[Le point sur les J] Contrefaçon dans le jeu de société : comment lutter ?

Station Millenium est une radio associative basée à Trégastel en Bretagne. Elle propose sous la houlette de Matthieu Dupuis, l’émission C’Ludik consacrée aux de jeux de société.

Ludovic Chatillon, chroniqueur sur UnDéCent, y fait une intervention dans « Le Point sur les J ».

Oscillant entre point de vue éclairé, billet d’humeur, édito, et mise au point, cette émission vous est proposée dans cet article.

Bonne lecture ludique !

Pour écouter le podcast cette émission de C’Ludik, c’est par ici => https://www.station-millenium.com/replays/arborea-le-point-sur-les-j/

De quoi parle-t-on ?

Selon l’INPI (Institut National de la Propriété Intellectuelle), il existe autant de contrefaçons que de types de créations.

Voici les principaux critères permettant d’identifier les différents cas possibles.

– La contrefaçon des identifiants commerciaux
– La contrefaçon des créations artistiques et du design
– La contrefaçon des créations techniques
– La contrefaçon de logiciels

Commerce, art et design, enjeux de la contrefaçon dans le monde du jeu de société

En ce qui concerne les jeux de société, nous allons juste nous attarder rapidement sur les identifiants commerciaux et les créations artistiques et le design.

La contrefaçon se caractérise par la reproduction, l’imitation, ou l’utilisation totale ou partielle d’un droit de propriété intellectuelle sans l’autorisation de son propriétaire.

Concernant le jeu de société cela équivaut à vendre la reproduction d’un jeu sans l’accord de l’auteur et de l’éditeur du jeu.

Quels sont les principaux actes de contrefaçon de marque ?

– La reproduction, l’imitation, la suppression ou la substitution de la marque, sans autorisation de son propriétaire.
– La détention, la vente ou l’importation de produits comportant une marque contrefaisante.
– La contrefaçon de droits d’auteur et droits voisins
– La représentation d’une œuvre sans autorisation (ex. : le fait de jouer une pièce de théâtre).

Mon jeu est-il contrefait ?

Quelques pistes pour vous poser des questions :
– Un lieu de vente inhabituel,
– Un vendeur mal identifié,
– Un prix particulièrement bas,
– Des produits présentant des défauts ou une qualité médiocre
– Si les étiquettes sont mal imprimées ou présentant des fautes d’orthographe ;
– Si l’emballage est de mauvaise qualité pour des produits de luxe.

L’achat sur Internet

Quand l’achat se fait sur internet, il est important de vérifier :
– Que figurent bien sur le site le nom du professionnel et ses coordonnées complètes (postales, téléphoniques et électroniques) ;
– Que ne figurent pas seulement une boîte de dialogue, une boîte postale et/ou un numéro de téléphone surtaxé ;
– Que le prix TTC et les conditions générales de vente sont clairement mentionnés
– Que les frais et la date de livraison, les modalités de paiement, le service après-vente, le droit de rétractation et les garanties légales sont clairement mentionnés.

La majeure partie des jeux contrefaits se retrouvent maintenant sur des plateformes d’achat en ligne, et viennent presque intégralement d’Asie, et particulièrement de Chine.

Que prévoit la loi ?

Alors même si cela n’arrive que très rarement, sachez que l’achat et la détention de produits contrefaits est sanctionné par la loi :
La détention de contrefaçons, comme la vente, constituent un délit.
Les vendeurs et détenteurs de marchandises de contrefaçon peuvent être sanctionnés à ce titre.
Les sanctions pénales peuvent aller jusqu’à 300 000 euros d’amende et trois ans de prison.
A part avoir ce genre de réflexe au quotidien, sachez qu’il n’y a pas grand-chose à faire pour lutter contre la fraude, en tout cas d’un point de vue du consommateur.

Cependant les ayants droit eux peuvent et son même invités à systématiquement porter plainte contre le site, souvent revendeur, ou juste hébergeant des vendeurs auprès de la police ou la gendarmerie française.
Et souvent, vue que les entreprises concernées ne sont pas domiciliées en France, aucune suite n’est vraiment donnée à ces dossiers.

Des conséquences importantes pour l’achat contrefait

Retenez bien qu’acheter des jeux contrefaits a des conséquences lourdes, pour l’Etat mais surtout pour les éditeurs de jeux :
– une perte de chiffre d’affaires, de parts de marché, en effet les entreprises sont plus réticentes à vendre leurs produits
– une perte pour le commerce national due aux achats de contrefaçon à l’étranger
– une perte d’image et de notoriété, la contrefaçon dévalorise les entreprises légales
– des dépenses supplémentaires si les entreprises choisissent de lutter contre la contrefaçon

De plus, dans un jeu de société, tous les éléments sont pensés et fabriqués pour que votre expérience de jeu soit réussie, et si jamais une ou plusieurs de ces composantes n’est techniquement ou physiquement pas à la hauteur, vous ne vivrez pas l’expérience promise par l’éditeur et ne capterez pas vraiment ce que les concepteurs ont voulu vous faire vivre, et tout cela est quand même bien fâcheux.

Le hit des jeux copiés

Un petit point sur les jeux copiés tendances :

Patchwork, Wingspan, Uno, Dobble, Splendor, Skyteam, Tokaido, Pandemic, Sea,Salt & Paper, Dixit, Puissance 4, Qui est-ce ?, Sushi GO ! ….

Une petite pensée aux éditeurs, qui vont devoir peut-être voir avec leurs usines en Chine, afin d’essayer de stopper tant bien que mal cette hémorragie de fichiers.

Morale de l’histoire

Privilégiez plutôt l’achat des jeux neufs ou en occasion sur des sites connus et reconnus comme étant des revendeurs officiels, comme des ludicaires ou des grandes enseignes.

Faites quand même attention, en général, aux « market place », comme Amazon, Ali Express, Shein… qui ne vérifient pas toujours la provenance et la qualité des produits hébergés et vendus par des tiers.

Un mot d’ordre pour finir : Acheter un jeu est toujours mieux que d’acheter un prix .

Retrouvez le podcast de cette émission en vous rendant sur le lien de C’Ludik – Station Millenium => https://www.station-millenium.com/replays/arborea-le-point-sur-les-j/