[Recap] Les coups de cœur de la rédaction de Janvier 2022
Chaque mois, retrouvez les jeux qui ont gagné le cœur des chroniqueurs d’Undécent. Pour le mois de Janvier, nous avons 3 jeux : Pas vu Pas pris, Galaxy Trucker, Museum Pictura
Pas vu, Pas pris ! – Cache-cache spectral
Qui n’a jamais joué à cache-cache ?
Petit, je me souviens de parties de cache-cache qui m’ont apporté de beaux fou-rires ; plus grand, j’ai ris de voir mes enfants faire de même dans le placard d’entrée de la maison ou derrière cette plante alors qu’on voit bien ses pieds. J’en ris encore de voir les petits qui arpentent encore les couloirs de ma maison en se cachant derrière les mêmes meubles, les mêmes pots de fleurs ou la même table basse, pensant avoir trouvé la meilleurs cachette du monde. C’est la base du jeu finalement.
Pas vu, Pas pris ! Ou comment jouer à cache-cache en « presque » vrai.
Jouer à cache-cache dans une pièce, avec des meubles, c’est toute la promesse – tenue – de Pas vu, Pas pris !, le jeu de Phil Vizcarro assisté d’Amine Rahmani, connu de la team Cosmoduck, illustré par Sylvain Aublin, et sorti chez Letheia (Wink – Nid d’espions, Sherlock 13).
On ne vous organisera pas un cache-cache dans votre salon à la manière d’un escape game. Vous arriverez à le faire vous-même, sans l’aide d’une tierce personne. Mais arriveriez-vous à faire jouer à cache-cache autour d’une table avec des joueurs de 6-8 ans à disons, 80 ans ou plus ? C’est possible avec Pas vu, Pas pris !. Et en plus, vous serez déguisés en fantôme… euh … non ça c’est juste pour se mettre dans l’ambiance.
Un jeu où regarder par le trou de la serrure est récompensé !
Dans Pas vu, Pas pris !, vous incarnez des petits fantômes espiègles qui vont tentez de se sauver du hall d’un hôtel que vous avez décidé d’explorer en pleine nuit – quelle idée ! – sans être vus par les clients. Mais, sûrement dérangés par le ramdam que vous y faites, réveillés en plein sommeil, ils lorgnent par le trou de la serrure de leur chambre pour vérifier ce qui se passe ! Et choper les fauteurs de troubles ! Gare à celui qui se fera débusquer.
Un mix de cache-cache et du « 1.2.3 soleil » sur un plateau
Vous disposerez de 5 tours, soit moins de 30 minutes pour faire traverser le hall à un maximum de vos compagnons figurines ectoplasmiques (une grosse, des moyennes, des petites), sans vous faire repérer, pour marquer le plus de points.
Et comme vous ne pourrez pas le faire d’une traite, vous pourrez vous cacher autour/dans/sur les meubles – en 3D – présents dans la pièce. Et comme dans toute maison avec des fantômes, les meubles pourront bouger.
Enfin vous ne serez pas inactif du tout puisqu’à un moment, on placera un gros trou de serrure par lequel on va regarder. Il faudra donc se lever et s’y pencher …. Et tout le monde peut vérifier … On fait confiance mais bon … Toutes les figurines vues à travers le grand trou de serrure par votre regard inquisiteur reviendront en arrière. Un peu comme dans 1.2.3 soleil (mais de nuit) … Retour à la case départ.
Si on se fait voir – avoir -, ce n’est pas bien grave, il n’y aura pas un ghostbuster (= chasseur de fantôme) pour vous avaler dans son aspirateur ! Après 5 manches, on compte ses figurines qu’on a réussi à amener de l’autre côté, ainsi que celles qui sont encore sur le plateau (elles conféreront moins de points).
Alors prêt pour mener un cache-cache spectral pour fantômes espiègles ?
Un vrai jeu familial, drôle et très original qui pourra séduire toute la famille surtout si des plus jeunes sont autour de la table. Un mix d’un cache-cache et d’1.2.3 soleil pour fantômes espiègles.
On cache ses petits ectoplasmes derrière des meubles qui pourront être déplacés et on regarde par le trou de la serrure pour voir qui n’est pas bien caché. La mécanique originale est renforcée par la qualité d’une partie du matériel et la variété de formes des meubles en 3D. Il y a même un « vrai » miroir qui jouera plus d’un tour à tout le monde …
Pas vu, Pas pris est tout ce que l’on recherche dans un jeu pour enfants à jouer en famille : pas trop long, de l’immersion, du délire à la table, un peu de tactique pour se dire où aller, quel meuble déplacer, et comment ; et enfin, où placer la serrure pour y voir le plus de figurines – surtout qu’une pointe de hasard vient pimenter le tout avec un lancer de dés pour savoir qui déplace la serrure, de quel côté de la pièce et à quel endroit -. Et là, patatras, le beau plan de fuite que vous aviez échafaudé s’en trouve bien compromis ! Le reflet dans le miroir vous a trahi alors que vous étiez bien caché sous le piano !
A deux, c’est sympa mais il prendra tout son sel quand on y joue à 3 ou à 4. Et au bout de 2-3 parties, diverses variantes permettront de corser le jeu pour apporter encore plus d’incertitudes, de chaos et d’interaction (fusions de fantômes et conditions de placement changeantes seront au programme). On pourra même le faire jouer avec un peu d’aide dès 6 ans.
Pas vu, Pas pris est un jeu original, dynamique et un minimum tactique pour les plus jeunes prêts à jouer entre eux ou en famille, ou pour les plus grands qui ont envi d’un petit retour en enfance … Un coup de cœur malgré quelques tout petits reproches au niveau du matériel mais honnêtement, les enfants n’y prêteront pas attention.
Une belle réussite de l’éditeur Letheia. Bravo Phil et Amine !
Retrouvez l’article complet : https://undecent.fr/2022/01/27/test-pas-vu-pas-pris/
Galaxy Trucker, la réponse est 42
2-4 joueurs | Vlaada Chvátil | ||
8 ans | Tomas Kucerovsky | ||
30 minutes | Iello, Czech Games Edition | ||
Pose de tuiles, rapidité, course | Iello | ||
03/12/21 | Science fiction | ||
32€95 chez | et dans |
Galaxy Trucker n’est pas un perdreau de l’année ! Une première fois édité en 2007 chez Czech Games Edition, et localisé en 2010 chez Iello déjà, Galaxy Trucker a eu un franc succès à l’époque. Il a donc eu le droit à 4 extensions et une édition anniversaire. C’éatait le premir jeu de Czech Games Edition, et on peut dire qu’ils ont frappé fort dès le début !
Alors il était temps d’avoir une toute nouvelle édition avec une refonte graphique salutaire, un rééquilibrage des cartes, plus de tuiles vaisseau et les pions astronautes et aliens revus. Les règles ont été revus pour offrir un jeu plus rapide et plus accessible avec un seul vol. La nouvelle édition propose également un mode campagne (le Transgalactic Trek)
Je n’était pas encore activement dans les jeux de société modernes en 2007, aussi je n’ai pas joué au premier opus, même si j’en avais largement entendu parler.
J’aime beaucoup les jeux en simultané (pas forcément les jeux chronométrés d’ailleurs) car on n’attend pas son tour et on joue tout le temps. Evidemment le jeu fait fortement penser au Guide du Voyageur Galactique, et de nombreuses références à ce monument de la SF sont présents dans le jeu et le livret de règles.
Les univers SF décalés comme celui là sont particulièrement appréciés ici et l’humour omniprésent dans le livret de règles la rend vraiment agréable à lire.
Dans Galaxy Trucker nous jouons des routiers de l’espace, un peu plombiers qui devons livrer des modules de toilettes galactiques et des HLM sur une planète lointaine et phase de colonisation.
Mais pour gagner de l’argent, la société de fret demande aux joueurs de construire leur vaisseau avec les pièces détachées qui devront être installées sur la planète lointaine.
Alors on va constituer notre vaisseau de tuyaux d’évacuation (propres on l’espère), de foreuses à plasma, de logements modulaires, de réchauffeurs (pour pas avoir froid sur la trône), et de containers.
Allez vous accepter d’être payé au lance pierre et de voler à bord de gigantesques toilettes, ou arriverez vous à vous faire un nom dans la jungle des routiers intergalactiques ? Suivez le guide !
Quel kif de jouer à Galaxy Trucker ! Avec ses 3/4 niveaux de difficulté et son mode campagne pour les experts, le jeu peut s’adresser à tout le monde. Les deux phases qui procurent deux sensations de jeu très différentes sont bien vues. Avec une édition au poil, un univers décalé, un joli design et une mécanique bien huilée, Galaxy Trucker nous revient en forme, il n’a pas pris une ride et on est très content d’avoir cette nouvelle édition. C’est un gros coup de cœur pour ce classique des jeux de société modernes !
Retrouvez l’article complet : https://undecent.fr/2022/01/26/galaxy-trucker/
Museum Pictura – Collections de tableaux de maîtres dans l’effervescence des Années Folles
2-4 joueurs | Olivier Mélison, Eric Dubus | ||
10 ans et + | Joëlle Drans, Loïc Muzy, Ekaterina Varlamov | ||
60-120 minutes (30 minutes/joueur) | Holy Grail Games / Synapses Games | ||
Collections, cartes, marché, gestion de main, placement | Asmodée | ||
01/2022 | Tableaux de maîtres, art, musée, Années Folles | ||
44€90 chez | et dans |
Museum : Pictura n’est pas Museum … quoique
Parlons du premier opus. Museum est sorti chez Holy Grail Games en 2019 après une campagne de financement participatif réussie (3 684 contributeurs avaient engagé 253 328 € pour soutenir ce projet). C’est un jeu d’Olivier Mélison et Eric Dubus (Dominations : Road to Civilization).
L’action se déroule au début du XXème siècle, à l’âge d’or des musées. À cette époque, les voyages vers les contrées lointaines devenaient possibles et la demande d’objets rares et exotiques était à son apogée.
Dans Museum, en tant que conservateur de musée, nous dénichions les plus belles reliques aux quatre coins du monde pour devenir célèbre. Matériel de qualité et abondant, graphismes magnifiques signé Vincent Dutrait, mécaniques riches, fournies (trop ?), un très bon jeu familial + de collection – doté de 4 extensions et même d’un add-on améliorant l’expérience de jeu grâce à une règle modifiée -.
D’ailleurs une version Deluxe avec contenus exclusifs – mais qui ne sortira pas en boutique – a bénéficié d’un financement participatif réussi avec plus de 3600 contributeurs qui ont réuni plus de 136 000 dollars.
Holy Grail Games ressort ses pinceaux
Museum Pictura, le petit grand dernier vient enfin de sortir en ce début 2022 après de nombreux retards de production et d’expédition, toujours chez les Lorrains d’Holy Grail Games et avec la collaboration des québécois de Synapses Games. Deuxième collaboration après l’Empire de César sorti fin d’année dernière.
Olivier Mélison et Eric Dubus ont donc décidé de nous gratifier d’un stand alone (= il n’est pas nécessaire d’avoir le premier jeu pour jouer au second) assez accessible qui ressemble de loin à l’original. Museum Pictura n’est pas une suite de Museum, mais plutôt un jeu d’inspiration. Les adeptes du premier opus ne seront pas dépaysés, on y retrouve certaines mécaniques d’échange, de collection, d’inventaire, cher au premier opus.
Une course aux points pour savoir qui deviendra le directeur de musée le plus prestigieux
Dans Museum Pictura, nous incarnons un conservateur en quête de prestige. Pour ce faire, nous échangerons des toiles de Maîtres avec d’autres musées, nous exposerons des peintures en organisant nos collections, nous améliorerons la réputation de notre musée en organisant des expositions temporaires et nous attirerons des mécènes. Et au final, si en plus nous pouvons montrer notre plus belle collection dans la grande galerie, c’est l’apothéose !
Museum Pictura se concentre sur les collections de peintures de grands maîtres disponibles dans la tourmente des années 1920, les années folles. Plus simple d’accès, épuré et dynamique que Museum, mais avec autant de façons de marquer des points, ce jeu pour 2 à 4 personnes s’adressera à un public déjà habitué des jeux de collections et qui ne doit pas avoir peur de la place que prendra tout le matériel sur la table. Comptez 30 minutes par joueur – sans l’explication de règle qui peut se faire en 10-15 minutes-. Deux extensions (Vernissage et Crystal Palace) seront déjà disponibles en février.
Jouer et se cultiver, ce sera possible !
Les courants artistiques des grands maîtres n’auront plus de secrets pour vous ! Impressionnisme, Baroque, Renaissance et j’en passe seront au programme. 180 cartes, donc 180 œuvres, des dizaines de peintres souvent très connus, des toiles montrant portraits, paysages, natures mortes, religion, histoire ou mythologie. Tout est passé en revue. On se surprendra au bout de quelques parties à parfaire sa culture artistique malgré soi ! Se cultiver en jouant ! Objectif sous-jacent atteint ?
Alors une journée au musée ? Ca vous dit ? Prêt pour la visite guidée ? Votre billet SVP !
Comme l’annonce l’arrière de la boîte, Museum Pictura est facile à comprendre et dur à maitriser ! Accessible et profond à la fois.
Les règles sont simples, le matériel incroyable, l’immersion dans le monde de l’art des années folles est totale.
La mécanique est d’une fluidité et d’un dynamisme ultra plaisant. Très peu d’actions à faire lors de son tour de jeu : j’échange un tableau si possible en me faisant quelques points de prestige liés à la tendance du musée que j’aurais choisi puis je choisis :
– soit de poser une peinture dans mon musée en mettant une autre peinture dans ma réserve – et je peux même me servir dans les défausses de mes adversaires même si ce n’est pas gratuit -.
– soit de faire une exposition temporaire car j’ai au minimum 4 peintures d’un thème ou d’une période à montrer à mon public – mais dois-je faire de petites expositions pour gagner peu mais avoir en plus un jeton exposition m’apportant un bonus, ou gagner beaucoup en exposant plus rarement ?
– soit de reprendre les cartes de ma réserve car ma main sera tellement pauvre qu’il faudra me relancer. Mais j’aurai l’impression d’avoir perdu un tour. Un mal pour un bien.
C’est tendu, combinatoire avec des choix omniprésents. Un vrai plaisir de jeu et une rejouabilité importante.
Peu d’entre nous pensaient qu’avec une thématique aussi culturelle, le plaisir de jeu soit aussi intense ! Bravo. C’est un coup de coeur.
Retrouvez l’article complet : https://undecent.fr/2022/01/25/test-museum-pictura/
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