[Test] Kauri, les anglais débarquent

	2-4 joueurs		Charlec
	10 ans		Jérémie Fleury
	15 minutes/ joueur		Débâcle jeux
	Asymétrie, contrôle de territoire planification		Ludistri
	2023		Colonisation de la Nouvelle Zélande
	PVC : 45€		dans

Kauri, c’est un jeu qu’on suit depuis le festival de Cannes 2023, coup de cœur du festival pour pas mal d’entre nous, on est ravis qu’il sorte enfin !

Avec des sensations de Root, mais en beaucoup plus accessible, Kauri est un jeu très asymétrique où les joueurs incarnent des peuples qui se jouent très différemment.

Chaque joueur aura alors ses propres sensations de jeu et ça, c’est vraiment cool !

Comme dans beaucoup de ses jeux, Charlec (La bête) prend comme point de départ un évènement historique : La colonisation de la Nouvelle Zélande par les anglais.

Dans Kauri, donc, les joueurs vont incarner l’Anglais, la Maorie, le Kiwi et le Possum. Chaque peuple aura sa façon de marquer des points et sa façon de s’étendre sur le territoire Néo Zélandais.

Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?

• 1 plateau
• 4 flyers
• 4 plateaux individuels
• 4 jeux de 9 cartes
• 17 jetons Heritage
• 2 jetons Compteur
• 30 Kauris
• 28 Kiwis
• 1 Maorie
• 2 Anglais
• 30 Possums
• Des jetons en bois propres à chaque faction
• Règles du jeu

Comment on joue à Kauri ?

Une fois chaque peuple mis en place selon le nombre de joueurs et leur installation propre, on place les jetons blancs sur la piste conscience et la piste périodes.

Les joueurs terminent l’installation en mélangeant leur 9 cartes et en piochant une carte.

Le tour de jeu

Kauri se joue en 5 périodes. Chaque période est constitué de 4 tours qui se décomposent en 4 phases :

• Chaque joueur pioche 2 cartes (il en a donc 3 en main)
• Simultanément, chaque joueur sélectionne une carte action pour son effet, et l’autre pour son numéro (l’initiative). Les joueurs placent ces cartes devant eux face cachée et attendant le choix des autres joueurs.
• Quand tous les joueurs ont choisi leurs cartes, on révèle les cartes. Dans l’ordre croissant des cartes choisies pour l’initiative, chaque joueur effectue les actions présentes sur la carte action choisie pour l’effet
• Tous les joueurs défaussent les cartes jouées.

Les cartes comportent des actions qui peuvent être conditionné par rapport aux autres joueurs. Par exemple, le Kiwi a une action qu’il ne peut réaliser que si l’Anglais est ranger ou encore la Maorie ne peut construire de banlieue que si elle a signé un traité avec l’Anglais.

L’une des cartes action sert à débloquer les pouvoirs d’héritage qui sont des pouvoirs actifs ou passifs assez puissants, indispensables pour développer son peuple.

Ces actions servent à déplacer des pions sur le plateau, attaquer les autres joueurs, collecter des pions d’autres factions, poser des pions sur le plateau etc…

Une fois que les joueurs ont joué toutes leurs cartes, c’est la fin de la période.

On fait alors progresser le pion période d’une case, les kiwis non abrités par des Kauri (arbres) meurent, on retire les pions inondation ou épidémie et on recommence une période.

La fin de partie

La partie se termine au terme de la 5ième période.

• Le Kiwi parque 1 point par pion kiwi encore en jeu (il commence avec 25 points de victoire)
• La Maorie gagne 1 point par Possum sur son plateau, 1 point par Kiwi sur son plateau, et 2 points par Banlieue sur le plateau central
• L’Anglais gagne point par Kauri sur son plateau, et 1 point par Possum sur son plateau
• Le Possum gagne 1 point par pion possum sur le plateau central

Les illustrations de Jérémie Fleury sont de toute beauté ! Le plateau est à la fois joli et clair. On a une vue de l’île du dessus comme si on la survolait en avion, c’est très agréable.

Les divers pions en bois sont également très jolis et représentent bien les divers éléments.

Les plateaux de jeu sont très bien illustrés avec un thème différent pour chaque peuple, ils sont clairement identifiés.

Les cartes sont belles, avec une iconographie bien réalisée. Elle est claire et explicite.

Dans l’ensemble, Kauri est très agréable à regarder, il donne envie de jouer.

Avis rapide des testeurs :

Aude : Très agréable et attractif

Je suis assez impressionné par la qualité du matériel présent dans la boite et notamment celle des pions en bois ! Ils sont gros, bien découpés et faciles à manipuler (à part peut-être les pions réserve du Kiwi moins faciles à saisir de part leur forme, mais c’est pour chipoter).

Le plateau est d’une bonne épaisseur, il paraît solide. Les cartes non toilées sont de la bonne épaisseur, elles devraient résister aux mélanges successifs.

Les plateaux personnels sont en carton moins épais que le plateau mais convenable malgré tout.

L’ensemble donne une impression de solidité et de durabilité !

Avis rapide des testeurs :

Aude : Accessoires très agréables d’utilisation

A l’instar de La bête, Kauri adopte un thème ancré dans l’histoire et on retrouve bien ce thème dans la mécanique.

Pour la petite histoire, les premiers humains à coloniser ce qui deviendra la Nouvelle Zélande étaient les Maoris, arrivés au 8ième siècle. Ils découvrirent ces arbres géants qu’ils appelèrent des Kauris (50 mètres de haut, 10 mètres de circonférence).

Ils firent de cet arbre un élément sacré de leur culture.

En 1769, un explorateur anglais, James Cook, découvrit l’archipel et s’y installa. Les anglais commencèrent à exploiter les forêts et y introduisirent les Possums, un marsupial invasif pour en faire l’élevage afin d’exploiter leur fourrure.

Originaires d’Amérique, ces animaux se sont reproduits de manière frénétique, bouleversant l’écosystème de l’île jusqu’à mettre en danger les kiwis, animaux endémiques de l’archipel.

Alors, les anglais prirent conscience de leur impact sur l’archipel et tentèrent de réduire drastiquement les populations de possums en limitant la coupe des arbres et le prélèvement des kiwis, aujourd’hui en danger d’extinction.

Tout ce cheminement, et notamment la modernisation des Maoris, la prise de conscience des anglais, la prolifération des possums et la raréfaction des kiwis et simulé par la mécanique de Kauri.

On sent bien la lutte des factions et leur évolution dans le temps. L’entraide temporaire des factions au détriment des autres illustre très bien ce qui a dû se passer en réalité.

J’adore quand un jeu mêle aussi étroitement thème et mécanique et qu’il raconte une histoire, surtout quand elle est basé sur des faits réels !

Impossible de ne pas comparer Kauri avec Root. Ces deux jeux partage un point commun essentiel dans leur mécanique : des factions très asymétriques qui se joue différemment et qui gagnent des points de victoire différemment.

Beaucoup plus accessible que son ainé, Kauri se distingue par une plus grande interaction mécanique entre les peuples. En effet, certaines actions des peuples changent ou deviennent accessibles/inaccessibles en fonction de ce que font les autres.

Alors cela force les joueurs à coopérer brièvement pour débloquer certaines actions à l’instar du traité entre les Maoris et les Anglais. Mais attention à ne pas trop donner l’avantage à son concurrent. Il faudra donc bien choisir le moment et la durée de cette collaboration.

Cette interaction me fait vraiment penser à un écosystème circulaire où tout ce que l’on fait à un impact sur les autres. Alors il faudra tirer au maximum parti de ces changements et s’adapter sans cesse.

S’il est possible de planifier ses actions quelques tours à l’avance, vous devrez régulièrement changer vos plans pour vous adapter à la situation. Du darwinisme pur jus.

C’est d’autant plus vrai pour les deux peuples animaux. Les kiwis devront se défendre contre les 3 autres peuples et rester un maximum sur le terrain en freinant le développement des autres joueurs et en provoquant des catastrophes naturelles.

Les Possums, eux utiliseront l’anglais notamment pour se déplacer et se reproduire plus vite (à l’anglais d’adapter ses déplacement pour limiter cette prolifération). Ils réduiront la végétation pour priver les kiwis de leur habitat par le fait réduire leur population.

Les Maoris devront œuvrer contre les anglais au début, en solo, puis devront agir en fonction de ces dernier une fois le traité signé. Mais attention à ne pas le faire trop tôt pour ne pas donner un trop gros boost aux anglais.

Ces derniers devront se développer partout sur l’île en y installant des infrastructures, en coupant du bois et en prélevant des kiwis. Mais s’il le fait de manière trop agressive, il donne l’avantage au possum qui pourra proliférer sans contraintes et il s’essoufflera en deuxième fin de partie.

Chaque peuple a un deck de cartes unique et un lot de pouvoirs à débloquer unique également. Heureusement, chaque joueur aura à sa disposition un livret détaillant chaque action présente sur les cartes.

Des conseils succins sont également présents dans le livret de règles pour présenter la façon de jouer les factions, très bien vu !

Les 4 factions donnent vraiment des sensations de jeu différents cela donne une bonne re jouabilité notamment si vous voulez être efficace avec chacun des peuples.

A chaque tour, vous avec en main 3 cartes. Vous en sélectionnez deux à jouer dont une seule pour son effet et l’autre pour son initiative. Bien sûr les cartes les plus puissants ont aussi une excellente initiative. Alors vous hésiterez toujours entre agir tôt moins fort ou tard très fort.

Et puis la carte que vous gardez en main et également hyper importante. Car vous allez tenter de préparer le tour suivant avec cette carte et en fonction de ce que vous allez faire ce tour.

Car la plupart des actions sont plus ou moins intéressantes en fonction du placement de vos pions et de ceux de vos adversaires. Alors, régulièrement, vous tenterez de garder une carte en main que vous préparerez avec l’action de ce tour, en plaçant vos pions de la manière la plus efficace possible.

Kauri est une merveille de fluidité. Si on doit bien sûr bien réfléchir à ses actions et à leur conséquences, on n’y passe pas 3 heures on voit assez rapidement ce qu’il est nécessaire de faire.

Les tours s’enchaînent rapidement, et il y a peu d’attente entre les tours.

Vous l’aurez compris nous avons adoré jouer à Kauri, et le jeu sort à la moindre occasion.

Petit bémol, le jeu à moins de 4 est nettement moins intéressant. On perd certaines interactions et l’une des cartes de l’Anglais devient quasi inutile. Cela rend aussi la vie du Kiwi beaucoup plus facile car il n’est plus chassé. Seules les coupes d’arbres le gêne.

Avis rapide des testeurs :

Aude : Jeu fluide et on progresse en avançant dans les tours

Les règles sont très accessibles et s’expliquent assez facilement. Le livret est bien fait et les feuillets personnels détaillant chaque carte de chaque peuple est très bien vu.

Outre le fait de très bien expliquer les différentes actions possibles, ces livrets donnent de précieux conseils permettant d’orienter sa stratégie. Une excellente initiative pour les joueurs débutants.

Le jeu atteint parfaitement sa cible d’âge et peut être une porte d’entrée vers les jeux initiés. Il est même jouable avec des enfants de 8 ans qui ont l’habitude de jouer.

Avis rapide des testeurs :

Aude : Super idée avec le livret d’explication selon les joueurs

Kauri s’installe de manière fluide. Une fois tous les arbres et tous les kiwis placés sur le plateau, c’est quasi fini. Le plus long sera de lire le livret expliquant les cartes pour sa première partie.

Pour les suivantes, le jeu s’installe en 5 minutes.

Verdict ?

Ce que j’ai ❤️

• La direction artistique de toute beauté
• Un jeu très asymétrique mais accessible
• Une immense interaction directe et indirecte entre les joueurs
• Tout ce qu’on fait a un impact sur le jeu des autres
• Les livrets explicatifs pour chaque faction
• La qualité du matériel de haute volée notamment sur les gros pions en bois
• Un thème parfaitement intégré à la mécanique

Ce que j’ai 💔

• Moins bien à moins de 4
• C’est tout

Conclusion

Le jeu présenté ici nous été gracieusement envoyé par l’éditeur. Mais comme aucun dessous de table n’a été observé, cet article sera aussi bien baigné d’une objective bienveillance comme il pourra se révéler plus acerbe.

D’autres avis sur Kauri :

• Le Ludopathe