[Test/Ressenti de parties] Mytikas – The Lost Code – Cafe del Gatto
Ressenti de parties ?
Voici un format d’article qui aura au moins le mérite de pouvoir capter le ressenti et l’essentiel de certaines parties lors de soirées jeux faites avec des testeurs d’Undécent et des joueurs de l’association jeux du Foyer rural de Voyer (57).
Il comporte des éléments qui vous permettront de vous faire plus qu’une idée sur plusieurs titres qui auront capté notre attention. Un format un peu plus court qu’à l’accoutumé.
La base de ces ressentis a été d’abord publiée sur certains posts du Facebook Undécent.
Mytikas
2-4 joueurs | Augusto Rocha | ||
10 ans et + | Alain Boyer | ||
45 à 60 minutes | Funny Fox | ||
Pose d’ouvriers, gestion de ressources, construction, | Gigamic | ||
Mont olympe, mythologie, Grèce antique | |||
39,95 € chez | et dans |
Encore un jeu avec des dieux grecs ?
Mytikas est un jeu de placement d’ouvriers et de gestion de ressources sur le thème de la Grèce antique.
Très intéressé par cette thématique que l’on pense être déjà largement présente dans le monde du jeu (Corinth, Cyclades, Elysium …), je me rends compte que c’est plutôt Rome et l’Egypte qui trustent les premières places des thématiques antiques. Toujours est-il que j’ai tout de suite eu envie d’y jouer.
En incarnant des bâtisseurs de temples et de cités, vous tenterez de gagner la faveur des dieux grecs.
Moment culturel : Mytikas est le nom donné au sommet du Mont Olympe, le Pic Mytikas qui culmine à 2918 mètres.
Premier jeu, premiers écueils ?
Pour en avoir touché plus que deux mots sur le stand Funny Fox sur Essen en octobre dernier, il s’agit du premier jeu du sud américain Augusto Rocha qui a tapé dans l’œil à l’équipe de Funny Fox. La phase de développement a permis de rendre le jeu plus tendu qu’il ne l’était à l’origine grâce notamment à l’asymétrie procurée par les différentes cartes divinités aux pouvoirs très puissants, que chacun peut essayer d’obtenir et également de voler aux autres. Mais d’aucuns
Il est illustré par Alain Boyer, un habitué de l’équipe puisqu’il a déjà œuvré aux pinceaux pour Funny Fox sur les jeux Dinner in Paris, Hiroba, Rainforest, Candy Lab, Royal Secret et Secret Identity, Hot & Cold et Into the Blue. Rien que ça !
Comment on joue à Mytikas ?
Chaque joueur effectue une action de déplacement d’un ouvrier sur le plateau d’actions (4 dieux avec chacun un emplacement jour et un autre nuit). Ce qui permet :
- collecte de ressources pour les constructions des cités et temples : pierre/marbre/or
- construction des bâtiments sur un des niveaux du mont Olympe. Plus le niveau est haut sur le mont Olympe, moins les bâtiments sont nombreux à construire (il n’y a pas de place pour tout le monde) et plus les ressources demandées sont importantes ou rares.
- obtention de jetons faveurs
- offrandes aux divinités ou obtention de vases
Chaque tour permet jusqu’à deux actions, incluant un bonus si un jeton de faveur de la bonne couleur est possédé (on en possède un dès le début de la partie et on peut en avoir autant que l’on peut).⠀
Une fois le tour du joueur actif effectué, les autres joueurs peuvent copier l’action principale du joueur actif en dépensant un jeton de faveur de la bonne couleur, idéal pour accéder rapidement à une action convoitée.
Une fois placé sur un des huit emplacements, l’emplacement en question est bloqué pour les autres joueurs.
Parlons un peu mécanique
Vous avez compris, le choix des emplacements, des ressources et des jetons faveurs semble etre le nerf de la guerre, ils sont essentiels, permettant le blocage, la construction et offrant des actions bonus sans dépense (et la réserve centrale peut être épuisée tant qu’on ne les dépense pas).
Mais attention, les cartes divinités sont peut-être la pierre angulaire vous permettant de façonner votre victoire. Elles procurent des points de victoire, des pouvoirs spéciaux variés à réaliser à différents moments de votre tour de jeu en fonction de l’emplacement jour ou nuit de chaque divinité.
On peut les débloquer d’une rivière de cartes commune, on peut les protéger et voler celles des autres si elles ne sont pas protégées (pour cela il faudra avoir plus de vases que ceux posés sur la carte à voler). C’est la grosse interaction du jeu.
La fin survient lorsque l’une des trois conditions est remplie : remplissage de trois étages sur quatre du mont Olympe (et il n’y a pas de place pour tout faire, c’est donc souvent cette conditions de fin de partie qui prime), déblocage de toutes les divinités (cela se fait le plus souvent entre joueurs aguerris) ou absence de bâtiments à construire (si on ne vous laisse pas faire en vous prenant ne serait-ce qu’une place sur un étage, c’est impossible).
Verdict ?
Ce que j’ai ❤️
- Le jeu est facile à mettre en place et les règles sont claires si on intègre bien que l’on peux suivre l’action principale d’un joueur actif en dépensant un jeton faveur correspondant à l’emplacement choisi par le joueur.
- Ce qui le rend adapté aussi bien pour deux joueurs (avec une subtilité de pose d’ouvrier qui bloc toute la rangée et non simplement la zone jour ou nuit) que pour 3 ou 4.
- La difficulté augmente progressivement, offrant un défi agréable.
- Les manières de gagner peuvent être différentes et varient d’une partie à l’autre surtout en fonction des divinités.
- La mécanique simple convient aux débutants comme aux joueurs plus expérimentés.
- La direction artistique est attrayante, avec un matériel de qualité – notamment le mont Olympe sur plusieurs étages -, des pièces en bois de belle qualité, des cartes joliment illustrées.
- la boîte n’est pas trop grande et la place prise sur la table est relativement contenue.
Ce que j’ai 💔
- Il y a un petit problème pour ma part au niveau du plateau joueur sur lequel l’adéquation entre le niveau de stockage de ressources et le niveau de construction n’est pas très intuitif. Rien de rédhibitoire, mais on hésite parfois. Il aurait pour ma part fallu l’organiser autrement.
- La toute puissance de certaines divinités par rapport à d’autres. Dur de trouver un bon compromis de départ. Quand on connait le jeu on aurait tendance à favoriser le choix des divinités parmi plusieurs mais n’est-ce pas donner trop d’avance à celui qui a le choix parmi des divinités trop fortes ? Ne faudrait-il pas conseiller de mettre de côté les divinités que l’on trouve trop puissante pour les mettre dans la rivière de cartes à débloquer ?
- La fin de partie peut se précipiter puisqu’il y a plusieurs moyen d’y mettre un terme. On pense avoir du temps et finalement on vous coupe souvent l’herbe sous le pied sans trop voir venir. La encore, il faut le savoir, c’est parfois une sorte de course.
Le jeu présenté ici nous été gracieusement envoyé par l’éditeur. Mais comme aucun dessous de table n’a été observé, cet article sera aussi bien baigné d’une objective bienveillance comme il pourra se révéler plus acerbe.
The Lost Code
2-4 joueurs | Leo Colovini | ||
10 ans et + | Miguel Coimbra | ||
60 minutes | Mojito Studios | ||
Déduction, bluff, course au score | Ludistri | ||
Avril 2023 | |||
28,50 € chez | et dans |
Remake réussi ?
The Lost Code est un jeu de déduction dans un univers dans lequel nous partons chacun dans la jungle aztèque (ou inca je ne sais plus) à la recherche d’un code mystérieux formé de pierres de couleurs. C’est un remake du jeu Think Str8 sorti en 2015 chez Huch!.
Le jeu met à l’épreuve la logique, un peu la mémoire et un certain sens du bluff pour ne pas se faire doubler sur le fil.
Créé par Leo Colovini (Cartagena, Vabanque, Eriantys …), The Lost Code est illustré par Miguel Coimbra dans un style un peu différent ce qu’il nous a habitué (7 Wonders, Cyclades …). Il est édité par Mojito Studios (Cléopâtre et la Société des Architectes) et localisé par Ludistri qui nous a mis à disposition un exemplaire presse.
Comment on joue à The Lost Code ?
Chaque joueur possède un code secret sur un présentoir. Mais bien sûr, il ne le voit pas. Ce code est composé de différentes couleurs/animaux et de chiffres allant de 0 à 7. Un chiffre de chaque couleur est défaussé.
Trois dés de différentes couleurs/animaux sont lancés à chaque tour pour orienter la phase de recherche d’indices. Les joueurs doivent estimer la somme de ces 3 dés et donc définir une fourchette pour gagner des points en fonction de la précision de leur estimation. Cette estimation est représentée sur des disques de différentes amplitudes que l’on tourne pour montrer la fourchette choisie. Et les adversaires auront juste à dire si notre fourchette d’estimation est juste où fausse. C’est tout.
Par exemple, si le joueur estime la somme des dés à 13, il peut choisir un disque d’amplitude 5 et il le tourne pour sélectionner les valeurs entre 11 et 15. Il peut également choisir de ne pas définir de fourchette et de passer son tour.
Si la somme est incluse dans sa fourchette, il marque des points égaux à la largeur de sa fourchette. On progresse alors sur le plateau. Si ce n’est pas le cas, le joueur doit retirer l’une de ses pierres qui est révélée face visible sur le plateau. A double tranchant car tout le monde profite de cette information précise.
Bien sûr, tout est consigné sur une grille derrière un paravent. Et à la fin d’un nombre prédéfini par le nombre de joueurs, on fait des sorte de paris sur notre combinaison. Ce qui nous rapportera plus ou moins de points en fonction de sa justesse.
Et côté mécanique ?
Ce jeu mérite une reconnaissance particulière en raison de sa mécanique plutôt ingénieuse qui encourage les interactions entre les joueurs.
Cela se manifeste à divers moments, que ce soit lors de la vérification des estimations, du choix des disques ou de la gestion des conséquences résultant d’estimations erronées. Ces erreurs peuvent entraîner des changements significatifs et fournir de nouveaux indices à vos adversaires.
L’impact du hasard, lié au lancer de dés, est intelligemment atténué par la possibilité de modifier la couleur d’un dé, offrant ainsi la flexibilité nécessaire pour adapter votre stratégie. Par exemple, vous pouvez choisir deux couleurs identiques pour faire des estimations de valeurs équivalentes.
Le choix du disque représente également un élément stratégique crucial, offrant la possibilité de progresser rapidement sur le plateau de score, mais avec le risque inhérent d’une erreur d’estimation plus élevée, ou bien de réussir votre estimation au détriment de votre avancée, à condition qu’un autre joueur n’ait pas déjà opté pour cette option.
Et la fin de la partie ? J’ai trouvé cela très original, on parie sur la combinaison et on peut remporter la partie en ayant fait des erreurs !
Le niveau de difficulté peut encore être augmenter en ajoutant une 8ème couleur. Là cela doit être très très costaud. Je n’y ai pas joué, faute de joueurs qui le réclamaient.
Verdict ?
Ce que j’ai ❤️
- Le jeu offre une aventure immersive, une course au score et un mécanisme de déduction en entonnoir original et au final un défi stimulant. Et il y a des variantes avec 4 dés () au cas où trouverait ça trop facile .
- Ce jeu m’a séduit tant du côté de l’expérience de jeu – certes déroutante pour le début de la première partie -, que du côté du matériel (pour l’impression générale, l’univers et les couleurs). Le jeu est cohérent et esthétiquement plaisant.
- Un jeu qui semble être un peu passé inaperçu mais qui peut se targuer de rivaliser avec les meilleurs jeux de déduction existants, le bluff et le hasard guidé en plus (avec le lancé de dés qui nous impose les couleurs à déduire).
- Mais attention, c’est une course à la meilleure déduction, une course orientée par des choix imposés. Ne pas trouver la solution fait aussi parti du jeu. C’est au final, une course au score entre adversaires qui feront de leur mieux avec ce qu’ils déduiront.
- Amateur de Turing Machine, vous trouverez Lost Code très dur d’entrée. A part la variante qui complexifie encore, on ne commence pas avec un mode facile d’entrée !
Ce que j’ai 💔
- Lors des touts premiers tours, on n’a l’impression de faire des choix totalement au hasard et on ne saisit pas trop l’intérêt de ne pas se tromper dans ses déduction à part de pas marquer trop de points.
- Certains joueurs peu adeptes des jeux de déduction n’y comprendrons rien ! Ils trouverons cela beaucoup trop dur. Estampillé 10 ans et plus, c’ets plutôt vers du 14 ans que l’on peu orienter ce jeu. Et ceux qui en sont férus ne verrons pas l’intérêt d’intégrer un soupçon de bluff et de hasard.
- Côté matériel, une certaine fragilité du côté des chevalets est à souligner. Attention au montage à ne pas trop forcer. Et rien pour l’assemblage des diques. Il faut faire preuve de logique (déjà avant de jouer) et d’observation sur la boîte !
- Attention à 4 joueurs. Si vous jouez avec des personnes très réflexives, ce peut être long, très long !
Le jeu présenté ici nous été gracieusement envoyé par l’éditeur. Mais comme aucun dessous de table n’a été observé, cet article sera aussi bien baigné d’une objective bienveillance comme il pourra se révéler plus acerbe.
Cafe del Gatto
2-5 joueurs | Lena Burkhardt, Julia Wagner | ||
8 ans et + | Robin Struss | ||
30 minutes | Schmidt Spiele | ||
Draft, combinaison, collection | Pixie Games | ||
Juillet 2023 | Barista, Italie, Chats, café | ||
29,95 € chez | et dans |
Hep, un café si you plait
Café del Gatto est un jeu que j’ai découvert au FIJ puis joué à Paris est Ludique en compagnie de Kevin Jost, le représentant France de chez Schmidt..
Devenez baristas dans un Coffee Shop et honorez les commandes des clients en servant – à la meilleure température – Espresso, Cappuccino, café serré, café long et autres Latte Machiatto, avec un peu de sucre SVP.
Avec à votre tour 1 action parmi 3 :
- recevoir 2 pièces,
- acheter un jeton (c’est le plus courant),
- servir une ou plusieurs boissons complètes.
Pour l’achat. On peut souligner le système ingénieux de distributeur de jetons lait et café (au passage ils sont très bien à manipuler) dont les prix dépendent de la valeur faciale du jeton café en face du jeton lait et inversement (valeur de 1 à 4). Une fois pris, les jetons qui étaient au-dessus glissent vers le bas. On peut parfois recevoir un sucre si son symbole est présent sur le jetons (ceux de valeur 1 en fait). Ce sucre servira à scorer davantage pour satisfaire le client.
Au fait, si les jetons ne vous plaisent pas, pour 2 pièces vous pouvez renouveler une des colonnes. Ca peut être utile, mais ne pas en abuser car les clients ont besoin d’être vite servis !
Pour le service justement, chaque joueur a devant soi 5 tasses comportant des exigences de remplissage de 1 à 4 composants (de 1 jeton café pour l’expresso à 4 jetons – 2 jetons lait + 1 jeton café + 1 jeton lait pour le nappage – pour le Latte Machiatto.
Une fois le nombre et le type de jetons demandés placés sur nos tasses (dans l’ordre, de bas en haut bien sûr), on peut les servir :
- Elles rapportent plus ou moins d’argent en fonction de l’uniformité de température du lait et/ou du café présents dans la tasse (un symbole est présent sur chaque jeton : froid, chaud ou nappage mousseux)
- Elles rapportent surtout des PV en fonction de la valeur cumulée des valeur des jetons lait et café présents sur la tasse servie. On prend alors la tuile disponible au centre de la table d’une valeur de PV égale ou inférieure à son cumul (si on est en dessous, on prend autant de pièces qu’il y a d’écart avec la valeur de la tuile).
Problème ! Il n’y a pas de tuile PV pour tout le monde. Elles sont de valeurs différentes mais en un seul exemplaire sauf la tuile de plus faible valeur (présente en autant d’exemplaires que de joueurs).
Côté mécanique ?
Tout est dans le meilleur mélange !
Tout est une question de choix, de gestion d’argent et de timing de vente des boissons (pour obtenir la validation de nos objectifs, sachant qu’il n’y en a pas pour tout le monde) : il faut servir vite et bien sinon les autres terminerons mieux que vous ! Si on attend trop, on est bon pour mettre la clé sous la porte.
A deux, la stratégie est assez vite mise en place, mais à plus cela devient compliqué. Il faut être opportuniste et beaucoup moins attentiste ! Autant dire que c’est très tendu à 4-5 joueurs !
Verdict ?
Ce que j’ai ❤️
- Un jeu accessible, malin et qualitatif
- C’est souvent tendu, quand on voit par exemple le jeton convoité passer d’une valeur de d’achat de 1 à 4 quand c’est votre tour .
- Une belle petite surprise. Un jeu que je valide pour toute la famille, dès 8-9 ans pour des parties de 20-30 minutes .
- On peut enchainer 2 parties sans problème à 2 joueurs. Et pourtant je ne bois pas de café … Ce n’est donc pas le thème qui m’a plus attiré que cela !
- C’est mignon, un poil tendu et très accessible, avec une mécanique d’achat super intéressante, un scoring par objectif de PV qui peut créer des retournements de situations !
- J’aime bien les jetons en bakélite et le distributeur
Ce que j’ai 💔
- Autant j’adore le distributeur, autant je ne suis pas super fan des tuiles objectifs et des plateaux personnels qui manquent un peu de cachet pour moi.
- Des chats qui servent des cafés ?
- C’est léger, parfois un peu trop. On aurait aimé des variantes (objectifs différents, valeurs différentes, plateaux personnels différents … ?).
Le jeu présenté ici nous été gracieusement envoyé par l’éditeur. Mais comme aucun dessous de table n’a été observé, cet article sera aussi bien baigné d’une objective bienveillance comme il pourra se révéler plus acerbe.
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