contaminés, soyez-le au moins tous ensemble !

	1 – 9 joueurs		Travis Hancock
	12 ans et +		Sarah Keele Holly Hancock
	20 à 40 minutes		Lucky Duck Games Façade Games
	Ambiance Stratégie et rôles cachés		Neoludis
	Juin 2023		Épidémie de peste Fuite de la ville de Bristol
	PVC : 28€		et dans

Nous avons été pas mal intrigués par ces jolis jeux livres lors de leur sortie en boutique, à savoir Bristol 1350 et Tortuga 1667 ! 

Cet article se concentrera sur Bristol, puisqu’il faut savoir que malgré leur forme de boite identique ainsi qu’une Direction Artistique assez similaire en terme de matériel, ces jeux sont complètement différents en terme de mécanique !

Nous étions moins hypés par Bristol que par Tortuga initialement, car une Direction Artistique plus sombre, un thème bien moins amusant, puisque l’on parle quand même d’une épidémie de peste…

C’est finalement un jeu qui nous a moyennement plu, voire plutôt déçus car nous avions tout de même quelques attentes, avec ce système de rôles cachés que nous apprécions beaucoup, et une impression de semi-coopératif à la lecture des règles…

Le jeu possède tout de même objectivement des points forts, et saura sans problème trouver son public, mais quelques failles restent trop visibles selon nous, et empêchent l’ambiance de bien prendre autour de la table. 

Dans Bristol 1530, les joueurs montent à bord de chariots avec comme but ultime de quitter la ville de Bristol, infectée par la peste, sans être contaminés !

S’ils attrapent la peste au cours de la partie, c’est la fin pour eux…mais dans un ultime but de revanche, il ne leur restera plus qu’à tenter de contaminer les autres en grimpant avec eux dans un chariot !

Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?

• 27 cartes Remède
• Un tapis de jeu
• 3 chariots
• 9 cartes Personnage
• Un sac
• 9 pions
• 6 dés
• 32 cartes Symptôme

Comment on joue à Bristol 1350 ?

Les joueurs procèdent tout d’abord à la mise en place de Bristol 1530, en installant le plateau central au milieu de la table, les 3 chariots, et en y plaçant à l’intérieur les petits pions représentant le villageois de chaque joueur. 

Chaque joueur pioche une carte personnage, toutes sont symétriques lors d’une première partie, mais une légère asymétrie est possible ensuite avec des effets propres à chaque personnage. Les joueurs prennent également leurs cartes Symptôme (leur indiquant leur niveau de contamination de début de partie), et Remède. 

La fuite peut commencer !

Le tour de jeu

Une partie de Bristol 1530 se déroule au tour par tour, en plusieurs manches. Au début de chacune d’entre-elles, un joueur lance pour tout le monde 6 dés. À la suite de ça, chaque joueur effectue son tour, en commençant par le joueur positionné à l’avant du premier chariot. 

Voici les actions que le joueur actif peut effectuer : 

• Relancer 2 dés maximum parmi les 6 lancés au début de la manche.
• Piocher une carte Remède, dans une limite de 3 en main (les carte Remède donnent des effets bonus au joueur pour les prochains tours. 
• Déplacer son pion, soit en Bousculade (aller au devant de son propre chariot), avec un Saut (sauter de l’avant de son chariot à l’arrière du chariot juste devant), ou une Éjection (faire tomber un pion de son chariot, qui retombe sur celui le plus en arrière. Attention ! Si le joueur éjecté ne peut aller nul part, il est éliminé). 

Une fois que chacun a joué son tour, les joueurs vérifient les Contaminations en regardant les faces des 6 dés au milieu de la table : si 2 dés affichent un rat, les joueurs présents dans le chariot de la couleur de ces 2 dés résolvent leur contamination. 

Pour ceci, ils posent tous leurs 2 cartes Symptôme face cachée au centre, y ajoutent une de la pioche, mélangent et en reprochent chacun 2. Si un joueur voit la valeur de ses cartes dépasser 6, alors il a la peste ! Et attention, il l’a pour l’entièreté de la partie, même si la somme de ses cartes Symptôme diminue par la suite. 

La fin de partie

Les manches continuent ainsi jusqu’à ce qu’un chariot parvienne à sortir de la ville. 

Les joueurs occupant ce chariot révèlent alors s’ils sont contaminés ou sains : s’ils sont tous sains, la partie se termine aussitôt et ils sont déclarés vainqueurs !

Si un passager du chariot était contaminé, alors tous les autres meurent, et il reste une ultime manche aux autres chariots pour quitter la ville sains !

Le design global de Bristol 1530 est vraiment très joli, avec un aspect très manuel de dessin comme dans Tortuga que nous apprécions particulièrement ! 

De la même manière, nous sommes vraiment fans du système de boite de jeu en forme de livre, le rendu est vraiment joli en ludothèque, et cette forme de boite rend l’installation et le rangement rapides et agréables !

En revanche, ne noue leurrons pas, le thème du jeu est sur la peste, donc la DA se révèle très sombre, et loin d’être joyeuse ! Mais les couleurs sont jolies et se distinguent bien, et le plateau principal est bien lisible. 

Gros problème cependant, la non adaptabilité de la taille et de la police des phrases sur les cartes, bien trop peu lisibles facilement, et qui rendra le jeu peu agréable pour certains, voire impossible sans lunettes !

C’est plutôt dommage, car le jeu ne contient aucune iconographie alors que cela aurait peut-être pu être une bonne alternative à des phrases écrites si petit…

La DA globale de Bristol 1530 est donc très sombre mais immersive, avec un design global chouette, malgré des problèmes de police d’écriture qui rendent le jeu inaccessible pour certains, et pénible lorsque l’on ne connaît pas encore les cartes. 

De la même manière que pour Tortuga, nous sommes mitigés sur le prix de la boite de Bristol 1530, qui nous semble trop cher pour un jeu de ce type ainsi que le matériel qu’il contient, d’autant plus que nous avons quelques petits soucis à relever cette fois. 

Les cartes sont de très bonne facture, de même que le tapis de jeu central et les dés qui ont des couleurs qui se distinguent bien malgré la DA très sombre. 

Gros problème : la manipulation des pions est insupportable à cause de leur trop petite taille, même en ayant les doigts fins il est impossible de les déplacer dans les chariots sans les faire tomber…

Pour ce prix d’achat et la petite place qu’il reste dans la boite, les pions en bois et les chariots auraient peut être pu être un peu plus volumineux, au moins pour faciliter la prise en main.

Nous y reviendrons, mais ce défaut de manipulation a contribué à une petite baisse de motivation au cours des parties, notamment combiné à la petite police d’écriture des cartes…

En bref, le matériel de Bristol 1530 est de bonne qualité globalement, mais un gros souci de maniabilité est présent, et le prix du jeu nous semble toujours un peu trop élevé. 

Le thème de Bristol 1530 est plutôt atypique pour le coup !

C’est surprenant qu’un jeu avec un thème aussi sombre crée une ambiance amusante autour de la table, puisque les joueurs cherchent finalement soit à ne pas être contaminés, soit à contaminer les autres.

Nous n’avons en soi pas d’avis très poussé sur ce thème de jeu, si ce n’est qu’il sert bien l’immersion puisque l’on finit tous par croire que certains sont contaminés, et une méfiance générale s’installe, rendant les parties très chaotiques, nous reviendrons dessus juste après.

En revanche nous avons particulièrement apprécié la bande originale créée par l’ensemble médiéval Falsobordone, qui s’est révélée vraiment très chouette et qui participe entièrement à l’immersion. Nous avons pour habitude de jouer en musique de temps en temps en trouvant des bandes son adaptées sur l’excellent site Melodice, mais le fait qu’elle soit directement fournie ici est vraiment très appréciable !

La mécanique de Bristol 1530 représente pour nous le réel point faible du jeu, ou en tout cas l’élément qui nous a le plus déçus.

C’est finalement une mécanique très répétitive, et surtout remplie de petite failles qui rendent le jeu complètement chaotique et aléatoire, ce que nous n’apprécions pas vraiment habituellement. 

Evidemment cela reste un jeu d’ambiance nous en sommes conscients, mais un semblant de contrôle aurait été agréable, et ici même les cartes Remède n’en apporte pas beaucoup, si bien que l’on finit par se laisser porter par le jeu et l’envie retombe peu à peu. 

Rôles cachés 

De la même façon que dans Tortuga, le système de rôles cachés fonctionne mais se révèle bancale, puisqu’il repose entièrement sur la bonne foi des joueurs, chose que nous déplorons carrément pour le coup, puisque sans l’idée que certains pourraient tricher, les joueurs peuvent simplement vouloir être contaminés pour remédier au hasard et rendre la partie un peu plus mouvementée. 

Mécanique globale

Le déroulement des tours dans Bristol est plutôt logique et équilibré, surtout avec le système de dés qui malgré tout reste très aléatoire et dépend de l’ordre du tour qui n’est jamais régulier. 

Nous avons eu une réelle impression de tourner en rond durant les parties, avec des longueurs de jeu, et en plein milieu un gros rebondissement, puis plus rien, et ainsi de suite…

Donc à moins de jouer avec des personnes amoureuses du thème ou de la mécanique, une perte d’entrain se fait sentir au cours de la partie, qui en devient presque ennuyante parfois. 

C’est vraiment dommage, car nous trouvons la mécanique initiale du jeu originale et chouette, mais elle aurait pu être bien mieux construite et exploitée, sans forcément que nous ayons d’idée miraculeuse pour cela. 

Des règles additionnelles sont proposées, chouette idée mais qui peut vite rendre le jeu encore plus chaotique selon comment elles sont ajoutées, additionnées…

Rejouabilité et nombre de joueurs

Bristol 1530 ne présente pas vraiment de rejouabilité, dans le sens où les parties se ressemblent vraiment toutes, et dépendent des joueurs autour de la table en terme d’ambiance de jeu. 

Et en parlant des joueurs, c’est pour nous un scandale que ce jeu soit proposé de 1 à 9, puisque c’est un jeu d’ambiance à rôles cachés, qui plaira très sûrement à certains par son côté très chaotique, et ainsi quel intérêt d’y jouer à moins de 4 ou 5 joueurs…3 à la rigueur mais 1 et 2 ne devraient même pas être écrits sur la boite de jeu. 

Les règles de Bristol 1530 sont globalement très simples, et plutôt bien expliquées. 

Le souci réside tout de même dans la mise en page du livret de règles, avec une police de petite taille, et un visuel pas toujours très agréable à lire, ce qui est dommage puisque les règles en elles-mêmes sont bien écrites. 

Le livret de règles est un peu trop condensé, avec des phrases et des paragraphes un peu sous forme de « paquets », même si heureusement les règles restent très simples. 

Beaucoup de « notes » sont ajoutée qui peuvent porter à confusion, mais qui restent utiles car il n’y a alors aucun trou de règle. 

Donc dans l’ensemble les règles de Bristol sont très simples, très agréables à expliquer à d’autres joueurs, mais ce n’est pas forcément un plaisir de les lire pour celui qui se dévoue à ouvrir le livret de règles pour les expliquer aux autres…

Exactement comme pour Tortuga, Bristol présente une mise en place et un rangement optimaux !

La boite permet de tout ranger, et permettrait même des pions joueurs et des chariots légèrement plus grands…(plutôt que de mettre un sac en tissu qui ne sert qu’à déterminer les positions des pions en début de partie). 

L’installation est très rapide et bien expliquée, et le rangement l’est encore plus, donc nous n’avons pas énormément à dire là dessus, si ce n’est Bravo car c’est un aspect du jeu très réussi !

Verdict ?

Ce que j’ai ❤️

• Le design de jeu très joli
• La forme de la boite facilitant grandement la mise en place et le rangement

Ce que j’ai 💔

• Une mécanique un peu répétitive et moyennement exploitée
• Le nombre de joueurs indiqué sur la boite

Conclusion

En conclusion, Bristol 1530 ne s’est malheureusement pas du tout révélé à la hauteur de nos attentes… après une première partie à deux absolument inutile puisque vraiment mauvaise, nous avons tout de suite compris qu’il nous faudrait inviter beaucoup d’amis pour y jouer, chose que nous avons faite avec bon espoir de redorer l’image du jeu !

Hélas non, Bristol présente de bons aspects, une mécanique de départ vraiment sympa et du matériel de bonne qualité, mais trop de points faibles viennent influer sur notre plaisir de jeu, voire viennent rendre les parties longues parfois. 

Bien évidemment, ces avis restent purement subjectifs, Bristol 1530 a surement plu a beaucoup de joueurs, et n’est pas un mauvais jeu dans le fond, puisque de toute manière chacun juge ce qu’il considère comme indispensable ou non à son plaisir de jeu et à une « bonne partie ».

Pour notre part, toute partie en dessous de 4 joueurs s’est révélée particulièrement ennuyante, et les parties à 5 et au-delà étaient déjà meilleures, avec plus de méfiance entre les joueurs, et moins de possibilités de réchapper à la peste.

Mais il nous a manqué un élément auquel se raccrocher, pour contrer les points faibles du jeu qui ont affecté notre motivation, et c’est sûrement ce qu’il nous a manqué. Nous n’avons malheureusement pas d’idée miraculeuse et innovante pour créer ce petit quelque chose qui ferait de Bristol un très chouette jeu pour nous, mais nous gardons en tout cas un avis globalement mitigé sur ce jeu, avec un potentiel très bon mais pas exploité de façon optimale selon nous. 

Le jeu présenté ici nous été gracieusement envoyé par l’éditeur. Mais comme aucun dessous de table n’a été observé, cet article sera aussi bien baigné d’une objective bienveillance comme il pourra se révéler plus acerbe.

D’autres avis sur Bristol 1350 :

Le labo des jeux

Paradoxe Temporel