[Test] That’s not a hat, rien à voir avec Magritte
3-8 joueurs | Kasper Lapp | ||
8 ans | Easy Draws It | ||
15 minutes | Ravensburger | ||
Mémoire, ambiance | Iello | ||
Janvier 2023 | – | ||
8€95 chez Philibert | et dans |
Je ne vais pas vous faire le sempiternel paragraphe sur le sortie de nul part de That’s not a Hat, vous l’avez vu sur d’autres sites.
Depuis qu’il a été nommé à l’As d’or, tout le monde en parle il est en rupture presque partout, et chacun y va de son avis plus ou moins bienveillant sur sa légitimité dans la sélection.
J’avoue, que comme beaucoup de monde, après avoir vu la sélection, je me suis demandé ce qui a pris au jury de sélectionner un jeu comme celui ci, dont personne n’avait entendu parler, pire qui n’était pas encore sorti. Un jeu de mémory pour adulte illustré par un enfant ? Sérieux ? A côté d’Arkroplis ?
L’une des missions du jury n’est ce pas aussi de faire découvrir au grand public des jeux inconnus et confidentiels ? S’il réussissent à en faire découvrir à ceux qui sont sensés être des experts dans le domaine, la mission n’est elle pas doublement réussie ?
Alors c’est à reculons que je suis allé acheter une boite à ma crèmerie préférée avant qu’il soit en rupture.
Et c’est aussi à reculons que je l’ai proposé en test à mes testeurs. Surtout après avoir lu les règles.
Et puis contre toute attente, on s’est bien amusé. Les gens du bar allaient et venaient à notre table pour faire une partie et essayer ce jeu si atypique, si bien qu’on a fait 4 parties d’affilée.
Alors, une fois tous les préjugés évacués, que vaut vraiment That’s Not a Hat ? Suivez le guide !
Dans That’s not a Hat, le joueurs vont s’offrir des cadeaux à l’aveugle. Mais gare au déballage ! Si vous vous êtes trompé de cadeau, vous serez pénalisé.
Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?
- 110 cartes
Comment on joue à That’s not a Hat ?
Après avoir mélangé toutes les cartes, donné une carte face visible à tous les joueurs et placé le reste en pile face visible au centre de la table, la partie peut commencer.
Le tour de jeu
Lors du premier tour, ou chaque fois qu’un joueur se trompe, on pioche la première carte de la pile. On la montre à tout le monde puis on la retourne et on passe son autre carte à son voisin dans le sens de la flèche, en lui annonçant fièrement : « voici un….. en cadeau » :
Lors des autres tours, c’est au joueur qui a reçu un cadeau au tour précédent d’en donner un, celui qu’il n’a pas reçu, en annoncant « voici un….. en cadeau ». Bien sûr, si sa carte était face visible, le joueur aura prit soin de la retourner avant de la passer.
Le joueur qui reçoit la carte a alors deux choix :
- Accepter la carte. Rien ne se passe, il doit maintenant offrir son autre cadeau.
- Refuser le cadeau. On révèle la carte. Le si le cadeau était bien celui annoncé, c’est celui qui a dénoncé le cadeau qui prend la carte. Sinon c’est celui qui l’a offert
La fin de partie
Dès qu’un joueur a 3 pénalités, la partie s’arrête. Le ou les joueurs qui ont le moins de pénalités gagnent la partie.
Design
Je n’aime pas du tout le design de That’s not a hat. Mais alors pas du tout ! Je trouve que dessins sur les cartes ressemblent à ceux d’un enfant.
Alors ça peut être un parti pris graphique dans certains cas, le côté minimaliste ne me pose généralement pas de problèmes, mais là, il n’y a aucune élégance, tout est brouillon.
J’aurais aimé quelque-chose de plus maîtrisé avec des couleurs.
Je comprends l’objectif de dessins tels que ceux-là : ne pas créer d’autres stimulis que l’objet dans sa plus pure expression. Mais quand même…
Rien n’est plus complexe normalement que l’art minimaliste et naïf. Faire passer un message, une émotion en quelques coups de crayons, c’est un métier et ici, on ne ressent pas l’artiste derrière ces dessins, c’est vraiment dommage.
Le summum c’est le dessin du chat… je l’aurais sûrement mieux dessiné et Dieu sait que le dessin n’est pas mon fort.
Bon il fait moins mal aux yeux que Skyjo, mais quand même.
Qualité du matériel
On n’a que des cartes dans That’s not a Hat. Elles ne sont pas toilées et plutôt fines, mais pour un jeu à ce prix, on ne peut pas s’attendre à mieux.
Rien de choquant dans la qualité du matériel.
Thème
Il n’y a pas de thème dans That’s not a Hat malgré une petite référence à Magritte.
Dommage qu’il n’y ait pas de pipe parmi les objets. Ceux ci proviennent de la vie quotidienne et représentent parfois des animaux.
Mécanique
Mais qu’est ce que c’est que ce jeu ??
Comme je le disais, j’ai joué à That’s not a Hat à reculons. Les joueurs à la table aussi. A l’explication des règles, nous n’étions pas plus convaincus, n’ayant pas compris tout de suite l’intérêt du titre : retenir une carte ou deux, c’est facile !!!
Et puis on fait un tour, puis deux, des sourires commencent à apparaître sur les visages. Vient le moment où quelqu’un a oublié la carte devant lui. Et là on s’aperçoit que se souvenir de sa carte, c’est bien plus difficile que prévu.
Parce qu’il se passe plein de choses autour de la table qui nous distrait et comme on ne sait jamais quand viendra son tour, on est souvent pris au dépourvu.
Dans ce cas là, la meilleure option, c’est de bluffer et annoncer le plus naturellement possible un objet même si on sait que ce n’est pas le notre.
On peut aussi créer la confusion en annoncant le même objet pour deux cartes différentes.
Il est possible qu’on récupère une carte qui a voyagé pas mal et la plupart du temps, personne ne sait plus ce que c’est vraiment.
Il y a un petit côté téléphone arabe dans That’s not a Hat, où la carte pourra être tour à tour un chien, puis un chat, puis un cône de chantier sans que personne ne sourcille.
Oups !
Mais il y a un gros défaut dans That’s not a Hat : il n’est pas garanti que tout le monde joue pendant la partie, et cette probabilité augmente drastiquement avec le nombre de joueurs.
Parce qu’on passe sa carte à gauche ou à droite de manière aléatoire, il est possible que les cartes fasse un ping pong entre 2-3 joueurs sans jamais arriver aux joueurs plus loin.
Ça m’est arrivé dans une des mes parties : je n’ai jamais eu de carte. Lors d’une autre, j’en ai une qu’une.
C’est vraiment dommage qu’on ne puisse pas passer la carte à la personne qu’on veut.
Objectif atteint !
Malgré cela, je dois avouer qu’on s’est bien marré en jouant à That’s not a Hat ! Et à force, plusieurs personnes du bar ont fini par vouloir jouer et se sont marrés aussi !
Et c’est finalement l’essentiel dans un jeu : se marrer, malgré ses défauts. Alors est-il un bon jeu ? Je sois admettre que oui, même si je ne suis pas la cible de ce genre de jeu. Il m’a fait mettre mes préjugés de côté pour me faire enchainer avec plaisir les parties.
Il a clairement atteint son objectif : nous faire passer un bon moment et je comprends pourquoi il fait partie de la sélection de l’as d’or grand public : une mécanique simple et accessible, un jeu fun.
Alors bien sûr, comme dans tout jeu d’ambiance, la qualité de la partie dépendra de l’ambiance autour de la table. Si les joueurs jouent trop sérieusement, le jeu ne fonctionnera pas.
Simplicité des règles
Les règles de That’s not a Hat sont hyper simples, s’expliquent en quelques secondes et le livret est plutôt bien fait.
On pourra y jouer avec à peu près tout le monde, en melangeant les typologies de joueurs. Il s’agit d’un vrai jeu grand public puisqu’il peut rassembler tout le monde.
Mise en place / Rangement
That’s not a hat se met en place en un clin d’œil et se range de la même manière. Bon en même temps il n’y a que des cartes alors heureusement !
Verdict ?
Ce que j’ai ❤️
- Des parties rapides qui en appellent d’autres
- Une mécanique et des règles hyper simples
- On se marre bien finalement
- C’est pas si facile que ça de retenir sa carte, alors celles des autres….
Ce que j’ai 💔
- Les illustrations
- L’ambiance dépendant des joueurs autour de la table
- Le don de carte à l’un de ses voisins obligatoirement et aléatoirement
Conclusion
Contre toute attente, on s’est bien marré en jouant à That’s not a Hat ! Malgré des illustrations dignes d’un enfant et un gros défaut de mécanique, le jeu est léger, avec une mécanique hyper simple qui permettra à tout le monde de se réunir autour de la table et de jouer ensemble, ce qui est finalement le but d’un jeu grand public.
Et il est atteint. On s’aperçoit que retenir une carte est bien plus compliqué qu’on ne le pense, surtout quand tout est fait pour vous distraire. Alors on bluffe, on fait style et ça marche.
J’étais vraiment dubitatif au début et j’ai passé un bon moment en jouant à That’s not a Hat. Il resortira surement pour d’autres parties !
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