[Test] Tichu, le jeu préféré de Confucius

3-6 joueursUrs Hostettler
10 ansChristine Alcouffe
60 minutesTiki Editions
Plis, défausse, combinaisonsChine traditionnelle
11€90 chez et dans
Tichu

Parmi les phrases les plus célèbres de Confucius, penseur chinois on peut trouver « choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie« . A propos du Tichu, il disait « Le Tichu est une vérité qui doit être partagée et qui, comme l’eau, est essentielle à une vie bien remplie. » On peut dire que le philosophe aimait beaucoup ce jeu traditionnel chinois.

Nous n’avons que peu de traces de l’origine de Tichu, mais certains pensent qu’elles remontent à ce petit poème où l’on retrouve les 4 cartes particulières du jeu :

Quand le Moineau fit son apparition,
il entama plusieurs révolutions.
Quand le Chien fit son entrée,
son ami le suivit sans tarder.
Quand le Phénix fit son entrée,
il réalisa ses nombreuses possibilités.
Quand le Dragon fit son apparition,
tous perdirent la raison

Nous sommes donc face à un monument du jeu de carte, sans doute joué par des millions de personnes à travers les âges en Chine et ailleurs.

Plusieurs éditions de Tichu ont déjà vu le jour. Pour la première, en 1998, en allemand par AbacusSpiele, puis en 2006 et 2011 par le même éditeur. Les américains voient débarquer leur version en 2014 par Z-man Games, et enfin, pour la première fois en France, Tichu est enfin édité par Tiki éditions, superbement illustré par la très talentueuse Christine Alcouffe !

Alors qu’est-ce que nos amis chinois nous ont concocté ? Dans Tichu, les joueurs jouent en équipe et vont tenter de se défausser le plus vite possible de leurs cartes en posant des combinaisons qui ressemblent à celles du Poker. 4 cartes spéciales permettent de twister les plis et rester le seul qui a encore des cartes sera très pénalisant pour l’équipe. Simple, non ? Pas si sûr…

Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?

  • 52 cartes (2,3,4,5,6,7,8,9,10,Princesse, Dame, Roi, As), de 4 couleurs différentes (lotus, éventail, lanterne, bambou)
  • 4 cartes spéciales (Dragon, Phénix, Chien, Moineau)

Comment on joue à Tichu ?

Je ne vous parlerai ici que de la version traditionnelle à 4 joueurs, le Tichu Nankin. Vous découvrirez les autres variantes dans le livret (variante à 3 et à 6).

La mise en place

On mélange toutes les cartes.

Chaque joueur pioche 1 carte dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. On poursuit les tours jusqu’à ce que chaque joueur ait 14 cartes en main.

Une fois le tirage terminé, chaque joueur donne une carte à chacun des autres joueurs.

Le tour de jeu

Le joueur qui a le Moineau commence le pli. Il pose sur la table une combinaison (qui ne contient pas nécessairement le Moineau). Une combinaison peut être :

  • Une carte seule
  • Une paire
  • Un brelan (3 cartes identiques)
  • Un full (un brelan + une paire)
  • Une suite de paires de valeurs consécutives
  • Une suite d’au moins 5 cartes de valeurs consécutives.

Le joueur suivant peut passer (ce n’est pas définitif, il pourra jouer quand son tour reviendra) ou jouer une combinaison de même type mais de valeur supérieure.

Lorsque 3 joueurs consécutifs ont passé, le pli se termine et le dernier joueur qui a posé des cartes le remporte. Dès qu’un joueur n’a plus de cartes en main, il quitte la manche.

Deux combinaisons spéciales appelées bombe existent : le carré (4 cartes identiques) et la quinte flush (suite de 5 cartes de même couleur). Une bombe remporte le pli.

La manche se termine quand le troisième joueur se retire, il gagne le dernier pli. Le dernier joueur doit donner les cartes qu’il lui reste en main au joueur adverse de son choix et doit donner tous ses plis au joueur qui s’est retiré le premier (adversaire ou non).

Une équipe a la possibilité de « bâtir un empire » (les deux joueurs de l’équipe se sont retirés en premier et deuxième), ils marquent alors 200 points.

Si une équipe n’a pas bâti d’empire, on compte alors les points :

  • les rois et 10 rapportent 10 points
  • les 5 rapportent 5 points
  • le dragon remporte 25 points
  • le phénix rapporte -25 points

Les cartes spéciales :

  • Le moineau : il permet à un joueur de commencer le pli. Lorsqu’il est joué, le joueur choisit une valeur. Le joueur suivant, s’il peut placer la valeur désignée, doit la placer, sinon, il joue comme il veut.
  • Le chien : il protège d’une bombe et donne la main immédiatement au partenaire du joueur.
  • Le dragon : il gagne le pli (sauf en cas de bombe) mais le joueur qui l’a joué doit donner le pli (et le dragon) à un adversaire.
  • Le phénix : ajoute 0,5 à la valeur précédente. Il peut donc battre un as.

Les annonces :

  • Tichu : Quand il le souhaite, avant de jouer sa première carte, un joueur peut annoncer qu’il va faire un Tichu, c’est à dire qu’il finira premier lors de la manche. S’il réussi, il gagne 100 points en plus, sinon, il perd 100 points.
  • Grand Tichu : Il doit être annoncé avant d’avoir tiré sa neuvième carte. Si le joueur init premier, il marque 200 points, sinon, il perd 200 points.
La fin de partie

La première équipe à 1000 points gagne.

Est-ce que c’est bien ?

Ce que j’ai ❤️

  • Les illustrations de Christine Alcouffe !
  • Un jeu qui renouvelle bien les jeux de plis.
  • Hyper stratégique !
  • Placer certaines cartes est très difficile, mais hyper gratifiant quand on y arrive.
  • On joue à un jeu ancestral !
  • Une marge de progression énorme.
  • Des règles simples…

Ce que j’ai 💔

  • … mais tellement nombreuses qu’il est difficile de penser à tout
  • On est un peu perdus face aux nouvelles façons de jouer
  • Réservé à des joueurs habitués aux jeux de plis
  • On ne comprend pas bien l’intérêt de certaines cartes au début (le dragon par exemple)
ze meeple

Design

Que Tichu est beau ! Que Christine Alcouffe est talentueuse. Franchement, si je ne savais pas qui était aux pinceaux, je n’aurais jamais reconnu le style de Christine ! On retrouve l’art traditionnel chinois, les lames semblent tout droit sorties d’une estampe asiatique, c’est du plus bel effet !

Si les cartes numérotées sont vraiment très simples, les figures sont terriblement bien illustrées avec une mention spéciale au dragon qui claque une fois dans la main.

Les couleurs sont pastel mais on les reconnait bien, et grâce aux symboles, Tichu est daltonien friendly.

Dans l’ensemble, c’est un régal pour les yeux, que c’est plaisant d’avoir un jeu de cartes presque classique aussi beau.

Quand on voit les précédentes éditions, on se dit que du chemin a été fait !

Une précédente édition de Tichu

Qualité du matériel

La qualité des cartes de Tichu est très classique. Ni trop fines, ni trop épaisses. Elles n’ont pas le linen finish, dommage, en dehors de ça, c’est bon. Pour ce prix là, on n’en attend pas moins, ni plus. Il est à peine plus cher qu’un jeu de tarot classique et le jeu est bien plus intéressant.

Thème

Il n’y a pas de thème de Tichu. Il reprend le design traditionnel chinois et on est en plein dedans. Il manque plus que les baguettes et un bol de riz avec du thé pour parfaire le décors.

Confucius, né le 28 septembre 551 av. J.-C. à Zou (陬) et mort le 11 avril 479 av. J.-C. à Qufu (曲阜) dans l’actuelle province du Shandong, est un philosophe chinois. Son patronyme est Kong, son prénom Qiu, et son prénom social Zhongni. Il est le personnage historique qui a le plus marqué la civilisation chinoise, et est considéré comme le premier « éducateur » de la Chine.

Son enseignement a donné naissance au confucianisme, doctrine politique et sociale érigée en religion d’État dès la dynastie Han et qui ne fut officiellement bannie qu’au début du 20e siècle, avec une résurgence en 1973 (voir Critique de Lin Piao et de Confucius). Ses principaux disciples sont nommés les Douze Philosophes et honorés dans les temples confucéens.

Il est généralement appelé Kǒngzǐ (孔子) ou Kǒng Fūzǐ (孔夫子) par les Chinois, ce qui signifie « Maître Kong » et a été latinisé en Confucius par les Jésuites. Les Coréens l’appellent Kong-ja, les Japonais, Kôshi, et les Vietnamiens, Khổng Tử.

L’essentiel de la pensée de Confucius nous est parvenu à travers les Analectes, ou Entretiens, recueil de propos de Confucius et de ses disciples ainsi que de discussions entre eux, compilés par des disciples de deuxième génération, et à travers leur supplément, les Entretiens familiers de Confucius.

Bien qu’il n’ait jamais développé sa pensée de façon théorique, on peut dessiner à grands traits ce qu’étaient ses principales préoccupations et les solutions qu’il préconisait. Partant du constat qu’il n’est pas possible de vivre avec les oiseaux et les bêtes sauvages, et qu’il faut donc vivre en bonne société avec ses semblables, Confucius tisse un réseau de valeurs dont le but est l’harmonie des relations humaines. En son temps, la Chine était divisée en royaumes indépendants et belliqueux, les luttes pour l’hégémonie rendaient la situation instable et l’ancienne dynastie Zhou avait perdu le rôle unificateur et pacificateur que lui conférait le mandat du Ciel. Confucius voulait donc restaurer ce mandat du Ciel qui conférait le pouvoir et l’efficacité à l’empereur vertueux. Cependant, bien qu’il affirme ne rien inventer et se contenter de transmettre la sagesse ancienne, Confucius a interprété les anciennes institutions selon ses aspirations, il a semé les graines de ce que certains auteurs appellent l’« humanisme chinois ».

Mettant l’homme au centre de ses préoccupations et refusant de parler des esprits ou de la mort, Confucius n’a pas fondé de religion au sens occidental du terme, même si un culte lui a été dédié par la suite. Cherchant à fonder une morale positive, structurée par les « rites » et vivifiée par la « sincérité », mettant l’accent sur l’étude et la rectitude, Confucius représente pour les Chinois d’avant la Révolution l’éducateur par excellence, mais la lecture attentive des Entretiens montre qu’il n’a pas voulu s’ériger en maître à penser, et qu’au contraire il voulait développer chez ses disciples l’esprit critique et la réflexion personnelle : « Je lève un coin du voile, si l’étudiant ne peut découvrir les trois autres, tant pis pour lui. »Confucius.

Un apport très important, et révolutionnaire en quelque sorte, de Confucius, est à chercher dans la notion de « Junzi » (« gentilhomme ») qui, avant lui, dénotait une noblesse de sang et dont il a modifié le sens pour le transformer en noblesse du cœur, un peu comme le mot anglais gentleman. Le concept central de la doctrine de Confucius est Ren, la bienveillance, dont la pratique a pour norme Li, la moralité. Son enseignement, bien que principalement orienté vers la formation de futurs hommes de pouvoir, était ouvert à tous, pas seulement aux fils de princes. On peut faire remonter à cette impulsion de départ la longue tradition des examens impériaux, chargés de pourvoir l’État en hommes intègres et cultivés, que le plus humble paysan pouvait (en théorie) tenter. Bien que cette institution « méritocratique » ait subi différents avatars et distorsions, elle a certainement joué un rôle prépondérant dans la pérennité de la culture chinoise et dans la relative stabilité du Céleste Empire pendant deux millénaires.

Selon Confucius, la soumission au père et au prince va de soi et garantit la cohésion des familles et du pays, mais elle s’accompagne d’un devoir de (respectueuses) remontrances si le père ou le prince vont dans la mauvaise direction. De très nombreux lettrés chinois, se réclamant à juste titre de l’enseignement de leur maître, ont péri ou été bannis, pour avoir osé critiquer l’empereur quand celui-ci, sous l’influence de courtisans ou de prêtres taoïstes, ne prenait plus soin de son peuple et laissait le pays sombrer dans la famine ou la guerre civile.

ze meeple

Mécanique

Alors là, je suis vraiment bien embêté pour la couleur du meeple. Autant j’ai vraiment envie de mettre un meeple doré, autant un orange conviendrait tout aussi bien.

Je m’explique : J’ai vraiment beaucoup aimé jouer au jeu. Je le trouve hyper stratégique, bien plus qu’avec un tarot ou une belote. Il faut vraiment collaborer avec son partenaire, voir ce qu’il joue, jouer avec lui pour gagner les plis. La course à la défausse est très importante car rester en dernier est vraiment pénalisant. Il faut donc défausser ses cartes et permettre à son partenaire de faire de même.

Arriver à remporter les bons plis avec les bonnes cartes (seules les 5,10,roi et dragon donnent des points) tout en veillant à faire des combinaisons avec beaucoup de cartes pour se défausser vite, c’est vraiment plaisant et on retrouve les sensation très agréables du tarot ou de la belote.

Il faut à tout prix protéger ses cartes qui valent des points. Si on en place une dans une combinaison, il faut être sûr de remporter le pli. Mais ne vous défaussez pas trop vite de vos grosses combinaisons, sinon votre partenaire et vous même ne défausserez pas beaucoup de cartes. Il faut sans cesse se rappeler que malgré l’objectif de remporter des plis qui valent quelque chose, le but est quand même de se défausser de ses cartes.

J’en viens au point négatif du jeu qui me gêne beaucoup, surtout au début : Il y a plein de règles, et toutes les prendre en compte est vraiment difficile. Les cartes spéciales, notamment, sont très abscondes au début et vous aurez besoin de beaucoup de parties pour en tirer quelque chose. Vous allez tester plein de stratégies, avant de vous apercevoir de l’intérêt de telle ou telle carte.

Le dragon, notamment, est hyper compliqué à appréhender. C’est l’une des cartes les plus fortes, il rapporte beaucoup de points… qui sont donnés à l’adversaire. Et le seul moyen de le récupérer, c’est avec une bombe ou en priant pour que le joueur qui l’a, finisse dernier et que sont partenaire ne finisse pas en premier.

Et c’est là qu’on s’aperçoit de l’importance de ne pas finir dernier, de finir premier et de bien choisir à qui on donne le pli du dragon.

Tichu est un jeu exigeant, très exigeant, qui demandera des heures de parties pour être maîtrisé. Par contre il y a une marge de progression énorme et vous sentirez avec satisfaction votre progression.

Si vous jouez toujours avec les mêmes joueurs, des automatismes vont s’installer et le plaisir du jeu avec.

Les premières parties, vous naviguerez à vue, vous ferez des coups un peu au hasard, vous resterez dans votre zone de confort de ce que vous connaissez : le tarot ou la belote. Mais très vite vous vous apercevrez qu’il faut penser en dehors de la boite, pour appréhender ces nouvelles façons de jouer.

Souvent les jeux asiatiques nous bousculent dans notre train train ludique et on a du mal à les appréhender. Tichu ne fait pas exception à la règle.

Mais le jeu en vaut la chandelle, et si vous arrivez à vous y investir, vous prendrez beaucoup de plaisir à faire des parties de Tichu. En plus il est conseillé par Confucius, alors….

Simplicité des règles

Les règles, prises une par une ne sont pas très compliquées et s’expliquent aisément. Les livret est assez bien fait. Par contre c’est l’addition de toutes ces règles qui rend le jeu assez difficile à appréhender.

Tichu est réservé à un public expert qui a l’habitude des jeu de plis. Sinon les nouveaux venus seront perdus dès les premières minutes de l’explication et ne réussiront pas à bien les agencer pour voir comment bien jouer certaines cartes.

Heureusement, il y a plein d’aides de jeu très bien faites pour entrer dans le jeu.

Mise en place / Rangement

Tichu ne contient que des cartes, la mise en place est très rapide, quoique ralentie par le fait que chacun doit piocher une carte plutôt que de les distribuer. Mais bon, il est mal poli en Chine de distribuer les cartes paraît-il.

Conclusion

Tichu est un excellent jeu de plis et de défausse, même s’il est très exigent. Ses mécaniques inhabituelles demanderont plusieurs parties pour être appréhendées, mais une fois ceci fait, Tichu se révèle hyper stratégique et demande une coordination d’équipe parfaite. Pour qui veut s’y investir, Tichu promet de belles soirées à taper le carton. J’imagine bien des tournois pour ce petit jeu de cartes venu de l’Empire du Milieu.

Arnaud
Laurent
sandrine

D’autres avis sur Tichu :

Source : Wikipédia

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