[Test] Daybreak – Coopérez entre nations pour remporter le défi climatique !

	1 – 4 joueurs		Matteo Menapace Matt Leacock
	10 ans et +		Mads Berg, Edward Tuckwell HifuMiyo, Holly Warburton Jia-yi Zoe Liu, Rui Ricardo Denis Freitas, Wenjia Tang Ojima Abalaka, Xuetong Wang Kento Iida, Johan Papin Son of Alan
	60 à 120 minutes		CMYK
	Coopératif Gestion de main Tableau building		Novalis
	Décembre 2024		Écologie Coopération mondiale
	PVC : 61€		et dans

Daybreak est un jeu que nous attendions de pied ferme depuis quelques mois maintenant !

Avec une direction artistique très colorée et une mécanique coopérative, ce jeu avait en effet tout pour nous plaire… sauf son thème a priori ! Il nous laissait quelque peu mitigés, car, comme beaucoup d’autres joueurs, nous ne trouvons pas que l’écologie soit le thème le plus « fun » à exploiter dans un jeu de société.

Qu’en est-il finalement ? Eh bien, ce n’est effectivement pas un thème « fun », mais il est excellemment bien exploité et très agréable à jouer, avec une réelle immersion !

Les mécaniques de jeu nous ont beaucoup plu, et Daybreak est surtout un jeu qui nous a aidés à développer notre résilience, puisque, gagnée ou perdue, chaque partie nous a beaucoup plu, et aucune ne nous a laissés dans un état de frustration.

Dans Daybreak, chaque joueur incarne un bloc géopolitique majeur, avec pour mission commune de réduire au maximum ses émissions de carbone tout en tentant de préserver la résilience de sa population.

L’objectif ? Collaborer ensemble, de façon durable et efficace, afin d’inverser la crise climatique et d’assurer un avenir durable à notre chère planète.

Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?

Voici le matériel que vous trouverez dans cette grande boite, bien agencée !

• 1 plateau principal
• 4 plateaux joueur
• 2 extensions de plateau
• 282 cartes (Projet, crise, défi, etc.)
• 262 pions (Résilience, Emissions, Energie renouvellable, etc.)
• 108 pions et éléments en bois (carbone, arbres, océans, etc.)
• 2 dés
• 4 bacs de rangement de pions
• 1 livret de règles

Comment on joue à Daybreak ?

Après avoir réalisé la mise en place du jeu en distribuant à chaque joueur son plateau personnel, en disposant les éléments de jeu sur le plateau principal et en mettant à disposition les différentes pioches (projet global, cartes crises, projet local), les joueurs sont prêts à commencer à jouer !

Daybreak se joue en plusieurs tours successifs, durant lesquels les joueurs jouent tous simultanément, soit en communiquant pour trouver des solutions aux problèmes liés au plateau de jeu principal (représentant un planisphère), soit en se concentrant sur leur propre plateau joueur (représentant une puissance mondiale) en jouant des cartes permettant d’effectuer plusieurs actions.

Le tour de jeu

Ainsi, un tour de jeu se compose des cinq phases suivantes :

1) La phase Globale

Cette phase, comme son nom l’indique, concerne le plateau principal. Les joueurs vont donc se concerter pour choisir une carte Projet global parmi deux. Ces cartes nécessitent souvent un prérequis (réalisable par n’importe quel joueur) pour être activées et permettent ensuite de faciliter la victoire dans une partie de Daybreak, en autorisant, par exemple, des échanges de cartes entre les joueurs.

C’est aussi durant cette phase que les joueurs vont mettre en attente autant de cartes Crise que le nombre indiqué à droite de l’indicateur de température actuelle sur le plateau principal.

2) La phase Locale

Cette phase est plus personnelle à chaque joueur, même si la communication reste essentielle. Chaque joueur va gérer sa propre puissance mondiale.

Après avoir pioché cinq cartes Projet local, ils pourront réaliser autant d’actions qu’ils le souhaitent, tant que cela reste possible, simultanément et sans ordre particulier. Par exemple, un joueur pourra lancer un nouveau projet (poser une nouvelle carte), soutenir un projet en cours (renforcer une action déjà existante) ou encore activer une action (en en payant le coût).

3) Phase des Émissions

C’est pendant cette phase que les différentes puissances mondiales vont calculer leur taux de pollution à l’aide des cubes carbone.

Après avoir additionné tous les cubes présents sur les plateaux des joueurs et soustrait la séquestration permise par les arbres et les océans du plateau principal (ce qui peut sembler complexe, mais est en réalité très simple et agréable à faire !), les cubes restants viennent remplir la jauge de température.

Lorsque celle-ci atteint une nouvelle ligne, la température augmente et les crises deviennent de plus en plus difficiles à gérer…

4) Phase de crise

Lors de cette phase, il faut résoudre toutes les cartes Crise de bas en haut, préalablement mises en place lors de la phase globale. Ces crises affectent les joueurs et peuvent infliger des malus si ces derniers sont mal préparés.

De plus, il faudra lancer le dé des effets planétaires une fois par bande de température et appliquer les résultats, ce qui peut entraîner la déforestation, la fonte des glaces, etc.

Les joueurs alternent ainsi leurs tours jusqu’à ce que l’une des conditions de fin de partie soit déclenchée.

La fin de partie

5) Phase de Croissance

C’est dans cette dernière phase que les joueurs vérifient ensemble si une condition de victoire ou de défaite est remplie. Si plus de carbone a été séquestré qu’ajouté lors du tour, la partie est gagnée !

En revanche, la partie est perdue si l’une des conditions suivantes est remplie :

• Le sixième tour se termine,
• Une puissance mondiale compte douze communautés en crise,
• La température planétaire atteint les deux degrés fatidiques.

Si aucune de ces conditions n’est remplie, les joueurs entament ensemble un nouveau tour de jeu !

Nous sommes, pour notre part, absolument séduits par la direction artistique de Daybreak ! Originale, moderne, épurée… et colorée ! Les avis recueillis auprès d’autres joueurs sont plus mitigés, certains la jugeant trop « neutre » ou trop moderne. De notre côté, nous trouvons que ce thème écologique est merveilleusement mis en valeur, avec des couleurs et de jolies illustrations positives, plutôt qu’un design sombre et défaitiste.

L’iconographie du jeu est très claire, pédagogique et simple à déchiffrer. Le plateau central est très lisible, tout comme les plateaux personnels.

L’ensemble est (encore une fois) très coloré, tout en restant clair et facile à lire une fois installé sur la table ! C’est donc un design très moderne et positif, qui sert parfaitement le thème et nous donne envie de gérer cette crise climatique avec le sourire !

Rien à redire de ce côté-là : le rapport qualité-prix de Daybreak nous semble plus qu’impeccable.

La boîte est bien remplie, avec un matériel entièrement cartonné. Nous avons évidemment été attentifs à cet aspect, car un jeu axé sur la crise climatique et l’écologie se doit d’être conçu de manière écoresponsable. Sans être des experts en la matière, cela nous semble être le cas ici ! Pas de plastique et un matériel de grande qualité (gros point positif pour les boîtes cartonnées, qui sont à la fois pratiques et robustes !).

L’ensemble du jeu est d’excellente qualité et justifie totalement son prix, même s’il reste forcément un peu onéreux.

Comme mentionné précédemment, le thème du jeu Daybreak nous rebutait légèrement au début. Parce que l’écologie n’a rien de fun, soyons honnêtes, et que les jeux de société restent une passion peu écologique (comme bien d’autres !)… et finalement !

Restons clairs : non, ce n’est pas un jeu qu’on pourrait qualifier de « fun ». Les titres des cartes sont on ne peut plus terre-à-terre, et le but reste réellement de sauver la planète. Les actions sont plutôt réalistes, et l’ensemble nous encourage tout de même sérieusement à renforcer nos habitudes écologiques dans la vie réelle.

Toutefois, Daybreak est un jeu qui éduque et sensibilise de façon ludique, créative et très positive, d’autant plus que ce thème est véritablement bien intégré dans les mécaniques du jeu ! Tout au long de la partie, on peut sentir ce tiraillement parfois (surtout au moment des cartes Crise) entre « il faut que l’on coopère, mais je dois avant tout sauver mon pays… ». La résilience est également un élément du jeu qui nous a semblé brillant : comment sensibiliser sa population, l’encourager à œuvrer écologiquement, tout en préservant sa résilience et en empêchant l’apparition de crises politiques ?

Alors oui, Daybreak est un jeu sur l’écologie, qui se base sur une crise réelle et s’inspire de faits avérés qui ne sont pas rassurants. Mais il le fait avec une vision très optimiste, colorée, tant dans son design que dans sa mécanique !

Pour simuler cette lutte contre le réchauffement climatique, Daybreak repose sur différentes mécaniques. Nous avons ici sélectionné les principales, en essayant de vous donner un aperçu des sensations de jeu !

Planification Collective

Pour choisir au mieux les projets globaux à construire et pour appréhender les éventuelles crises, les joueurs vont être mis à rude épreuve. Ils devront s’entraider et participer collectivement aux projets globaux en cours, en sacrifiant certaines cartes qui leur auraient été très utiles pour développer leur puissance mondiale personnelle. Sans planification, ou pire, sans communication, les joueurs n’auront aucune chance de remporter la victoire.

Gestion de ressources et de cartes

Il ne s’agit pas tout à fait ici de gestion de ressources à la Everdell ou After Us, puisque cette gestion est faite principalement dans un but de coopération entre les joueurs. En effet, ils devront s’entraider pour gérer leur propre production d’énergie tout en limitant les niveaux d’émissions de CO2 collectives. Il leur sera également demandé de gérer les communautés en crise de chaque puissance mondiale, reflétant les impacts négatifs directement liés au changement climatique. Enfin, le jeu étant basé sur des cartes, les joueurs devront gérer les différentes ressources apportées par les icônes représentant l’énergie, le nucléaire, la société, l’innovation, l’infrastructure, et bien d’autres.

Engine Building, construction de tableau

L’une des mécaniques principales est évidemment la construction de moteur (engine building). En effet, il s’agira de réussir à faire comboter au mieux les cartes entre elles si les joueurs souhaitent obtenir la victoire. Chaque carte projet local permet de réaliser une action contribuant activement au rétablissement de l’équilibre, à travers une politique, une technologie ou une initiative environnementale. Ainsi, les joueurs devront optimiser leur tableau de cinq cartes pour maximiser les effets de ces dernières !

Nombre de joueurs

En ce qui concerne le nombre de joueurs autour de la table, nous pensons que le mode solo n’est peut-être pas très pertinent. En effet, même s’il propose une expérience de réflexion, tout le côté coopératif qui fait le sel du jeu est évidemment inexistant. Si vous cherchez un jeu mettant à l’épreuve vos neurones en solo, privilégiez donc par exemple Ancient Knowledge !

À deux joueurs, le jeu est déjà beaucoup plus pertinent ! Le côté coopératif est présent, et la synergie ne peut être qu’à priori bonne puisqu’il n’y a que deux avis (encore que…). Cependant, un côté un peu linéaire et « je joue dans mon coin » peut se faire sentir dans cette configuration.

Nous pensons que la configuration idéale est atteinte lors d’une partie à trois ou quatre joueurs. C’est dans cette configuration que l’équilibre entre stratégie, interaction entre les joueurs et prise de décision coopérative semble être le meilleur.

Dans tous les cas, le temps de jeu ne change pas énormément d’une configuration à l’autre, le jeu se jouant majoritairement en simultané. Seuls les temps de discussion varieront certainement.

Ajustements de difficulté

Enfin, notons qu’un ajustement est possible grâce à deux manières ingénieuses !

Tout d’abord, plusieurs combinaisons de mise en place sont possibles en fonction du nombre de joueurs, des puissances jouées ainsi que du nombre d’arbres et d’océans mis en jeu au premier tour. Le jeu propose donc trois niveaux de difficulté : Facile, Standard, Difficile.

De plus, un petit module de cartes défis peut être ajouté, permettant d’augmenter la difficulté du jeu, soit collectivement, soit individuellement. Au-delà de permettre d’ajuster la difficulté, cela facilite l’expérience pour les novices à la table ou augmente la difficulté pour les joueurs plus experts, le tout rendu possible dans la même partie.

Tout d’abord, le livret de règles est juste « Wahou ! » Il est tellement bien conçu !!! Si seulement tous les livrets pouvaient être comme celui-ci… vraiment, chers éditeurs, c’est un exemple à suivre ! En effet, au-delà d’être clair et accessible, il est merveilleusement illustré, bien écrit, avec plein d’exemples de jeu. Il donne envie d’être lu ! Grâce à cette qualité de livret, même des joueurs n’étant pas du tout familiers avec les jeux de société peuvent s’y lancer sans avoir peur ! Rappelons qu’il s’agit malgré tout d’un « jeu expert ». En un mot, il est didactique !

De manière générale, les règles de Daybreak ne sont pas complexes et les néophytes ludiques pourront aisément se raccrocher à la thématique forte, qui en facilite grandement la compréhension. En effet, même si le jeu peut paraître dense au premier abord au vu du matériel et de ses 5 phases plus ou moins longues, il s’avère qu’il se prend rapidement en main ! Évidemment, une bonne coopération implique que tous les joueurs aient bien compris les liens d’interaction entre les différentes mécaniques de jeu. La première partie peut donc être abordée comme une « première crêpe », mais tous les plaisirs et les sensations seront certainement au rendez-vous dès la deuxième partie !

En ce qui concerne la transmission des règles de jeu avant une première partie, toutes les mécaniques s’imbriquant les unes avec les autres, la tâche peut vite sembler corsée. Mais en s’aidant de l’aide de jeu récapitulant les différentes phases d’un tour de jeu, cela se fait finalement assez aisément. Il faut néanmoins, à notre humble avis, accepter que la première partie ne soit vraiment pas à la hauteur des suivantes.

La mise en place du jeu est quelque peu fastidieuse, il faut l’avouer. Mais elle est extrêmement satisfaisante ! Une fois le plateau principal installé (en y ajoutant les océans, les arbres et quelques autres jetons), il faut procéder à l’installation de son plateau personnel, et c’est un petit moment méticuleux et agréable. Un petit temps donc, mais rien de bien méchant, au contraire.

Le rangement est grandement simplifié par ces petites boîtes en carton ! Les cartes sont parfois légèrement pénibles à remettre dans leur boîte cartonnée, et il faut retenir l’agencement de tout le matériel à l’intérieur de la boîte. Hormis ces deux légers bémols, une nouvelle fois, rien de bien méchant !

Verdict ?

Ce que j’ai ❤️

• Design moderne, coloré et très positif !
• Une qualité de matériel irréprochable et éco-responsable.
• Un thème très bien mis en valeur, au travers de mécaniques de jeu ingénieuses et équilibrées.

Ce que j’ai 💔

• Un mode solo qui présente un moindre intérêt.
• Une rejouabilité qui peut atteindre un certain plafond au bout de plusieurs parties avec le même groupe de joueurs…

Conclusion

Le jeu présenté ici a été acheté par nos soins.

D’autres avis sur Daybreak :

Le Dépuncheur

Gus and Co