[Collectif d’Auteurs] La FAM, Fabrique des Auteurs Marseillais
Dans la série Collectif d’Auteurs, nous allons savoir ce qui se fabrique à la FAM, la Fabrique des Auteurs Marseillais : sa genèse, son fonctionnement, sa vitalité, ses projets actuels et futurs. Alors, cap vers le Sud !
Des origines.
L’idée d’un collectif d’auteurs sur Marseille est née de la rencontre de Fabrice Chazal (actuel président de la FAM), Alexandre Poyé (actuel trésorier de la FAM) et Marc Lagroy, bien entendus tous auteurs de jeux de société. Ils ont commencé à imaginer ce que pourrait être les contours de ce regroupement sur le chemin retour du FIJ 2019, le Festival International des Jeux de Cannes 2019. Et le covoiturage de trois auteurs ne peut qu’entraîner des idées et des créations !
Fabrice Chazal, Alexandre Poyé, Marc Lagroy
Ils ont pris la décision de créer une réelle structure associative plutôt qu’un collectif informel pour différentes raisons dont la légitimité vis-à-vis de potentiels partenaires voir de financeurs. Puis ils ont réuni … je vous le donne en mille … des auteurs des Bouches-du-Rhône.
Acte de naissance de la Fabrique des Auteurs Marseillais, et ce n’est pas une blague : le jour de l’assemblée constitutive le 1er avril 2019 ! Plus sérieusement, depuis ils font en sorte de progresser et même de se professionnaliser, c’est tout dire de leur sérieux.
Un collectif, pour quoi faire ?
Les intérêts sont multiples :
– Sortir de l’isolement et avoir des avis les plus éclairés possibles venant de la part d’autres esprits créatifs. Les playtests en famille ou avec des amis sont souvent sympathiques mais cela reste teinté de subjectivité ! Un objectif simple : sortir de cette zone de confort et entendre les remarques des uns et des autres pour faire évoluer les prototypes. Alors c’est clair que dans ce contexte troublé, ce n’est pas cet axe qui est privilégié.
– Échanger des bonnes pratiques et des informations comme par exemple exposer les méthodes pour créer des éléments de jeux, équilibrer ces derniers, dire que tel ou tel prototype risque de trop se rapprocher d’un jeu déjà édité. Il est difficile de connaître parfaitement toutes les mécaniques de tous les jeux, ils y arrivent mieux avec 25 cerveaux !
– Avoir une plus grande légitimité auprès des éditeurs et des professionnels du secteur : un prototype ayant été façonné au sein d’un collectif est logiquement bien plus abouti qu’un jeu que l’on créé seul dans son coin.
– Faciliter l’organisation de rencontres et la participation à des événements : lors de festivals, les auteurs de la FAM ne viennent plus sous leurs noms propres mais en tant qu’association. Et c’est bien plus simple pour avoir des tables ! Le fait d’avoir un statut juridique a permis d’organiser une journée de présentation de leurs prototypes au sein d’un Cultura, ceci aurait été bien plus difficile en tant qu’auteur isolé voir collectif informel.
De bars en boutiques : Mais où se réunir ?
Les adhérents viennent de tout le département des Bouches du Rhône, voire d’un peu plus loin pour certains. Les lieux de rencontres actuels sont variés soit des bars à jeux (Baraka jeux de Marseille ou PlatÔbar d’Aix-en-Provence), soit des boutiques de jeux (Je Joue Jeux Partage à la Penne-sur-Huveaune ou La Crypte du Jeu à Marseille), soit des espaces de coworking (le Loft ou la Ruche à Marseille) ou dernièrement dans une salle de réunion appartenant à Escape : The Movie, un Escape Game à Marseille. La FAM tient d’ailleurs à les remercier pour leur accueil !
Par ailleurs, l’hyperactivité des auteurs de la Fabrique impose un rythme très soutenu en termes de périodicité de rencontres : ça ne chôme pas avec des réunions une fois par semaine (cela est un peu moins vrai depuis l’arrivée de la COVID 19) ou voir plus dès que des deadlines l’imposent.
A ces réunions s’ajoutent les rencontres « informelles » qui se déroulent chez les uns et chez les autres. En effet, des liens assez forts se sont créés entre les membres qui se voient (hors Covid ?) hors du cadre associatif !
Vers une professionnalisation ?
L’objectif affirmé est de se professionnaliser afin de permettre à chaque adhérent d’optimiser son processus créatif et ses chances de signer des jeux.
Et l’auteur de jeux n’est donc plus seul. Et chouette, plusieurs outils vont dans ce sens :
– Un espace privé sur le site internet dans lequel les adhérents peuvent trouver de multiples ressources : en Game design, juridique ou outils créatifs.
– Une volonté de développer les liens avec les éditeurs à travers des rencontres dédiées aux présentations de prototypes. Gigamic s’est déjà tourné vers la Fabrique et d’autres collectifs afin d’organiser des sessions de présentations de prototypes.
– Un des projets phares : la mise en ligne d’une chaîne Youtube grâce à laquelle les éditeurs pourront venir voir des vidéos présentant leurs prototypes !
Alors utile cette association ?
Un petit avis en passant d’Anthony Chaillan, adhérent de la FAM.
J’ai rencontré Fabrice Chazal il y a 2 ans, en tant que jeune auteur, lors d’un festival à Peypin dans le 13 auquel je présentais mon premier prototype de jeu, Médium. Nous avons sympathisé et Fabrice m’a parlé d’un projet d’association qui m’a tout de suite tenté. La création de l’association a été un sacré coup de boost pour mon jeu et pour moi en tant qu’auteur : j’ai non seulement pu améliorer mon prototype mais aussi en apprendre beaucoup sur le milieu du jeu de société. Aujourd’hui, tous les auteurs de l’association avancent ensemble et se font grandir les uns les autres, ce qui permet de proposer des jeux plus aboutis et plus éditables.
On veut des jeux, on veut des jeux !
Ça tombe bien il y a plusieurs auteurs de la FAM qui ont déjà édité des jeux. Dans le désordre, nous pouvons citer :
- Last Heroes d’Éric Jumel édité par les Ludonautes en 2018. Il s’agit d’un jeu de stratégie basé sur de la collaboration forcée. Les joueurs doivent s’entraident volontairement ou non pour vaincre l’armée du Chaos mais seul le meilleur combattant sortira vainqueur.
Feed Ze Troll de Julien Seisson cosigné avec Jonathan Favre-Godal chez Yoka by Tsume. La vie d’un Troll est passionnante, elle se résume deux choses : Manger et Piller.
Steamwatchers de Marc Lagroy signé chez Mythic Games et qui a fait l’objet d’une belle campagne Kickstarter.
C’est à la fois très stimulant de pouvoir prendre part, même temporairement, au développement de tant de créations… Mais la Fabrique m’offre surtout la chance de me confronter à des philosophies et des méthodes de game design riches et variées ! La Fabrique est forte de ses artisans, qui ont su se ménager un bel espace de partage et d’émulation !
Marc Lagroy
Un escape book Evadez-vous de l’île fantôme et L’héritage de Sherlock Holmes une escape box de Nicolas Lozzi signés chez Hachette. Ou encore Seul dans l’espace ou La Dernière Heure du Titanic.
On veut des futurs jeux, on veut des futurs jeux !
Ça tombe encore bien, il y a plusieurs jeux qui sont en cours d’édition.
Pour sa part, Fabrice Chazal travaille actuellement sur le développement de deux jeux :
- 1, 2, 3 lapins (titre non définitif) cosigné avec Anthony Perone chez Sit Down ; il s’agit d’un savant mélange entre un jeu de cache-cache et de 1, 2, 3 soleil mais sur table !
- Land of Z, un jeu de survie signé chez Oz Éditions qui fera dans un premier temps l’objet d’une campagne de financement participatif sur Kickstarter.
Alexandre Poyé a également signé deux jeux suite au dernier FIJ :
- Stop ! chez Cosmoduck, un jeu de cartes qui mèle bluff, enchère et deck building.
- Ça Suffit chez Don’t Panic Games qui est un party game où les joueurs sont d’affreux garnements qui s’accusent les uns les autres. Le moins puni de la bande sera le gagnant.
« Cette association dont je suis trésorier est un regroupement d’auteurs, confirmés ou non. On y teste les jeux à différentes étapes de leur élaboration et je fais des pas de géant dans les développements grâce à la variété des compétences et des sensibilités de chacun. C’est aussi un groupe très motivant pour faire les premiers pas vers les éditeurs à force de conseils et d’encouragements : on est allé en groupe à Cannes et j’ai signé un jeu chez Cosmoduck et un autre chez Don’t Panic. »
Alexandre Poyé
Nicolas Raymond qui se lance dans la grande aventure entrepreneuriale en créant Rose Noire Editions ! Leur 1er jeu est Start Them Up! Un Deckbuilding dans lequel vous créez votre startup, gagnez des followers et tentez d’être le premier à réussir votre projet pour le moins « décalé » !
Des prototypes à foison
Comme tout groupe d’auteurs, il serait difficile de citer tous les prototypes créés ou en cours de création à la FAM.
Voici quelques photos de ceux-ci. Vous pouvez en trouver d’autres sur la page facebook de la FAM !