Léo Blandin, l’auteur qui parasite les jeux
Aujourd’hui j’ai l’immense plaisir d’interroger Léo Blandin, l’auteur du futur Parasite Game, mais aussi du jeu de boxe Dans les Cordes. Il est également responsable de la maison d’édition Chèvre Editions.
Salut Léo, tout d’abord un grand merci d’avoir accepté de répondre à mes questions!
Hello, merci pour l’invitation, c’est un plaisir de répondre à tes questions.
Peux tu en quelques mots nous parler de toi et nous décrire ton parcours?
Alors en quelques mots, je suis un baroudeur ludique de 31 ans.
J’ai toujours aimé la création (dessin, graphisme, écriture, jeux..) et c’est vraiment quand nous avions le projet d’ouverture d’un café associatif (ludique, social et culturel) avec mon frangin que j’ai développé le côté jeu. Nous avions comme idée de proposer un jeu de société « Dans les Cordes » en plus des autres lots pour notre financement participatif. Voilà comment la folie ludique de la Chèvre à commencé !
A quoi jouais-tu enfant?
Enfant je jouais beaucoup aux Lego, pas trop aux jeux de société, mais un peu plus tard en 1996 / 97, j’ai vraiment accroché à Magic The Gathering, collectionneur au début puis joueur ensuite.
C’est d’ailleurs grâce à Magic que je me suis fait ma ludothèque, j’ai troqué quelques belles cartes contre des jeux en tout genre.
Quel est le jeu qui t’a donné envie d’en faire toi même?
Toujours Magic, j’y ai joué jusqu’en 2008 – 2009, plus de 10 ans ça marque et l’univers était tellement riche.
Quand j’ai créé mon 1er jeu « Dans les Cordes » je me suis dit que j’avais envie de faire un jeu de duel, mais sans mana full ou death (Dans Magic, on joue des cartes grâce au Mana qu’on symbolise par des cartes terrain, on doit donc avoir des cartes terrains pour pouvoir jouer nos autres cartes du genre créature, rituel, enchantement … Du coup, si on est full, c’est qu’on ne fait que piocher des terrains et on ne peux donc pas jouer nos autres cartes et si on est death on n’a pas de terrain et on ne peut pas jouer les cartes en mains, car leur coût est trop élevé).
J’ai donc imaginé un système de gestion d’énergie par le sacrifice de carte, un jeu de choix entre garder son action ou la défausser pour pouvoir jouer d’autres cartes.
Je crois savoir que tu travailles maintenant pour MAD Distribution, qu’y fais-tu? Pourquoi les avoir rejoint?
Oui, je les ai rejoint juste après le confinement, alors pour ceux qui ne savent pas MAD ce sont des distributeurs de jeux et surtout mes distributeurs (le MADception).
J’ai rejoint l’équipe en tant que commercial, mon but, c’est d’appeler des boutiques pour les inviter à proposer les jeux du catalogue MAD.
Chèvre Édition, c’est une superbe expérience, mais malheureusement je n’en vis pas, loin de là, MAD recherchait un nouveau commercial, je recherchais un boulot en dehors de mon activité de Chèvre, nous nous entendons super bien, c’était donc une option plus qu’envisageable.
Conclusion, je suis très content d’être avec eux, c’est encore une expérience nouvelle dans le monde du jeu !
Tu as fondé ta propre maison d’édition, pourquoi avoir fait ce choix plutôt que de faire éditer tes jeux?
Comme j’en ai un peu parlé plus tôt, j’ai créé mon jeu pour financer un projet de café associatif.
Le truc, c’est qu’à la base l’asso devait éditer le jeu, mais après quelques mésaventures, j’ai pris l’initiative d’éditer « Dans les Cordes » en créant Chèvre Édition.
Je voulais aussi mon libre-arbitre, faire un jeu comme j’ai envie avec mes propres moyens, c’était carrément plus agréable de voir qu’un projet fait de A à Z voit le jour 🙂
La suite de l’aventure a continué avec l’Ulule et la très prochaine édition de Saline, un jeu du Frangin Maxime Blandin 🙂
Quelle est la ligne éditoriale de Chèvre éditions?
Je n’ai pas de ligne éditorial à proprement parler, les seuls trucs, c’est que je dois aimer le jeu, y croire et que ça soit atypique.
Je pense que les joueurs l’ont remarqué, on n’est pas banal : vendre un jeu de boxe, les marais salants et maintenant une extension universelle, chez Chèvre on vous rend Chèvre !
Peux tu nous parler de Solidaire Game?
Solidaire Game, c’est un programme que j’ai créé pour financer à hauteur d’1€/boîte des associations sociales ou environnementales plus ou moins proche du jeu.
Par exemple pour Parasite Game, nous avons décidé d’aider Agro Contre le Paludisme – ACP une Asso humanitaire qui vise à lutter contre le paludisme, sur place, au Bénin ou au Cameroun par exemple.
Quel est ton processus de création?
Pas vraiment de processus, ça dépend du jeu et de l’envie.
Pour Dans les Cordes et Parasite c’est vraiment une idée de mécanique et ensuite je travaille sur cette idée pour mettre un thème qui colle bien.
J’ai d’autres projets où c’est complètement différent : il y a une idée de thème et je bosse une mécanique par-dessus. A chaque fois en tout cas j’aime bien perdre du temps à faire les designs de cartes, ça sert à rien (car on les change souvent ensuite) mais j’ai besoin d’avoir un support visuel pour me projeter dans le jeu 🙂
Quel est le jeu qui t’a donné le plus de fil à retordre?
Saline, en tant qu’éditeur, super projet du frangin, c’était super agréable de bosser avec Ronan l’illustrateur qui a fait un super boulot, mais c’était un second projet un peu ambitieux pour ma toute petite maison d’édition.
Y’a du matos dans la boite, vraiment beaucoup de matos et notre financement était un peu léger pour être serein financièrement nous avions besoin d’un peu plus de 15.000€ et nous avons fait 8.000€… Et BIM le covid a pointé le bout de son nez, report de production et attente pour tout le monde.
Plus de festival pour assurer la promotion du jeu… C’est une expérience que je n’aimerais pas renouveler et j’espère que le coronavirus restera derrière nous dans les années à venir.
Comment t’es venu l’idée de Parasite Game?
L’idée n’est pas de moi, l’année dernière nous étions avec Armand Texier, le co-auteur & illustrateur de Parasite, attablé avec une bonne bière après une dure mais agréable journée de présentation de jeux au FLIP (festival de jeux à Parthenay).
Quand, dans la conversation Armand à dit : « ça serait marrant de faire un jeu pour mettre le bordel dans d’autres jeux », ça a fait tilt, je lui ai dit que c’était une excellente idée et nous voilà donc partis sur des délires de parasites plus WTF les uns que les autres.
Nous avons continué à bosser sur le projet pendant 1 an pour aboutir au jeu final.
Quand je vous disais plus haut que j’ai besoin de faire des visuels de cartes voici quelques maquettes de parasite de la V1 à la V3 :
Parasite est en Kickstarter jusqu’au 6 juillet, as-tu déjà un retour sur expérience de cette première campagne KS? Si tu devais recommencer que changerais-tu?
Mon travail de communication en anglais (je suis une brêle en anglais) qui est pratiquement inexistant, en même temps Parasite Game c’est une réel expérience pour moi tant au niveau Kickstarter que pour l’anglais.
En tout cas, on s’est bien éclaté sur ce projet et j’espère que les futurs joueurs aussi, c’est le plus important 😀
Si Undécent devait avoir sa carte dans Parasite Game, que ferait ce parasite?
Hum bonne question, je dirais un truc bien indécent du genre un parasite périodique (parasite de la loose comme tu le dis) qui permettrait de pouvoir voir soit la main soit les éléments cachés d’un adversaire à n’importe quel moment de la partie (un petit côté investigation ^^).
En tant que joueur, peux tu nous donner quelques uns de tes jeux préférés? pourquoi ceux là?
La liste est longue, j’ai souvent des périodes où je joue beaucoup au même jeu et généralement, je le ponce jusqu’à saturation.
Néanmoins, il y a quelques titres que j’adore et que je prends énormément de plaisir à rejouer :
• Clank : j’adore les deckbuildings et celui-là en particulier le mélange plateau / cartes, l’univers et le système de course un petit bijou !
• Lords of Scotland : un petit jeu de carte ultra malin avec une bonne dose de stop ou encore grâce à la possibilité de piocher des cartes ou d’en jouer pour pouvoir choper d’autres cartes afin de faire des points de victoire.
• Preator : un jeu passé sous les radars, il me semble et pourtant, c’est vraiment très très bon, chacun gère ces ouvriers (en dé 6) qui prennent de l’expérience en gagnant une force de dé +1, mais qui dès qu’il passe à 6 va en retraite. Toute la partie est rythmée par le scoring, le 1er joueur est celui qui a le moins de point et il faut s’armer de patience et attendre les derniers tours pour enchaîner les combos et s’envoler !
• Viceroy : un jeu pyramidal ou plus tu mets des cartes en haut de ta pyramide plus tu fais des points, mais ça te coûte aussi cher en ressource du très lourd.
• Mes deux jeux bien fourbes Culte & Sbires : ils sont beaux, ils sont retors toujours entre pourrir son adversaire, mais pas trop sinon on prendra les foudres des autres ensuite, j’adore !
Peux tu nommer un jeu qui selon toi serait sous-côté?
Encore une fois Preator (franchement, il vaut son pesant d’or, moi, j’adore !!!)
As-tu un scoop à nous partager?
Hum, j’ai déjà un peu teasé, mais vraiment avec parcimonie donc je vais vous parler un peu plus longuement de notre prochain projet après parasite.
Submersible un jeu d’Olivier Leduc et Fred Langlois et illustré par Anthony Cocain avec un univers graphique assez fort ou j’ai beaucoup mis d’énergie dedans.
Submersible, c’est un jeu avec plusieurs façons de jouer avec le même matériel, le jeu à la base pour 2 joueurs a été travaillé pour avoir aussi une expérience à 3 ou 4 joueurs.
Le jeu avait touché son public avec le 1er prix des protos par les joueurs pendant le festival de Larmorpion en 2018.
Dans ce jeu, vous allez descendre dans les fonds marins à la recherche de créatures abyssales.
J’ai mis un léger côté « Bioshock » dans l’univers graphique que j’ai créé, je vous laisse donc quelques visuels qui ne sont pas encore définitifs, mais ça donne une idée de l’ambiance que l’on souhaites créer 🙂
Pour continuer cette interview, je te propose de sortir le jeu “Questions de merde” de chez le Droit de perdre. Tes réponses peuvent être franches ou décalées ! Le but du jeu est de me convaincre que tes réponses ‘volent haut’ !
Voici les questions de la première carte:
Comment dégoûter un enfant de devenir adulte?
Lui prendre une partie de son argent de poche pour payer des impôts….
Quel objet perdu aimerais-tu retrouver d’un claquement de doigts?
Mon téléphone ou les clefs de la maison, c’est quand même hyper pratique comme pouvoir.
Si tu pouvais prendre possession de mon corps pendant la prochaine heure, que ferais-tu?
Tester ta résistance à l’alcool, SHOOTER !!!
Voici les questions de la deuxième carte:
Comment aborder en boîte de nuit?
Alors j’ai de la chance, je n’ai plus besoin d’aller aborder en boite de nuit, j’ai déjà ma moitié, mais sinon mon conseil, il faut danser et si tu sens un feeling avec la personne en face de toi, tente un slow avec des jeux de regard, la suite, c’est à toi de jouer :p
Pour toi, quel est le son le plus agaçant du monde?
La voix de ma voisine et le son strident du tableau de cours qui grince (genre quand on passe un objet métallique dessus).
Dans quel cas vaut-il mieux faire l’amour dans le noir?
Quand on a plus d’électricité ? Après c’est sympa aussi ça donne une autre ambiance 😉
Voici les questions de la troisième carte:
Pour quel genre de vidéo aimerais-tu atteindre le million de vues sur Youtube?
Une vidéo fun, mais avec un réel message derrière !
Quelle est la devise de ta vie?
Un grand principe de la religion alors que je suis athée : « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse. »
Je te donne une batte de baseball. Qu’as tu envie de péter en premier?
La franchement, je ne sais pas, je n’ai pas spécialement envie de casser des trucs 😀
Question Bonus: qui aimerais tu que jinterroge après toi?
Thomas Planete
Merci infiniment Léo d’avoir répondu à ces questions, et bonne chance pour Parasite Game!
Un très grand merci à toi pour toutes ces questions et pour les encouragements !
Chers lecteurs, si vous avez aimé les dernières questions de cette interview, vous pouvez les retrouver dans le jeu “Questions de Merde “ chez Le Droit de Perdre.