[Test] Treetopia – Des arbres en milieux hostiles à sauver de l’extinction

	2 à 4 joueurs		Florian Sirieix
	8 ans et +		Laura Bevon
	20 minutes		Funnyfox
	Cartes, combinaisons		Gigamic
			Nature, environnement
	PVC : 15 €		dans

Treetopia est un jeu compétitif de la gamme mini de Funnyfox, distribué par Gigamic. Il contient juste 54 cartes, quelques jetons ronds et des points de victoire en forme de feuilles, le tout en carton.

Avec Florian Siriex aux commandes et Laura Bevon aux pinceaux, Treetopia vous fera d’abord un bel effet visuel avec ses illustrations réussies et, côté mécaniques de jeu, un gameplay qui fait mouche et c’est l’essentiel me direz-vous. Un combo gagnant.

Sauver des arbres, une utopie ?

La thématique eco-environnementale de vie en symbiose très axée milieu naturel et ou sauvegarde des espèces est à la mode avec par exemple Neotopia (Matagot), Harmonies (Libellud), Forêt mixte (Lookout) pour ne citer que les plus récents.

Treetopia est un peu dans cette veine puisque vous aurez à sauver quatre types d’arbres présents dans quatre milieux hostiles différents – trop chaud, trop froid, pollués, marécageux – et qui bénéficieront d’un niveau d’ensoleillement et de pluviométrie allant du niveau 1 à 4 et avec un nombre de points d’espoirs différents.

Votre objectif ?

• Arriver à en déplacer un maximum dans un sanctuaire commun,
• les organiser de préférence par famille
• et en faire côtoyer certains pour bénéficier en plus d’un effet de symbiose.

Optimisation, combinaison, opportunisme

Treetopia est un jeu d’optimisation de son espace de jeu basé sur de la prise de cartes – face visible dans une rivière et et face cachée dans la pioche mais avec le renseignement sur l’essence de l’arbre -. On ajoutera cette carte à notre espace de jeu toujours composé de 3 cartes au début de notre tour de jeu.

Sanctuariser devra répondre à des nécessités

Il y aura un impératif de taille : on ne peut déplacer un arbre dans le sanctuaire commun que s’il répond à un objectif très précis mentionné sur les cartes. Si les 4 cartes présentes dans son espace de jeu matchent, on peut la placer dans le sanctuaire. Sinon on en rejette une.

Les objectifs seront multiples : type d’arbres, type de milieux, mix des deux, nombre de gouttes d’eau, nombre de soleils, nombre de points d’espoirs présents sur les cartes …

Les cartes ayant de multiples configurations (chacune des 54 cartes sera unique, avec le dos qui montre au moins l’essence de l’arbre), l’optimisation sera de mise.

Une mécanique simple pour un jeu accessible

Pour simplifier : Je pioche, j’ajoute cette carte à 3 cartes que j’ai déjà dans mon espace de jeu et je vois si je réponds à un objectif présent sur une des cartes pour pouvoir déplacer cet arbre dans le sanctuaire, et là je score. Ajoutons à cela quelques capacités particulières que l’on peut activer au cours de la partie. La partie s’arretera lorsque la dernière carte sera posée dans le sanctuaire.

C’est un jeu que j’ai plaisir à jouer avec n’importe quel type de joueur qui recherche un jeu assez rapide, facile à comprendre et à jouer, et un brun stratégique car il faudra être vigilent et opportuniste pour arriver à optimiser ses combinaisons de cartes et ses placements dans le sanctuaire. Et, cerise sur le gâteau, il tourne bien que ce soit à 2, 3 ou 4 joueurs.

Voyons cela de plus près.

Prêts à sauver des arbres de l’extinction et à faire renaître l’espoir en un futur meilleur ?

Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?

• 48 cartes Arbre
• 12 jetons Enchantement (3 par joueur)
• 6 cartes Symbiose
• 90 graines d’espoir (50 de valeur 1, 40 de valeur 5)
• 1 règle en français + une aide jeu récapitulant les contraintes de pose dans le sanctuaire
• 1 règle an anglais + une aide jeu récapitulant les contraintes de pose dans le sanctuaire

Comment on joue à Treetopia ?

Chaque joueur à devant lui sa zone de jeu où sont toujours disposées au début de son tour de jeu, face visible, trois cartes Arbre. Au centre du jeu se trouve un sanctuaire commun à tous les joueurs où chacun pourra planter toute une série d’arbre trois lignes de 5 cartes à 2 joueurs, quatre lignes de 5 cartes à trois et quatre joueurs). Chaque joueur a trois jetons Enchantement dont le jeton Tourbillon est déjà activé, les autres sont sur leur face grise.

Deux cartes Arbres sont révélées à côté de la pioche.

Une carte Symbiose composée de deux types d’arbres différents est choisie et révélée. Les autres sont rangées dans la boîte.

Le tour de jeu

Le joueur actif pioche une carte Arbre :

• soit depuis la rivière de cartes (pioche face visible)
• soit en piochant la première carte du paquet face cachée (le type d’arbre étant visible au dos)

Il ajoute cette carte à sa série de trois arbres déjà présentes, il en possède maintenant quatre.

Deux possibilités s’offrent alors à lui :

• Défausser un de ses arbres et le poser en l’ajoutant aux cartes de la rivière.
• Plantez un arbre dans la sanctuaire

La pose d’arbre dans le sanctuaire obéit à des contraintes.

Les contraintes de pose dans le sanctuaire

Si parmi les quatre arbres maintenant disponibles devant soi, une nécessité – présente sur le bas de chaque carte – est respectée par l’ensemble de ces quatre cartes, un joueur peut choisir de poser cet arbre dans le sanctuaire (il y a parfois intérêt à attendre pour faire plus de points).

La composition des cartes :

• Le besoin d’ensoleillement et le besoin en eau (de 1 à 3 symboles)
• Les points d’espoir (de victoire) qu’il génère (entre 1 et 5)
• Le type d’arbre (quatre différents)
• Le milieu hostile où il est actuellement planté (quatre différents : désert, milieu polaire, terrain pollué, zone marécageuse)
• Une nécessité (en bas de chaque carte), les prérequis nécessaires pour planter cet arbre dans le sanctuaire.

Il s’agit bien de la totalité des quatre arbres de la zone de jeu d’un joueur qui doivent entrer en jeu pour voir si les prérequis sont là.

L’arbre répondant au critère est planté dans le sanctuaire.

• Le premier est planté librement dans une ligne,
• les autres devront être plantés orthogonalement à un arbre déjà planté.
• Le joueur marque autant de points de la valeur de points d’espoir que l’arbre planté (2 à 5 points).
• Un bonus est ajouté si le joueur forme un groupe d’arbres de la même espèce à partir du deuxième arbre posé (2ème carte posée : 1 point, 3ème carte posée 2 points, 4ème carte posée 3 points)
• On ajoute un bonus si l’arbre nouvellement placé dans le sanctuaire est posé orthogonalement à un ou plusieurs arbres présent(s) sur la carte Symbiose.

Jetons Enchantement

Nos trois jetons Enchantement peuvent permettent de se sortir d’un mauvais pas.

On peut les activer en décidant de ne pas piocher de carte lors du tour de jeu principal. Le Tourbillon est activé dès le début de la partie.

• Le Tourbillon permet de nettoyer ses cartes de sa zone de jeu en en piochant autant de la pioche. Les cartes sont défaussées et ne sont pas remise dans la rivière.
• L’Œil permet de piocher trois cartes au lieu d’une au début du tour pour en jouer une.
• Rejouer permet de refaire l’action principale

Important : Lorsqu’un joueur obtient un groupe de quatre arbres identiques dans son sanctuaire, il permet aux autre joueurs d’activer un de ses jetons.

On peut jouer autant de jetons actifs qu’on le souhaite à son tour de jeu.

Lorsque l’action du jeton est faite, on retourne le jeton sur sa face grise à activer.

La fin de partie

La partie s’arrête immédiatement lorsque la dernière carte est posée dans le sanctuaire.

Treetopia est particulièrement joli et on le doit à l’illustratrice Laura Bevon qui a notamment travaillé sur Ceylan, Sabika, Hippocrates, Bone Wars, Deities et Polynesia.

Les essences d’arbres sont très distinctes, les milieux sont très reconnaissables, l’ensemble est coloré, séduisant, attractif et même poétique.

Ça donne envie d’y jouer.

Le jeu est essentiellement constitué de cartes d’un format et d’une qualité standards.

Après de nombreuses parties, elles sont encore en très bon état.

Les jetons en carton sont de qualité standard mais de petite taille.

L’aide de jeu qui récapitule les objectifs des cartes est cartonnée.

La thématique eco-environnementale de vie en symbiose très axée milieu naturel et ou sauvegarde des espèces est à la mode avec par exemple Neotopia (Matagot), Harmonies (Libellud), Biotope (Palladis Games) ou Forêt mixte (Lookout) pour ne citer que les plus récents.

Treetopia est un peu dans cette veine. Une thématique entre dystopie et recherche du salut environnemental plutôt vue et revue. Mais bon. Car …

…. Les arbres sont en dangers ! Votre mission ? Les replanter dans un Sanctuaire afin de les sauver !

Il vous faudra sauver quatre types d’arbres présents dans quatre milieux hostiles différents – trop chaud, trop froid, pollués, marécageux – et qui bénéficieront d’un niveau d’ensoleillement et de pluviométrie allant du niveau 1 à 4 et avec un nombre de points d’espoirs différents.

Le jeux devient surtout mécanique au bout de quelques petits tours de jeux. Le thème passe vite au second plan mais heureusement, les belles illustrations nous apporte une immersion non dénuée d’intérêt.

Dans Treetopia, à notre tour, on doit principalement prendre un arbre de la rivière ou de la pioche et regarder si l’on répond à l’une des conditions de pose dans la sanctuaire présente sur la bas d’une des quatre cartes de son espace de jeu.

Des choix cornéliens

Dois-je poser une carte qui ne m’intéresse pas dans la rivière mais qui pourrait faire le bonheur d’un de mes adversaires ou au contraire dois-je faire avec ? Car les cartes des zones de chaque joueur sont visibles de tous. Il faudra faire preuve d’un peu d’observation pour ne pas donner du pain béni à ses adversaire.

Une vision stratégique à moyen terme

Treetopia n’est pas compliqué à prendre en main et il n’est pas vraiment difficile d’établir une vision stratégique à moyen terme ; il y a toujours moyen de contourner une certaine absence de chance (le dos des cartes de la pioche annonce l’essence de l’arbre, la rivière peut s’agrandir à plus de 2 cartes si on en défausse surtout en début de partie, on peut utiliser le Tourbillon dès le début de la partie pour changer certaines de ses cartes …).

Cela dépendra évidement du type d’objectifs sur vos cartes : 2 types d’essence, 2 types de milieux, 4 essences ou milieux identiques, un nombre de points, de gouttes ou de soleils à atteindre ou à ne pas dépasser, la présence d’une ou deux gouttes sur chaque carte, idem pour les soleils …En tout cas une quinzaine de types d’objectifs différents.

Maximiser nos points

Pour maximiser les points, on peut placer son arbre à côté d’un même arbre et ainsi créer ou agrandir un groupe. On compte sur soi et aussi sur les autres pour cela, surtout pour poser le premier arbre, qui ne rapporte pas plus de points que sa valeur faciale. Mais attention, en plaçant une 4ème carte de la même catégorie vous offre 3 points mais donne la possibilité à vos adversaires de retourner un jeton Enchantement de son choix. Une compensation qui peut permettre un retournement de situation à un de vos adversaires.

Il est également possible de réaliser des symbioses si un arbre est posé à côté d’un certain type défini en début de partie. On peut tenter de combiner la symbiose avec la pose à côté d’arbres de la même essence. Une pierre deux coups très appréciable.

Du bon usage des jetons Enchantement

Plutôt que de tourner en rond et attendre les bonnes cartes arriver dans la rivière, il est parfois utile de passer son tour et activer nos jetons Enchantement. On n’oubliera pas d’être inspiré et d’utiliser ces jetons avec le bon timing ce qui nous permettra de jouer deux fois de suite, de piocher plus de cartes pour avoir plus de choix d’arbres ou encore de refaire sa main.

Opportunisme et changement de stratégie

On peut ressentir une certaine frustration à voir les autres joueurs planter des arbres dans le sanctuaire alors que l’on galère à replanter nos arbres. Si la chance a quand même une belle place dans le jeu (elle peut aussi être provoquée par un autre joueur), il faut vraiment savoir quand changer de cap et ne pas rester focalisé sur un même objectif trop longtemps. Il faut savoir rebondir et changer de stratégie, et parfois faire plusieurs petits objectifs à 2 points (en profitant de la pose à côté d’une même essence et en combinant cela avec la symbiose par exemple) plutôt que de se réserver plusieurs objectifs à 5 points qui ne viennent pas.

Préparer les combos

Si l’on prévoit bien, certains prérequis peuvent se rejoindre, se rapprocher du moins et donner ainsi la capacité d’enchaîner, surtout si l’on peut activer le jeton qui fait jouer un second tour à la suite. Dans ce cas, cela valait le coup d’attendre.

Les règles sont simples mais, paradoxalement, le livret ne m’a pas paru des plus intuitif. Il a fallu que je m’y reprenne à deux fois pour bien intégrer les règles qui pourtant sont ultra limpides une fois bien comprises.

Retrouvez les règles du jeu : https://undecent.fr/banque-de-livrets-de-regles/

Tous se sort et se range en moins de 5 minutes. On fait une pioche, on distribue 3 cartes à chaque joueur, on fait une rivière de 2 cartes et on place une carte symbiose visible de tous et les autres dans la boîte. Les jetons points de victoire sont placés en tas.

Verdict ?

Ce que j’ai ❤️

• Les mécaniques efficaces d’optimisation et de programmation et le système de gestion de cartes visible de tous
• Très accessible, il comblera également les joueurs plus exigeants
• La necessité d’avoir l’oeil sur les cartes qui peuvent aider à faire avancer son jeu et faire attention si possible à bloquer ses adversaires
• Les jetons Enchantement qui permettent de sortir de situations bloquantes et de mener une stratégie très offensive
• Une petite boite bien remplie qui permet d’emmener le jeu un peu partout
• Les cartes très belles avec des illustrations colorées et poétiques ; les 4 types d’arbres sont bien représentés et très reconnaissables
• Les parties à deux joueurs où l’on peut bien programmer sa stratégie à moyen terme

Ce que j’ai 💔

• Un peu répétitif à la longue
• Programmation stratégique difficile à 4 joueurs

Conclusion

Treetopia est un joli jeu bien sympathique avec des illustrations vraiment belles, un choix de couleurs judicieux le tout représentant vraiment bien un univers poétique et optimiste. Car tout de même, vous aurez la mission de sanctuariser des essences d’arbres issus de milieux hostiles et dégradés par l’Homme.

Chaque arbre présente des besoins spécifiques en eau, en ensoleillement et a des nécessités uniques et bien précises pour pouvoir survivre.

La mécanique de jeu est très accessible et les associations de cartes à faire bien pensées avec de multiples combinaisons : chaque carte et chaque objectif étant uniques.

La manière de jouer m’a vraiment plu avec cette histoire d’avoir toujours trois cartes dans son espace de jeu au début de son tour de jeu, d’en piocher une de plus dans la rivière de cartes, d’en poser une dans le sanctuaire commun si on répond à la contrainte unique de réalisation imposée par une des cartes de notre espace personnel ou d’en défausser une dans la rivière. C’est dynamique, avec des choix souvent cornéliens car il ne faut pas donner du grain à moudre à ses adversaires.

Les règles sont vite assimilées (on peut y jouer dès 8-9 ans) et les parties rythmées. Je trouve ces dernières plus intéressantes à deux joueurs même si au-delà le plaisir de jeu est toujours là ; à partir de trois joueurs la programmation est plus incertaine.

Les interactions sont moyennes et principalement liées au choix de cartes dans la rivière, mais dès lors qu’on lève le nez de son jeu et que l’on regarde ailleurs, l’interaction grandit et peut même vous donner accès à une forme d’anti-jeu pour bloquer les cartes convoitées par vos adversaires.

Si les enfants comprennent vite comment faire les meilleures associations possibles, les joueurs plus exigeants ne seront pas en reste avec la recherche de mise en place de stratégies efficientes.

Treetopia est une belle surprise dans la catégorie des jeux familiaux, accessibles, assez rapides et plutôt riches en petite réflexion. J’ai plaisir à le sortir en début ou fin de soirée jeux. Il plaira au plus grand nombre. 

Le jeu présenté ici nous été gracieusement envoyé par l’éditeur. Mais comme aucun dessous de table n’a été observé, cet article sera aussi bien baigné d’une objective bienveillance comme il pourra se révéler plus acerbe.

D’autres avis sur Treetopia :

• Try aGame
• Vin d’Jeu