[Test] B-Movie, Un jeu de série B ?

3-5 joueursBaptiste Laurent
10 ans Stéphane Escapa
15 minutesBad Taste Games, Boom Boom Games
bluff, collectionFilms d’horreur, cinéma
10€90 chez dans votre boutique de jeux favorite !
B-Movie

B-Movie a été une totale surprise pour moi. Quand je l’ai reçu, je n’en avait pas entendu parler, et pour cause il est assez confidentiel, rarement en vente sur le net, rarement évoqué sur la toile, sauf sur le très complet Tric Trac. Attention à ne pas le confondre avec B Movies chez Kolossal Games, dont les auteurs sont Yann et Clen, les patrons de Devil Pigs (j’ai moi même fait l’erreur au début). Du coup je vous avoue que mon travail de recherche sur ce jeu a été fort limité et les rares infos sont noyées dans les résultats de films de série B, des autres produits du même nom etc….

Dans B-Movie, les joueurs incarnent des réalisateurs de films d’horreur qui doivent recruter les meilleurs acteurs pour leurs différents films. Mais comme un casting, c’est compliqué, il va falloir demander l’avis des autres réalisateurs d’Hollywood sur les acteurs qui se présentent dans notre salle de casting. Attention aux faux copains qui chercheront à vous faire recruter des tocards pour garder les oscarisables pour eux !

A la manière de Hanabi, les joueur ne verront que les dos des cartes qu’ils ont en main. Ce sont les autres joueurs qui verront la face intéressante. Les joueurs vont recruter à l’aveugle leurs acteurs avec comme seuls indices ce qu’en disent les autres joueurs, mais il mentent sans doute !

Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?

  • 40 cartes acteurs réparties en 5 types.
  • 5 cartes contrat
  • 7 cartes scénario
  • 1 cartes début de tournage
  • 2 cartes répartition des valeurs

Comment on joue à B-Movie ?

Les cartes acteur

Ces cartes ont un personnage d’une des 5 familles (clown, croque-mitaine, sorcière, vampire ou zombie) sur la face recto ainsi qu’un chiffre allant de -4 à 5. Au verso on trouve la photo de deux familles d’acteurs dont une seule est présente au recto.

La mise en place :

A 3 joueurs, on remet au hasard et sans les regarder 8 cartes acteurs dans la boite. On mélange toutes les cartes, verso visible. On prend les 5 dernières cartes du paquet et on y mélange la carte début de tournage. On replace les cartes au fond de la pioche. On distribue 2 cartes à tous les joueurs. Ils doivent tenir les cartes de façon à ce qu’ils ne voient que la face verso (qui montre les deux personnages) et que les autres joueurs voient la face recto avec le chiffre. On détermine enfin un premier joueur.

Le tour de jeu :

Dans B-Movie, à son tour de jeu, chaque joueur choisit une de ses deux cartes en gardant bien la face verso vers lui et la face Recto vers les autres joueurs. Il demande ensuite à chacun des autres joueurs s’il recruterait cet acteur dans leur film. Ils doivent répondre par OUI ou NON. Une fois le tour de table effectué, le joueur dont c’est le tour doit prendre une décision :

  • Si tous les joueurs donnent la même réponse (oui ou non), il peut donner la carte au joueur de son choix.
  • Si les deux réponses sont présentes, il ne peut donner la carte qu’à un joueur qui a dit OUI.
  • Dans tous les cas de figures, il peut garder la carte pour lui.

Le joueur qui reçoit une carte ne peut pas la refuser et la garde devant lui face recto visible. Les joueurs créent ainsi des tas d’acteurs classés par familles en empilant tous les acteurs d’une même famille les uns sur les autres. On ne peut pas consulter les piles des joueurs, y compris les siennes.

Le joueur termine son tour en piochant une carte.

La fin de partie :

La partie de B-Movie d’arrête dès que la carte début de tournage apparaît au somment de la pioche. Chaque joueur additionne alors les points des cartes acteurs qui sont en haut de chacune de leur piles. Les autres cartes n’interviennent pas dans le décompte.

Variantes :
  • Les contrats : Chaque joueur reçoit face cachée une carte contrat. Il existe une carte contrat par famille d’acteur. Elles donnent toutes 1 point supplémentaire par carte de cette famille dans la pile du joueur en fin de partie et le joueur peut décider que cette famille vaut 0 au lieu du chiffre indiqué par la carte.
  • Les scénarii : Au début de la partie, on pioche au hasard une des cartes scénario qui modifie les règles de la partie en cours.

Est-ce que c’est bien ?

Ce que j’ai ❤️

  • C’est un petit jeu d’apéro.
  • C’est rapide et fluide.
  • On rigole bien autour de la table.
  • Il faut bien lire le jeu des autres joueurs pour déterminer s’ils bluffent ou pas.

Ce que j’ai 💔

  • Les cartes sont très légèrement transparentes et on peut deviner l’autre face si la pièce est très éclairée.
  • Les variantes devraient faire partie intégrante du jeu.

Design

Le design de B-Movie est sympa sans casser trois pattes à un canard. Les illustrations sont sympa avec un côté cartoon appréciable mais j’aurais aimé un personnage différent par chacune des valeurs au sein d’une même famille. Malgré tout on reconnaît bien chacune des familles d’acteurs et on apprécie les références présentes aux films de série B dans ces univers.

Les couleurs sont vives et agréables à l’œil, le jeu est daltonien friendly.

Dans l’ensemble B-Movie est assez agréable à regarder, il n’est ni moche ni beau, un peu comme un film de série B finalement.

Qualité du matériel

B-Movie est composé uniquement de cartes qui sont d’une qualité standard même si je les trouve un peu fine (et qui induit une légère transparence). Les cartes n’ont pas le linen finish contrairement à la boite. Pour un jeu à 12€ j’aurais aimé des cartes un peu plus épaisses ou avec le linen finish quitte a avoir une boite de qualité standard.

Thème

Le thème de B-Movie est sympa et les illustrations le servent bien. On retrouve sur les cartes tout ce qui fait la pop culture des films d’horreur des séries B. On a l’incontournable Dracula, le Clown du film Ca, la petite fille zombie du premier épisode de The Walking Dead, ou encore Freddy Krueger des griffes de la nuit.

Une série B est à l’origine un long métrage tourné avec un petit budget de production, distribué sans campagne publicitaire, et projeté en première partie d’un double programme (deux films par séance au prix d’un seul) : ce type de films était très courant durant l’âge d’or d’Hollywood. Depuis le déclin puis l’abandon des séries B, à la fin des années 1950, le terme est utilisé dans un sens plus large, désignant tous les films à faible budget, exception faite des essais et des films pornographiques.

Le terme de série B ne désigne pas un genre cinématographique à proprement parler : les westerns sont fréquents à l’âge d’or des séries B, ainsi que les films de science-fiction et d’horreur à petits budgets, qui ont gagné en popularité vers la fin des années 1950. À l’origine, les séries B sont souvent des séries, plus courtes qu’un film, d’une durée moyenne de 70 minutes, pour lesquelles les célébrités jouent à plusieurs reprises le même personnage. Les dernières séries B ont inspiré quelques suites, mais les séries B sont moins courantes. De la même manière que les films, la durée moyenne des séries B a augmenté au fil du temps.

Retenant moins l’attention des critiques que les grosses productions, les séries B ont souvent été délaissées, bien qu’elles puissent faire l’objet parfois d’une grande ingéniosité artistique et de certaines prouesses scénaristiques. Aujourd’hui, le terme de série B peut désigner de manière péjorative un film de genre sans ambition artistique, ou un film vif et énergique, délesté des contraintes imposées par une production de grande envergure. Le terme est également utilisé pour quelques films très coûteux, qui empruntent aux codes traditionnels des séries B.

Depuis qu’elles existent, les séries B fournissent des opportunités de tournage tant aux cinéastes débutants qu’aux réalisateurs dont la carrière décline. Des cinéastes célèbres comme Anthony Mann, Jonathan Demme, Quentin Tarantino ou encore Robert Rodriguez ont appris leur métier en partie grâce aux séries B. Elles ont permis à certains acteurs d’obtenir une grande notoriété, comme John Wayne ou Jack Nicholson, ou de lancer ou relancer des carrières comme celles par exemple de Vincent Price, Karen Black ou Klaus Kinski.

Dans B-Movie on retrouve avec plaisir ce thème décalé des nanars même s’il n’est qu’un habillage. Les cartes scénarii portent des noms qui font penser à des films cultes de la pop culture et les contrats montrent des noms inspirés des acteurs qui ont joué dans les films dont les personnages sont issus, c’est sympa, j’aime bien les easter eggs en général.

Mécanique

On aime bien jouer à B-Movie ! En apéro, c’est un jeu rapide qui ne nécessite pas beaucoup de place (juste une petite pour poser la pioche). On n’a que deux cartes en mains, on peut boire et manger en même temps, bref c’est le parfait petit jeu d’apéro. La mécanique de base est hyper simple : on propose un acteur aux autres, selon leur réactions on choisit de le donner pour pourrir le jeu des autres ou le garder pour enrichir notre casting.

Tout le sel du jeu se trouve ici : les joueurs veulent tous l’acteur, est-il si bon que cela, ou les autres essaient-ils de vous influencer pour que vous recrutiez un acteur pourri ? La règle n’est pas très claire sur la possibilité de mentir : dire qu’un acteur vous intéresse alors que pas du tout. Nous, on joue avec mensonges autorisés, c’est plus drôle, et bien plus difficile pour déterminer si l’acteur est bon ou non. Dans tous les cas, on peut même dire qu’un acteur pourri nous intéresse sans mentir s’il appartient à la famille ciblée par votre carte contrat.

Parlons des deux variantes incluses dans B-Movie. Ne jouez pas sans. D’abord, elles ne compliquent pas la mécanique et ajoute une petite profondeur supplémentaire dont le jeu ne peut se permettre de se passer. La carte contrat induira le joueur actif en erreur même si vous jouez avec mensonges interdits car vous pourrez dire qu’un acteur pourri vous intéresse parce qu’il fait partie de la famille ciblée par la carte. Les cartes scenarii permettent de renouveler les parties en changeant une règle du jeu, souvent une partie du scoring final.

Dans l’ensemble on passe un super moment avec B-Movie, ne vous attendez pas à un jeu d’une profondeur extrême ou qui casse la tête ou qui fait réfléchir, tout comme un film de série B, il se consomme sur le pouce, sans réfléchir, et sans modération.

Simplicité des règles

Les règles sont hyper simples. Le seul point qui n’est pas très clair est sur la possibilité de mentir sur l’intérêt d’un acteur ou non, mais c’est un détail, faites comme vous le sentez. Sinon les règles s’expliquent en quelques secondes, le feuillet de règles est assez bien fait et aucun retour à la règle n’est nécessaire.

Mise en place / Rangement

Compte tenu que B-Movie est un jeu d’apéro et du peu de matériel dans la boîte, on s’attendait à une mise en place rapide et facile. C’est heureusement le cas. Il s’installe sur une table toute petite s’il le faut en quelques secondes. La boite minuscule le rend très nomade et on l’emmènera facilement au restaurant ou au bar pour jouer en attendant que les plats ou les boissons arrivent.

Conclusion

B-Movie est une excellente surprise. Je n’en attendais pas beaucoup et pourtant j’ai été surpris de constater que je me suis amusé avec ce jeu. Parfait jeu d’apéro, il peut s’emmener partout et est jouable sur tout type de tables, même encombrées. D’une durée assez courte, il vous permettra de patienter avant l’arrivée des convives, des plats ou des verres. On s’amuse bien en jouant à B-Movie sans se prendre la tête. A consommer sur le pouce, sans modération et sans réfléchir … à la manière d’un film de série B.

Testeurs : Arnaud, Carole, Baptiste, Auriane

Source : Wikipédia

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