[Test] L’année des 5 empereurs, game of throne

Année des 5 empereurs
l’année des 5 empereurs
2-5 joueursRoméo Hennion, L’Équipe Ludique, Clément Leclercq
12 ansZael
40 minutesGame Flow
Deck building, contrôle de territoireBlackrock Games
30/09/22 Rome Antique
31€90 chez et dans

L’année des 5 empereurs, c’est aussi un jeu que j’ai vu grandir à l’instar de Precognition. Je l’ai vu pour la première fois aux ludendrômes 2021 et je dois dire qu’il a fait un sérieux bout de chemin depuis !

Quand Clément m’a dit que l’année des 5 empereurs était une commande du musée Lugdunum de Lyon, j’ai tout de suite été sceptique. Les jeux de musée ne sont généralement par bons et les jeux commandés non plus alors quand c’est une commande d’un musée, ça m’à fait peur !

Et puis j’ai joué et je dois dire que j’ai été très agréablement surpris par la qualité du jeu !! Enfin un bon jeu qu’on pourra trouver dans un musée !

Et puis j’y ai rejoué à Cannes, le jeu avait déjà bien changé. Et puis encore une partie avec le matériel quasi définitif à Paris. Alors au moment où je reçois la boîte de la part de l’éditeur, j’ai déjà joué 3 fois au jeu à trois stades de développement différents.

Dans L’année des 5 empereurs, les joueurs incarnent des hauts dignitaires romains qui vont successivement se déclarer empereurs après la mort de Commode (pas le meuble). Chaque joueur devra augmenter son influence auprès de l’armée, du sénat et du peuple pour espérer être proclamé seul empereur de Rome.

Qu’est ce qu’on trouve dans la boîte ?

  • 1 plateau empire romain
  • 5 plateaux joueurs
  • 147 cartes reseau d’influence
  • 5 jetons camps militaire
  • 25 jetons légion
  • 18 cartes objectif

Comment on joue à L’année des 5 empereurs ?

Le tour de jeu

Une fois que chaque joueur a choisi son personnage et placé le plateau joueur sur sa face haut dignitaire et que chaque joueur a pris son paquet de cartes de départ, on place les cartes autour du plateau en fonction de leur origine.

Une partie de L’année des 5 empereurs se joue en 2 phases distinctes qui son asymétriques : les joueurs ne vont pas tous changer de phase en même temps.

Lors de la première phase, dite du Haut Dignitaire, les joueurs vont enrichir leur deck en achetant les carte du somment des piles de leur choix. Il vont défausser autant de cartes de leur main que la valeur de la carte à acheter. Certaines cartes valent plus, c’est indiqué dessus.

Les effets de cartes n’entreront en jeu qu’à la phase 2.

A la fin de son tour, les joueurs mélangent les cartes utilisées et achetées et les placent sous ,à pioche. Contrairement aux autres decks building, le cyclage des cartes se faut donc achaque tour et non pas quand la pioche est épuisée.

Quand un joueur se sent prêt, il peut, au début de son tour, se déclarer empereur, il passe donc dans sa deuxième phase du jeu.

Il doit positionner son camp militaire dans une des provinces et y mettre une légion.

A partir de ce moment, il va pouvoir gagner des points d’influence (sous forme d’étoiles) qui sont les conditions de victoire et utiliser les pouvoirs des cartes. Il peut continuer à acheter des cartes comme dans la phase précédente, mais les cartes achetées dans des provinces qui ne contiennent pas son camp sont plus chères.

Un joueur empereur pourra déplacer, créer, réformer des légions en payant des cartes, ce qui pourra lui donner des points d’influence.

Pour pouvoir obtenir des étoiles d’influence ou pour utiliser les pouvoir des cartes, il faudra se défausser définitivement de certaines cartes, ce qui apauvrit, ou le nettoie naturellement. Il faudra donc bien veiller à avoir un deck bien garni avant de passer empereur.

La fin de partie

Dès qu’un joueur a rempli 4 objectifs, il gagne immédiatement. La plupart des objectifs demandent de placer des cartes donnant des étoiles d’influence sous son plateau de jeu.

Un autre objectif demandé de tenir Rome, un autre d’avoir des légions dans 3 régions qui ne sont pas Rome, un autre demande de payer de l’or (des cartes), enfin, un objectif se trouve sous chaque pile de cartes. Une fois vidée, l’objectif revient au jour propriétaire de la région.

Design

Le design de l’année des 5 empereurs est hyper clivant. C’est notamment dû au choix de la colorimétrie.

Pour ma part, je ne trouve pas ça moche, mais je trouve que certains choix de couleurs sont pour le moins étonnant.

J’aurais préféré une colorimétrie plus réaliste pour un jeu qui se veut coller à l’Histoire le plus possible.

Alors du coup on reconnaît le jeu au premier coup d’œil.

Sans compter les couleurs douteuses, les illustrations sont plutôt jolies et bien réalisées. On peut observer des scènes de la vie quotidienne des romains et des dignitaires, c’est plutôt cool.

L’iconographie, si elle a besoin d’un apprentissage devient claire et limpide assez rapidement.

Beaucoup seront gênés par les choix de la direction artistique, mais le jeu reste ergonomique.

Avis rapide des testeurs :

Tom : Globalement bien réussi, je mets tout de même un petit bémol sur les couleurs des cartes, qui gagneraient à être plus marquées, plus visibles

Qualité du matériel

La qualité du matériel de l’année des 5 empereurs n’est pas mauvaise, loin de là, mais il y a quand même quelques trucs qui me gênent.

Les plateaux joueurs sont à peine plus épais que du papier, j’aurais aimé quelque chose de plus épais.

Les cartes ne sont pas toilées et plutôt fines, ce qui pose un problème pour un jeu de type deck building où l’on mélange les cartes tout le temps.

Le plateau central aurait pu être un peu plus grand et plus épais, il renvoie une impression de fragilité.

Pour un jeu à 30€ qui contient essentiellement des cartes, on aurait pu s’attendre à quelque chose de plus qualitatif.

Veuillez noter que le jeu est fabriqué en Pologne.

Les jetons, eux, sont de qualité standard.

Avis rapide des testeurs :

Tom : Le matériel n’est pas forcément beau, mais tient la route, des meeples de légions changeraient tout!

Thème

Que c’est bien d’avoir un thème aussi fouillé et aussi proche de la réalité. Un livret historique de 11 pages à même été joint au jeu pour expliquer le contexte historique.

Chaque carte à été conçue avec des historiens afin de garantir le fait qu’elle colle avec l’Histoire et qu’elle soir cohérente.

Chaque illustration à été contrôlée afin qu’il n’y ait pas d’anachronisme dedans.

Dans le livret historique, vous trouverez la description de chaque carte du point de vue historique.

L’action se situe sur l’année 193. L’empereur Commode (qui ne l’était pas) est assassiné le 31 décembre 192. Il n’a pas de descendant (heureusement car c’est sa femme qui a comploté contre lui) et n’à pas désigné de successeur (le boulet).

Alors, successivement, 5 hauts dignitaires romains se déclarent empereurs légitimes. Mais un seul montera sur le trône, les autres ont été assassinés (on vivait pas vieux en tant qu’empereur à l’époque).

Pour la petite histoire, c’est Septime Sévère qui a gagné au final cette battre royale antique.

Mais ressent-on tout cela en jouant. Pas trop. On oublie vite les illustrations et le nom des cartes pour se concentrer sur leurs effets.

Si on fait attention, on trouve en effet un sens à ce que l’on fait. Les objectifs correspondent au gain d’influence dans les trois sphères de la société romaine : l’armée, le sénat et le peuple. On voit bien qu’on ne peut gagner sans gagner leur influence.

Les illustrations sont en rapport avec les effets de carte, la nécessité de prendre des esclaves, de déposer ses légions pour intimider les autres joueurs, tout cela fait sens quand on y pense, mais on y pensera pas souvent pendant la partie.

Malgré tout on apprécié ce thème chargé d’histoire et on parcourra le livret historique avec grand plaisir !!

Avis rapide des testeurs :

Tom : On retrouve différents moyens d’arriver à ses fins avec les différents objectifs mais j’ai eu tendance à quitter le thème pour me concentrer sur l’iconographie, sans lire le noms des cartes par exemple.

ze meeple

Mécanique

C’est vraiment le point fort de l’année des 5 empereurs ! Il peut présenter une mécanique de deck building assez classique au début, mais très vite on constate quelques points qui sont très agréables et qui changent des autres jeux du genre.

Ce sobt bien les deux phases non synchronisées qui apportent un vent de fraîcheur au titre.

Si la première phase est assez libre, on se contente d’acheter ses cartes et de construire son jeu. Quasiment tous les effets sont invalides dans cette phase, on peut acheter les cartes dans toutes les provinces.

On ressent une grande liberté même si le tirage des cartes orientera forcément votre stratégie, et une carte intéressante peut vous échapper si elle apparaît pendant votre tour. Quand votre tour revient, il est fort à parier que la carte tant convoitée aura disparu.

Mais ce n’est pas très grave car toutes les cartes sont intéressantes et on peut trouver pas mal de synergies différentes. Une seule carte me oarait déséquilibrée et à chaque partie jouée, celui qui l’avait à finalement gagné.

Puis on passe à la seconde phase où le achats de cartes sont beaucoup plus limitées mais où les cartes gagnent leurs effets. Et c’est là où la construction que vous avez mis en place va payer (ou pas).

Alors comme vous passez d’une phase à une autre quand vous voulez, veillez à être bien prêt pour vous déclarer empereur, car après, les cartes que vous achetez, sauf celles issues de la province choisie, vous coûteront beaucoup plus cher.

Et c’est là tout le sel du jeu : savoir vous déclarer au bon moment. Trop tôt et vous n’arriverez pas à tenir la longueur, trop tard et vous participez à la course avec un temps de retard.

D’ailleurs, vous déclarer tôt vous permettra de mettre la pression aux autres et les incitera à se déclarer plus tôt qu’ils n’avaient prévu.

Votre deck doit être correctement garni car dans la deuxième phase, vous perdrez des cartes. Votre jeu va fondre comme neige au soleil, soyez bien préparé.

Le fait de défausser définitivement les cartes pour leurs étoiles et pour leurs effet donne un avantage certain : nettoyer son deck. Par contre votre moteur risque de se dérégler.

Alors tout est une affaire de timing dans L’année des 5 empereurs. Aussi bien dans l’utilisation des cartes mais aussi dans les deux phases de jeu.

Il faudra avoir une bonne dose d’anticipation, d’opportunisme mais aussi de stratégie avec l’utilisation des légions sur le plateau méditerranée.

Le fait de perdre vos cartes quand vous les utilisez, c’est vraiment une mécanique intéressante. Ça permet de cycles votre deck, ça rajoute des choix intéressants : êtes vous prêts à sacrifier une carte pour son effet ? Certaines cartes demandent en plus de d’en sacrifier d’autres pour les poser.

Mais en fait, à part pour conserver une puissance d’achat et une puissance militaire (qui coûte de l’or et donc des cartes), il n’est finalement pas très intéressant de les garder dans son deck. Il faut par contre bien veiller à ne pas tomber à cours de cartes.

La variété des objectifs et la variété des façons de les obtenir, permet de mettre en place de multiples stratégies.

Le chois de la base militaire est également cruciale car elle vous permet d’acheter les cartes de la province au prix normal. En plus, une fois le tas de votre province épuisé, vous gagnez un objectif.

Vous allez alors avoir envie de vous installer dans la province au tas le plus fin. Mais comme les les cartes des différentes provinces sont asymétriques, vous allez avoir envie de vous installer dans une province qui sied bien à la stratégie mise en place.

Vous mettre dans Rome vous garantie presque à coup sûr deux objectifs : celui d’occuper Rome et celui de fin de tas. Mais rester maître de Rome est très difficile, c’est la seule province qui est adjacente toutes les autres (tous les chemins mènent à Rome) et les autres joueurs voudront l’objectif d’occuper Rome.

S’ils y arrivent ce sont deux objectifs d’un coup qui s’envoient.

Car si L’année des 5 empereurs est une course à l’objectifs, aucun d’entre eux n’est acquis définitivement et vous pourrez toujours vous les faire voler.

Alors si trois cartes étoiles bleues permettent de gagner l’objectif idoine, il vous en faudra bien plus pour tenir l’objectif.

La mécanique de L’année des 5 empereurs, si elle est accessible, est riche en rebondissements et en stratégies.

Avis rapide des testeurs :

Tom : Mécanique bien sympa, surtout avec les deux faces du plateau de joueur, retournement à faire au bon moment!

meeple vert

Simplicité des règles

Les règles de L’année des 5 empereurs sont accessibles. Elles ne sont pas simples et l’iconographie demande un apprentissage, mais pour des joueurs un minimum habitués, ce sera une formalité.

Le jeu s’adresse donc à un public initié de par sa mécanique et le nombre de choix à effectuer dans la partie.

Avis rapide des testeurs :

Tom : Les règles sont simples, personne n’y avait joué mais en déroulant le guide d’installation puis l’explication d’un tour de jeu, tout était plié et on a pu faire la partie

Mise en place / Rangement

Si vous triez bien le jeu après chaque partie, la mise en place se fera de manière fluide et plutôt rapidement.

Le plus long sera de mélanger tous les paquets de cartes.

L’année des 5 empereurs, prend une place raisonnable sur la table.

Tom : Tout est rangé dans des petits sacs, c’est simple et facile. Le problème c’est de retrier les cartes après.

Est-ce que c’est bien ?

Ce que j’ai ❤️

  • Les deux phases non synchronisées
  • La partie deckbuilding qui offre pas mal de liberté
  • On n’est pas embarrassé par les effets de cartes en phase deckbuilding, on se concentre sur la construction
  • La défausse définitive des cartes à leur utilisation
  • Les objectifs variés
  • Des parties pas trop longues
  • Des tours fluides
  • Une mécanique relativement accessible
  • Le livret historique

Ce que j’ai 💔

  • La direction artistique clivante
  • Une carte un peu déséquilibrée (à mon avis)
  • Un plateau central un peu petit et du matériel un peu cheap
  • Les cartes et les plateaux joueurs trop fins
  • Un thème très fouillé qu’on ne ressent pas assez en jouant.

Conclusion

L’année des 5 empereurs est vraiment un très très bon jeu de type deckbuilding qui mise beaucoup sur le timing. Celui de passage d’une phase à l’autre, celui de l’utilisation des cartes.

Si la direction artistique et la qualité du matériel n’est pas à la hauteur de cette belle mécanique, on prend quand même beaucoup de plaisir à jouer à L’année des 5 empereurs et c’est finalement l’essentiel.

L’année des 5 empereurs offre pas mal de choix au niveau de sa stratégie, c’est très plaisant. Sa mécanique est plutôt accessible et la durée de partie est contenue pour un jeu assez nerveux finalement.

Bref, nous avons beaucoup aimé jouer à L’année des 5 empereurs !

Avis rapide des testeurs :

Tom : Jeu sympathique, il m’a donné envie d’en refaire une pour plus approfondir.

Hello asso

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