[Test] Le Château Blanc, ne confondez pas efficacité et précipitation !
 | 1 – 4 joueurs |  | Israel Cendrero Sheila Santos |
 | 12 ans et + |  | Joan Guardiet |
 | Environ 80 minutes |  | Iello |
 | Eurogame Placement d’ouvriers Gestion |  | Iello |
 | Novembre 2023 |  | Japon féodal Province de Harima |
 | PVC : 35€  | et dans  |
Enfin nous avons testé Le Château Blanc ! Commandé comme cadeau de Noël, c’est finalement quelques temps après sa sortie que nous avons eu la chance de pouvoir le tester… et nous avions hâte !
Finalement, qu’en ressort-il de notre côté ? Et bien c’est un jeu drôlement difficile !
Alors attention, les règles sont extrêmement bien expliquées, en tout cas leur compréhension s’est avérée limpide de notre côté. En revanche, concernant la prise en main du jeu…
Tout se joue finalement en 9 tours de jeu…ce qui s’avère être une pépite en terme de dynamisme et de rapidité de jeu pour un expert, mais également un élément rendant le jeu extrêmement punitif !
Un seul tour bâclé ou peu efficace en termes de combos, et votre partie s’en retrouve fortement impactée…
C’est tout de même un jeu que nous avons vraiment apprécié, et que nous retrouvons sans grande surprise dans les nommés à l’As d’Or cette année !
Dans Le Château Blanc, vous incarnerez des chefs de clans à la cour du héron blanc ! Gérez au mieux vos ressources, envoyez vos membres de clan aux endroits les plus intéressants du château, et réalisez surtout les meilleurs combos possibles afin de gagner la meilleure place à la cour !
Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?
- 77 cartes
- 8 tuiles Terrain
- 20 sceaux Daimyo
- 4 tuiles Points de clan
- 15 tuiles Dé
- 3 ponts
- 24 pièces de valeur 1, 8 pièces de valeur 5
- 4 plateaux Domaine personnel
- 1 plateau principal
- 20 pions Guerrier, 20 pions Courtisan, 20 pions Jardinier
- 12 cubes Ressource
- 4 marqueurs Héron
- 4 marqueurs Influence
- 4 marqueurs Éventail
- 1 marqueur Manche
- 15 dés
- 1 livret de règles
Comment on joue au Château Blanc ?
Les règles du Château Blanc sont complètes sans être complexes pour autant !
Après avoir procédé à la mise en place commune (qui se révèle plutôt longue, nous y reviendrons…), les joueurs installent leurs plateaux personnels et peuvent commencer la partie !
Une partie du Château Blanc se joue en trois manches…pas plus pas moins. Chaque manche étant composée de trois tours, cela laisse finalement à chaque joueur 9 tours de jeu au total durant une partie !
Le tour de jeu
Un tour de jeu commence systématiquement par la prise d’un dé disponible sur l’un des ponts (les dés disponibles sont ceux situés sur les 2 extrémités du pont), et la pose de ce dernier sur l’un des emplacements disponibles du plateau principal ou plateau personnel du joueur.
Si la valeur du dé posé est supérieure à celle de l’emplacement qui l’accueille, le joueur gagne la différence en pièces (au contraire si elle est inférieure, le joueur doit payer la différence en pièces).
Plusieurs zones permettent de rapporter différentes ressources, telles que de la nacre, du fer ou encore de la nourriture, mais également des actions à réaliser :
- Jardinier : le joueur pose son pion Jardinier le plus à gauche de son plateau sur l’un des jardins où aucun de ses jardiniers n’est pas déjà, et pour lequel il peut payer le coût en nourriture. Cela lui débloque une nouvelle action ou ressource, ainsi que des points en fin de partie.
- Guerrier : le joueur pose son pion Guerrier le plus à gauche de son plateau dans l’un des camps d’entraînement de son choix, en payant le coût en fer demandé. Cela lui rapporte également des ressources ou actions, et des points en fin de partie.
- Courtisan : le joueur peut réaliser les deux actions suivantes ou seulement l’une des deux : prendre son pion Courtisan le plus à gauche de son plateau et payer 2 pièces pour le poser aux portes du château, OU payer 2 ou 5 nacres pour le faire monter d’un ou deux étages respectivement. Plusieurs gains de ressources et d’actions s’enchaînent à partir de là, ainsi que des points de fin de partie.
Il est également possible de poser un dé sur son plateau personnel, et plus des membres de clan ont été déployés sur le plateau principal, plus cette action est intéressante en termes de gains de ressources.
À la fin d’une manche, les joueurs déterminent le premier joueur de la manche suivante en fonction de la Piste Passage du Temps, et peuvent préparer la manche suivante.
Si c’est la fin de la troisième manche, alors ils procèdent au décompte de fin de partie immédiatement.
La fin de partie
La fin de partie est déclenchée à la fin de la troisième manche.
Les joueurs additionnent :
- Leurs pièces et sceaux Daimyo restants par groupes de 5
- Leurs ressources selon le nombre restant
- Leur position sur la Piste Passage du Temps
- Leurs membres de clans déployés
- Leurs points de victoire déjà remportés
Le joueur avec le plus de points l’emporte !
Design
Le Château Blanc représente réellement le type de designs que l’on aime par dessus tout, Margaux en particulier ! Comment ne pas parler de Bitoku, qui possèdent à notre sens la même âme artistique, mais que nous n’avions finalement pas tant apprécié que ça puisque bien trop complexe pour nous en termes de plaisir de jeu…
Ici, la direction artistique est juste sublime, avec une boite qui donne envie d’être ouverte, des couleurs harmonieuses, et une lisibilité plus que correcte malgré un plateau principal bien rempli en termes d’illustrations et d’éléments !
L’iconographie du jeu est absolument parfaite, minimaliste à souhait, très intuitive, et puis au moindre doute la dernière page du livret de règles peut répondre à n’importe quel questionnement.
Nous y reviendrons, mais le design du livret de règles est également bien travaillé et agréable à la lecture, malgré quelques paragraphes un peu denses…
En bref c’est un vrai coup de coeur pour nous sur cet aspect du Château Blanc, qui offre une très belle présence sur table !
Qualité du matériel
Ici également, nous n’avons pas grand chose à redire, Le Château Blanc est éditorialement un sans faute selon nous…
Soulignons déjà le rapport qualité prix, avec de la même façon que pour La Cathédrale Rouge une boite qui peine à être fermée tant elle est remplie, mais qui reste à un prix plus qu’abordable…
L’entièreté du matériel de ce jeu est d’une qualité irréprochable, en partant des dés, passant par les plateaux, les cartes, tous les pions personnages en bois…c’est simplement parfait.
Même le livret de règles est dans un papier très légèrement épais, nous donnant vraiment la sensation d’être face à un jeu entièrement travaillé.
Pour celles et ceux qui apprécient le bricolage, les petits ponts sont agréables à monter et sont également très bien réalisés !
C’est donc également un sans faute sur cet aspect du jeu, et même si nous nous y attendions un petit peu, c’est toujours agréable d’acheter un jeu ce prix là et de se retrouver face à un tel matériel !
Thème
Le Château Blanc possède un rapport thème mécanique que nous apprécions bien, à savoir un thème bien présent, bien exploité mais qui ne prend pas trop de place pour autant…
En soi le thème aurait pu être tout autre, et le jeu aurait sans doute très bien fonctionné pour autant, malgré quelques adaptations nécessaires puisque ce n’est tout de même pas un simple thème plaqué sur une mécanique, l’ensemble garde tout de même une réelle cohérence.
Il est agréable de ressentir cette dispersion de nos petits membres de clans à travers tout le plateau, avec une diversité nécessaire pour réaliser des combos et marquer le plus de points possible.
Peut on en revanche réellement parler de réelle immersion dans le thème ? De notre côté pas vraiment, si ce n’est lors de la lecture des règles avec des petites phrases qui nous suivent tout du long pour raccrocher tous les éléments de jeu entre eux…
Disons finalement que l’ensemble est cohérent, et que ce thème s’accorde très bien avec la mécanique du Château Blanc ! Ce n’est pour autant pas un aspect central du jeu.
Mécanique
Rentrons enfin dans le vif du sujet…et pas des moindres !
Nous qui sommes pourtant de gros joueurs experts, prendre en main Le Château Blanc s’est avéré bien plus compliqué que nous le pensions.
La lecture des règles est pourtant agréable et bien compréhensible, mais décidément ces 9 tours de jeu en une partie nous ont donné du fil à retordre…
Commençons par cette mécanique de placement de dés, diablement ingénieuse ! Elle est en tout cas à notre sens vraiment agréable à jouer, équilibrée, et c’est également cet aspect du jeu qui nous a fait préférer les parties à 3, puisqu’elles permettent de superposer les dés, chose que l’on ne peut pas faire à deux.
Au delà d’être un jeu de gestion de ressources, Le Château Blanc est plutôt un jeu de gestion d’actions finalement, puisqu’il se révèle être effroyablement punitif si vous n’optimisez pas au mieux chacun de vos tours.
Le tout n’est pas seulement d’enchaîner un tour où vous collectez des ressources, puis un tour où vous les dépensez afin de réaliser des actions et envoyer vos membres de clans…c’est réellement un agencement bien précis et efficace de combos que Le Château Blanc demande aux joueurs.
Ajoutez à cela un aspect d’eurogame avec vos plateaux personnels qui s’optimisent au fur et à mesure que vous les débarrassez de vos membres de clans !
Pour être honnêtes, ce n’est pas le type de mécanique dont nous avons l’habitude, aussi notre parole n’est pas experte en la matière. Malgré tout, l’ensemble de la mécanique nous a semblé particulièrement bien réalisée, mais demandant tout de même une sacrée prise en main avant d’espérer scorer un petit peu…
Finalement, ce système de 9 tours de jeu est à la fois absolument génial en termes de dynamisme de jeu, mais il peut également provoquer de longs moments de réflexion chez les joueurs, puisque chaque tour doit être absolument réfléchi, du moins si vous souhaitez scorer en fin de partie…c’est également pour cela que nous n’avons pas tenté de partie de ce jeu à 4 joueurs.
C’est ensuite à la guise de chacun, certains verront cette prise en main délicate comme désagréable, d’autres l’envisageront plutôt comme participant à la rejouabilité du jeu, puisqu’il nous a fallu plusieurs parties avant de trouver une stratégie et de nous sentir efficaces en jeu.
Ce paradoxe entre fluidité de jeu et nécessite de profonde réflexion est en tout cas très intéressant, et nous n’y avions jamais été confrontés à ce point.
Une mécanique subtile donc, ingénieuse et équilibrée, mais qui demandera tout de même un certain effort à vos méninges !
Simplicité des règles
En termes de design, le livret de règles du Château Blanc est une jolie pépite.
En terme de lisibilité du texte, certaines tournures de phrases et paragraphes nous ont semblé un peu longs…c’est un aspect assez subjectif, mais nous qui aimons beaucoup lire les règles de jeu, nous aurions bien apprécié un livret légèrement plus long mais plus aéré !
Les exemples sont en revanche très clairs et permettent une bonne explication complémentaire en cas de non compréhension d’une phrase de règles.
L’ensemble des règles du Château Blanc est en tout cas très simple à comprendre, et très bien structuré.
Reste ensuite à prendre en main le jeu…et se lancer peut s’avérer difficile au début. À la guise de chacun de décider de la tournure de sa première partie, nous avons pour notre part décidé de nous lancer rapidement quitte à faire n’importe quoi…ça n’a effectivement pas loupé puisque nos scores de fin de partie étaient en dessous de 40 points ! Mais cela a permis un certain dynamisme, la compréhension de certaines stratégies, et puis ce n’est pas tant de temps perdu puisque les 3 manches passent finalement vraiment vite !
Ainsi, des règles très simples à comprendre, mais bien plus ardues à appliquer !
Mise en place / Rangement
Petit point noir pour nous, et à la fois un peu inévitable, en tout cas nous n’y avons pas trouvé de solution miracle…
La mise en place et le rangement du jeu sont un petit peu longs, en tout cas par rapport à la majorité des jeux de notre ludothèque.
Cela n’est pas désagréable pour autant, mais il faut tout de même le savoir, ce n’est pas un jeu installé en 2 minutes chrono.
En termes de rangement…nous aurions tellement aimé un joli petit insert ! Tout peine à tenir dans la boite, et dans ces cas là deux solutions, recommencer le rangement depuis le début, ou bien consentir à ne pas ranger la boite entièrement fermée…nous optons évidement pour la deuxième par manque de temps (et de motivation), et en soi cela n’a rien de catastrophique, mais tout de même…un tout petit insert…
Verdict ?
Ce que j’ai ❤️
- Le design absolument superbe
- Un rapport qualité prix imbattable
- Une mécanique paradoxale et originale !
Ce que j’ai 💔
- Une mécanique qui reste difficile à prendre en main
- La boite qui peine à être fermée…
Conclusion
Que dire pour conclure que nous n’aurions pas déjà dit…un jeu facile à comprendre mais difficile à prendre en main ? Loupé, c’est ce que l’on répète depuis le début, mais c’est selon nous ce qui ressort le plus de notre découverte du Château Blanc, et ce qui nous a en tout cas le plus surpris.
Le Château Blanc a pour nous toutes ses chances de gagner l’As d’Or, il est absolument merveilleux en termes de design, éditorialement son rapport qualité prix défie toute concurrence, et il présente une mécanique originale dans sa conception globale.
Il nous manque en revanche un petit quelque chose pour le considérer comme un coup de coeur… disons que cela reste un jeu qui demande tout de même une grande stratégie et une longue réflexion, et passées les première parties, il est difficile pour nous de jouer rapidement, puisque nos esprits perfectionnistes souhaitent systématiquement effectuer 9 tours absolument parfaits.
C’est un point de vue tout à fait subjectif, et Le Château Blanc peut à notre sens être joué de façon beaucoup plus accessible, sans volonté de scorer absolument, auquel cas il se révèle être un jeu ultra dynamique, et rapide en termes de durée de partie !
C’est en tout cas un jeu qui nous a procuré beaucoup de plaisir en parties, que nous serions ravis de voir gagner l’As d’Or, et pour lequel nous attendons évidemment une extension !
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