[Test] Botanik, mon jardin secret
2 joueurs | Sébastien Pauchon, Grégoire Largey, Frank Crittin | ||
10 ans | Franck Dion | ||
30 minutes | Space Cowboys | ||
placement de tuiles, draft | Steampunk | ||
17€90 chez | et dans |
Les vachers de l’espace commencent à avoir une gamme de jeux à deux braiment qualitative avec 4 jeux. Botanik est le 4ième de la gamme.
Avec un look qui ne laissera pas indifférent, et une mécanique de draft de tuiles originale, il ne m’a pas laissé de marbre.
Il est vrai que les éditeurs font beaucoup d’efforts depuis 2 ans pour proposer des jeux en duo solides, et Space Cowboys ne fait pas exception à la règle.
Botanik me fait de l’œil depuis un moment, aussi lors de mon dernier passage à ma boutique préférée, Spoutlink (Romans sur Isère), j’ai sauté le pas et j’avoue ne pas avoir été déçu.
Dans Botanik, les joueurs incarnent des Meka-botaniciens qui doivent mettre en œuvre les plans de Beatrix Bury afin de sauver la planète Katbra de la famine et de l’extinction en produisant les plus belles plantes et les plus beaux fruits grâce à une machinerie la plus performante.
Etes vous prêts à plonger dans l’univers onirico-steampunk de Botanik ?
Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?
- 1 Livre de règles
- 1 Pion Méca
- 67 Tuiles
- 1 Registre
Comment on joue à Botanik ?
La mise en place
On place le plateau au centre de la table, à portée des joueurs. On place le pion Méca à côté du plateau.
Chaque joueur prend la tuile de départ (tuile source) et la place devant lui.
On mélange toutes les autres tuiles, on en tire 5 qu’on disposera sur la colonne centrale du plateau, face visible. On forme 3 tas de hauteur équivalente avec les tuiles restantes. On en révèle 3 pour former un marché.
On désigne le premier joueur grâce à la superbe pièce en métal incluse dans la première édition. Il positionne le pion Méca de son côté du plateau.
Le tour de jeu
A son tour, chaque joueur, en commençant par le premier, choisit une tuile du marché.
Il peut alors la placer sur une des lignes de son côté du plateau si elle partage sa forme et/ou sa couleur avec la tuile centrale.
Il peut également la placer sur la case centrale d’une des colonnes. Dans ce cas, toute tuile qui se trouve du côté des joueurs, sur la même ligne, qui ne partage ni s forme ni si couleur est récupéré par les joueurs concernés. Ceux ci doivent placer la tuile dans leur machine.
Afin de placer une tuile dans sa machine, le joueur doit veiller à ce qu’elle doit être adjacente à une autre tuile et qu’un tuyau ne termine pas contre un coté de tuile dépourvu de tuyau. Une tuile peut être positionnée de façon à ce que ses tuyaux ne soient pas reliés à la tuile source, mais c’est risqué.
Les tuiles Méca-Botaniciens permettent, quand elles sont libérées, d’être échangées contre une tuile du milieu (et éventuellement libérer d’autres tuiles en cascade).
Les joueurs jouent ainsi jusqu’à ce que les 3 tuiles ont été prises. On décale le pion Méca vers l’autre joueur qui devient premier joueur, on réalimente le marché et on commence une nouvelle manche.
La fin de partie
Une partie de Botanik se termine quand un joueur a placé la dernière tuile du dernier arrivage. On retire toutes les tuiles non reliées à la tuile source par des tuyaux.
Les joueurs gagnent 1 point par tuile présentes dans un groupe de plus de 3 tuiles de même couleur.
On y ajoute 1 point par fleur présente sur des tuyaux.
On ajoute 1 point par fleur présente sur une tuile fleur ou fruit si la tuile est reliée à une autre tuile de même couleur.
Le joueur qui a le plus de points gagne la partie.
Est-ce que c’est bien ?
Ce que j’ai ❤️
- La direction artistique de Botanik
- La mécanique de prise de tuile originale et tactique
- Des rapides courtes et dynamiques
- Un jeu compact et transportable
- Un prix serré
- Le plateau registre qui ressemble à un….. registre une fois replié
- L’insert dans la boite très pratique
Ce que j’ai 💔
- rien
Design
J’adore le design de Botanik avec son côté steampunk déjanté très agréable. A l’instar d’Imaginarium (Bombyx), la charte graphique de Botanik ne plaira pas à tout le monde, j’en suis conscient.
Autant j’aime pas le graphisme d’Imaginarium, autant j’adore celui ci. Dans Botanik, les illustrations font moins peur.
J’apprécie particulièrement le mélange entre machinerie vapeur avec ses tuyaux et les les plantes qui s’entremêlent avec eux, comme une symbiose impossible entre nature et technologie.
Les couleurs sont vives et bien tranchées, elles contrastent avec le marron terne des tuyaux. Notez que le jeu est daltonnien friendly grâce à de (trop) discrets petit symboles qui différencient les couleurs.
Le plateau est également magnifiquement illustré. Il ressemble à un véritable petit livre, ce qui est bien agréable.
Les personnages à 4 bras sont un peu torturés, un peu à la manière de Dali dans sa période surréaliste.
Dans l’ensemble, Botanik est très agréable à regarder, et donne envie d’y jouer.
Qualité du matériel
Pour un jeu à 17€, la qualité du matériel de Botanik est très bonne. Le pion Méca est gros, épais et assez lourd, donne une impression de solidité. La pièce de métal est du même acabit.
Les tuiles sont également d’une très bonne qualité avec une épaisseur standard mais avec un linen finish très agréable.
Le plateau est de la bonne épaisseur et même s’il a du mal à rester à plat au début, il s’assouplira avec les utilisations
L’insert et bien pensé et assez rigide.
La qualité est vraiment excellent pour un jeu dans cette gamme de prix, chapeau !
Thème
J’aime bien le thème de Botanik. A la base j’aime beaucoup l’univers steampunk. Ici on est sur du steampunk écolo, où nature et techno se mêlent pour sauver une planète rouillée et toxique (tiens ça me rappelle quelque chose…).
On retrouve un peu du surréalisme cher à Dali, à Frida Kahlo ou encore à Magritte. On retrouve un peu de ce trois grand artistes dans cet univers et c’est évidemment très agréable.
On a bien l’impression de construire une machine complexe pour faire pousser quelques plantes et on se rend compte de la démesure nécessaire d’une telle machine pour faire pousser 3 ou 4 plantes. Un peu comme la quantité d’eau nécessaire pour produire 1kg de viande dans notre monde.
Le steampunk est un courant essentiellement littéraire dont les intrigues se déroulent dans un 19ième siècle dominé par la première révolution industrielle du charbon et de la vapeur (steam en anglais). Il s’agit d’une uchronie faisant référence à l’utilisation massive des machines à vapeur au début de la révolution industrielle puis à l’époque victorienne. On y retrouve l’utilisation de matériaux tels que le cuivre, le laiton, le bois et le cuir.
L’expression steampunk, qui signifie littéralement « punk à vapeur », parfois traduite par « futur à vapeur », est un terme inventé pour qualifier un genre de littérature né à la fin du 20ième siècle (même si des origines peuvent être trouvées dans des récits de Jules Verne), dont l’action se déroule dans l’atmosphère de la société industrielle du 19ième siècle. Le terme a été forgé à la fin des années 1980 en référence au cyberpunk (terme apparu en 1984).
Le steampunk fait son apparition dans des œuvres littéraires fantastique, de fantasy, d’anticipation et certains sous-genres de la science-fiction. Il devient un genre littéraire, dont l’intitulé a été forgé par allusion au cyberpunk par les auteurs K. W. Jeter, Tim Powers et James Blaylock à titre de boutade.
À l’origine, le steampunk est un genre littéraire dont Jules Verne, Albert Robida ou H. G. Wells fournissent les caractéristiques et l’esthétique de l’univers d’expression à travers leurs romans ou les adaptations cinématographiques qui en ont été faites : Vingt mille lieues sous les mers de Richard Fleischer (1954), L’Invention diabolique (Vynález Zkázy) de Karel Zeman (1958) ou La Machine à explorer le temps de George Pal (1960). Autre influence, The Steam Man of the Prairies (1868), dime novel de l’écrivain américain Edward S. Ellis, constitue l’un des fleurons des « Edisonades », proto-science-fictions mettant en scène des inventeurs sur le modèle du pionnier scientifique Thomas Edison.
L’univers des époques victorienne et édouardienne d’avant la Première Guerre mondiale reste l’un des décors favoris du genre.
Par extension sont assimilés au genre du steampunk les récits qui se déroulent soit dans le futur, soit dans un présent uchronique alternatif — où apparaissent des personnages historiques ayant réellement existé —, quand leur décor rappelle le design de l’environnement industriel du 19ième siècle ou que la société qu’ils décrivent ressemble à celle de l’époque édouardienne, socialement très rigide et cloisonnée, comme dans Les Chemins de l’espace de Colin Greenland (1993).
Sous-genre de la SF, les œuvres steampunks relèvent aussi de l’aventure et du roman policier – voire du western comme Wild Wild West. Pour les distinguer du récit où interviennent des éléments relevant du fantastique, les critiques utilisent le terme de gaslamp fantasy, genre dans lequel s’illustrent notamment Anne Rice et le Français Fabrice Bourland. Le steampunk recoupe fréquemment d’autres genres référentiels de la SF comme le voyage temporel, l’uchronie (décalage temporel et histoire alternative) et les univers parallèles. Cet aspect uchronique canonique a valu aux œuvres de SF steampunk les labels de « chroniques du futur antérieur » ou de « rétrofutur » chez les fans du genre.
Une des principales différences entre le steampunk et la science-fiction des auteurs d’anticipation du 19ième siècle comme Albert Robida — qualifiée de proto-steampunk par les puristes — réside dans la présence d’éléments anachroniques plus tardifs comme les ordinateurs ou les manipulations génétiques qui n’existaient évidemment pas à l’époque. Le steampunk se distingue aussi par son humour, bien des auteurs — en premier lieu K. W. Jeter, qui porta le genre sur les fonts baptismaux — considérant le genre comme un jeu littéraire font tout en clins d’œil aux pères de la science-fiction, du roman fantastique et du roman d’aventures extraordinaires — pour reprendre le titre de la fabuleuse collection des œuvres de Jules Verne.
Mécanique
Botanik est malin, terriblement bien pensé ! On adore jouer à ce petit jeu qui ne paie pas de mine, mais qui est d’une redoutable efficacité.
J’aime beaucoup les jeux de pose de tuile, mais celui là est un des meilleurs à deux joueurs.
Il combine à merveille planification et anticipation avec interaction entre les joueurs et puzzle dans la pose de la tuile.
Il y a en effet pas mal d’interaction entre les joueurs. Non pas une interaction directe de pan dans ta face qui frustre plus qu’autre chose, mais une interaction tactique forte et constante. Elle commence dans le choix des tuiles : allez vous prendre cette tuile qui ira parfaitement dans votre machine ou allez vous prendre cette tuile qui fait baver votre adversaire ?
Forcer votre joueur à prendre une tuile qui ne l’intéresse pas c’est aussi un bon moyen de le gêner et parfois de ruiner sa stratégie, usez en, abusez en !
La gestion du premier joueur est également un élément clé de la mécanique de Botanik. En effet, le premier joueur prendre 2 tuiles tandis que e second joueur une seule. C’est hyper important de prendre cela en compte dans votre réflexion.
Vous commencez à voir que derrière une mécanique fort simple, se cache une profondeur insoupçonnée qu’il faudra plusieurs parties pour explorer à fond.
Les tours s’enchaînent de manière fluide et rapides, aussi vous aurez à peine le temps de réfléchir à votre prochain coup, que ce sera déjà votre tour.
Il faudra jouer sur tous les tableaux : construire votre propre machine du mieux que possible, prévoir des issus de secours au cas où votre adversaire vous fasse un sale coup (même si c’est pas son genre ! ), gêner votre adversaire en le forçant à poser des tuiles qu’il ne veut surtout pas poser et faire la chasse à ces fameuses plantes qui rapportent beaucoup de points.
Botanik est donc un jeu éminemment stratégique, tendu, qui vous fera réfléchir beaucoup, on adore !!
Simplicité des règles
Les règles de Botanik sont très simples, s’expliquent en quelques minutes et s’appréhendent dès le début. Le livret est bien fait, avec beaucoup d’illustrations et d’exemples. Il conviendra à tout type de public pourvu qu’ils aient un minimum d’expérience dans les jeux de société moderne.
Mise en place / Rangement
Grâce à un insert au petits oignons, Botanik s’installe et se range très facilement et rapidement. La taille de sa boite et la place qu’il prend une fois installé font que Botanik est assez nomade et pourra vous suivre à peu près partout, même dans les transports où il peut tenir sur les tablettes.
Conclusion
Que Botanik est bon !! Ce jeu de pose de tuiles est divinement bien huilé dans sa mécanique avec beaucoup de réflexion, d’interaction, et de stratégie à la clef ! Un régal que ce jeu à deux joueurs qui en fait un des tout meilleurs de sa catégorie. Cerise sur le gâteau, il est plaisant à regarder avec son univers onirique, écolo-steampunk et son tout petit prix par rapport au soin apporté à l’édition. Bravo !
D’autres avis sur Botanik :
Sources : Wikipédia