[Test] Cartographers, A Roll Player Tale. Attention à l’embuscade !

1 à l’infiniJordy Adan
10 ans et +Luis Francisco, Lucas Ribeiro
30 minutes à 1 heureIntrafin
Flip and DrawMédiéval fantastique
17€50 chez et dans votre boutique de jeux favorite !
Cartographers, a Roll Player Tale

La reine Gimnax a ordonné la conquête des Terres du Nord. En tant que cartographe à son service, vous êtes envoyé cartographier ce territoire, le revendiquant pour le Royaume de Nalos. Les édits de Gimnax indiquent les terrains qu’elle apprécie le plus, et vous augmenterez votre réputation en répondant à ses demandes.
Mais vous n’êtes pas seul dans ce désert. Les Dragul contestent vos revendications avec leurs avant-postes, et vous devez donc tracer vos lignes avec soin pour réduire leur influence.Récupérez la plus grande part de la terre désirée de la Reine et vous serez déclaré le plus grand cartographe de Nalos.

Serez vous le plus grand cartographe du Royaume ?

Eh oui Cartographers est de retour ! Profitons-en pour en reparler.

A vos stylos, car Cartographers est un Flip n’ Draw de Jordy Adan, avec une mécanique de jeu à la manière d’un Welcome To (chroniqué sur Undecent.fr) ou d’un Déméter mais avec le dessin en plus comme dans Tiny Reef (du même auteur, chez Superlude ; chroniqué sur Undecent.fr) ; c’est à dire on révèle une carte (c’est le ‘flip’) qui nous impose une forme que l’on va dessiner sur notre feuille de jeu (c’est le ‘draw’), en l’occurrence un polyomino (une forme à la Tetris) rempli d’arbre, d’eau, de champs, de maisons ou d’une tête de troll.

Cartographers se joue en simultané, avec un petit twist d’interaction (on pourra parfois dessiner sur la feuille du voisin lorsqu’il y aura une carte embuscade de tirée), en 4 saisons dont les durées sont déterminées par un sablier ‘virtuel’ constitué par les cartes révélées (un peu à la manière des Châteaux de Bourgogne pour ceux qui connaissent mais au lieu que ce soit un dé, c’est l’addition de la valeur des cartes sorties qui stop la saison ; et les saisons sont de plus en plus courtes … normal).

Durant chaque saison on retournera un certain nombre de cartes avec à la fin de chacune d’elle un décompte de points basé sur 2 cartes communes, un peu à la manière de Isle of Skye pour ceux qui connaissent ; les 4 cartes Décompte sont identifiées par une lettre de A à D et le décompte en fin de saison touche à chaque fois 2 lettres : A et B au printemps, B et C en été, C et D en automne et enfin D et A en hiver. Chaque carte Décompte est ainsi “décomptée” 2 fois par partie.

Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?

  • Un bloc de 100 feuilles recto/verso (d’un côté le territoire de base, de l’autre côté un territoire comportant en son centre plusieurs cases vides … pour l’éternité …)
  • 13 cartes Exploration (celles qui comportent les polyominos)
  • 4 cartes Embuscades (celle qui font dessiner sur le territoire de son voisin)
  • 4 cartes Edit (A, B, C et D)
  • 16 cartes Score (les objectifs à remplir
  • 4 cartes Saison
  • 4 crayons
  • 1 mini-extension de 8 cartes + 1 carte règle
  • 1 règle du jeu aérée et claire de 12 pages
  • 1 boîte à la dimension du bloc de feuilles

Comment on joue à ?

Mise en Place :

On dispose en ligne les 4 décrets A, B, C D. En dessous de chacun d’eux on dispose une des 4 cartes Score de chaque catégorie (les autres carte Score seront ignorées pour la partie. On prend les 13 cartes Exploration, on y ajoute une carte Embuscade, on mélange et on en fait une pioche. Les 4 carte saisons font une pile avec le printemps visible

Tour de jeu :

Un tour de jeu s’effectue avec une phase d’exploration, une phase de dessin (sur sa feuille), une phase de vérification (voir si la saison en cours se termine), et finalement une phase de score (si la fin de la saison est déclenchée).

Une carte Exploration est révélée, indiquant une forme à dessiner avec un type de terrain (forêt, village, lac, champs). 

Chaque joueur, simultanément, va alors dessiner la forme (dans le sens qu’il veut ; on peut faire une rotation ou un effet miroir) et remplir la forme du motif correspondant au type de terrain choisi. L’emplacement choisi pour y mettre la forme dépendra des objectifs de Score fixés par le décret A, B, C, D. Car si vous dessinez n’importe où, il est clair que vous ne ferez pas beaucoup de points … Il se peut qu’il y ait deux formes sur une carte, une prenant beaucoup de place (et potentiellement rapportant plus de points), l’autre étant plus petite. Dans ce dernier cas, puisque la forme rapportera potentiellement moins de points, elle donne une pièce d’or que l’on va entourer au bas de sa page.

Parmi la pioche de cartes Exploration, on retrouve aussi des cartes Embuscade et des cartes Ruine :

  • Les cartes Ruine imposent de dessiner les formes pour recouvrir les symboles Ruine déjà dessinés sur le parchemin des joueurs.
  • Si une carte Embuscade apparaît, c’est que des Gobelours, Gobelins, Gnolls, ou Kobolds vous tombent sur le râble ! Et là l’interaction agit : on passe son parchemin à son voisin (de gauche ou de droite en fonction du sens précisé sur la carte) qui va dessiner la forme indiquée sur la carte et la remplira de têtes de monstre (là on verra les vrais talents de dessinateurs autour de la table). Tout cela pour …. semer la zizanie car lors des décompte de fin de saisons, les cases adjacentes aux monstres font perdre des points. Conseil : il faut dessiner la forme loin des bords et des zones déjà dessinées. Si la carte Embuscade ne sort pas pendant la saison, on la laisse dans la pile pour la saison suivante, il y aura donc dans ce cas 2 monstres en Embuscade….

On peut entourer des pièces d’or en remplissant les 4 cases autour des montagnes déjà dessinées sur le parchemin. Précision : on ne peut pas dessiner une forme sur une montagne (un peut trop haut pour le cartographe d’aller se percher là-haut.

Un Sablier ‘virtuel’. Chaque carte Exploration comporte un chiffre en haut à gauche qui indique combien de temps dure la saison. On additionne le nombre de chaque carte révélée et si l’on atteint ou dépasse le nombre écrit sur la carte saison, celle-ci s’achève. C’est le sablier ‘virtuel’. Je ne vous apprend rien, plus l’année avance plus les jours rapetissent ; on passe donc d’une durée de 8 au printemps à une durée de 6 en hiver. La fin de partie s’annonce toujours très serrée et tendue.

Décompte de fin de saison :

Une fois que le temps total accordé dans la saison est dépassé on va marquer un certain nombre de points.

  • On décompte les points données en fonction des deux cartes Score de la saison (A-B / B-C / C-D ou D-A)
  • On y ajoute le bonus du nombre pièces d’or entourées
  • On inscrit le malus des monstres des Embuscades qui ne sont pas bordés par une forme.

Attention : les Bonus et malus sont cumulatifs sur toute la partie, il est donc important de ne pas les négliger. On marquera pas mal de points plus tôt on collecte des pièces et plus vite on encercle les monstres …

Fin de partie : les 4 saisons écoulées, on additionne tous ses points.

La mini extension : compétences

La boite contient également une mini extension. Grâce à elle, à chaque saison, les joueurs peuvent troquer quelques pièces (de 0 à 3) contre un pouvoir. 

Un mode Solo.

Votre objectif est alors de réaliser un score qui dépasse le potentiel estimé des cartes Score : chaque carte décompte affiche dans le coin inférieur droit un nombre qui est censé indiquer la difficulté de la carte. A la fin de la partie on additionne donc les quatre valeurs de difficulté. Un barème de -30 à 30 vous donne votre titre en fonction de la différence entre votre score et le total de difficulté. 

Est-ce que c’est bien ?

Ce que j’ai ❤️

  • Une règle du jeu simple
  • Des tours très fluides
  • Les illustrations médiévales-fantastiques réussies qui nous transportent dans un environnement de JDR fantastique
  • Les objectifs de Décomptes variés
  • La multiplicité des combinaisons
  • Les carte Embuscades apportant de l’interactivité (on pourra dessiner sur la feuille du voisin)
  • La rejouabilité (entre les 16 objectifs de score, les 13 cartes Exploration qui ne vont pas toutes sortir, l’incertitude de l’Embusacade …)
  • La tension plus on arrive vers la fin …
  • Une extension Compétence qui donne des options aux joueurs lors de chaque manche
  • Un petit triture méninge pour placer les polyominos sans se pénaliser
  • L’anticipation possible dès le début de partie sur les objectifs de fin de partie
  • Un mode solo

Ce que j’ai 💔

  • Les polyominos à dessiner auraient pu être plus gros sur les cartes Exploration
  • La police de caractère choisie est dans le style Roll Player mais elle n’est pas très lisible de loin. Quand on joue à plus de 8 cela devient un peu juste à lire.

Design

Des illustrations dans le thème du médiéval-fantastique réussies par Luis Francisco et Lucas Ribeiro qui nous transportent dans un environnement de JDR (Jeu de Rôle) fantastique. Les paysages sur les cartes sont détaillés, les pictogrammes plutôt clairs au premier abord, les couleurs harmonieuse et bien tranchées.

Qualité du matériel

La qualité du matériel est très bonne pour un jeu de cette gamme de prix (moins de 20 €). Un bon bloc de feuilles, des cartes de qualité, 4 petits crayons de papier (mais là c’est anecdotique).

Thème

Un univers médiéval fantastique de cartographes qui colle très très bien à la mécanique. Le style graphique de son aîné Roll Player le jeu de dés a été gardé. On a vraiment l’impression de remplir une contrée inconnue et sauvage d’un territoire comportant montagnes, ruines avec en embuscade des monstres avides d’en découdre avec vous.

ze meeple

Gameplay

 Un gameplay dés plus rôdé. Une grande fluidité et une véritable montée en puissance. Sur les premières saisons on apprécie la montée en difficulté : quand les terres sont encore vierges on aime la liberté de placement et, les explorations se succédant, la contrée devient de plus en plus étriquée. Chaque choix devient alors crucial. L’embuscade est le twist qu’il fallait pour rendre ce jeu intéractif. Comme quoi, un petit détail et ça change tout ! N’hésitez pas à ruiner la contrée de votre voisin en plaçant des monstres en plein milieu, sur une ruine ou loin de tout ! Il vous rendra bien l’appareil sur la saison suivante car ce sera à lui de le faire sur vous !

Simplicité des règles

Les règles sont très simples ; il faut bien lire à tous les conditions de score imposées par les décret sans quoi les joueurs passent à côté de ce qui fait le sel de chaque partie. On se familiarise assez vite avec les pictogramme et il n’y a plus alors de retour à la règle. Il suffit de lire les cartes.

Mise en place / Rangement

Le jeu s’installe rapidement et se range aussi rapidement, c’est bien, pas de soucis de ce côté là. Il prend peu de place avec une boîte de taille moyenne.

Conclusion

coup de coeur

Cartographers de Jordy Adan est un des meilleurs jeux dans la gamme des Roll (flip) n’ Write (draw). C’est un coup de cœur. Sa simplicité et sa rejouabilité en font une valeur sûre pour tous les types de joueurs. La reproduction de l’univers du jeu de dés Roll Player, illustré par Luis Francisco et Lucas Ribeiro, nous transporte dans un monde médiéval fantastique très réussi ; un monde où Gobelins et humains ne cohabitent pas vraiment en paix ! Cartographers ravira les fans du genre mais il pourra également conquérir ceux qui ont du mal avec l’aléatoire de ce type de jeu ; la réflexion et les combinaisons multiples compenseront le hasard du tirage des cartes. Et il marchera aussi bien entre amis joueurs chevronnés qu’avec des enfants qui pourront faire de belles cartes ! Alors si vous êtes tentés par la visite des contrées sauvages, alors n’hésitez pas … à vos crayons ! Vivement l’extension Cartographers : Heroes prévue pour 2021 ….

Testeurs : Ann, Laurent, Sandrine, Fab, Mathieu, Céline, Thomas, Guillaume

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