[Test] Cartaventura, Oklahoma, lone ranger
1-6 joueurs | Arnaud Ladagnous, Thomas Dupont | ||
10 ans | Jeanne Landart, Guillaume Bernon | ||
60 minutes | Blam ! | ||
Aventure, Cartes, Coopératif | Blackrock Games | ||
23/07/21 | Multivers | ||
12€ chez | et dans |
La promesse de Cartaventura est alléchante : « l’aventure est en dessous des cartes ». Proposer un jeu d’aventure constitué que de cartes, dans une toute petite boite, à découvrir en solo ou en coopération, avec des règles à découvrir en jouant, c’est un sacré pari.
Oklahoma est la 3ième boite sortie après Vinland et Lhassa, avec, comme pour les deux précédents un petit twist mécanique différent.
Dans Oklahoma, le joueurs partent en aventure en coopération ou en solo pour suivre les traces d’un personnage connu : Bass Reeves, l’un des premiers US Marshall afro-américain. L’action se situe pendant la guerre de sécession, on incarne un personnage qui commence en tant qu’esclave, qui parviendra, non sans difficultés, à briser ses chaînes.
Les thèmes forts d’Oklahoma ne vous laisseront pas de marbre, êtes vous prêts à entrer dans le monde impitoyable de la conquête de l’ouest ?
Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?
- 70 cartes
- 1 livret historique
Comment on joue à Oklahoma ?
La mise en place
On commence par lire le livret historique (facultatif mais très intéressant).
On sort toutes les cartes de la boite sans les mélanger.
Le tour de jeu
Il suffit de lire les instructions sur chacune des cartes. Les 2 premières cartes sont un tutoriel qui vous explique les règles. Il est possible de sauter le tutoriel si vous êtes familiers des règles.
La fin de partie
La partie se termine avec l’une des 5 fins possibles. La dernière carte permet de noter le numéro de la fin pour ensuite retenter la partie et découvrir une autre fin.
Est-ce que c’est bien ?
Ce que j’ai ❤️
- Les illustrations !!!!!
- Pas de règles, il suffit de lire les instructions sur les cartes
- Plein de choix possibles
- 5 fins différentes
- La petite histoire qui colle avec la grande
- Le système de rangement et d’évolution du jeu
Ce que j’ai 💔
- Rien
Design
Oklahoma est toujours aussi beau ! Guillaume Bernon et Jeanne Landart ont encore une fois fait de l’excellent boulot ! On dirait que les cartes sont illustré à l’aquarelle, avec des tons ocre qui rappelle bien sur les westerns.
Les personnages sont typiques de cette époque et ils sont bien représentés.
Les illustrations nous plongent immédiatement dans l’univers du jeu et tout est fait pour qu’on en sorte pas.
L’iconographie est claire et discrète, elle ne nuit pas à l’immersion mais reste bien visible et explicite.
Dans l’ensemble, Oklahoma est un vrai régal pour les yeux, on prend plaisir à observer les cartes, a scruter les détails, c’est de l’excellent boulot !
Qualité du matériel
Le matériel de Oklahoma est plutôt bon pour un jeu dans cette gamme de prix.
Les cartes sont d’une épaisseur standard et ne sont pas toilées, mais comme on ne les mélange pas, ce n’est pas un problème.
Notez que Oklahoma est édité en Haute Savoie, inventé en Ille-et-Vilaine, que la boite a été fabriquée en Bretagne à partir de carton recyclé et que les cartes ont été imprimées en Normandie avec du papier certifié PEFC (Programme for the Endorsement of Forest Certification).
Thème
L’action de cette 3ième boite se déroule dans l’ouest américain au printemps 1861, alors que la guerre de sécession commence. On incarne un esclave afro-américain qui rêve de se libérer. L’occasion se présentera alors qu’il accompagne sont maitre à la guerre.
Ce qui est génial avec Oklahoma , c’est le petit livret historique joint au jeu, rédigé en collaboration des conseillers historiques, ici : Farid Ameur et Art T Burton.
Farid Ameur est détenteur d’un doctorat en histoire de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il est reconnu comme étant l’un des plus grands experts en histoire contemporaine américaine.
Art T Burton est l’un des plus éminents historiens spécialiste du Far West. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages portant sur la participation des Afro-Américains à la frontière de l’ouest.
Les personnages rencontrés et les situations sont réels et on prend plaisir à se dire qu’on fait un peu partie de l’Histoire en jouant.
Bass Reeves, né en juillet 1838 et mort le 12 janvier 1910, est le premier shérif adjoint noir à l’ouest du Mississippi.
Il officie principalement en Arkansas et sur le territoire de l’Oklahoma. Pendant sa longue carrière, il a été crédité de plus de 3 000 arrestations. Il a tué 14 hors-la-loi en légitime défense.
Bass Reeves naît dans une famille d’esclaves dans le Comté de Crawford (Arkansas), en 1838. Son prénom est choisi en mémoire de son grand père, Basse Washington. Reeves et sa famille sont les esclaves d’un membre du parlement de l’Arkansas, William Steele Reeves. Vers 1846, William Reeves déménage dans le Comté de Grayson, près de Sherman. Bass Reeves aurait été au service du fils de William Steele Reeves, le colonel George R. Reeves, qui était shérif et législateur au Texas.
Pendant la guerre de Sécession, Bass quitte George Reeves, supposément « parce que Bass a battu George après une dispute liée à un jeu de cartes ». Bass s’enfuit vers le Nord, dans les territoires indiens. Il vit avec les nations Cherokee, Séminoles, et Creek et apprend leurs langues. Il est affranchi après l’adoption du treizième amendement à la Constitution des États-Unis, qui abolit l’esclavage en 1865.
Reeves déménage alors en Arkansas et cultive la terre près de Van Buren. Il épouse Nellie Jennie Wilson, une Texane, avec laquelle il aura 11 enfants.
En 1875, Isaac Parker est nommé juge fédéral pour le territoire indien. Il nomme James F. Fagan U.S. marshal, et le charge de recruter 200 adjoints. Fagan ayant entendu dire que Reeves connaissait le territoire indien et plusieurs langues, il le recrute. Reeves est le premier Noir à servir dans cette position à l’ouest du Mississippi.
Reeves travaille pendant 32 ans dans la police du territoire indien. Bon tireur et bon détective, il devient l’adjoint le plus précieux du juge Parker. Il arrête de nombreux criminels, sans jamais être blessé. Il arrête son propre fils, Benjamin dit Bennie, pour avoir tué sa femme. Il prend sa retraite en 1907, après avoir arrêté plus de 3 000 criminels. Il en aurait tué 14 pour défendre sa propre vie. Il est mort de maladie.
Très célèbre outre-Atlantique, Bass Reeves a fait l’objet de nombreux films, documentaires, bande dessinées. Le Dernier Lucky Luke, le met également en scène :
On retrouve aussi un petit côté Django Unchained (Quentin Tarantino). D’ailleurs je verrais bien Jamie Fox Incarner Bass Reeves dans un film.
Mécanique
La mécanique de Oklahoma est on ne peut plus simple, puisqu’il suffit de lire les cartes et de suivre les instructions indiquées dessus. Elles sont claires, précises et ne permettent pas de se tromper.
Ce qui est vraiment cool, c’est que le jeu propose 5 fins différentes. Le jeu évolue également un peu. Le système d’évolution est très bien pensé : Certaines cartes ne se rangent pas sur la même face et du coup, quand on les tire, elles sont un peu différentes, proposant des options qu’on avait pas lors de la partie précédente.
Il y a donc une grande re jouabilité. On peu refaire les parties en faisant des choix différents et ne tentant de trouver toutes les fins.
Les choix sont souvent libres, mais d’autres nécessitent telle ou telle carte dans votre « inventaire ». Bien sûr chaque choix a des conséquences drastiques sur la suite de votre aventure, il faudra donc les prendre après une bonne réflexion.
Certains choix rendent indisponibles des cartes déjà tirées, aussi l’ordre dans lequel vous les faites peut avoir une importance non négligeable si vous voulez explorer toutes les cartes.
Comme sur les boites précédentes, il n’est pas nécessaire de prendre des notes, et il n’y a pas d’éléments cachés dans les illustrations des cartes. Par contre, lire et interpréter les textes vous donneront beaucoup d’indices sur ce qui pourrait se passer à la suite de vos choix.
Les scenarios proposés sont très intéressants. Des thèmes forts sont abordés : l’esclavagisme, le racisme, et surtout le côté non manichéen des personnages font qu’on est parfois surpris par certains évènements et on ne s’attend pas du tout à la réaction de certains personnages.
La nouveauté est que cette fois-ci, nous sommes traqués par un personnage tout au long de l’aventure, ce qui met une ambiance et une atmosphère un peu stressante car on a peur de le croiser à chaque coin de rue.
La boite indique 1-6 joueurs, mais il est meilleur en solo ou à deux.
A mi chemin entre un livre dont vous êtes le héro et un jeu d’aventure, Oklahoma procure beaucoup de plaisir à jouer, on est plongé dans l’aventure et on ne voit pas passer l’heure de jeu.
Simplicité des règles
Les règles de Oklahoma sont tellement simples, qu’il n’y a pas de livret de règles dans la boite. Elles sont expliquées sur les deux premières cartes. Si des éléments nouveaux apparaissent au cours de l’aventure, ils seront expliqués en temps voulu.
Oklahoma est donc accessible à tout public.
Mise en place / Rangement
La mise en place est on ne peut plus simple : on sort le paquet de cartes (attention à ne pas les mélanger) et on lit les cartes dans l’ordre demandé par le jeu.
Le rangement se fait aussi facilement pourvu que vous suiviez bien les instructions. Attention, vous devrez retourner la plupart des cartes, mais certaines ne devront pas être retournées. C’est ce qui fait l’évolution du jeu.
Conclusion
Oklahoma est un excellent jeu d’aventure en coopération ou en solo. Avec une mécanique d’une simplicité déconcertante, on prend énormément de plaisir à vivre les aventures des personnages. Le jeu propose 5 fins différentes, aussi on fait, refait l’histoire dans l’espoir de les vivre toutes. Des heures de jeux en perspective en compagnie de ce magnifique titre qu’est Oklahoma ! Si vous aimez les jeux d’aventure, si en plus l’Histoire vous intéresse, vous adorerez rencontrer des personnages qui ont réellement existé et vous aurez l’impression d’en faire partie ! Un jeu à adopter d’urgence !
Sources :
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